B. UNE OPPORTUNITÉ POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES

L'entrée sur le marché coréen présente des perspectives certaines pour les entrepreneurs français, à condition toutefois d'être prêt à appréhender le mode de fonctionnement différent du monde du travail et des marchés en Corée.

1. Les témoignages des chefs d'entreprise français installés en Corée sur les méthodes de management

Comme les membres de votre délégation l'ont constaté en dialoguant avec des chefs d'entreprise français installés en Corée, les méthodes de travail coréennes sont sensiblement différentes des méthodes françaises : de cette compréhension dépend le succès de l'implantation d'une entreprise en Corée.

Tous les chefs d'entreprise louent la performance des Coréens, leur capacité à s'organiser collectivement et à décider très vite, qui permet de réduire les coûts sans que les salaires soient nécessairement inférieurs.

Certains interlocuteurs ont souligné que les relations de travail passent moins qu'en France par la définition préalable d'un contrat et d'un cadre de travail très précis : un contrat-cadre suffit, quitte à faire évoluer les axes de travail par la suite. Cet aspect pragmatique, qui passe par l'expérimentation de voies nouvelles et leur abandon rapide en cas d'échec, s'oppose au cartésianisme bien connu des Français qui cherchent souvent à maîtriser dès le début tous les éléments du projet.

2. L'importance de la marque « Corée » : l'exemple de Renault-Samsung Motors

Plusieurs chefs d'entreprise ont expliqué aux membres de votre délégation que l'implantation passe souvent par l'association avec une entreprise locale. Les Coréens valorisent très fortement les produits et les marques coréens. L'industriel Lafarge a ainsi racheté le cimentier coréen Halla en 1998 mais a conservé son nom.

L'un des exemples les plus marquants d'implantation d'une entreprise française en Corée est sans doute celui de Renault-Samsung Motors (RSM), dont votre délégation a visité le centre d'ingénierie à Giheung.

Le marché coréen de l'automobile est dominé par les firmes locales, notamment Hyundai et Kia.

Renault Samsung Motors (RSM) a été créé par le groupe Samsung en 1995 sous le nom de Samsung Motors et repris par Renault en 2000. Les modèles étaient au départ des Nissan produites sous licence, d'où le rachat de la marque par Renault. Les modèles plus récents ont été conçus en commun par les ingénieurs coréens et français.

Les voitures sont vendues sous la marque Renault à l'export, mais sous la marque Samsung en Corée, bien que Samsung ne possède plus que 20 % de RSM et que les véhicules soient développés en partenariat entre Renault et Nissan.

Les représentants de RSM ont expliqué à votre délégation que le marché coréen de l'automobile privilégiait toujours des voitures de grande taille, contrairement au marché européen et notamment français. Ainsi, le dernier modèle défini par RSM en Corée, qui vise le très haut de gamme, ne paraît pas pouvoir être exporté vers l'Europe.

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