INTERVENTION VIDÉO
DE MME JACQUELINE GOURAULT,
MINISTRE DE LA COHÉSION DES TERRITOIRES ET DES RELATIONS AVEC LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Dans une vidéo de quelques minutes, Mme Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, souligne notamment son refus d'entretenir les messages négatifs autour des ruralités, qui ne seraient vues que sous l'angle des difficultés qu'elles rencontrent.

Elle annonce également la tenue, deux fois par an, à compter du début de l'année 2020, sous l'autorité du Premier ministre, d'un comité interministériel destiné à suivre la mise en oeuvre des mesures de l'Agenda rural décidé par le Gouvernement.

INTRODUCTION, PAR M. JEAN-MARIE BOCKEL,
PRÉSIDENT DE LA DÉLÉGATION AUX COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET À LA DÉCENTRALISATION

Monsieur le président du Sénat, cher Gérard Larcher, Monsieur le ministre Pierre Méhaignerie, Mesdames et Messieurs les élus locaux, acteurs du monde rural,

Je vous remercie d'être là cet après-midi. C'est à l'initiative du président Larcher que, comme souvent dans les travaux de notre délégation, nous avons engagé, fin 2018, cette réflexion sur la ruralité. Beaucoup de choses ont déjà été faites et dites. Nous avons estimé qu'il était important d'apporter le regard du Sénat de la République à ces enjeux aussi importants.

Nous avons souhaité, au sein de la délégation, au-delà des quatre rapporteurs que nous allons écouter dans quelques instants, constituer un groupe de travail plus large, car le sujet passionnait. J'ai souhaité l'animer avec, outre les rapporteurs, Françoise Gatel, Charles Guené, Jean-Claude Luche, Christian Manable et Rémy Pointereau. L'ensemble des membres de la délégation ont été associés à ce travail.

Mon propos s'inscrira dans le prolongement de la vision exprimée par le président du Sénat. Notre choix a consisté à valoriser les initiatives des territoires ruraux afin de porter un autre regard sur la ruralité, vue non seulement comme un ensemble de zones à assister mais comme des territoires qui s'organisent pour créer des richesses et contribuer à ce que doit être notre pays si singulier. Il s'agit bien de montrer que les ruralités ne sont pas des territoires qui gémissent mais des territoires qui, malgré de réelles difficultés, se battent, s'organisent, à partir de situations spécifiques, souvent très différentes les unes des autres. Nous avons d'abord concentré notre travail sur le rôle des collectivités territoriales, aux côtés de l'ensemble des acteurs de terrain.

Cette vision volontariste ne nous fait bien sûr pas oublier la dimension de solidarité de l'État dans la République, en vertu des principes d'équité et d'égalité des territoires qu'a rappelés le président Larcher. Cette mission de solidarité doit prendre en compte la réalité actuelle de la décentralisation, qui va d'ailleurs continuer à évoluer. Nous n'avons pas voulu, à côté de cette demande de solidarité, nous confiner dans une demande de crédits, d'aide et de soutien, même si ceux-ci sont nécessaires. Nous avons voulu porter une vision.

Il était également important pour nous de tenir compte des différences entre les ruralités. Il ne s'agit pas de cloisonner. Il y a des différences majeures entre l'hyperruralité décrite par notre collègue Alain Bertrand, la ruralité périurbaine ou encore la problématique des bourgs-centres, sur laquelle Rémy Pointereau et Martial Bourquin ont fait un travail remarquable, sans oublier les différences entre les régions et les territoires. Nous devons les avoir à l'esprit.

Le rural s'est aussi diversifié au fil des décennies. Je me souviens de mes premières campagnes pour le Sénat au cours des années 80. Ce n'était pas la même France, la même ruralité ni la même sociologie. Certains ont parlé fort savamment des « nouveaux ruraux », des choix de vie et des problématiques de la désertification.

Ce colloque veut poursuivre le travail que nous avons engagé il y a de longs mois. Nous voulons faire émerger un certain nombre d'initiatives et de bonnes pratiques locales. Les rapporteurs vont s'en inspirer pour finaliser notre rapport. Nous allons tenir compte du terrain, de la réalité d'aujourd'hui, et allons naturellement nous poser la question du rôle des représentants de l'État au sein des territoires.

Nous rendrons nos propositions fin novembre. Il n'y en aura pas 170. Nous intégrerons ce colloque dans la conclusion de nos travaux. C'est donc un moment utile pour les travaux du Sénat, et les travaux de la délégation au sein du Sénat sont souvent pris en considération. Notre réflexion n'est pas inutile ; sentons-nous utiles, nous le sommes !

Merci beaucoup et merci encore, Monsieur le président du Sénat, d'avoir bien voulu ouvrir nos travaux.

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