III. PLACE ET RÔLE DE LA FRANCE À L'ONU

Grâce à son siège permanent au Conseil de sécurité, la France occupe une place importante à l'ONU. Son statut lui confère légitimité, responsabilité et capacité d'action . Cette légitimité est renforcée par l'étendue et l'universalité de son réseau diplomatique, sa capacité militaire et d'intervention ainsi que son rayonnement à travers la francophonie. En outre, avec le Brexit, elle devient le seul pays de l'Union européenne au sein du P5.

A. UNE PUISSANCE INFLUENTE ET ACTIVE

En termes de moyens, la France est le 6 e contributeur pour les contributions obligatoires et le 9 e si l'on intègre les contributions volontaires. La présence française dans le système onusien demeure importante, puisque les Français sont la deuxième nationalité représentée parmi le personnel du Secrétariat général, après les Américains, le français étant l'une des six langues officielles de l'ONU.

La France se distingue aussi par sa capacité à lancer des initiatives et à prendre la défense du système onusien , ce qui, au demeurant, va dans le sens de ses intérêts. La France n'est-elle pas, selon les termes employés par notre représentant permanent, « la meilleure amie de l'ONU » ? La conception française des relations internationales, fondée sur la régulation par le droit, est, en effet, parfaitement en phase avec le multilatéralisme.

Lors de la semaine de haut niveau inaugurant les travaux de la session 2019 de l'Assemblée générale, notre pays a ainsi lancé, de concert avec l'Allemagne, une initiative baptisée « Alliance pour le multilatéralisme » , qui vise à mobiliser les pays défendant le multilatéralisme et à susciter la diffusion d'un discours positif à ce sujet, pour contrer ceux qui cherchent à le décrédibiliser.

Avec la même préoccupation de démontrer l'utilité et l'efficacité du multilatéralisme, la France a lancé des initiatives dans des domaines particuliers. Ainsi, son « Appel à l'action humanitaire » vise à encourager les Etats à adhérer, à ratifier ou à appliquer les conventions existantes dans le domaine humanitaire. Quant à son « initiative en faveur de la gouvernance numérique » lancée lors du Forum de Paris sur la paix en novembre 2018, elle vise à souligner la nécessité d'une régulation internationale dans ce domaine, que ce soit d'un point de vue économique ou pour la protection des droits des citoyens.

L'Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace

Lancé par le Président de la République, à l'UNESCO, à l'occasion du Forum sur la gouvernance de l'internet (instance créée par le Secrétariat des Nations Unie en 2006), le 12 novembre 2018, l'Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace témoigne du rôle actif joué par la France dans la promotion d'un cyberespace sûr, stable et ouvert .

Soutenu à ce jour par 74 pays et près de 900 entités non-étatiques, ce texte vise à promouvoir neuf principes fondamentaux de la régulation de l'espace numérique comme l'application du droit international et des droits de l'Homme dans le cyberespace, le comportement responsable des Etats, le monopole étatique de la violence légitime, la reconnaissance des responsabilités spécifiques des acteurs privés.

Enfin, la France imprime sa marque en s'impliquant pour faire avancer certains grands sujets internationaux , comme la lutte contre le changement climatique, la promotion de l'égalité entre les sexes ou encore la santé. Sur le climat, elle s'attache à promouvoir la mise en oeuvre de l'accord de Paris, qu'elle a porté , et s'est particulièrement impliquée dans le Sommet des Nations Unies sur le climat le 23 septembre dernier qui a permis le renforcement des engagements dans ce domaine.

Le Sommet du SGNU sur le Climat

Le sommet sur l'action climatique du Secrétaire général des Nations unies s'est tenu le 23 septembre 2019 à la veille de l'ouverture de l'Assemblée générale.

Les objectifs du sommet étaient Le relèvement de l'ambition des politiques climatiques des gouvernements d'une part, une série d'annonces « concrètes et réalistes » dans 9 domaines d'action (finance climat et prix du carbone ; transition énergétique ; infrastructures, villes et actions locales ; stratégie d'atténuation ; résilience et adaptation ; transition industrielle ; solutions fondées sur la nature ; acteurs politiques et sociaux ; engagement des jeunes et mobilisation publique) d'autre part.

La France était co-chef de file de la coalition « finance climat », avec la Jamaïque et le Qatar. Parmi les résultats obtenus, on note les engagements suivants :

- progresser vers l'objectif des 100MD $ d'ici à 2020 (à ce stade, selon un rapport de l'OCDE sorti le 13 septembre 2019, le montant actuel serait de 71 MD$) ;

- assurer la reconstitution du Fonds Vert pour le climat (10 Md$) et renforcer sa gouvernance ;

- renforcer les engagements des banques de développement pour accroitre leur finance climat ;

- travailler avec le secteur financier (fonds souverains, investisseurs institutionnels, banques) ;

Les objectifs du SGNU ont été partiellement atteints puisque 77 pays - dont beaucoup de pays industrialisés - se sont engagés à réduire leurs émissions de carbone à zéro d'ici 2050. 70 pays ont annoncé qu'ils augmenteraient leurs contributions nationales déterminées (NDC) d'ici fin 2020 et 65 pays se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050. Parmi les annonces faites, on relève notamment :

- l'engagement de la France de ne pas entrer en négociation d'accord commercial avec des pays qui appliquent des politiques contraires à l'Accord de Paris ;

- l'engagement de l'Allemagne à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 ;

- l'annonce par l'Union européenne que 25% de son budget serait dédié à des actions liées au Climat.

- l'annonce par la Chine d'une diminution de ses émissions de plus de 12 milliards de tonnes.

Cependant, plusieurs pays parmi les plus pollueurs, dont les Etats Unis, n'étaient pas présents au sommet.

Notre pays est aussi très mobilisé sur le dossier de la défense de la biodiversité , ainsi qu'en faveur en faveur du droit des femmes et de l'égalité entre les sexes. Un « Forum génération égalité » sera organisé sur ce thème à Paris en juillet 2020).

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