1.2 Évaluation de l'activité volumique des eaux superficielles en fonction des rejets effectués par le centre

Le tableau VII.1.4 donne une estimation de l'évolution de l'activité volumique de l'eau superficielle depuis les Étangs de Saclay jusqu'à la Seine pour le rejet d'activité maximale susceptible d'être effectué par le Centre en un an.

Les activités sont calculées pour chacun des principaux radionucléides et les valeurs indiquées tiennent compte de la décroissance radioactive, de l'épuration dans les Étangs de Saclay, ainsi que de la dilution tout au long de leur cheminement. Ces valeurs sont toutefois surestimées puisqu'elles ne tiennent pas compte de l'épuration ni de la décroissance en rivière.

On voit qu'au niveau de la Bièvre, le radionucléide dont l'activité est la plus élevée est le tritium ; toutefois sa teneur est inférieure au 1/ 100 de sa CMA eau. Tous les autres radionucléides s'y trouvent à une concentration inférieure au 1/ 1 000 de leur CMA.

1.3 Percolation vers la nappe souterraine

La percolation des effluents vers la nappe souterraine ne peut s'effectuer qu'au niveau du réseau hydrographique de surface.

1.3.1 Étangs de Saclay

Les étangs ont pour substratum l'argile à meulière ; elle est, dans sa masse, hétérogène puisque, outre les blocs meuliers, on y trouve des lentilles de sable. Toutefois les étangs, qui ont été aménagés pour alimenter les bassins du parc de Versailles, semblent avoir, dans leur fond, une couche d'argile très homogène. Les bilans en eau ainsi que les contrôles effectués dans la nappe à leur proximité n'ont jamais permis de mettre en évidence une percolation de l'eau des étangs vers la nappe des Sables de Fontainebleau.

1.3.2 La Bièvre et ses affluents

Les marnes vertes, mur de la Nappe de l'Oligocène, affleurent dans la vallée de la Bièvre à partir du confluent du ru Saint-Marc à Jouy-en-Josas et dans la vallée du ru de Vauhallan à partir de Vauhallan. En aval de ces deux localités, la nappe est suspendue. Elle ne peut donc pas être alimentée par les eaux superficielles.

Les seuls tronçons où l'on puisse craindre une percolation vers la nappe sont ceux où les rus courent sur un substratum sableux, c'est-à-dire pour le ru de Vauhallan sur 1,5 km, de la Ferme de Favreuse à l'entrée de Vauhallan et pour le ru Saint-Marc sur la totalité de son cours.

Les Sables de Fontainebleau ayant des K d très faibles, on admettra, par prudence, que la rétention des radionucléides est nulle.

2. EAU DE BOISSON

L'eau potable dispensée par les réseaux de distribution est à 95 % importée, le reste provient des prélèvements effectués dans les nappes souterraines ; le plus important d'entre eux est celui de la nappe de l'Albien à Orsay qui ne peut pas être concerné par une percolation des eaux de surface.

Les seuls prélèvements d'eau potable effectués à proximité des étangs ou du réseau hydrographique concerné par les rejets du Centre sont ceux de la Nappe des Sables de Fontainebleau qui alimentent la ferme d'Orsigny et le Centre d'Essais des Propulseurs.

Le C.E.P. dispose d'un forage situé à 700 m en amont de la zone d'infiltration possible qui correspond à l'affleurement des sables dans la vallée du ru de Vauhallan. Le rayon d'action du forage n'étant que de l'ordre de 200 m et la nappe étant fortement rabattue en direction inverse sous l'influence du thalweg, il est peu probable que le forage puisse être concerné par les infiltrations. Dans la mesure où existeraient des infiltrations à partir des étangs, un des forages du C.E.P. pourrait se trouver concerné ; toutefois, cette hypothèse a toujours été infirmée jusqu'à ce jour par les analyses de contrôle effectuées dans la Nappe des Sables de Fontainebleau et dont les résultats figurent à la page V.6/3.

La ferme d'Orsigny se situe à 1,4 km de la zone d'infiltration possible du ru Saint-Marc. Le rayon d'action du forage étant plus faible que celui du C.E.P. et la nappe étant fortement rabattue par la vallée, on arrive à la conclusion qu'une contamination des eaux pompées, par l'eau du ru Saint-Marc, est peu vraisemblable. Il faut rappeler d'autre part que 1 % seulement du débit de vidange de l'Étang Vieux emprunte ce parcours.

3. PRODUITS DE LA PÊCHE

Seuls les poissons peuvent entrer pour une part significative dans la ration alimentaire. La pêche en Bièvre, en aval des exutoires des étangs, se limite actuellement au seul tronçon Jouy-en-Josas / Bièvres et aux bassins de l'École des Hautes Études Commerciales. Étant donné que 1 % seulement du déversement des étangs emprunte cette voie, nous la considérerons comme négligeable.

Nous ne considérerons que les seuls poissons pêchés dans les Étangs de Saclay. Les quantités prélevées représentent, au plus, la consommation une fois par semaine de poisson par une quarantaine de personnes et la consommation de quelques repas par an pour environ 300 personnes.

Les radionucléides rejetés par le Centre vont se fixer plus ou moins rapidement sur les organismes aquatiques. On peut considérer que ceux-ci sont en équilibre avec leur milieu, les rejets variant peu sur de grands laps de temps et les poissons ne pouvant migrer vers l'amont.

Par définition appelle facteur de distribution K d le rapport à l'équilibre de l'activité massique du poisson à l'activité volumique de l'eau.

K d = Activité par kg de poisson frais
Activité par litre d'eau

La valeur du facteur de distribution varie, pour un radionucléide donné, en fonction des caractéristiques chimiques de l'eau. Elle est beaucoup plus élevée en eau douce qu'en eau saumâtre, ainsi que de la forme chimique sous laquelle le radionucléide est présent dans le milieu.

Le tritium se trouve à concentration égale dans l'eau du milieu et dans l'eau de l'organisme aquatique. Étant donné que le poisson contient 90 % d'eau, on aura donc :

K d = 0,9

Ce principe de répartition homogène des isotopes d'un même corps entre le milieu ambiant et l'organisme aquatique peut être appliqué à tous les éléments présents en quantités pondérables de part et d'autre ; c'est le cas, en particulier, du calcium.

La teneur en calcium des poissons d'eau douce est de 600 mg/kg et la teneur en calcium de l'eau des étangs est en moyenne égale à 90 mg/1 dans l'Étang Vieux et 70 mg/l dans l'Étang Neuf ; les valeurs des coefficients de distribution du calcium sont donc de 6,7 dans l'Étang Vieux et de 8,7 dans l'Étang Neuf. Dans le cas des poissons où seul le muscle est consommé, la valeur du coefficient est encore plus faible.

La teneur en calcium conditionne également la valeur du facteur de concentration du strontium. Pour l'organisme entier, il est donné par la relation :

log K d = 3,3 - 0,8.1og C Ca

C Ca tant la concentration dans l'eau du calcium en mg/l.

Dans l'Étang Vieux K d Sr = 54

Dans l'Étang Neuf K d Sr = 67

Pour le muscle, la relation devient :

log K d = 1,91-0,92.log C Ca

Les valeurs des facteurs de distribution deviennent alors de 1,29 et de 1,63 dans chaque étang respectivement.

Dans le cas du césium, c'est de la concentration en potassium que dépend la valeur du K d . Dans le cas des étangs où la teneur en potassium est de 15 mg/1, on peut prendre

K d Cs 700

On trouvera dans le tableau VII.3.1, l'ensemble des valeurs retenues pour le calcul de la concentration massique dans les poissons des principaux radionucléides susceptibles d'être rejetés.

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