CHAPITRE V LA PLACE DE LA FRANCE

La France est avec les importations et les exportations le 8ème partenaire de l'Inde, loin derrière les États Unis (9,5 % des importations, 19,8 % des exportations de l'Inde) ; l'Allemagne (7,8 % des importations, 7,2 % des exportations) ; le Japon (7,8 % des importations, 8,4 % des exportations) et le Royaume Uni (7 % des importations et 6,7 % des exportations indiennes).

Nos positions se sont dégradées tant en chiffres absolus (nos exportations sont tombées de 7 à 5,2 milliards de francs entre 1989 et 1995) qu'en parts de marché : nos exportations n'ont augmenté que de 3,7 % en 1994 alors que les importations indiennes augmentaient de 8 %. Encore convient-il d'ajouter que le solde de nos échanges qui avait été positif de 1983 à 1991 est devenu négatif à compter de 1992. En 1995, le déficit commercial atteignait 526 millions de francs, soit un taux de couverture de 89 %. Un an plus tard, il n'était plus que de 264 millions de francs, soit un taux de couverture de 95 %.

Le graphique et le tableau ci-dessous retracent ces données.

« ÉVOLUTION DES ÉCHANGES FRANCO-INDIENS »

La répartition des échanges franco-indiens est caractéristique des relations entre un pays développé et un pays en voie de développement rapide. La France enregistre des excédents significatifs sur les biens d'équipements professionnels et les produits intermédiaires, respectivement 2,7 et 0,468 milliards de francs.

En revanche, l'Inde enregistre un important excédent pour les biens de consommation (le textile-habillement a représenté 49 % des exportations en 1994 et les produits agroalimentaires 14 %).

Le tableau ci-dessous résume les principaux éléments relatifs à la ventilation sectorielle des échanges franco-indiens.

VENTILATION COMPARÉE DES ÉCHANGES FRANCO-INDIENS EN 1994 DONNÉES CAF/FAB (en millions de francs et en %)

I. LA PART MODESTE DE LA FRANCE DANS LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN INDE

L'accroissement progressif du volume des investissements étrangers en Inde est l'une des preuves de l'ouverture du pays et de son intégration aux échanges internationaux. Alors que le montant annuel moyen des investissements étrangers n'excédait pas 10 millions de dollars entre 1979 et 1989, le flux annuel de ces investissements est passé à 140 millions de dollars entre 1989 et 1990.

L'abolition progressive des dispositions du Foreign exchange Regulation act (1973), qui plafonnait les investissements étrangers à 40 % du capital des sociétés, traduit la fin du système dans lequel les pouvoirs publics subordonnaient strictement l'investissement étranger au transfert de technologie. Si cette préoccupation reste présente, les autorités indiennes ont souhaité, à partir de 1992, que les investissements directs étrangers participent au développement général de l'économie et notamment au financement des infrastructures.

Leurs efforts n'ont été jusqu'ici, il faut le souligner, que partiellement couronnés de succès et des améliorations restent à apporter au droit indien des sociétés. Ainsi, bien que la banque centrale se soit déclarée disposée à autoriser de façon quasi-automatique la vente des titres des minoritaires étrangers à un résident en Inde, le respect de conditions très strictes est exigé. Le prix doit en effet correspondre au plus faible des montants qui correspondent soit au prix de marché, à la moyenne des cours de bourse durant le mois précédent, soit au prix de cession souhaité par l'actionnaire étranger. Cette réglementation fragilise donc la position du vendeur qu'elle incite, en pratique, à conserver ses titres, et induit une incertitude quant au cours auquel les titres sont cédés.

Les investissements réalisés restent, au demeurant, largement intérieurs au montant des investissements autorisés.

Sur 4.999 millions de dollars d'investissements autorisés en 1995, 1.517 seulement ont été réalisés, soit tout de même dix fois le total déteint en 1991.

LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN INDE

La part de la France, dans ce total, reste très modeste (83 millions de francs en 1995) même si elle est en augmentation.

INVESTISSEMENT DIRECT FRANÇAIS (IDF) EN INDE

Cette situation traduit une stagnation de la position française. Paradoxalement, elle a même été meilleure en 1989, c'est-à-dire avant l'ouverture, que depuis l'engagement des réformes.

Les premiers investisseurs étrangers en Inde sont les Indiens non résidents dont l'apport en capitaux s'est élevé à 720 millions de dollars entre 1992 et 1995, soit 31,6 % des investissements totaux. Les États-Unis occupent la première place en termes d'autorisations d'investissements (35 % en moyenne de 1975 à 1993) et la seconde place en termes d'investissements réalisés, soit 323 millions de dollars de 1992 à 1995.

Avec seulement 1,5 % des investissements effectivement réalisés, la France est à égalité avec Singapour.

ORIGINE DES FLUX D'INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER (IDE) EN INDE (Investissements autorises)

Les infrastructures (télécommunications, raffinage, électricité) et les industries à forte intensité capitalistique, telles que la métallurgie, la chimie et le matériel de transport, représentent respectivement 27 % et 26 % des autorisations d'investissement. Compte tenu des délais de réalisation de tels investissements lourds, il n'est pas surprenant que les flux effectifs soient en retrait par rapport aux autorisations délivrées.

Entre août 1991 et septembre 1994, une centaine de grandes sociétés étrangères ont été autorisées à ouvrir des filiales en Inde. On note parmi celles-ci Fujitsu. Bell téléphone south, Sony, Peugeot, Mercedes Benz, Kelloggs, Mc Donald's, Coca Cola. Dans le secteur des services financiers, on relève l'installation de Morgan Stanley, J.P. Morgan et Barings. Au total, on dénombre environ 1.500 joint-ventures avec prise de participation étrangère, dont 1.000 pour les États-Unis.

Quant à la France, c'est dans le secteur des biens d'équipements professionnels que se situent ses principaux investissements ou réinvestissements : GEC-ALSTHOM, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain. Schlumberger, Air Liquide figurent parmi les entreprises les plus présentes. Mais on relève également l'implantation d'entreprises françaises du secteur de la santé, telles Boiron, Garnier, Griffon, Pasteur-Mérieux et Roussel-Uclaf, l'Inde étant le premier marché homéopathique mondial.

Notons, enfin, qu'un quart des entreprises françaises implantées en Inde sont des PME.

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