IV. LES SPÉCIFICITÉS DE LA PRÉSENCE FRANÇAISE


Les Alliances Françaises

L'alliance française dispose de 15 centres en Inde. Elle est présente dans 9 des 25 États et 3 des 7 territoires de l'Union.

Les Alliances comptent 200 professeurs et dispensent des cours à environ 20.000 étudiants, qui sont, pour la plupart, des jeunes gens souhaitant améliorer leur qualification -et leur salaire- grâce à la connaissance d'une langue étrangère. Il convient de préciser que le français est une langue recherchée par les jeunes Indiens, car elle ouvre des débouchés professionnels non seulement dans les entreprises françaises installées en Inde, mais dans les pays francophones tels le Canada. Or, les établissements scolaires indiens enseignent peu le français. Le rôle des alliances françaises est donc stratégique pour le rayonnement de la langue et de la culture françaises. Plusieurs États de l'Union dépourvus d'alliances françaises ont demandé à en être dotés. Il en va ainsi de l'Utar Pradesh, par exemple, dont la taille justifierait à l'évidence un effort particulier.

Les activités de l'Alliance française s'étendent à l'organisation de manifestations culturelles telles que des conférences, des concerts et des expositions. Votre délégation tient à attirer l'attention sur l'impact potentiel de développement ouvert à notre langue, dans un pays largement anglophone, où le français est la deuxième langue étrangère enseignée après l'anglais.

La mission d'information insiste auprès des pouvoirs publics pour que l'effort budgétaire en faveur des alliances françaises qui constituent des relais essentiels pour la présence de notre pays en Inde, soit activement poursuivi.


La présence française à Pondichéry

Lorsqu'elle s'est rendue à Pondichéry, la mission a pu constater l'empreinte laissée sur la « ville blanche » par son passé français.

Siège de la Compagnie des Indes orientales à partir de 1664, puis chef-lieu des établissements français de l'Inde, Pondichéry bien qu'occupée à plusieurs reprises par les Anglais a été restituée à la France au début du siècle dernier. Le drapeau français a flotté sur Pondichéry jusqu'en 1954, date à laquelle le territoire a été rendu à l'Union indienne, comme les établissements de Karikal, Yanaon et Mahé, « Fenêtre ouverte sur la France », selon le souhait de Nehru, Pondichéry accueille la plus importante communauté française installée en Inde et concentre l'essentiel de l'effort financier lié à la présence française.

Deux établissements de grand prestige installés sur le territoire concourent au rayonnement de la France en Inde. L'Institut français de Pondichéry (IFP), créé en 1955 a pour objet d'étudier la civilisation, l'histoire et la société indiennes et d'établir des liens entre les communautés scientifiques indiennes et françaises. Organisé en trois départements (écologie, indologie, sciences sociales), il a lancé de nombreux programmes interdisciplinaires en coopération avec les universités et les établissements scientifiques et techniques français et indiens, ainsi qu'avec les organismes internationaux tels que l'UNESCO et la FAO. L'Institut qui emploie 75 personnes (80 % d'Indiens et 20 % de Français) est essentiellement financé par le ministère français des Affaires étrangères.

L'École française d'Extrême-Orient, dont l'origine remonte à 1898 a pour double mission de travailler à l'exploration archéologique et de contribuer à l'histoire de toutes les civilisations asiatiques. D'abord établie au Vietnam, elle s'est installée à Pondichéry en 1955. Depuis cette époque, les programmes sont conduits en étroite collaboration avec ceux de l'Institut Français de Pondichéry.

Il convient de se féliciter du rôle joué par ces établissements dans la recherche scientifique. Avec l'Alliance française, ils contribuent, en outre, à la diffusion de la langue française, qui est la deuxième langue officielle de Pondichéry après le Tamoul, mais n'est guère enseignée dans les écoles indiennes.

Compte tenu de la situation spécifique de Pondichéry, on ne peut que soutenir l'effort effectué pour la poursuite des missions dont s'acquittent remarquablement nos grands établissements.

Cependant, cela ne saurait suffit pour permettre à la France d'affirmer sa présence en Inde.

Cela d'autant que des opportunités économiques existent dans la région, et notamment dans l'État voisin du Tamil Nadu dont la capitale, Madras, jouit d'un grand potentiel industriel. Les grandes compagnies américaines, allemandes et japonaises y sont déjà implantées, dans les secteurs de l'automobile, de la mécanique et de l'électronique, par exemple.

Le soutien aux activités économiques doit constituer pour la France un relais nécessaire à son action dans le domaine culturel.


• Les affinités culturelles et scientifiques

Depuis l'accession de l'Inde à l'indépendance, la France a eu, à l'égard de la politique menée par Nehru et ses successeurs, des positions qui ont favorisé le renforcement des liens entre les deux pays.

La France, compte tenu de sa propre attitude vis-à-vis des superpuissances, ne pouvait que comprendre la volonté du Gouvernement indien de prendre la tête des pays non alignés.

Notre pays bénéficie en Inde d'un coefficient de sympathie particulier, en raison de l'adhésion à des valeurs communes de civilisation : même idéal démocratique, même attachement aux libertés publiques et même considération pour la culture. Au respect de la liberté de pensée à laquelle est attachée la France, correspondent les valeurs de tolérance et la spiritualité des Indiens.

Sur le plan scientifique, la France et l'Inde ont mis en oeuvre des coopérations qui remontent elles aussi à l'indépendance. D'abord axées sur l'énergie nucléaire, elles se sont développées également dans le domaine de l'astro-physique et de la recherche spatiale, sans parler des sciences humaines auxquelles se consacrent les grands établissements de Pondichéry.

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