b) Une démarche prudente

Le ministère japonais des Postes et des Télécommunications devait préciser au mois d'avril 1996 le calendrier de la numérisation des techniques de diffusion des programmes audiovisuels japonais. A la demande de la NAB, association des diffuseurs privés hertziens, cette annonce a été reportée à 1997. S'il est acquis que les autorités japonaises souhaitent la numérisation à terme de l'ensemble des moyens de diffusion, sa planification fait encore l'objet de négociations avec l'ensemble des opérateurs. Pour le Japon, le passage à l'ère du multimédia et du numérique ne doit pas mettre en péril les acteurs existants :

1. Les réseaux câblés seront déséquilibrés et risquent d'être distancés en raison de l'attrait de la réception directe. Les responsables de ce secteur estiment donc nécessaire d'accélérer leur modernisation et leur capacité à offrir des services spécifiques de télécommunication.

2. La NHK, qui dispose d'un parc de 10 millions de décodeurs analogiques spécifiques, souhaite le maintenir et reste prudente face à une numérisation trop rapide. A court terme, elle n'envisage pas une offre numérisée de ses programmes satellite. Elle continue de privilégier la Haute Définition et ses capacités de réception en travaillant sur la mise au point de nouveaux écrans plats.

3. Les chaînes commerciales hertziennes ne veulent pas que le passage au numérique menace leurs ressources. Elles comptent sur la généralisation des systèmes de réception analogique pour maintenir leur part de marché. En conséquence, elles ne sont pas opérateurs des nouveaux bouquets satellite, même si certaines d'entre elles participent au financement de certains programmes.

La numérisation de l'audiovisuel au Japon devrait donc s'opérer avec prudence et en douceur avec une période de transition pour chaque moyen de transmission, en analogique et en numérique. S'il est certain que le processus de numérisation est d'ores et déjà engagé pour le câble et les satellites de télécommunication, il reste à définir les dates de changement pour les satellites en diffusion directe et la diffusion terrestre. Nul doute que l'analyse des résultats de la première expérience multi-chaînes par satellite (PerfecTV!) comptera pour beaucoup dans le choix des experts du ministère.

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