III. OBTENIR DES DÉLAIS SUPPLÉMENTAIRES POUR LA PHASE DE DÉSIGNATION DES SITES

Dans la mesure où le Gouvernement français relance la procédure de désignation des sites sur la basedu mémorandum français qui a fait l'objet de l'accord de la Commission européenne, il doit être en mesure de négocier des délais raisonnables pour la phase de désignation des sites.

La limite de l'été 1997 pour communiquer à Bruxelles une liste de sites représentants 2,5 à 3 % du territoire paraît en effet hors de portée.

Il conviendrait d'envoyer, à cette date, des propositions relatives à des sites, très consensuels, bénéficiant déjà d'une protection réglementaire forte où les contraintes de gestion sont répertoriées, appliquées et acceptées par les acteurs socio-économiques. Cette première liste pourrait inclure les zones centrales des Parcs nationaux, le Conservatoire du Littoral, les forêts de protection, les Réserves naturelles ou encore les arrêtés de biotopes, pour autant qu'ils répondent aux critères de sélection posés par la directive 92/43/CEE Habitats naturels.

Mais pour compléter cette liste, il faut appliquer une méthodologie rigoureuse de sélection ; ce qui implique, comme cela a été indiqué plus haut :

- une approche scientifique préalable pour l'identification des habitats ;

- le développement site par site d'une démarche globale qui, parallèlement à la délimitation des sites, définira les objectifs et les règles de gestion éventuelles à mettre en oeuvre, évaluera les coûts ou pertes liés à cette gestion, ainsi que les possibilités de compensations financières.

Le repérage des sites et l'évaluation du coût de leur préservation sont indissociables pour permettre une concertation effective et transparente. La synchronisation de ces deux exercices suppose de reprendre le processus de désignation de ces sites très en amont.

Cette évaluation économique, qui devra accompagner chaque site proposé dans cette liste complémentaire, ne ferait qu'appliquer de manière élargie les dispositions de l'article 8 de la directive qui prévoit que chaque État membre, en soumettant sa proposition de liste de sites, communique également le montant de cofinancement estimé nécessaire pour appliquer les mesures de conservation, pour les habitats et les espères prioritaires.

Compte tenu du temps nécessaires pour procéder à ces expertises, le Gouvernement doit donc obtenir, de la Commission européenne, des délais supplémentaires.

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La mise en oeuvre de la directive 92/43/CEE Habitats naturels constitue assurément pour la France un enjeu d'importance.

Sans répéter les erreurs du passé, il s'agit de définir des sites en concertation avec l'ensemble des acteurs socio-économiques et sur des bases scientifiques fiables. A l'intérieur de ces sites, pourront alors être expérimentés des outils de gestion permettant d'assurer que les objectifs du développement économique intègrent la préservation de l'environnement dans une optique de développement durable.

Il ne s'agit ni de rupture ni de révolution, mais plus sûrement d'une prise de conscience qui, dans certains cas, devrait entraîner des modifications dans les modes de développement.

Les acteurs socio-économiques du monde rural sont prêts à cette évolution, si celle-ci se fait avec eux et non pas contre eux.

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