Audition de M. Marc Sanson,
Directeur de la nature et des paysages, ministère de l'environnement,
et Mme du Lau d'Allemans, chef du bureau des Habitats naturels
(Mardi 25 février 1997)

M. Marc Sanson a tout d'abord analysé les raisons du gel de la directive " Natura 2000 " en indiquant qu'il y avait eu à la fois :

- un manque de solidarité gouvernementale sur le terrain ;

- une méconnaissance du contenu même de la directive, dont les termes n'étaient pas toujours très explicites ;

- une multiplication des zonages qui englobaient près de 13 % du territoire national ;

- un défaut d'explication et de temps pour analyser des documents difficilement compréhensibles ; s'il avait fallu trois ans pour faire l'inventaire, les personnes consultées n'avaient que trois mois pour donner leur avis ;

- une communication très insuffisante ;

- une désinformation organisée de la part de certains acteurs.

Il a indiqué que le gel du processus permettait de demander des éclaircissements à la commission et de repartir sur des bases saines concernant les périmètres, les mesures de conservation et le financement.

Selon M. Marc Sanson , les objectifs retenus sont ambitieux en cherchant à élaborer une liste pertinente qui fasse l'objet du plus large accord possible à partir des 13 % de territoires jugés remarquables ou intéressants.

M. Jean-François Le Grand, président, a fait observer que les zones protégées étaient déjà consensuelles.

Mme Janine Bardou a demandé, d'une part, si les maires seraient consultés et s'ils recevraient des informations sur les contraintes imposées par cette directive et les compensations éventuelles et, d'autre part, s'il y aurait une réelle concertation.

M. Marc Sanson a précisé qu'une concertation officieuse s'était poursuivie dans plusieurs départements depuis juillet dernier. Il a rappelé qu'en 1996, il était prévu de notifier les territoires retenus dans les quatre mois, alors qu'en 1997, la notification ne sera faite que lorsqu'une liste indicative aura été établie, sur laquelle l'accord le plus large sera susceptible d'être obtenu.

En ce qui concerne les périmètres, les mesures de protection et les compensations financières, il a indiqué qu'il n'y aurait pas de mesures réglementaires résultant de " Natura 2000 ". Les mesures de gestion seront définies par voie contractuelle et il n'y aura aucune obligation de finaliser les documents d'objectifs d'ici à l'été 1997. Le programme Life - 37 sites pilotes- a été mis en place pour permettre de tester et de fixer la méthode d'élaboration des documents d'objectifs, et ceci, dans un délai de deux ans.

S'agissant des compensations financières, il a rappelé que la commission n'apportait pas de garanties dans sa réponse au mémorandum mais que sa participation serait proportionnelle aux contributions des États membres.

En réponse à une question de M. Jean-François Le Grand, président, M. Marc Sanson a précisé que le document d'objectifs était un document de référence.

Mme du Lau d'Allemans a indiqué que la directive 92/43 " Habitats " prévoyait un accord Europe-gouvernements nationaux sur la liste des sites éligibles au réseau Natura 2000 et qu'il faudrait procéder à une mise en cohérence au niveau européen.

En conclusion, M. Marc Sanson a estimé indispensable que toutes les administrations se mobilisent et a rappelé qu'au niveau du comité national de suivi et de conservation mis en place par le Ministre de l'Environnement, il y avait unanimité pour le redémarrage de Natura 2000.

M. Jean-François Le Grand, président, a indiqué que l'obligation prévue par le décret était interprétée selon des modalités différentes, certains affirmant que ce sont les conseils municipaux qui devaient être consultés alors que le décret n° 95-631 du 5 mai 1995 ne prévoit que la consultation des maires.

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