II. CONFORTER L'ACTION MULTIFORME DE LA FRANCE POUR ASSURER NOTRE PRÉSENCE DANS LA ZONE ÉMERGENTE DE L'ÉCONOMIE MONDIALE

A. LA FRANCE CONSACRE DES MOYENS PUBLICS IMPORTANTS À L'INDONÉSIE

1. Une aide financière importante : les protocoles avec l'Indonésie

(en millions de francs)

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

Premier protocole
1996

Deuxième protocole
1996

Montant total

914,3

685

1.134

726,7

761,5

676,2

247

259,8

Objets (1)

. Centrale électrique
.Telecom
. Études aéroportu-
aires
. Centrale électrique
. Centrale diesel . Téléphone

. Couverture aérienne
. Bateau de recherche océanogra-
phique

. Divers . Divers . Aéroport UJUNG . Emetteur de télévision
. Système de pompage des eaux de Jakarta
. Sous-stations électriques
. Hôpitaux
. Pompage des eaux de Jakarta
(1) Les protocoles comportent toujours une rubrique "Divers"

La France consent par l'intermédiaire du ministère de l'économie et des finances des prêts aux États étrangers en voie de développement en vue de faciliter l'achat de biens d'équipement, de petits équipements, de produits semi-finis et de matières premières d'origine française ou de participer au financement de leurs plans de développement économique, culturel ou social.

Ces prêts font l'objet de protocoles signés avec les États concernés.

L'Indonésie est le pays d'Asie du sud-est avec lequel cette politique de financement est, par tradition, la plus active . Elle occupe d'ailleurs l'un des tout premiers rangs dans la hiérarchie des États étrangers au regard du volume des prêts consentis par la France.

La confiance manifestée par notre pays se révèle entièrement justifiée. L'Indonésie est un débiteur exemplaire qui rembourse intégralement ses engagements tant en capital qu'en intérêts.

Dans ces conditions, l'encours des prêts accordés à l'Indonésie a pu se développer régulièrement.

Encours des prêts

(en millions de francs)

Pays

au 31/12/90

au 31/12/91

au 31/12/92

au 31/12/93

au 31/12/94

au 31/12/95

au 31/12/96

Indonésie

3.827,7

4.371,2

5.041,3

5.503,8

5.952,6

6.269,6

6.358,6

Il s'est accru de 66 % entre 1990 et 1996 et représente, avec 6,3 milliards de francs, 11,4 % des encours de "prêts du Trésor" aux États étrangers.

LE PROTOCOLE DU 17 JUILLET 1996

Il s'élève à un montant maximum de 247 millions de francs. Les concours qu'il prévoit financeront l'achat de biens et services français relatifs à l'exécution des projets mentionnés en annexe au protocole.

Les concours financiers sont constitués :

- d'un prêt du Trésor français d'un montant maximal de 111,15 millions de francs,

- de crédits bancaires garantis par la compagnie français d'assurance crédit (COFACE) d'un montant maximal de 135,8 millions de francs.

En outre, les crédits bancaires garantis complémentaires pourront être mis à disposition du Gouvernement de la République d'Indonésie pour permettre le financement des primes d'assurance crédit.

Le financement des projets est assuré par l'utilisation conjointe du prêt du Trésor français et des crédits bancaires garantis. La prime d'assurance crédit est à la charge de l'emprunteur.

Chaque contrat de biens et services relatifs à ces projets ouvre un droit de tirage sur le prêt du Trésor français et sur les crédits bancaires garantis d'un montant égal respectivement à 45 % et à 55 % du montant du contrat imputé sur ce protocole. Le prêt du Trésor français sert à financer intégralement le premier acompte qui sera compris entre 10 % et 20 % du montant du contrat, le solde étant financé par utilisation du prêt du Trésor français et des crédits bancaires garantis.

LES MODALITÉS D'UTILISATION DES CONCOURS FINANCIERS SONT LES SUIVANTES :

a) Le prêt du Trésor français a une durée de 31 ans, dont 11 ans de franchise. Le taux d'intérêt est de 0,25 % l'an. Le principal est amortissable en 40 semestrialités égales et successives, la première échéant 138 mois après la fin du trimestre civil au cours duquel les tirages auront été effectués. Les intérêts sont calculés sur le montant restant dû ; ils courent à partir de la date de chaque tirage sur le prêt du Trésor français et sont payés semestriellement.

b) Les crédits bancaires garantis, d'une durée de 10 ans, sont amortissables en 20 semestrialités égales et successives, la première échéant six mois après la livraison des équipements ou l'achèvement des projets.

Le taux d'intérêt sera celui défini par le consensus OCDE pour des crédits de ce type, en vigueur à la date de signature de chaque contrat de biens et services.

Les autorités indonésiennes s'engagent à mettre en place les financements complémentaires à ceux prévus au protocole, nécessaires à la réalisation des projets mentionnés en annexe.

La monnaie de compte et de paiement est le franc français.

Pour bénéficier des concours, les contrats particuliers passés avec les prestataires français devront être conclus au plus tard le 31 décembre 1997 et imputés au plus tard trois mois après cette date.

Aucun tirage sur les financements accordés par le présent protocole ne sera autorisé postérieurement au 30 septembre 2001, cette date pouvant être prorogée en cas de circonstances exceptionnelles, au cas par cas et après accord mutuel par un échange de lettres entre les deux gouvernements.

L'imputation de chaque projet est subordonnée à la conformité du projet aux règles établies par les participants au consensus de l'OCDE.

Les paiements en principal et intérêts liés à l'exécution du protocole sont exemptés par le Gouvernement de la République d'Indonésie de tout impôt et taxe.

UNE FACULTÉ D'ÉVALUATION DES PROJETS EST MÉNAGÉE

Il est prévu que le Gouvernement de la République française pourra faire procéder à ses frais à l'évaluation rétrospective des projets de manière à en apprécier l'impact sur le développement économique de l'Indonésie et que le Gouvernement de la République d'Indonésie soit associé, s'il le souhaite, à la conduite de cette évaluation.

L'annexe au protocole précise les projets susceptibles de bénéficier de ses stipulations :

1. Réhabilitation, d'une série d'émetteurs pour la télévision publique
indonésienne (deuxième phase) 70 MF

2. Sous-stations électriques de 150 Kv dans la province de Sud-Sulawesi
(deuxième phase) 90 MF

3. Réhabilitation du système de pompage des eaux de Djakarta 75 MF

4. Etudes de détail complètes et supervision du projet de barrage de
Peusangan IV (deuxième phase) 12 MF

TOTAL 247 MF

Il est donc regrettable que les protocoles signés en 1996 se traduisent par une telle réduction (-25 %) des moyens publics mis au service de nos relations économiques avec l'Indonésie . Il est d'ailleurs à observer que le second protocole n'a pu être signé que dans la période complémentaire d'exécution du budget.

Il est vrai que les règles du consensus de l'OCDE se sont durcies avec, en particulier, l'exclusion du champ de l'aide publique d'un grand nombre de programmes appelés à être financés par des moyens privés (télécommunications, électricité...).

L'essor des liens économiques avec l'Indonésie peut reposer sur des relations contractées hors protocole et l'importance des protocoles conclus dans le passé n'a pas, à elle seule, assuré le développement de nos relations économiques avec le pays, mais la modestie du "protocole 1996" contraste avec le renouveau affiché de nos ambitions et l'atmosphère de renforcement des échanges avec l'Asie, et l'Indonésie en particulier, qui aura marqué l'année 1996.

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