II. L'IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ D'UN CADRE COMMUNAUTAIRE RÉNOVÉ

La plupart des personnes rencontrées par la mission sénatoriale à l'occasion des auditions ou des déplacements qu'elle avait effectués avaient souligné le caractère peu satisfaisant du fonctionnement des organisations communes de marché (OCM) dans le secteur des fruits et légumes. Or les désajustements entre l'offre et la demande sont, pour ces produits, fréquents, compte tenu de leur très grande sensibilité aux circonstances climatiques.

Le groupe de travail souhaite s'en tenir aux principaux dysfonctionnements de l'ancienne OCM , le rapport d'information de la mission sénatoriale analysant dans le détail cette OCM.

La mission sénatoriale avait d'ailleurs proposé de réformer le fonctionnement de cette réglementation communautaire constatant que le règlement CEE 1035/72 du 18 mai 1972 ne permettait pas, dans son état actuel, de régler le cas de crises profondes et généralisées.

Cette réforme, initiée au niveau communautaire depuis 1994, a pu aboutir en 1996 avec le Règlement CEE n° 2200/96 du Conseil en date du 28 octobre 1996 instaurant un nouveau régime communautaire dans le secteur des fruits et légumes frais.

A. DES DÉSÉQUILIBRES QUE L'OCM DE 1972 NE PARVENAIT PLUS À RÉGULER

A l'évidence, comme en témoignent la crise de 1992, puis celles de 1995 et 1996, la réglementation communautaire et l'application qui en était faite ne permettaient ni d'intervenir efficacement sur le marché communautaire pour enrayer un effondrement généralisé, ni de réguler de façon satisfaisante les importations des pays tiers.

L'analyse approfondie des mécanismes de l'OCM de 1972 permettait de déceler un certain nombre de faiblesses qui se manifestaient notamment par :

- le fonctionnement encore peu satisfaisant de certaines organisations de producteurs ;

- l'importance atteinte par les retraits subventionnés pour certaines productions et dans certaines régions de l'Union ;

- les critiques auxquelles est parfois confrontée la normalisation à l'échelle communautaire ;

- les statistiques et les contrôles trop lacunaires.

1. Une organisation économique insuffisamment structurée

Les organisations de producteurs ont constitué un des éléments clés de l'OCM en assurant le fonctionnement décentralisé de ses mécanismes. Excepté en cas de " crises graves ", relativement limités jusqu'au début des années 1990, les retraits subventionnés ont été réservés aux organisations de producteurs qui les ont effectués selon les règles communautaires.

Au demeurant, le rôle des organisations de producteurs doit aller bien au-delà de la gestion décentralisée du retrait. Face à une demande toujours plus concentrée (centrales d'achat et grande distribution), le regroupement de l'offre par le biais des organisations de producteurs apparaît comme une nécessité économique en vue de renforcer la position des producteurs sur le marché.

Or, la Commission européenne a constaté que " des organisations de producteurs sans grandes ambitions commerciales ne justifient leur existence que par le retrait qu'elles gèrent ou les subventions structurelles qu'elles reçoivent, et que des régions, où les organisations de producteurs sont minoritaires et où l'on trouve d'autres opérateurs commerciaux, semblent jouer leur rôle d'une manière jugée plutôt satisfaisante par un grand nombre de producteurs locaux ".

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