B. L'INTÉGRATION EURO-ATLANTIQUE, PRIORITÉ DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE ALBANAISE

Alors qu'un important soutien des Etats-Unis lui était accordé dès 1992, l'Albanie a fait du rapprochement avec l'ensemble européen une priorité de sa diplomatie. Toutefois, dans un souci de diversification des partenariats, le Président Berisha avait décidé de faire adhérer l'Albanie à l'Organisation de la Conférence islamique. Ainsi que l'a exprimé le nouveau premier ministre, M. Fatos Nano, à votre délégation, l'actuel gouvernement a souhaité revenir sur cette décision qu'il juge par ailleurs inconstitutionnelle, puisqu'elle résultait d'un simple décret sans ratification parlementaire. Il est en effet apparu aux yeux des nouveaux dirigeants albanais que la vocation naturelle de l'Albanie était de se rattacher à l'Europe occidentale et qu'il y avait en quelque sorte incompatibilité entre cet objectif et l'appartenance à d'autres organisations politiques non européennes.

Ainsi a été confirmée et renforcée par le nouveau gouvernement la politique d'intégration de l'Albanie dans les principales instances européennes et atlantiques.

1. L'adhésion au Conseil de l'Europe et à l'OSCE : l'ancrage de l'Albanie à l'Europe

L'Albanie a été admise à l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe en 1991 puis le 29 juin 1995 au Conseil de l'Europe, à la suite d'un avis favorable assorti d'une série d'engagements et de considérations relatifs à la démocratisation et au renforcement de l'état de droit.

Pour l'Albanie, l'admission à ces deux instances constituait tout d'abord l'accès à une tribune européenne après des décennies d'isolement. Elle permettait également d'évoquer la nécessité de régler la question albanaise, au Kosovo mais aussi en Macédoine, et de mettre ainsi l'accent sur les principales préoccupations régionales du pays.

L'OSCE et le Conseil de l'Europe ont quant à eux joué un rôle important dans la vie politique albanaise, lors des consultations électorales de 1996 et de 1997, dont ils assuraient la surveillance. C'est d'ailleurs la décision de l'OSCE d'envoyer une mission d'assistance en matière de démocratisation et de préparation des élections qui a en partie déclenché l'opération ALBA.

Depuis lors, l'OSCE s'est vu assigner une mission de " coordination " de l'action de la communauté internationale en Albanie mais ce rôle n'apparaît pas toujours très clairement au regard de l'action du Conseil de l'Europe et on éprouve une certaine difficulté à délimiter les missions respectives des deux institutions.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page