2. Des relations désormais confiantes avec la Grèce

Les relations gréco-albanaises sont historiquement conflictuelles. Lors du démantèlement de l'Empire ottoman, la Grèce chercha à s'étendre sur des territoires finalement attribués à l'Albanie. C'est le cas du sud du pays, longtemps revendiqué par la Grèce qui le considérait comme l'Epire du Nord. Cette région comporte une importante minorité hellénophone et orthodoxe qui, selon Athènes, représenterait 300 000 personnes, soit près du dixième de la population totale de l'Albanie. Les autorités de Tirana considèrent quant à elles que la minorité grecque ne représente pas plus de 55 000 personnes.

Le sort de cette minorité grecque en Albanie était un sujet de tensions et d'accusations d'oppression d'une part, et d'ingérence d'autre part. On peut observer que cette minorité participe activement à la vie politique albanaise et l'une des formations politiques qui la représente, le parti de l'Union des droits de l'homme, issu de l'association Omonia, dispose de députés au Parlement albanais.

Inversement, la Grèce constitue une terre d'accueil pour les émigrés albanais (plusieurs centaines de milliers), mais une bonne part de cette émigration s'est effectuée clandestinement.

Après plusieurs décennies de confrontation, les relations entre la Grèce et l'Albanie se sont très notablement améliorées , du fait de la volonté commune des deux parties. A l'occasion de la première visite en Albanie d'un chef de l'Etat grec, en mars 1996, un traité d'amitié et de coopération a été signé entre les deux pays.

L'Albanie a sensiblement élargi la place du grec dans le système éducatif en autorisant l'ouverture de classes d'enseignement en grec. Elle a permis l'installation de consulats grecs dans les villes du sud du pays.

La Grèce s'est engagée à régulariser la situation de 200 000 travailleurs albanais clandestins. Elle contribue au programme d'aide d'urgence et d'assistance technique à l'Albanie. Après avoir participé à l'opération Alba, elle a prévu de développer une coopération militaire avec l'Albanie, et sur la base d'un accord bilatéral, elle a maintenu un petit contingent dans le sud du pays.

La question des frontières terrestres et du plateau continental doit également être examinée par une commission bilatérale.

Enfin, au delà de ces nombreux signes politiques, les relations économiques entre les deux pays se sont intensifiées, la Grèce étant devenu le deuxième partenaire économique et commercial de l'Albanie.

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