B. L'EXEMPLE DE L'ALLEMAGNE

1. Le poids déterminant des Länder

• La culture est une compétence dévolue aux Länder. La plupart des Länder ont mis en place des fonds de soutien au cinéma. Le cumul des fonds gérés par les Länder représente 64% de l'aide publique allemande. Traditionnellement, ces fonds poursuivaient essentiellement des objectifs culturels. Ces dernières années, de nouveaux fonds ont été créés, avec une visée plus nettement économique : attirer sur le Land les tournages des films.

• Les trois fonds les plus importants (Fondation du cinéma de Rhénanie du Nord - Westphalie, Fonds du film et de la télévision de Bavière, Commission du film de Berlin - Brandebourg) ont un statut de société privée. Le plus souvent, une part au moins des financements est publique (le Land, la télévision régionale publique) ; le secteur télévisuel privé participe également, par le biais de ses instances de contrôle.

• Le gouvernement fédéral intervient dans le secteur essentiellement sous l'angle économique : le Filmforderunganstalt (FFA) est sous la tutelle du Ministère de l'économie. Deux autres organismes interviennent au niveau fédéral : le Ministère de l'intérieur (BMI) et le Kuratorium Junger Deutscher Film (financé par l'ensemble des Länder). Les dispositifs fédéraux interviennent pour la production, la distribution et l'exploitation.

• Les obligations de diffusion des chaînes sont minimales, dans le cadre de la réglementation européenne. Les chaînes publiques et privées contribuent aux budgets des fonds fédéraux et régionaux ; les chaînes publiques investissent également en coproduction.

• Les avantages fiscaux ont été supprimés à la fin des années 1970. En l'absence de tout système de garantie bancaire, les prêts bancaires sont rares.

• Dans ce système, le financement direct par l'Etat ne représente que 16% de l'aide publique distribuée au niveau fédéral et 6% de l'aide publique totale. La contribution des chaînes de télévision représente 36% du budget de l'aide publique des Länder.

Budget annuel des fonds (1995)

(M DM)

Etat

Länder

Télévisions

Taxes

Montant à distribuer

FFA

 
 

23

57

80

BMI

15

 
 
 

15

Kuratorium

 

2,2

 
 

2,2

Total aides nationales

15

2,2

23

57

97,2

Total aides des Länder

 

110,7

63,3

 

173,9

TOTAL

15

112,9

86,2

57

271,1

Source : Territoires

2. Le FFA

• Le FFA fonctionne de manière similaire au CNC. Il est financé par les contributions des chaînes de télévision publiques et la taxe sur les salles de cinéma, les revenus des éditeurs vidéo (2% du CA). Une part du budget provient du remboursement des prêts. Le FFA intervient dans les domaines suivants :

- aide aux scénarios de long métrage, attribuée aux auteurs ;

- aide à la production de longs métrages, sous forme de prêt sans intérêt ;

- aide automatique aux producteurs (dite aide du film de référence) ; il s'agit d'une subvention pour l'écriture, le développement, ou la production d'un nouveau projet ; son montant découle des recettes générées en salles par un film précédent ; il est plafonné ;

- aide automatique aux courts métrages ;

- aide à la commercialisation de longs métrages (distribution et vente) : prêt sans intérêt, ou subvention ;

- aide à l'exploitation ; il s'agit de subventions, éventuellement assorties de prêts, pour la modernisation ou la création de salles, ou pour favoriser des actions innovantes ou de coopération entre salles ;

- la formation, la recherche et l'aide aux vidéothèques.

3. Le BMI

• Financé sur le budget de l'Etat, le soutien accordé par le BMI au cinéma a un caractère culturel et artistique. Il s'agit de subventions à la production et à la distribution, ou de prix récompensant des films qui n'ont pas été diffusés sur une chaîne de télévision : ces prix sont assortis de primes aux producteurs pour la production d'un nouveau long métrage. D'autres prix concernent les courts métrages, les exploitants (prix à la programmation), l'aide au scénario.

4. Le Kuratorium

• Le Kuratorium est une fondation sous tutelle des Länder, qui assurent 95% de son financement. Ces aides sont réservées aux jeunes cinéastes et aux premiers films. Il s'agit de prêts sans intérêt :

- aide à la production pour un premier long métrage ;

- aide à la distribution et au sous-titrage ;

- aide à l'exploitation, pour l'amélioration de la salle.

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