D. LE FINANCEMENT DE LA PRODUCTION

1. UE : une production de films globalement peu rentable

• L'industrie européenne du cinéma apparaît fragile, car :

- sans équilibre économique propre ;

- la rentabilité de certains films commerciaux n'est jamais garantie ; elle est peu discernable par des opérateurs financiers ;

- les budgets ont tendance à augmenter tandis que l'amortissement est principalement réalisé sur un marché domestique qui reste insuffisant pour couvrir cet investissement ;

- le nombre de films produits est souvent plus élevé que la capacité d'absorption par le marché domestique.

• Au niveau européen, l'intervention du secteur bancaire dans le financement de la production est réalisé par un nombre réduit d'organismes financiers

- En particulier, BNL en Italie, Banco Exterior en Espagne, Coficiné en France.

- Cette intervention du secteur bancaire porte principalement sur l'escompte de contrats de pré-achats des films par les chaînes de télévision ou des subventions publiques en attente, ainsi que sur des prêts destinés à compléter le plan de financement, ou des crédits de trésorerie pendant la phase de mise en production du film.

- Très peu d'établissements financiers accordent des financements directs à des sociétés de production indépendantes.

2. Les chaînes de TV, source de financement privilégiée de la production de films dans certains pays européens

• La France, le Royaume-Uni et l'Italie sont les trois seuls pays européens dont la réglementation donne obligation aux chaînes de TV d'investir dans le cinéma.

- Sur 77 films en tournage au Royaume-Uni en 1997, 32 sont cofinancés par des chaînes de TV, dont 14 par la BBC.

- En Italie, une loi récente impose aux diffuseurs publics d'investir 20% de la redevance dans la production de fictions TV ou cinéma et aux télévisions privées de consacrer 30% de leur investissement total à la production ou à l'achat de fictions européennes.

- En France, 36% des investissements en production proviennent des pré-achats ou de la coproduction des chaînes de TV (y compris Canal +).

• Cependant, dans plusieurs pays où il n'existe pas d'obligations d'investissement pour les diffuseurs, la part des chaînes de télévision dans la production cinématographique est importante

- En Allemagne, 50% des films sont coproduits par la télévision. Les investissements des chaînes publiques sont de 3 milliards de francs (films et fictions).

- En Espagne, la télévision publique investit 80 millions de francs par an dans l'achat de droits de diffusion de films espagnols.

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