D. CONTRÔLER

1. Instaurer une assurance de qualité pour tous les actes

La préoccupation de la qualité s'est traduite jusqu'à présent surtout par des initiatives spontanées, qu'il s'agisse des standards définis par la FNCLCC ou de la "Charte des centres de référence" établie par la cancérologie privée.

Cet effort de qualité consenti par la profession est louable, mais il ne saurait se substituer à une certification par les autorités publiques. Le contrôle médical de la CNAMTS mériterait d'être centré prioritairement sur les actes de cancérologie.

L'assurance de qualité devrait concerner en particulier les procédures de dépistage, qui n'ont de pertinence que parfaitement réalisées.

2. Mettre en oeuvre les procédures d'accréditation

La montée en charge de l'Agence nationale d'évaluation en santé (ANAES) créée en avril 1996 est lente. La période écoulée a été consacrée à l'élaboration des procédures et au recrutement du personnel nécessaire. Les premières accréditations d'établissements de soins ne devraient débuter, sur une base volontaire, qu'au dernier trimestre 1998.

La FNCLCC a participé à cette réforme en publiant en septembre 1996 une "Contribution à une démarche d'accréditation pour la cancérologie".

La cancérologie doit être désignée comme prioritaire pour la mise en oeuvre des procédures d'accréditation. Celles-ci pourraient d'ailleurs porter sur les réseaux, plutôt que sur les établissements.

3. Réviser l'admission au remboursement des médicaments anticancéreux

Le rapport de la Cour des comptes sur la sécurité sociale de septembre 1998 a relevé les insuffisances de la politique du médicament. Les autorisations de mise sur le marché, d'une validité théoriquement limitée à cinq ans, sont en pratique reconduites sans examen, tandis que les admissions au remboursement sont dans leur majorité d'une durée illimitée.

Or, la découverte de nouveaux médicaments anticancéreux efficaces peut justifier des coûts croissants. La progression de l'enveloppe des médicaments remboursés doit cependant être contenue dans des limites économiquement soutenables.

Il importe donc de contrôler les dépenses de médicaments inutiles ou redondantes. Cette maîtrise suppose la révision systématique, par classes thérapeutiques, des autorisations de mise sur le marché, ainsi que la révision périodique des admissions au remboursement.

Ce double réexamen peut déboucher sur des déremboursements, exceptionnellement, ou plus fréquemment sur des baisses de prix et/ou des réductions des taux de remboursement.

4. Contrôler l'emploi des fonds provenant de la générosité publique

Le contrôle de l'emploi des fonds consacrés à la lutte contre le cancer et provenant de la générosité publique passe d'abord par celui des associations collectrices. Il est essentiel, pour que la confiance des donateurs soit pleinement rétablie, que les dérives de l'ARC ne puissent pas se reproduire.

L'extension récente des compétences de la Cour des comptes et de l'IGAS en la matière devrait contribuer à l'amélioration de ce contrôle de premier niveau.

Mais le contrôle de l'emploi des fonds passe également par celui des centres de recherche bénéficiaires. Par le passé, certains laboratoires ont eu tendance à utiliser assez librement les sommes qui leur étaient confiées pour des objets précis. Ce contrôle de second niveau est de la responsabilité des associations qui accordent les subventions.

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