C. DES INÉGALITÉS MARQUÉES

a) Des inégalités entre sexes

L'incidence du cancer marque d'abord une inégalités entre les sexes : alors qu'il est la première cause de mortalité chez l'homme (31 %), il n'est que la deuxième chez la femme (21 %). Sur les 221.000 nouveaux cas de cancers déclarés chaque année, 118.000 touchent des hommes et 103.000 touchent des femmes.

Cette inégalité recouvre une différence comportementale, essentiellement en matière d'alcool et de tabac. Mais cette différence s'estompe, et les cancers liés au tabagisme des femmes sont en forte progression depuis 1980.

Les principales localisations cancéreuses sont très différentes selon le sexe . Chez les hommes, les trois premières localisations sont le poumon (22 % des décès), la prostate (11 %) et l'intestin (9 %). Chez les femmes, les trois premières localisations sont le sein (18 %), l'intestin (14 %) et l'utérus (6 %).

b) Des inégalités géographiques

L'incidence du cancer marque également une inégalité géographique. Des disparités existent entre le Nord et le Sud de la France : toutes les régions du Nord ont, à structure d'âge identique, une mortalité par cancers bien supérieure à la moyenne française.

Pour les hommes, chez qui la mortalité par tumeurs est fortement liée au tabagisme et à l'alcoolisme, les 8 régions en surmortalité sont toutes situées dans le Nord, de la Bretagne à l'Alsace. A l'exception de 3 régions qui présentent des taux proches de la moyenne nationale (Corse, Bourgogne et Auvergne), les 11 autres régions présentent une sous-mortalité. L'écart entre les deux régions extrêmes est très important : le Nord-Pas-de-Calais a une surmortalité de  + 26 % par rapport à l'indice national, et Midi-Pyrénées une sous-mortalité de - 19 %.

Pour les femmes, la surmortalité se retrouve dans le Nord-Est du pays, y compris l'Ile de France, seule la Champagne-Ardennes faisant exception. L'écart constaté est moindre que chez les hommes : le Nord-Pas-de-Calais a une surmortalité de + 12 % par rapport à l'indice national, et Midi-Pyrénées une sous-mortalité de - 11 %.

c) Une discrimination dans l'accès aux soins

La prise en charge du cancer laisse transparaître une discrimination implicite dans l'accès aux soins, sur la base de trois paramètres :

- selon le stade la maladie, le type de prise en charge différant selon qu'il s'agit d'un cancer précoce ou déjà évolué, d'une première occurrence ou d'une rechute ;

- selon l'âge du malade, la médiane d'âge des patients qui ont accès aux centres les plus spécialisés étant de 55 ans, sensiblement inférieure à la médiane d'âge de l'ensemble des personnes atteintes de cancers ;

- selon la proximité géographique et la disponibilité des structures spécialisées, lorsque l'hospitalisation devient nécessaire.

La problématique plus générale des inégalités dans l'offre et l'accès aux soins prend ici une dimension particulièrement grave, puisqu'elle affecte les chances de survie des personnes atteintes de cancers .

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