III. ASSIETTE DES COTISATIONS SOCIALES ET EMPLOI

A. LES MODÈLES MACROÉCONOMIQUES SUGGÈRENT QUE LES MODALITÉS DU FINANCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE NE SONT PAS NEUTRES POUR L'EMPLOI

• Sous les hypothèses habituellement retenues dans les modèles macroéconomiques : taux de change fixe (c'est-à-dire pas de réaction de politique économique de nos partenaires si notre compétitivité s'améliore) ; négociations salariales portant sur les salaires bruts ; enfin, absence de substitution capital/travail, il ressort les résultats suivants 34( * ) (cf. annexe n°3) :

- Le déplacement de 50 milliards de francs 35( * ) de cotisations sociales patronales vers des prélèvements directement assis sur les ménages (CSG, cotisations sociales salariés ou impôt sur le revenu) serait susceptible de créer de l'ordre de 20 000 à 100 000 emplois à l'horizon de dix ans. Cet effet favorable trouve son origine dans deux mécanismes : d'une part, la modération du coût du travail qui résulte de ce déplacement est, selon les modèles, toujours favorable à l'emploi ; d'autre part, la désinflation résultant de la baisse du coût du travail favorise un repli du taux d'épargne des ménages, ce qui limite la contraction de leur consommation résultant de la baisse de leur revenu ;

- les effets d'un transfert de cotisations sociales employeurs vers la TIPP sont un peu moins favorables ;

- les effets sur l'emploi et le chômage d'un transfert des cotisations employeurs vers d'autres prélèvements sur les entreprises ne sont pas significatifs.

• En revanche, si l'on retient comme hypothèse une valeur vraisemblable pour la substitution capital / travail (cf. discussion au II) :

- le transfert de cotisations sociales patronales vers des prélèvements sur les ménages présente toujours un effet légèrement favorable, inchangé par rapport aux hypothèses précédentes et résultant des mêmes mécanismes ;

- mais le transfert de cotisations sociales patronales vers des prélèvements assis sur le capital (impôt sur les sociétés ou cotisation à la valeur ajoutée notamment) se traduirait par des effets beaucoup plus favorables à l'emploi, et d'autant plus favorables que l'investissement s'en trouverait renchéri par rapport au travail. Au total, le déplacement de 50 milliards de francs de cotisations sociales employeurs vers d'autres prélèvements sur les entreprises pourrait se traduire par 200 000 à 400 000 emplois supplémentaires à l'horizon de dix ans.

• Dans tous les cas, le déplacement de 50 milliards de francs de cotisations sociales employeurs vers la TVA (ce qui représenterait une hausse d'environ 2 points de TVA) se traduit par un impact favorable, 40 000 à 80 000 emplois supplémentaires à moyen terme, entièrement imputable au surcroît de compétitivité extérieure résultant mécaniquement de la mesure. Cet effet favorable s'atténuerait toutefois progressivement.

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