Sources : COE et OEF



La supériorité du potentiel de croissance américain par rapport à la zone euro apparaît clairement quelle que soit l'estimation. A l'intérieur de la zone euro, la France occupe une position relativement plus favorable avec un taux de croissance tendancielle légèrement supérieur à celui de la zone euro dans son ensemble (soit de 2,1% en 1997). Suivant cette méthode, l'output gap de la zone euro est en moyenne légèrement positif en 1998 (0,2 %).

Les estimations conduites par la Direction de la Prévision (1998) sur la zone euro aboutissent à un taux de croissance potentielle comparable, de l'ordre de 2,2-2,3% pour les principaux pays de la zone euro et à un output gap pour l'année 1998 compris entre -0,3 et 0,1 en fonction de la méthode retenue (H-P(0,1), combinaisons linéaires des écarts de PIB (-0,3) ou écart de PIB obtenu par agrégation des séries nationales (0,1), avec un taux de chômage d'équilibre variable).

La Commission européenne estimait, quant à elle, le potentiel de croissance réelle de l'Union à 2,6% en 1997 (ce qui est supérieur à notre estimation proche de 2 %) et prévoyait un accroissement de celui-ci sur les années suivantes.

Quelles que soient les estimations, il ressort que le niveau élevé du NAIRU dans la zone euro contraste fortement d'avec celui des Etats-Unis (le double). Par ailleurs, le caractère persistant du chômage européen écarte encore davantage les trajectoires des chômages dans les deux zones. A l'intérieur de la zone euro, certains pays seront plus affectés que d'autres par cet effet d'"hysteresis". Si l'on se réfère à l'étude de S. Scarpetta (1996) qui propose une évaluation du degré de persistance par pays (l'indice est d'autant plus élevé que le degré de persistance est fort, il est égal à 1 pour les Etats-Unis), alors l'Italie et la Belgique présenteraient des rigidités fortes avec des indices de 16 et 17 et l'Allemagne serait à un niveau légèrement supérieur à celui de la France (13 contre 11).

Tableau 3

Taux de chômage, NAIRU et indicateurs de
sous-utilisation du travail pour l'année 1997

(en %)

 

Taux de chômage

 
 

Estimations du NAIRU

 

Définition national

Définition standard

Sous utilisation du travail 1

Taux de non emploi

OCDE

FMI 2

Zone euro

12,4

11,8

3,3

42,0

11,0

10,0

Belgique

12,7

9,2

5,3

43,0

11,6

7,7

France

12,4

12,4

5,0

41,2

10,2

9,7

Allemagne

11,4

10,0

1,5

36,5

9,6

8,9

Italie

12,3

12,1

4,9

49,5

10,6

9,7

Pays-Bas

5,2

5,2

6,2

32,5

5,5

6,3

Espagne

20,8

20,8

1,2

51,0

19,4

18,0

Royaume-Uni

6,9

7,0

3,8

29,2

7,2

7,0

Etats-Unis

4,9

4,9

5,9

26,5

5,6

5,0

Source: World Economic Outlook, FMI, 1999

(1) taux de sous-utilisation du travail mesurant la proportion de personnes " découragées " et les personnes ayant un emploi à temps partiel alors qu'elles préféreraient travailler à temps plein.

(2) intègrent un effet de persistance.

1.2.3. En quoi les composantes de la croissance aux Etats-Unis se distinguent-elles de celles de la zone euro ?

1) Les déterminants de l'emploi potentiel : un avantage pour les Etats-Unis

a) Le niveau du NAIRU

Quelles que soient les méthodes d'estimation, il apparaît clairement que le NAIRU américain a atteint son point le plus bas des deux dernières décennies tandis qu'en Europe, les phénomènes de persistance aidant, le taux de chômage d'équilibre atteint dans de nombreux pays des niveaux proches de 9%(avec des cas extrêmes comme l'Espagne où le NAIRU est estimé à près de 18% pour un taux observé de 21%).

b) le taux de participation de la population active est nettement plus élevé aux Etats-Unis. Le taux de non emploi -son symétrique- signalé dans le tableau 3 s'élève en moyenne à 26,5% contre 42% dans la zone euro.

c) enfin, le dynamisme démographique américain se démarque par une croissance des populations totale et active toujours supérieure à celle enregistrée en Europe. De plus, la tendance de la population active occupée est nettement ascendante en fin de période.

La maturité de la génération " baby boomers " qui a eu jusqu'ici un taux de chômage faible et qui aurait, en parallèle, des revendications salariales moins fortes que les générations plus jeunes est un argument évoqué pour expliquer le bas niveau du NAIRU américain.

Cet argument devrait jouer également dans le cas européen. La répartition du chômage par tranches d'âge est, par exemple, comparable aux Etats-Unis et en France, le taux de chômage le plus élevé étant celui des jeunes (près du double du taux global dans les deux pays). Cependant, alors que l'évolution du taux de chômage des 25-49 ans aux Etats-Unis suit celle du chômage total, en France l'écart entre les deux taux a eu tendance à se resserrer dans les années 1990. En parallèle, la part des moins de 25 ans dans la population américaine évolue moins rapidement qu'en France et le taux de chômage associé a une tendance décroissante. Enfin, si l'on observe cette fois-ci le chômage en fonction de la durée, le contraste entre pays est saisissant. En France, la part de chômeurs de longue durée (plus d'un an) atteint près de 40 % du nombre total de chômeurs alors qu'elle ne dépasse pas 5 % aux Etats-Unis.

2) La productivité des facteurs : où se situe l'effet favorable aux Etats-Unis ?

En niveau, les Etats-Unis présentent un avantage comparatif évident avec une productivité par heure travaillée ou par emploi supérieures à celles de la France, elles-mêmes au-dessus de celles de l'Allemagne. L'Italie se distingue par des indices supérieurs mais que l'on est tenté d'expliquer par le faible taux de participation observé sur le marché du travail italien et une durée annuelle moyenne du travail plus faible.

Tableau 4

Revenus et niveaux de productivité du travail
dans les pays de l'OCDE en 1994

 

PIB/tête
(OCDE = 100)

Emploi/population

PIB/emploi

Nombre d'heures travaillées/personne et par an

PIB/Nombre d'heures travaillées
(OCDE = 100)

Etats-Unis

136,8

47,2

123,4

1611

121,5

Japon

111,3

51,6

91,8

1812

80,3

Allemagne

105,5

42,9

104,6

1529

108,5

France

103,0

38,5

113,9

1524

118,4

Italie

100,2

35,2

121,3

1482

129,7

Royaume-Uni

94,7

43,8

92,0

1498

97,4

Belgique

108,2

36,4

126,5

1581

126,9

Espagne

72,8

30,0

103,5

1903

86,3

Source : Pilat D. (1996)

En revanche, si l'on s'intéresse cette fois aux variations de la productivité du travail (définie par les mêmes concepts) les Etats-Unis présentent de toute évidence une progression plus contenue que celle des pays européens, la France occupant une situation intermédiaire entre le cas américain et le cas allemand. Ce constat doit être néanmoins nuancé par une vision plus fine détaillant les évolutions par secteurs. On observe alors que la variation de la productivité du secteur manufacturier américain est restée proche de 3% durant les deux décennies passées ce qui implique que celle du secteur des services a été nettement plus faible voire négative. Bien que dans ce dernier cas, l'évaluation soit plus difficile et donc davantage sujette à l'imprécision, des éléments connus sur le marché du travail américain (développements d'emplois précaires, de qualification faible ou encore à temps partiel) vont dans le sens cette observation.

Par ailleurs, les rémunérations des salariés connaissent en Europe des variations inférieures aux gains de productivité du travail alors qu'aux Etats-Unis les progressions sont très proches.

On peut illustrer cette caractéristique par les évolutions comparées du partage de la valeur ajoutée en France et aux Etats-Unis (cf. graphique 9) et remarquer, outre les évolutions en ciseaux des deux indicateurs dans les années 1980, la forte correction à la baisse qui s'est produite aux Etats-Unis au début des années 1990 et la remontée récente qui correspond à l'accélération des salaires américains en 1998. En parallèle, la productivité du travail aurait aussi progressé plus vivement (en 1996-1998, + 2,1% en moyenne annuelle). La dernière estimation du BLS propose une progression en rythme annualisé de 2,8% au premier trimestre 1999 (4% pour le secteur manufacturier) après un rythme comparable au quatrième trimestre 1998. L'évolution plus vive des salaires sans tension inflationniste pourrait s'expliquer aussi par ces faits.

Tableau 5

Evolution de la productivité du travail, de la rémunération totale
et de la durée du travail

variation annuelle moyenne en %

 


Productivité*
(1)

Rémunération / travailleur
(2)

Heures annuelles par travailleur
(3)

Rémunération relative au PIB
(4)

France

1970 - 1979

1980 - 1989

1990 - 1996

3,7

2,9

1,5

4,0
1,1
1,4

- 0,9
- 0,8
- 0,2

1,2
- 1, 0
0,1

Allemagne

1970 - 1979
1980 - 1989

1990 - 1994

4,0

2,2

2,0

3,6

0,8

0,7

-1,1

-0,6

-0,5

0,8

- 0,7

- 0,8

Allemagne entière

1991-1996

2,5

1,5

0

- 1,0

Italie

1970 - 1979
1980 - 1989

1990 - 1994

4,0

2,6

1,9

3,6

1,2

0,4

- 1,1

- 0,4

- 0,2

0,7

- 1,0

- 1,4

Etats-Unis
1970 - 1979
1980 - 1989

1990 - 1996

1,0

0,8

0,9

0,7

0,9

0,8

- 0,1

0,4

0,1

- 0,2

- 0,3

- 0,1

Source : Perspectives de l'emploi de l'OCDE (1998)

* la variation de la productivité (1) est égale à la variation de la rémunération par travailleur (2) - la variation du nombre d'heures de travail (3) - la variation de la rémunération par rapport au PIB réel (4).

La comparaison des productivités globales des facteurs confirme le contraste entre l'Europe et les Etats-Unis, ces derniers enregistrant des évolutions beaucoup plus faibles que les pays européens dans leur ensemble. Outre les divergences constatées sur la tendance de la productivité du travail, les écarts peuvent s'expliquer aussi par les parts qu'occupe chacun des facteurs de production dans le PIB (cf. graphique 9). En revanche, les Etats-Unis se singularisent par une progression de la productivité du capital positive en moyenne sur les années 1980-1990 alors que les autres pays (hormis le Royaume-Uni) enregistrent encore un ralentissement bien qu'à un rythme moins accusé.

Dans les années 1990, la progression de la productivité potentielle (trend de la productivité globale des facteurs), qui est celle qui contribue à la croissance potentielle, est estimée par l'OCDE (Giorno C. et alii (1995)) à 0,8% pour les Etats-Unis ; 1,8% pour l'Allemagne ; 1,5% pour la France et enfin, entre 1,5% et 1,8% pour l'Italie.



Tableau 6

Productivité dans le secteur des entreprises

variation en taux annuels en %

 

Productivité totale des facteurs (1)

Productivité du travail

Productivité du capital

 

1960-73

73-79

79-97

60-73

73-79

79-97

60-73

73-79

79-97 (2)

Etats-Unis

1,9

0,1

0,7

2,6

0,3

0,9

0,4

- 0,5

0,1

Japon

4,9

0,7

0,9

8,4

2,8

2,3

- 2,3

- 3,6

- 2,0

Allemagne (3)

2,6

1,8

1,2

4,5

3,1

2,2

- 1,4

- 1,0

- 0,5

France

3,7

1,6

1,3

5,3

2,9

2,2

0,6

- 1,0

- 0,5

Italie

4,4

2,0

1,1

6,4

2,8

2,0

0,5

0,3

- 0,6

Royaume-Uni

2,6

0,5

1,1

4,0

1,6

2,0

1,7

- 0,3

0,6

Total Union européenne

3,4

1,2

1,2

5,4

2,5

2,2

- 0,2

- 1,3

- 0,5

Total OCDE

2,9

0,6

0,9

4,6

1,7

1,7

- 0,4

- 1,5

- 0,7

Source : OCDE

(1) la croissance de la productivité totale des facteurs (1) est égale à la moyenne pondérée de la croissance de la productivité du travail (col. 2) et de celle de la productivité du capital (col. 3). La pondération est basée sur la part qu'occupe, en moyenne sur la période, chacun des facteurs dans le PIB.

(2) dernière année disponible 1996 pour l'Allemagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et le Japon.

(3) les deux premières moyennes concernent l'Allemagne occidentale, la dernière, l'Allemagne entière à partir de 1991.

3) La tendance de la durée du travail

Alors qu'aux Etats-Unis les gains de productivité récents se sont répercutés essentiellement sur les salaires réels moyens , dans certains pays d'Europe comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, ces gains se sont traduits par une réduction du temps de travail. La France va-t-elle être dans le même cas avec l'entrée en vigueur des "35 heures" ?

Concernant la tendance lourde de la durée du travail, celle à laquelle est sensible la croissance potentielle, la baisse se poursuit dans les pays européens bien qu'elle se fasse à un rythme réduit sur les décennies récentes. Mais ce tassement du rythme de réduction de la durée du travail pourrait être remis en cause par des mesures de politique économique. Les Etats-Unis ont connu une tendance inverse puisque la durée de travail moyenne par travailleur a augmenté au cours des années 1980 et à nouveau, bien qu'à un rythme moindre, dans les années 1990.

4) Un stock de capital américain au contenu plus " High Tech " qui poursuit sa croissance

La situation américaine se différencie sur trois points importants :

- comme on l'a vu, la productivité du capital croît aux Etats-Unis alors qu'elle baisse ailleurs ;

- la croissance très vive de l'investissement sur les années récentes (à un rythme supérieur à celui observé dans les grands pays européens) a fait croître la part qu'occupe ce dernier dans le PIB ;



Cependant, la croissance du stock de capital ne dépend pas seulement de l'importance des flux d'investissement. Elle est fonction de la part de l'investissement dans le capital total (I/K) diminuée du taux de dépréciation (d). Or, le rapport de l'investissement au capital est lui-même fonction de deux ratios ; la part de l'investissement dans le PIB (I/Y) et la productivité du capital (I/K= I/Y x Y/K).

Si l'on applique cette arithmétique au cas américain, on peut comprendre que le seul fait d'avoir un accroissement significatif de l'investissement dans le PIB n'est pas suffisant pour assurer une croissance du capital aussi dynamique que par le passé, il faut pour cela que la productivité du capital progresse elle aussi à des rythmes comparables. Ainsi, sur les périodes où cette dernière a connu des variations négatives (notamment, à la suite des chocs pétroliers), la croissance du capital en a été affectée négativement. En revanche, selon les estimations disponibles (cf. tableau 6) pour la période récente, les deux effets (productivité du capital et dynamisme de l'investissement dans la croissance totale) seraient positifs et contribueraient à la tendance ascendante du ratio investissement/capital. Ainsi, la croissance du capital, dont le rythme se tassait, aurait connu sur la période récente un changement de tendance plutôt favorable. Ce qui est vrai pour le stock de capital total l'est aussi pour le stock de capital "informatique et nouvelles technologies de communication" (Brender A. (1999), Lahidji R. (1999)) ;

- la croissance du stock de capital américain serait, en revanche, désavantagée par un taux de dépréciation plus élevé dû précisement à la part importante qu'occupe la composante "informatique" (12% et 5% pour les seuls ordinateurs) dans le stock total. L'innovation rapide dans ce domaine réduit, en effet, la durée de vie de ce type de biens et une forte proportion de l'investissement ne serait destinée qu'au remplacement de produits obsolètes.

Cependant, cet effet négatif ne peut à lui seul remettre en question le rôle moteur joué par les nouvelles technologies de l'information (NTI) dans la croissance. Les estimations qui aboutissent à une contribution modérée des NTI à la croissance globale (Oliner S., Sichel D. (1994)) évaluent la seule contribution directe du stock de capital "informatique et communication" et le font en raisonnant à rendements d'échelle constants. De la sorte, l'impact expansif de la diffusion de ces nouvelles technologies est certainement sous-estimé. Par ailleurs, il est probable que les interactions capital-travail et leurs implications sur la productivité globale soient également mal appréhendées.

1.2.4. L'euro et les restructurations dans la zone

1) Les conséquences de l'euro pour les restructurations

La monnaie unique n'est pas la cause première ni unique des restructurations (fusions, acquisitions, OPA...) touchant l'ensemble des secteurs. Elles sont dues avant tout à la globalisation, à la déréglementation et à l'existence, ici ou là, de surcapacités.

Mais l'euro accélère dans la zone, mais aussi pour les pays "out" qui la rejoindront à terme, la concentration et la consolidation. Car il renforce et va continuer à renforcer les pressions à la baisse sur les prix et les marges, chaque opérateur cherchant à compenser par une part de marché accrue -ce qui est, par définition, impossible pour tout le monde à la fois- le recul des marges unitaires.

La concentration s'accompagne souvent d'un mouvement de diversification, ce qui rend difficile la distinction entre l'effet-taille (et la question des économies d'échelle) et l'effet-variété (et l'argument des économies de gamme). Elle va également de pair avec la multiplication d'opérations transfrontalières (par exemple, mais pas seulement, dans la banque et la finance), ayant pour conséquence de faire se rapprocher en Europe des systèmes de "gouvernement d'entreprise" au départ très différents.

Dans une perspective prospective, nous insistons sur trois aspects des restructurations :

a) Elles vont se poursuivre pendant au moins deux à trois ans dans la plupart des secteurs, même si les économies d'échelle ne sont pas toujours au rendez-vous. Au terme de cette phase de consolidation, certains excès de la course à la taille seront corrigés car une firme ne peut durablement fonctionner avec des rendements décroissants. En sens inverse, dans les cas où les économies d'échelle sont fortes (nous pensons par exemple aux marchés de capitaux, et à la réduction des coûts de transaction unitaires grâce à leur intégration et à l'application des nouvelles technologies), le marché va tendre à se rapprocher d'un monopole naturel.

b) Les restructurations dans la zone euro comme au plan mondial vont rester dépendantes du respect d'une norme de rentabilité (ROE). On peut discuter du niveau de cette norme (15 % ?), de ses éventuelles modulations sectorielles et de sa probable évolution au cours du temps. Il est cependant difficile de nier l'influence de la globalisation financière et des comportements d'arbitrage de la part des investisseurs (en particulier, mais pas seulement institutionnels) sur l'existence d'une telle norme.

c) Face au mouvement de concentration, les autorités nationales et européennes chargées de la politique anti-trust vont devoir rester vigilantes. Les questions centrales vont être, de ce point de vue, celle de la "contestabilité" des marchés -les marchés avec un petit nombre d'opérateurs peuvent être parfaitement contestables s'il n'y a pas de vraie barrière à l'entrée et si la sortie du marché peut s'effectuer à coût faible ou nul- et celle de la définition des aires de référence. Prenons un exemple concret. Le Crédit Agricole a aujourd'hui une part de marché de 20 % dans l'Hexagone, chiffre qui serait en gros celui de l'ensemble BNP-Société Générale-Paribas s'il se constitue. Mais ce chiffre moyen de 20 % camoufle des disparités selon les métiers, et il doit être mise en comparaison avec une part de marché du même Crédit Agricole de 3 % en Europe, de 0,3 % au plan mondial (sans parler des parts de marché dans telle ville ou telle région de France). La relation entre la concentration et la concurrence effective pose de redoutables problèmes d'appréciation. Face à ces défis, la Federal Trade Commission (FTC) et le département de la justice aux Etats-Unis sont devenus plus pragmatiques. La même tendance s'affirme -et devra se renforcer- à la Commission européenne comme auprès des autorités nationales concernées.

2) Les conséquences des restructurations pour l'emploi et la croissance

Les restructurations ont des conséquences pour l'emploi et le sentier de croissance. L'évaluation de ces conséquences n'est pas fournie par les modèles économétriques disponibles, et c'est pourquoi il faut se contenter d'analyses plutôt qualitatives.

a) L'impact sur l'emploi

Dans un certain nombre de secteurs, l'impact des restructurations et de la concentration sur l'emploi peut être représenté par une courbe en (J) : l'effet à court terme est susceptible d'être négatif, à cause des économies d'échelle et de la réduction des sureffectifs ; à moyen-long terme, l'incidence est positive car l'amélioration de la compétitivité et de la profitabilité des entreprises débouche sur des créations d'emplois.

Cet effet des restructurations en Europe sur l'emploi et le chômage dans la zone ne saurait être sous-estimé, surtout dans sa distribution intertemporelle. Mais il nous paraît second en comparaison d'autres déterminants "lourds" de l'emploi : la croissance bien sûr, mais aussi le coût du travail, etc. A priori, le rythme, la forme et la répartition intersectorielle des fusions, acquisitions, OPA, doivent avoir une influence sur le contenu en emplois de la croissance. Une influence que les modèles économétriques actuels ne permettent pas de quantifier précisément.

b) L'incidence sur la croissance

La concentration est susceptible d'agir sur à la fois la croissance potentielle et la croissance effective par plusieurs canaux : le rythme d'innovation et la recherche-développement, la productivité,...

La liaison entre concentration et innovation reste ambiguë. D'un côté, l'hypothèse d'une relation positive, suggérée par Schumpeter, est illustrée par des travaux empiriques montrant que l'effort de R & D est plus marqué chez les grandes entreprises que dans les PME-PMI. De l'autre côté, est développée l'idée qu'au delà d'un certain seuil la concentration freine l'innovation.

L'analyse nuancée que présente pour les Etats-Unis l'Economic Report of the President pour 1999 peut, grosso modo, s'appliquer à l'espace européen. Ainsi la concurrence entre laboratoires pharmaceutiques est sans doute favorable à la découverte de nouvelles molécules (pour traiter le SIDA, l'obésité...). En matière de télécommunications, il faut une certaine taille critique, obtenue à la suite de restructurations, pour être à la pointe de la R & D.

Quoi qu'il en soit, les restructurations pourraient, à terme, stimuler la croissance dans la zone euro à condition de renforcer le rythme des innovations.

II. Les marges de manoeuvre de la politique économique

A la lumière des résultats précédents, il apparaît que la croissance spontanément envisageable dans la zone euro va dégager peu de marges de manoeuvre pour la lutte contre le chômage et la résorption des déficits publics. Il est donc essentiel de voir si et comment des marges de manoeuvre supplémentaires pourraient être offertes par les politiques économiques. C'est pourquoi nous allons successivement évoquer la politique monétaire, le policy mix et certaines réformes structurelles dans la zone euro.

2.1. Le comportement de la BCE et les marges de manoeuvre monétaires

2.1.1. La politique monétaire dans la zone euro


En peu de mois, la BCE aura su construire sa réputation et sa crédibilité, sans que le processus soit aujourd'hui achevé. Prenant pour la zone le relais de la Bundesbank, elle s'efforce aussi d'établir sa spécificité. Ni Buba, ni Fed , cela devrait valoir aussi bien pour la fonction de réaction de la banque centrale que pour les aspects institutionnels (organisation de la transparence et du système de responsabilité ("accountability")).

Notre analyse à l'horizon des cinq prochaines années repose sur les hypothèses suivantes :

a) La BCE, comme elle l'a déjà fait depuis janvier 1999 (et en particulier le 8 avril 1999 à l'occasion de la baisse de ses taux directeurs de 3 à 2,5 %), va continuer à privilégier l'inflation moyenne dans la zone euro (une moyenne pondérée en fait, puisque les grands pays comptent plus que les autres...) en surveillant un ou plusieurs agrégats de référence calculés pour la zone (pour l'instant, il s'agit de M3 mais la situation n'est pas figée). Les divergences d'inflation seront donc, pour l'essentiel, prises en charge par les politiques économiques non monétaires (politiques budgétaires, salariales, structurelles, etc.).

La BCE sera pragmatique, comme le suggère la décision du 8 avril. Ce pragmatisme signifie concrètement qu'une fois la stabilité des prix garantie, la banque centrale donnera plus de poids à la cible de croissance. Cela veut dire, à partir d'une règle de Taylor simplifiée du style

i = ( - *) + (y - y*)

que les pondérations et ne sont pas fixées, mais qu'elles dépendent des variables explicatives elles-mêmes (ce qui complique l'estimation économétrique). En particulier, la pondération () accordée à la cible de croissance devrait être proche de zéro (voire nulle) si la cible d'inflation est dépassée ou juste réalisée (l'écart absolu - * demeure en deçà d'un seuil critique retenu par la banque centrale). Elle deviendrait significative lorsque le taux d'inflation effectif serait significativement inférieur à la cible. Cette hiérarchie entre l'objectif principal de stabilité des prix et les autres objectifs, par définition non principaux, s'apparente en fait à un ordre lexicographique.

b) La BCE, légitimement soucieuse de la qualité et de la cohérence du policy mix dans la zone, va continuer à surveiller de près l'évolution des déficits publics et des dettes publiques. On peut penser qu'avant de faire évoluer à la hausse ou à la baisse son taux directeur, elle tiendra compte, comme elle l'a fait jusqu'à présent, des déficits publics constatés et anticipés. Formellement, cela fait déboucher sur une règle de Taylor "augmentée", qui se présente de la façon suivante :

i = ( - *) + (y - y*) + (D - D*)

D* cible de déficits publics pour la zone (la répartition de ces déficits entre les pays-membres n'est pas indifférente au regard de l'application du pacte de stabilité ; elle ne sera pas non plus indifférente à la BCE).

D, déficits publics effectifs

Notons que la cible D* utilisée comme référence par la BCE n'est pas nécessairement celle qui résulte des cibles gouvernementales agrégées (à certains moments, la banque centrale peut être plus ambitieuse pour les déficits que les gouvernements eux-mêmes). Là encore, le poids () accordé par la BCE à la cible de déficits publics devrait dépendre du sens et de l'ampleur de l'écart constaté. Cette pondération devrait être nulle ou proche de zéro si (D) est inférieur, et d'assez loin, à (D*), significative dans l'hypothèse de dépassement.

c) La règle de Taylor même augmentée n'explicite pas le rôle du taux de change, en particulier du taux de change euro/dollar, dans le comportement de la BCE. On pourrait prétendre qu'il est indirectement pris en compte à travers l'inflation et la croissance effectives. Notre analyse insiste à nouveau sur le rôle des seuils, même s'il est délicat de les fixer a priori. Tant que l'euro restera compris dans une "zone cible" -par exemple tant que l'euro variera entre 1 et 1,30-1,35 dollar- la BCE le surveillera mais elle ne devrait pas avoir de raison majeure d'intervenir. Le benign neglect à l'intérieur de cette zone découle d'arguments largement partagés aujourd'hui : relative fermeture commerciale de la zone euro, impact psychologique probable (pour l'instant, il s'agit seulement d'une hypothèse) du seuil (1 euro = 1 dollar), etc. En dehors de l'intervalle évoqué ci-dessus, le taux de change de l'euro deviendrait un objectif ou une contrainte de la BCE, et il faudrait expliciter son rôle dans une règle de Taylor augmentée.

2.1.2. Quelques conclusions à partir d'une variante de taux d'intérêt

Cette variante analyse l'impact d'une baisse du taux d'intérêt nominal de court terme de la zone euro. Le choc est d'un point par rapport au niveau prévalant dans le compte central et cette différence est maintenue sur les cinq années de la simulation.

Deux options sont proposées. Dans la première (cf. tableau 7), la simulation est conduite à taux de change fixe. Le choix a donc été fait de neutraliser les réactions du taux de change euro/dollar afin d'identifier clairement les mécanismes de transmission et l'intensité des effets dus aux variations de taux d'intérêt seulement.

La seconde option (cf. tableau 8) correspond au bouclage "libre" du modèle dans lequel le change étant influencé par la variation du taux court et des différentiels de taux entre pays, une dépréciation de la monnaie européenne peut intervenir.

Tableau 7

Baisse du taux d'intérêt nominal de court terme
dans la zone euro (-1 point)
(à taux de change fixe)

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

 

1

2

3

4

5

PIB

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,3

0,3

0,3

0,3

0,5

0,6

0,5

0,5

0,6

0,6

0,4

0,7

0,6

0,6

0,4

0,7

0,6

0,6

0,5

0,6

Inflation (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0

0

0,1

0

0,2

0,2

0,2

0,2

0,4

0,5

0,2

0,5

0,5

0,6

0,3

0,6

0,5

0,7

0,3

0,6

Taux de chômage (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

-0,2

-0,3

-0,1

-0,2

-0,3

-0,3

-0,1

-0,3

-0,3

-0,4

-0,1

-0,4

-0,3

-0,4

-0,1

-0,5

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Zone euro

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Zone euro

-0,6

-0,5

-0,5

-0,5

-0,5

Solde public (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,2

0,1

0,2

0,3

0,3

0,3

0,2

0,4

0,4

0,4

0,2

0,4

0,4

0,4

0,2

0,4

0,4

0,5

0,3

0,4

Balance courante (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0

-0,1

-0,1

0,2

0

0

-0,1

0,2

0

0

-0,1

0,2

0

0

-0,1

0,1

0,1

0

-0,1

0,1

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie

(1) Ecarts en points

(2) Ecarts en points de PIB

Tableau 8

Baisse du taux d'intérêt nominal de court terme
dans la zone euro (-1 point)
(à taux de change variable)


Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

 

1

2

3

4

5

PIB

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,4

0,4

0,4

0,3

0,4

0,7

0,6

0,7

0,7

0,9

0,6

0,9

0,8

1

0,6

1

0,9

0,9

0,7

1,1

Inflation (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,1

0,1

0,2

0,1

0,4

0,4

0,4

0,5

0,7

0,8

0,5

0,8

0,9

1,1

0,6

1,0

1,1

1,4

0,8

1,2

Taux de chômage (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

-0,2

-0,3

-0,1

-0,3

-0,4

-0,5

-0,1

-0,5

-0,4

-0,6

-0,1

-0,6

-0,5

-0,7

-0,2

-0,8

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Zone euro

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Zone euro

-0,6

-0,5

-0,6

-0,6

-0,6

Solde public (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,2

0,2

0,2

0,3

0,4

0,4

0,3

0,4

0,5

0,5

0,3

0,5

0,5

0,6

0,4

0,6

0,6

0,7

0,5

0,6

Balance courante (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,1

-0,1

-0,1

0,1

0

0

-0,2

0,2

0

0

-0,1

0,1

-0,1

0,1

-0,1

0,1

-0,1

0,1

-0,1

0

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie

(1) Ecarts en points

(2) Ecarts en points de PIB

Si l'on suppose que la crédibilité de la BCE est suffisante pour permettre une baisse des taux d'intérêt sans fluctuation de change, alors la référence à la première option sera plus intéressante.

L'effet des variables financières sur la demande intérieure ne transite pas uniquement par le taux de court terme. La transmission de la baisse des taux courts aux taux de long terme est aussi un mécanisme qui a toute son importance pour apprécier les répercussions sur la consommation et l'investissement.

A court terme, les taux d'intérêt courts ont dans certains modèles nationaux du modèle multinational OEF un impact direct sur la consommation des ménages. Dans les autres cas européens (France, Italie), ce sont les variations d'une variable "composite" formée à partir des taux longs (à  95 %) et des taux courts (à 5 %) et, par ailleurs, corrigée par le déflateur de la consommation, qui sont liées aux fluctuations de la consommation.

La baisse des taux courts se répercute à près de 50 % sur les taux nominaux de long terme (- 0,6 point la première année puis - 0,5 point par la suite). En parallèle, le différentiel d'inflation constaté par rapport au compte central reste inférieur (en valeur absolue) à celui observé sur les variables monétaires ce qui ne compromet donc pas les effets bénéfiques de la baisse des taux d'intérêt sur la demande. Ainsi, des suppléments de consommation significatifs et qui s'amplifient dans le temps jusqu'à la troisième ou quatrième année apparaissent. Dans le cas italien, il faut préciser que l'effet des taux est plus ample et plus durable.

En revanche, cet impact expansif est contrecarré partiellement par les pressions inflationnistes lorsqu'un effet d'encaisses réelles joue dans l'équation de consommation. C'est le cas dans le modèle français à court terme. Ainsi, par exemple, le surcroît de consommation en fin de période n'atteint que la moitié de celui enregistré en Italie. La diminution relative de la richesse financière réelle nette qu'implique la hausse des prix renforce ce contre-poids négatif à moyen terme.

La demande intérieure est ensuite entretenue par les surcroîts d'activité qui en développant l'emploi assurent des revenus supérieurs aux ménages. La baisse des intérêts versés par ces derniers concoure également à l'amélioration du revenu disponible et dissuade d'autant l'accumulation d'épargne.

L'investissement des entreprises est très rapidement sensible aux suppléments de croissance du PIB (effet accélérateur). De plus, il réagit à une amélioration de la profitabilité du capital qui résulte de la réduction du niveau réel des taux d'intérêt. Comme pour la consommation, l'impact des taux se fait par l'intermédiaire des taux longs et courts mais ici dans des proportions équivalentes pour les deux échéances.

La profitabilité influence la décision d'investir dans le long terme. Le cas italien fait exception avec une intervention de cette variable financière à la fois dans la dynamique de court terme et dans la définition de l'équilibre de long terme. L'amplitude plus prononcée des variations de l'investissement italien dès le début de la période est ainsi justifiée. On trouve, à l'opposé, l'investissement allemand nettement moins sensible à cet effet financier.

Malgré le développement des capacités de production obtenu grâce aux flux supplémentaires d'investissement, les importations sont en nette croissance. Les exportations participent elles aussi à la dynamique générale ce qui, au total, conduit à peu d'effets sur la balance courante. L'effet est d'ailleurs neutre, en moyenne, pour la zone euro.

Les avantages tirés de la baisse des taux s'étendent au secteur public en allégeant le poids de son endettement. Cet effet conjugué à celui qui résulte d'une progression relative des recettes fiscales conduit à une amélioration du solde public (en % PIB). Celle-ci s'élève à quelques dixièmes de point allant dans le meilleur des cas (l'Allemagne) jusqu'à 0,5 point en fin de période.

La transmission internationale des mouvements monétaires, bien que moins active dans le sens Europe-Etats-Unis qu'à l'inverse, existe néanmoins par l'intermédiaire de la présence des taux européens dans l'explication du taux directeur de la FED. Cet effet reste cependant symbolique. La propagation des variations de prix a plus d'importance et ceci conduit, a contrario, à une légère augmentation des taux d'intérêt américains.

La neutralité imposée, a priori, à la détermination du taux de change supprime un canal international de transmission des chocs. Spontanément le modèle provoque une dépréciation de la monnaie nationale lorsque les taux d'intérêt fléchissent (cf. tableau 8). Par ailleurs, si les politiques monétaires des deux zones concernées, en l'occurence les Etats-Unis et la zone euro, n'agissent pas dans le même sens, les différentiels de taux d'intérêt et d'inflation se creusent pour accuser le mouvement de dépréciation.

La dépréciation de l'euro par rapport au dollar agit, bien entendu, au détriment du développement des exportations américaines et en faveur de celles de la zone euro ce qui y amplifie les effets expansifs sur le PIB.

Le rééquilibrage "automatique" des devises fait disparaître totalement les mouvements de prix et de taux d'intérêt aux Etats-Unis et accentue les pressions inflationnistes (salaires nominaux et prix) dans la zone euro.

2.1.3. Retour sur la fonction de réaction de la BCE

Pour faire tourner le modèle OEF et décliner la variante de taux d'intérêt précédente, nous avons retenu notre propre estimation de la règle de Taylor pour la zone euro. L'estimation adoptée est la suivante :

i = 4,5 + 0,5 (y - y*) + ( - *) + 0,5 (_ 1 - *)

y* cible de croissance correspondant à la croissance potentielle dans la zone euro et estimée à 2,5 % par an.

* cible d'inflation supposée égale à 2 %

et _ 1 , inflation en glissement annuel pour le trimestre en cours et pour le trimestre précédent.

Cette équation diffère également, mais pas drastiquement, d'autres estimations (voir par exemple A. Verdelhan (1999)).

2.2. Taux de change de l'euro et marges de manoeuvre

2.2.1. La problématique générale


Nous avons déjà suggéré l'intervention probable de seuils : la BCE se préoccupera vraiment du taux de change de l'euro -spécialement du taux de change bilatéral vis-à-vis du dollar, mais aussi, dans certains cas du taux de change effectif de l'euro- lorsqu'il sortira d'une "zone cible". Cette "zone-cible" ne sera sans doute pas rendue explicite par la BCE, mais on peut imaginer que, comme dans le passé pour d'autres banques centrales, les marchés chercheront à tester en certaines circonstances les bornes de cette "zone-cible". A l'intérieur de cette zone, qui ne sera pas rigide mais au contraire variera dans le temps selon les performances et les perspectives d'inflation et de croissance en Europe, la BCE surveillera bien sûr l'évolution du change, mais son attitude générale ne sera pas très éloignée du benign neglect .

Le pragmatisme probable de la BCE en matière de change -une hypothèse à articuler avec le débat institutionnel sur la répartition exacte des compétences entre les instances politiques européennes et la banque centrale à propos de la politique de change -devrait se renforcer avec l'élargissement de l'UE et de l'UEM. Alors que le coefficient d'ouverture commerciale de la zone euro à 11 est proche de 11 %, il tombe (en partant des chiffres les plus récents, qui sont bien sûr appelés à se modifier) à 8-9 % avec une zone euro à 15 ou 20. La dimension commerciale n'est pas et ne sera pas la seule à considérer. Car l'attractivité des marchés de capitaux de la zone est également à prendre en compte, avec Londres aujourd'hui à l'extérieur et demain à l'intérieur. Les autorités politiques et monétaires ne pourront pas se désintéresser d'éventuels arbitrages, comme celui esquissé au premier semestre de 1999 avec la baisse de l'euro : l'amélioration de la compétitivité-prix des entreprises de la zone est allée de pair avec le ralentissement du redéploiement des portefeuilles ("portfolio shift") de la part de certains investisseurs internationaux en faveur de l'euro.

2.2.2. Une simulation sur le taux de change de l'euro

Cette simulation porte sur les conséquences macro-économiques d'une dépréciation de la monnaie américaine vis-à-vis de l'euro. Le taux de change de l'euro contre dollar (exprimé au certain) subit, sur l'ensemble de la période, une hausse de 10 % par rapport au compte central.

L'analyse est conduite en deux étapes. Dans un premier temps, les effets du choc sont évalués à taux d'intérêt de court terme nominal européen inchangé (cf. tableau 9). La fonction de réaction de la Banque Centrale Européenne est donc neutralisée afin d'identifier clairement l'impact isolé de la dépréciation du dollar. Comme indiqué ci-dessus, la fonction de réaction de la BCE suppose qu'elle réagisse à des écarts aux cibles d'inflation (2 %) et de croissance (2,5 %). Or, dans la première simulation, ces écarts n'entraînent pas de modification (autres que celles imposées ex ante) de la politique monétaire.

Les réactions de la BCE sont prises en compte dans la seconde variante (cf. tableau 10). Aucune contrainte n'est alors imposée au modèle et le taux d'intérêt nominal à court terme européen peut varier à la suite du choc.

Dans le modèle OEF, la compétitivité-prix est prise en compte à travers deux variables. Elle est représentée par le coût relatif du travail sur le marché des biens et par les termes de l'échange dans le secteur des services. Ces deux variables sont des déterminants fondamentaux, à court terme comme à long terme, du niveau des échanges extérieurs. Dès lors, le choc proposé ici sur la parité euro/dollar entraîne une perte de compétitivité importante pour les entreprises européennes.

Deux types d'effets se conjuguent. D'une part, lorsque l'euro s'apprécie par rapport au dollar. Le coût relatif du travail s'accroît en Europe et pénalise les exportateurs de biens. D'autre part, la dépréciation de la monnaie américaine conduit à une augmentation de l'indice des prix du commerce mondial exprimés en dollar. Or, les prix à l'exportation et à l'importation sont indexés sur cet indice. Les premiers l'étant avec une élasticité deux fois plus faible à court terme comme à long terme, le choc modifie leur rapport et la détérioration "des termes de l'échange" pénalise les exportateurs de services.

Trois ans après le choc, la chute des exportations européennes par rapport au compte central atteint son maximum (- 1,8 %) pour s'établir à - 0,7 % lors de la dernière année. Aux Etats-Unis par contre, l'écart variantiel atteint encore +1,1 % en fin de simulation (cf. annexe 2)

Les importations des deux continents enregistrent des variations à la baisse du fait de l'appréciation de l'euro. Cependant, ces modifications ont lieu pour des raisons différentes : les importations américaines diminuent sous l'effet de l'amélioration des termes de l'échange tandis que la baisse des importations européennes s'explique par une demande intérieure déprimée.

Le net recul de la demande extérieure adressée à l'Europe (plus marqué que la baisse des importations) conduit à une réduction de la production par rapport au compte central dans la zone euro (- 0,6 % la cinquième année).

Cette baisse de l'activité réduit l'investissement des entreprises européennes. En effet, celles-ci n'investissent que si elles anticipent de futurs débouchés. Or, leurs anticipations sont formalisées sur la base des évolutions passées de la demande, la réduction de la production entretient par conséquent une baisse de l'investissement privé non résidentiel.

La dépréciation du dollar a aussi pour effet de réduire les coûts non salariaux supportés par les entreprises européennes. Cela réduit les prix à la production et par conséquent, les prix à la consommation et les prix du PIB. Les salaires nominaux étant indexés sur ces prix, ils diminuent à leur tour.

L'emploi s'ajuste à la demande finale et réagit aux évolutions de salaires réels. Au total, le taux de chômage européen est supérieur de 0,5 point à son niveau du compte de référence la cinquième année après le choc.

Cette hausse du chômage contribue à la constitution d'une épargne de précaution et déprime davantage la demande intérieure. Des différences importantes existent cependant au sein de l'Europe. Ainsi, si la consommation diminue en France au cours des deux premières années, elle augmente à partir de la quatrième. La baisse des prix apprécie les encaisses réelles et le pouvoir d'achat des ménages. L'effet dépressif du choc est donc limité en France et, le taux de chômage n'augmente, au bout de cinq ans, que de 0,1 point par rapport au compte central. Ces différences entre les pays européens s'expliquent par des vitesses d'ajustement différentes dans la boucle prix-salaires, et par une réaction plus importante des prix à la production aux coûts salariaux en France.

Dans la seconde simulation (cf. tableau 10), le mécanisme endogène de formation des taux est actif. La réaction de la politique monétaire européenne permet alors d'atténuer le choc.

Le fléchissement de la croissance et la désinflation poussent les autorités monétaires européennes à réduire le taux directeur européen. Cette baisse conduit mécaniquement à celle des taux long nominaux. Les taux d'intérêt réels diminuent par rapport à la situation précédente. Ils favorisent ainsi la consommation des ménages et accroissent la rentabilité des projets d'investissement.

En Europe, l'investissement total enregistre un retrait maximal de 0,3 % la quatrième année contre - 1,7 % lorsque les taux d'intérêt sont maintenus constants (cf. tableau 9). Alors que la consommation fléchissait légèrement dans la variante à taux d'intérêt fixes, elle est cette fois-ci en nette hausse et l'écart par rapport au compte central atteint 0,7 % la dernière année.

Les effets négatifs de la dépréciation du dollar sur la croissance et l'emploi en Europe sont donc atténués. Le taux de chômage croît de 0,2 point en fin de simulation contre 0,5 point précédemment.

Tableau 9

Dépréciation du dollar vis-à vis de l'euro de 10 %
(à taux d'intérêt nominal à court terme fixe)


Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

 

1

2

3

4

5

PIB

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,3

-0,3

-0,3

-0,4

-0,7

-0,8

-0,6

-0,8

-0,9

-1,1

-0,6

-1,1

-0,9

-1,1

-0,6

-1,1

-0,6

-0,7

-0,3

-0,8

Inflation (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,5

-0,5

-0,6

-0,6

-0,9

-0,9

-0,8

-1,0

-1,0

-1,2

-0,8

-1,1

-1,2

-1,4

-0,8

-1,2

-1,1

-1,4

-0,8

-1,2

Taux de chômage (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,1

0,1

0,1

0,1

0,3

0,4

0,1

0,4

0,4

0,6

0,1

0,6

0,5

0,8

0,1

0,8

0,5

0,8

0,1

0,9

Taux de change euro contre $

Zone euro

10

10

10

10

10

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Zone euro

0

0

0

0

0

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Zone euro

0

0,2

0,4

0,2

0,1

Solde public (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,2

-0,2

-0,3

-0,1

-0,4

-0,4

-0,4

-0,3

-0,5

-0,6

-0,4

-0,5

-0,5

-0,7

-0,4

-0,5

-0,5

-0,6

-0,4

-0,5

Balance courante (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,1

0,1

0,1

0,2

0,1

-0,1

0,1

0,1

0,1

-0,2

0

0,1

0

-0,3

-0,1

0,1

-0,1

-0,4

-0,2

0,1

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie

(1) Ecarts en points

(2) Ecarts en points de PIB

Tableau 10

Dépréciation du dollar vis-à vis de l'euro de 10 %
(à taux d'intérêt nominal à court terme variable)

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

 

1

2

3

4

5

PIB

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,2

-0,1

-0,1

-0,2

-0,2

-0,2

-0,1

-0,3

-0,3

-0,4

-0,2

-0,4

-0,3

-0,4

-0,1

-0,4

-0,1

-0,1

0,1

-0,2

Inflation (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,5

-0,5

-0,6

-0,6

-0,7

-0,7

-0,6

-0,8

-0,7

-0,8

-0,6

-0,7

-0,8

-0,9

-0,6

-0,7

-0,7

-0,8

-0,5

-0,7

Taux de chômage (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0

0,1

0

0,1

0,1

0,1

0

0,2

0,1

0,3

0

0,3

0,2

0,4

0

0,4

0,2

0,4

0

0,4

Taux de change euro contre $

Zone euro

10

10

10

10

10

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Zone euro

-0,7

-0,2

-1,1

-1,1

-0,9

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Zone euro

-0,4

-0,4

-0,1

-0,4

-0,4

Solde public (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0

-0,1

-0,2

0,1

0

-0,1

-0,1

0,1

-0,1

-0,2

-0,2

0

-0,1

-0,2

-0,2

0

-0,1

-0,1

-0,1

0

Balance courante (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,1

0

0

0,4

0

-0,1

0

0,3

0,1

-0,2

-0,1

0,3

-0,1

-0,3

-0,2

0,2

-0,1

-0,3

-0,3

0,2

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie

(1) Ecarts en points

(2) Ecarts en points de PIB

2.3. La coordination entre la politique monétaire et les politiques budgétaires et fiscales

Le policy mix pose, dans la zone euro, des questions traditionnelles sur la synergie et la cohérence de la politique monétaire et de la politique budgétaire. En même temps, il soulève certains aspects spécifiques, puisqu'il s'agit de coordonner une politique monétaire et n politiques budgétaires (avec au démarrage n = 11). Il y a là un défi qui suscite des réponses aussi bien fonctionnelles qu'institutionnelles. Hors modélisation, nous allons ici évoquer rapidement quatre dimensions du débat.

Une première difficulté consiste à faire prévaloir des solutions coopératives dans un contexte où des formules non coopératives risquent spontanément de s'imposer. Ceci concerne d'abord les relations entre la BCE et les gouvernements nationaux. A l'automne 1998 comme plus récemment, une problématique semblable à un "dilemme du prisonnier" a caractérisé ces relations : chaque partie attend de l'autre un geste (réduction des déficits publics, baisse des taux de la banque centrale) avant de prendre elle-même une initiative dans le sens d'un policy mix mieux adapté aux difficultés du moment. A défaut, chacun campe sur ses positions et le policy mix est sous-optimal. La baisse de son taux directeur par la BCE le 8 avril 1999 représente, à ce titre, une initiative intéressante, mais elle n'a pas été suivie d'engagements suffisamment ambitieux et crédibles de la part des autorités budgétaires nationales (en Allemagne, en France...). Il faut, dans le respect de l'indépendance de la BCE, améliorer la communication entre elle et les gouvernements de telle sorte que, face à des configurations de "dilemme du prisonnier", les solutions coopératives s'imposent. Il y va de la cohérence et de la crédibilité du policy mix européen, donc aussi de la crédibilité de l'euro et du niveau des taux nominaux et réels dans la zone.

La question du policy mix pose aussi celle de l'effectivité et de la crédibilité du pacte de stabilité. Celui-ci constitue un garde-fou indispensable. Il devra cependant faire l'objet d'adaptations au cours des prochaines années, à la lumière de l'expérience. Il faudra, par exemple, expliciter dans le dispositif de surveillance multilatérale le rôle indispensable de concepts comme le solde primaire et le solde structurel (ce dernier solde n'intervient que de façon indirecte et implicite, à travers l'exonération des pénalités dans l'hypothèse d'une récession grave). Il faudra aussi évaluer la crédibilité de l'ensemble du dispositif. Le risque est en effet important qu'à l'occasion du dérapage des finances publiques dans tel ou tel pays-membre, les pénalités et la discipline prévues ne soient pas parfaitement respectées.

Une autre ligne de force pour les cinq années à venir concerne le rôle du Conseil de l'euro et son articulation avec le Conseil Ecofin. Certes, avec l'entrée progressive des pays "out" dans la zone euro, les deux instances auront de moins en moins de raison d'être distinguées, mais d'ici là on peut s'attendre à ce que le Conseil de l'euro, aux compétences largement définies mais aux pouvoirs délibératifs aujourd'hui nuls (ou presque), s'affirme dans le processus de coordination économique européen.

Last but not least , les marges de manoeuvre budgétaires dépendront non pas du principe de l'harmonisation fiscale -elle interviendra de toute façon, provoquant non pas une convergence totale des systèmes fiscaux, mais une réduction des écarts actuellement constatés- mais de la façon dont elle se fera. Tant que la règle de l'unanimité s'applique à Bruxelles pour les questions fiscales, les chances de succès de la coordination fiscale, par exemple du "code de conduite" proposé par M. Monti en particulier pour l'impôt sur les sociétés et la fiscalité de l'épargne, sont minces. C'est donc le scénario de concurrence fiscale (et parafiscale) tous azimuts qui prévaut et va continuer à prévaloir pendant un certain temps, avec ses avantages et ses inconvénients. Seul le passage à la majorité qualifiée permettrait de progresser dans la voie de l'harmonisation par la coordination. En toile de fond du débat fiscal, se profilent très vite deux autres débats liés, celui sur la nécessaire réduction des dépenses publiques (en Allemagne, en France...) et celui, déjà évoqué, sur le pacte de stabilité.

2.4. Les réformes structurelles

Vu la croissance prévisible au cours des cinq années et les contraintes pesant sur le policy mix européen, il faudra pouvoir compter sur différentes réformes structurelles touchant aux marchés du travail, à la protection sociale et au système des retraites, à l'éducation, etc. Des réformes structurelles toujours annoncées, souvent retardées. A cet égard, l'Allemagne et la France paraissent en retard par rapport aux Pays-Bas (même si l'idée de "modèle néerlandais" est à relativiser...).

Nous présentons les résultats d'une simulation touchant à un aspect de la politique structurelle, à savoir la réduction des cotisations sociales employeurs. Il s'agit là d'un mouvement amorcé depuis plusieurs années dans plusieurs pays-membres, mais dont il est intéressant de préciser certains effets.

Cette simulation porte sur les conséquences macro-économiques d'une réduction des cotisations sociales à la charge des employeurs (cf. tableau 11). La baisse de la pression fiscale intervient à travers une diminution d'un point de PIB du montant global de ces cotisations. La mesure est appliquée simultanément en France, en Allemagne et en Italie, et n'est pas financée ex ante.

Dans les trois pays concernés, la baisse des cotisations sociales à la charge des employeurs conduit à un allégement des coûts salariaux supportés par les entreprises. Ceci exerce un effet restrictif direct sur les prix à l'exportation, sur le prix du PIB et entraîne mécaniquement une baisse des prix à la production. Dès lors, la désinflation se transmet aux prix à la consommation et favorise à nouveau la baisse des prix à la consommation, et favorise à nouveau la baisse des prix à l'exportation.

La baisse du niveau général des prix se propage dans chacune de ces économies et entretient une réduction des salaires nominaux. Ceux-ci sont en effet indexés à court terme sur les prix à la consommation, ou sur les prix du PIB selon le pays considéré. Dans le cas français, par exemple, les salaires nominaux du secteur privé sont indexés avec une élasticité de 1 sur le prix du PIB à long terme, alors que leurs variations à court terme s'expliquent par leurs propres variations trimestrielles passées et par celles des prix à la consommation (avec une élasticité de 0,5 à un an). Ces réductions de salaires nominaux allègent à nouveau les coûts de production et entretiennent ainsi les effets désinflationnistes.

Le choc implique des gains importants en termes de compétitivité. Dans les trois pays concernés, les exportations de biens dépendent directement des coûts salariaux unitaires relatifs. La désinflation rend, par conséquent, les entreprises plus compétitives vis-à-vis de leurs concurrents à l'exportation.

Des effets bénéfiques apparaissent dans les trois pays affectés par le choc mais on constate des différences relativement importantes quant à leurs amplitudes. La spirale désinflationniste "prix-salaires" apparaît beaucoup plus accentuée dans le cas français ce qui provient de la sensibilité plus forte des prix à la production aux coûts salariaux et, de façon secondaire, des ajustements plus rapides des prix et des salaires par rapport à l'Allemagne et l'Italie.

Les gains de compétitivité-prix se traduisent immédiatement par une forte augmentation des exportations dans les trois pays européens de sorte que la demande extérieure constitue un moteur pour la croissance. La demande intérieure réagit alors aux effets-prix et aux effets-volume découlant du choc. La baisse relative des prix intérieurs soutient la consommation par un effet d'encaisses réelles qui apparaît à deux niveaux. Certains modèles, comme celui concernant l'économie française, intègrent directement un effet de la variation des prix à la consommation dans la dynamique de court terme. A moyen terme, l'appréciation de la richesse financière réelle des ménages dans les trois pays européens encourage la consommation.

Tableau 11

Baisse des cotisations sociales à la charge des employeurs
(1% du PIB ex ante maintenue sur 5 ans)
en France, en Allemagne et en Italie

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

 

1

2

3

4

5

PIB

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0,2

0,4

0,4

0,4

0,7

1,1

0,8

0,9

0,9

1,5

1,2

1,1

1,1

2,0

1,5

1,1

1,2

2,3

1,9

0,9

Inflation (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,5

-0,6

-0,8

-0,6

-1,2

-1,6

-1,7

-1,4

-1,2

-1,8

-2,3

-0,7

-1,3

-1,6

-2,9

-0,5

-1,4

-1,3

-3,4

-0,6

Taux de chômage (1)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,3

-0,4

-0,4

-0,4

-0,7

-1,0

-0,9

-0,9

-0,9

-1,4

-1,1

-1,2

-1,0

-1,8

-1,2

-1,3

-1,1

-2,1

-1,4

-1,3

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Zone euro

-0,5

-1,5

-1,7

-1,9

-2,0

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Zone euro

-0,3

-0,8

-0,9

-1,0

-1,1

Solde public (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

-0,4

-0,6

-0,6

-0,5

-0,1

-0,1

-0,4

0

-0,1

0,2

-0,3

0,1

0,1

0,4

-0,2

0,1

0,2

0,6

-0,2

0,1

Balance courante (2)

Zone euro

Allemagne

France

Italie

0

0

-0,1

0,1

-0,1

-0,1

-0,1

0,3

0

0,1

0

0,3

0

0,2

0,1

0,3

0

0,3

0,3

0,2

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie

(1) Ecarts en points

(2) Ecarts en points de PIB

Le surplus de croissance enregistré conduit également les entreprises à recruter davantage, accentuant ainsi les effets directs de la baisse des coûts salariaux sur l'emploi. Cinq ans après le choc, le taux de chômage européen a diminué de 1,1 point par rapport au compte de référence. Réduisant l'épargne de précaution des ménages et alimentant en retour leur revenu disponible brut, cette baisse du chômage favorise à nouveau la consommation.

Enfin, l'investissement des entreprises s'adapte à la croissance de la demande finale et amplifie dès lors les effets expansifs (effet accélérateur). En fin de simulation, les investissements privés des entreprises françaises, allemandes et italiennes se sont respectivement accrûs de 2,1 %, 2,9 % et 0,9 % par rapport à la situation de référence. Cinq années après le choc, l'écart variantiel du PIB de la zone Euro est de 1,2 % et, respectivement, de 2,3 %, 1,9 % et 0,9 % pour l'Allemagne, la France et l'Italie.

De plus la désinflation produite par la baisse relative du coût du travail pousse les autorités monétaires à assouplir leur politique. Par ailleurs, la baisse du taux d'intérêt à court terme conduit mécaniquement à une diminution des coûts de financement à long terme et donc à des taux d'intérêt nominaux à long terme inférieurs à ceux prévalant dans le compte de référence.

La baisse de l'inflation est cependant plus rapide que la baisse des taux d'intérêt nominaux de long terme. Dès lors les taux réels sont en hausse dans les pays concernés ce qui favorise l'épargne, réduit la rentabilité des projets d'investissement et, par conséquent, tempère le dynamisme de la demande intérieure.

Le différentiel de taux courts nominaux entre l'Europe et les Etats-Unis attire les capitaux outre-atlantique. A court terme, la monnaie européenne se déprécie légèrement par rapport au dollar, accentuant ainsi les gains de compétitivité-prix mais, à moyen terme, l'effet du différentiel d'inflation l'emporte. Alors que la baisse du taux d'intérêt nominal à court terme s'estompe, la désinflation rend l'euro plus attractif. A partir de la quatrième année, la monnaie unique européenne s'apprécie par rapport au compte de référence.

La baisse des charges sociales n'étant pas financée ex ante , elle se traduit dans un premier temps par une baisse des recettes de l'Etat. La détérioration des finances publiques n'est que temporaire car la baisse du chômage réduit le montant des prestations sociales versées par les administrations publiques et, en parallèle, le surplus de croissance accroît les recettes fiscales. Pour la zone euro dans son ensemble, le déficit public (en points de PIB) retrouve dès la quatrième année un niveau semblable à celui du compte de référence.

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ANNEXE 1

Le modèle multinational OEF

Le modèle multinational macroéconométrique OEF, de fréquence trimestrielle, comprend 22 modèles nationaux et 6 zones géographiques (couvrant 52 pays). Bien entendu, une hiérarchie existe dans le traitement détaillé des pays. Les principales économies industrialisées (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) donnent lieu à des modèles "volumineux" et plus performants (250 variables) que les petits pays européens ou certains pays émergents (150 variables). D'autre part, certaines régions du monde sont traitées en bloc et avec une précision sommaire.

L'approche "globalisante" des modèles multinationaux se traduit par une structure théorique similaire à la plupart des modèles nationaux qui les composent. C'est le cas du modèle OEF. Les spécificités nationales transparaissent alors essentiellement à travers les valeurs des coefficients estimés dans chacune des équations de comportement.

Sur le plan méthodologique, l'approche économétrique correspond à la nouvelle génération de modèles macro-économiques puisqu'elle est basée sur l'existence et la mise en évidence de relations de cointégration entre les principales composantes économiques dans le long terme. Techniquement, cela se traduit par la présence de modèles à correction d'erreur dans la majorité des équations du modèle.

Pour l'interprétation économique, cette architecture technique n'est pas sans importance. Elle permet d'appréhender à la fois la dynamique de court terme et le comportement de long terme des principales variables analysées, la première étant corrigée systématiquement afin d'assurer l'équilibre de moyen-long terme du modèle. Le qualificatif "long" doit être nuancé car pour un modèle trimestriel comme l'est OEF, l'ajustement au long terme peut être réalisé en l'espace de quelques années (dont le nombre est inférieur à 5 ans, notamment). Cette structure technique répond ainsi doublement aux exigences du contenu théorique puisque les expressions de long terme ont aussi la propriété d'intégrer des déterminants reflétant des comportements d'offre, souvent absents dans les générations précédentes de modèles macro-économiques néo-keynésiens.

Outre la globalisation géographique, la quasi-totalité des variables économiques sont endogénéisées.

Le traitement des taux d'intérêt et des taux de change est, sur ce plan, un exemple déterminant. La politique monétaire est endogène dans le modèle multinational, conduire des variantes à politique inchangée suppose donc que l'on neutralise un certain nombre d'équations.

La formalisation des variables financières s'étend au-delà des taux d'intérêt et de change. Elle couvre, en effet, mais de façon plus sommaire, les déterminants directeurs de marchés financiers. Ainsi, le marché des actions et leur prix ne sont pas exogènes dans le modèle. La demande de monnaie est également déterminée par le bouclage macro-économique multinational.

Ces choix de développement ont des conséquences sur l'ensemble du modèle car, ces variables financières sont présentes dans les comportements économiques centraux : approche en Q de Tobin pour l'investissement des entreprises ; influence de la richesse financière dans le comportement de consommation et bien entendu, présence des taux d'intérêt courts et/ou longs dans un grand nombre d'équations pour expliquer à la fois l'équilibre de moyen-long terme et la dynamique de court terme.

La transmission des chocs financiers internes et/ou externes conditionne donc, de manière significative, à côté de la transmission des chocs en volume, les résultats du modèle. Dans ces domaines, la prédominance de l'économie américaine et allemande (pour l'Europe) apparaît clairement.

La dernière version du modèle OEF (début 1999) intègre la modélisation de la zone euro (11 pays). Cela se traduit par l'existence de variables "zone euro" résultant simplement de l'agrégation pondérée de variables calculées par les différents modèles nationaux. Mais surtout, les spécifications concernant la politique monétaire ont été modifiées. Ainsi, le taux d'intérêt à court terme pour la zone euro est déterminé dans le modèle allemand par une fonction de réaction de la BCE basée prioritairement sur une cible d'inflation (2 %) et, de façon marginale, sur une cible de croissance potentielle (2,5 % pour l'ensemble de la zone).

Un taux de change euro/dollar est formalisé à partir des différentiels de taux d'intérêt et d'inflation par rapport aux Etats-Unis et d'une prime de risque fonction de la balance courante. Il est décliné à l'ensemble de la zone. Aucune autonomie nationale n'est donc plus autorisée.

ANNEXE 2

Baisse du taux d'intérêt nominal de court terme dans la zone euro
(- 1 point) (à taux de change fixe)

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

PIB

Etats-Unis

0

0,1

0

-0,1

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

0,3

0,5

0,6

0,6

0,6

 

Allemagne

0,3

0,6

0,6

0,6

0,6

 

France

0,3

0,5

0,4

0,4

0,5

 

Italie

0,3

0,5

0,7

0,7

0,6

 

Royaume-Uni

0,2

0,3

0

-0,2

-0,3

Consommation

Etats-Unis

0

0

-0,1

-0,2

-0,1

 

Japon

0

0

-0,1

-0,1

-0,1

 

Zone euro

0,3

0,5

0,6

0,7

0,7

 

Allemagne

0,4

0,6

0,7

0,7

0,7

 

France

0,4

0,5

0,4

0,4

0,4

 

Italie

0,3

0,5

0,8

0,9

0,9

 

Royaume-Uni

0,4

0,9

0,7

0,4

0,3

Investissement privé non résidentiel (*)

Etats-Unis

0,1

0,3

0,2

0

0,2

 

Japon

0

0

0

-0,1

-0,2

 

Zone euro

0,5

1,1

1,3

1,4

1,5

 

Allemagne

0,3

1,0

1,1

1,0

0,8

 

France

0,7

1,2

1,0

1,0

1,1

 

Italie

0,8

1,5

1,6

1,3

1,1

 

Royaume-Uni

0,2

0,9

0,5

-0,2

-0,3

Exportations

Etats-Unis

0,2

0,3

0,3

0,3

0,4

 

Japon

0,1

0,2

0,2

0,1

0,2

 

Zone euro

0,4

0,8

0,7

0,5

0,5

 

Allemagne

0,4

0,8

0,7

0,5

0,4

 

France

0,5

0,8

0,8

0,8

0,9

 

Italie

0,4

0,7

0,6

0,4

0,4

 

Royaume-Uni

0

-0,1

-0,1

-0,3

-0,1

Importations

Etats-Unis

-0,1

0

-0,3

-0,3

-0,2

 

Japon

0

-0,1

-0,2

-0,3

-0,3

 

Zone euro

0,6

1,0

0,9

0,9

0,9

 

Allemagne

0,7

0,9

0,8

0,6

0,6

 

France

0,9

1,3

1,1

0,9

1,0

 

Italie

0,5

0,8

0,7

0,7

0,8

 

Royaume-Uni

0,5

1,2

1,2

0,9

0,8

Taux de chômage (1)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

-0,1

-0,2

-0,3

-0,3

-0,3

 

Allemagne

-0,1

-0,3

-0,3

-0,4

-0,4

 

France

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

 

Italie

-0,1

-0,2

-0,3

-0,4

-0,5

 

Royaume-Uni

0

-0,1

0

0

0,1

(1) Ecarts en points (*) investissement total pour la zone euro

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

Inflation (1)

Etats-Unis

0

0,1

0,1

0,1

0,1

 

Japon

0

0,1

0

0

0,1

 

Zone euro

0

0,2

0,4

0,5

0,5

 

Allemagne

0

0,2

0,5

0,6

0,7

 

France

0,1

0,2

0,2

0,3

0,3

 

Italie

0

0,2

0,5

0,6

0,6

 

Royaume-Uni

-0,2

0,2

0,2

-0,2

0,4

Salaires nominaux

Etats-Unis

0

0,1

0,2

0,2

0,3

 

Japon

0

0

0

0,1

0,1

 

Allemagne

0,1

0,4

0,8

1,4

2,1

 

France

0,1

0,4

0,6

0,9

1,2

 

Italie

0,1

0,4

0,9

1,4

2,0

 

Royaume-Uni

0,1

0,3

0,5

0,2

-0,3

Taux de change contre $

Japon

0,1

-0,1

0

0,1

0,1

 

Zone euro

0

0

0

0

0

 

Royaume-Uni

1,4

1,9

1,9

2,1

2,8

Taux de change contre euro

Japon

0,1

-0,1

0

0,1

0,1

 

Royaume-Uni

1,4

1,9

1,9

2,1

2,8

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Etats-Unis

0

0,1

0,1

0,1

0,1

 

Japon

0

0

0

0

0,1

 

Zone euro

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

 

Royaume-Uni

-0,3

0

-0,1

-0,3

-0,5

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Etats-Unis

0

0,1

0,1

0,1

0,1

 

Japon

0

0

0,1

0,1

0,1

 

Zone euro

-0,6

-0,5

-0,5

-0,5

-0,5

 

Royaume-Uni

-0,5

-0,4

-0,4

-0,4

-0,5

Solde public (2)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

0,2

0,3

0,4

0,4

0,4

 

Allemagne

0,1

0,3

0,4

0,4

0,5

 

France

0,2

0,2

0,2

0,2

0,3

 

Italie

0,3

0,4

0,4

0,4

0,4

 

Royaume-Uni

0

0,1

0

-0,1

-0,3

Balance courante (2)

Etats-Unis

0

0

0,1

0,1

0,1

 

Japon

0

0

0

0,1

0,1

 

Zone euro

0

0

0

0

0,1

 

Allemagne

-0,1

0

0

0

0

 

France

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

 

Italie

0,2

0,2

0,2

0,1

0,1

 

Royaume-Uni

-0,1

-0,3

-0,4

-0,3

-0,3

(2) Ecarts en points de PIB

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie.

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Baisse du taux d'intérêt nominal de court terme dans la zone euro
(-1 point) (à taux de change variable)

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

PIB

Etats-Unis

0

0

0

0

-0,1

 

Japon

0

0,1

0,1

0,1

0

 

Zone euro

0,4

0,4

0,7

0,8

0,9

 

Allemagne

0,4

0,7

0,9

1

0,9

 

France

0,4

0,6

0,6

0,6

0,7

 

Italie

0,3

0,7

0,9

1

1,1

 

Royaume-Uni

0,2

0,4

0,2

-0,1

-0,2

Consommation

Etats-Unis

0,1

0,1

0,1

0,1

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

0,3

0,5

0,7

0,7

0,8

 

Allemagne

0,4

0,6

0,7

0,7

0,7

 

France

0,4

0,5

0,5

0,4

0,3

 

Italie

0,3

0,6

0,9

1,1

1,2

 

Royaume-Uni

0,4

0,8

0,7

0,4

0,2

Investissement privé non résidentiel (*)

Etats-Unis

0

0

-0,1

-0,1

-0,2

 

Japon

0,1

0,2

0,2

0,2

0,1

 

Zone euro

0,6

1,3

1,7

1,9

2,1

 

Allemagne

0,3

1,2

1,5

1,5

1,3

 

France

0,9

1,5

1,4

1,4

1,6

 

Italie

1,0

2,0

2,3

2,2

2,0

 

Royaume-Uni

0,3

1,0

0,8

0

-0,3

Exportations

Etats-Unis

0,1

0,2

0,2

0,2

0,1

 

Japon

0,2

0,3

0,3

0,2

0,2

 

Zone euro

0,6

1,1

1,1

1,1

1,1

 

Allemagne

0,6

1,2

1,2

1,1

1,0

 

France

0,6

1,2

1,3

1,5

1,7

 

Italie

0,6

1,1

1,1

1,0

0,9

 

Royaume-Uni

0,2

0,2

0,1

0,1

0,2

Importations

Etats-Unis

0,2

0,3

0,3

0,3

0,2

 

Japon

0,2

0,3

0,3

0,3

0,2

 

Zone euro

0,7

1,2

1,1

1,1

1,1

 

Allemagne

0,7

1

0,9

0,7

0,6

 

France

1,0

1,6

1,5

1,3

1,4

 

Italie

0,6

0,8

0,8

0,9

0,9

 

Royaume-Uni

0,5

1,2

1,1

0,9

0,8

Taux de chômage (1)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

-0,1

-0,2

-0,4

-0,4

-0,5

 

Allemagne

-0,1

-0,3

-0,5

-0,6

-0,7

 

France

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

-0,2

 

Italie

-0,1

-0,3

-0,5

-0,6

-0,8

 

Royaume-Uni

0

-0,1

-0,1

0

0,1

(1) Ecarts en points (*) investissement total pour la zone euro

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

Inflation (1)

Etats-Unis

0

-0,1

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

0,1

0,4

0,7

0,9

1,1

 

Allemagne

0,1

0,4

0,8

1,1

1,4

 

France

0,2

0,4

0,5

0,6

0,8

 

Italie

0,1

0,5

0,8

1,0

1,2

 

Royaume-Uni

-0,1

0,4

0,4

0,1

-0,1

Salaires nominaux

Etats-Unis

0

0

0

0

-0,1

 

Japon

0

0

0

0

0,1

 

Allemagne

0,1

0,5

1,3

2,3

3,6

 

France

0,1

0,5

0,9

1,4

2,2

 

Italie

0,1

0,5

1,3

2,2

3,3

 

Royaume-Uni

0,1

0,6

0,9

0,9

0,6

Taux de change contre $

Japon

0,1

0

0,1

0

0

 

Zone euro

-1,9

-2,3

-2,9

-3,8

-4,8

 

Royaume-Uni

-0,5

-0,1

-0,5

-0,9

-0,9

Taux de change contre euro

Japon

2,1

2,4

3

4

5,1

 

Royaume-Uni

1,5

2,2

2,5

3

4,1

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

-1,0

 

Royaume-Uni

-0,3

0,1

0,2

0

-0,2

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

-0,6

-0,5

-0,6

-0,6

-0,6

 

Royaume-Uni

-0,5

-0,4

-0,4

-0,5

-0,5

Solde public (2)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

0,2

0,4

0,5

0,5

0,6

 

Allemagne

0,2

0,4

0,5

0,6

0,7

 

France

0,2

0,3

0,3

0,4

0,5

 

Italie

0,3

0,4

0,5

0,6

0,6

 

Royaume-Uni

0

0,2

0,2

0,1

0

Balance courante (2)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

-0,1

0

0

-0,1

-0,1

 

Allemagne

-0,1

0

0

0,1

0,1

 

France

-0,1

-0,2

-0,1

-0,1

-0,1

 

Italie

0,1

0,2

0,1

0,1

0

 

Royaume-Uni

-0,1

-0,3

-0,3

-0,3

-0,2

(2) Ecarts en points de PIB

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie.

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Dépréciation du dollar vis-à-vis-de l'euro de 10 %
(à taux d'intérêt nominal de court terme fixe)

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

PIB

Etats-Unis

0,1

0,3

-0,3

-0,5

0,3

 

Japon

0

-0,2

-0,4

-0,4

-0,1

 

Zone euro

-0,3

-0,7

-0,9

-0,9

-0,6

 

Allemagne

-0,3

-0,8

-1,1

-1,1

-0,7

 

France

-0,3

-0,6

-0,6

-0,6

-0,3

 

Italie

-0,4

-0,8

-1,1

-1,1

-0,8

 

Royaume-Uni

-0,2

-0,5

-0,5

-0,3

0,1

Consommation

Etats-Unis

-0,2

-0,6

-0,9

-0,8

0

 

Japon

-0,1

-0,4

-0,7

-0,6

-0,4

 

Zone euro

0

-0,1

-0,2

-0,1

0,1

 

Allemagne

0,1

0

-0,2

-0,2

0,2

 

France

-0,1

-0,2

0

0,3

0,5

 

Italie

-0,1

-0,3

-0,5

-0,6

-0,5

 

Royaume-Uni

0,1

0,2

0,2

0,1

0,1

Investissement privé non résidentiel (*)

Etats-Unis

0,7

1,8

0,7

-0,8

1,0

 

Japon

-0,1

-0,6

-1,1

-1,3

-0,7

 

Zone euro

-0,3

-1,1

-1,5

-1,7

-1,3

 

Allemagne

-0,2

-1,1

-1,7

-1,8

-1,0

 

France

-0,6

-1,3

-1,4

-1,2

-0,6

 

Italie

-1,0

-2,1

-2,5

-2,1

-1,0

 

Royaume-Uni

-0,2

-0,9

-0,9

-0,4

0,7

Exportations

Etats-Unis

0,5

0,8

0,3

0,4

1,1

 

Japon

-0,4

-0,3

-0,5

-0,3

0,6

 

Zone euro

-0,9

-1,6

-1,8

-1,6

-0,7

 

Allemagne

-1,0

-1,8

-2,1

-1,8

-0,8

 

France

-0,9

-1,6

-2,1

-2,1

-1,5

 

Italie

-0,9

-1,6

-1,9

-1,6

-0,7

 

Royaume-Uni

-0,9

-1,4

-1,4

-0,9

0,1

Importations

Etats-Unis

-1,1

-1,7

-2,7

-2,0

0,1

 

Japon

-1,0

-1,8

-2,2

-1,7

-1,0

 

Zone euro

-0,3

-0,7

-0,8

-0,5

0,2

 

Allemagne

-0,2

-0,4

-0,4

0,1

1,0

 

France

-0,7

-1,4

-1,4

-0,9

0

 

Italie

-0,1

-0,3

-0,4

-0,1

0,5

 

Royaume-Uni

0

0,2

0,1

0,1

0,4

Taux de chômage (1)

Etats-Unis

-0,1

-0,2

0,1

0,2

-0,1

 

Japon

0

0

0,1

0,1

0

 

Zone euro

0,1

0,3

0,4

0,5

0,5

 

Allemagne

0,1

0,4

0,6

0,8

0,8

 

France

0,1

0,1

0,1

0,1

0,1

 

Italie

0,1

0,4

0,6

0,8

0,9

 

Royaume-Uni

0

0,1

0,1

0

-0,1

(1) Ecarts en points (*) investissement total pour la zone euro

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

Inflation (1)

Etats-Unis

0,7

0,6

0,1

-0,1

-0,1

 

Japon

0,2

0,4

0,1

-0,1

-0,1

 

Zone euro

-0,5

-0,9

-1,0

-1,2

-1,1

 

Allemagne

-0,5

-0,9

-1,2

-1,4

-1,4

 

France

-0,6

-0,8

-0,8

-0,8

-0,8

 

Italie

-0,6

-1,0

-1,1

-1,2

-1,2

 

Royaume-Uni

-0,5

-0,7

-0,8

-0,7

-0,2

Salaires nominaux

Etats-Unis

0,1

0,8

0,9

0,9

1,3

 

Japon

0

0

0,1

0,1

0,1

 

Allemagne

-0,1

-0,8

-1,9

-3,1

-4,2

 

France

-0,1

-0,8

-1,4

-2,1

-2,8

 

Italie

-0,2

-0,8

-1,7

-2,7

-3,7

 

Royaume-Uni

-0,3

-1,1

-2,0

-2,7

-2,8

Taux de change contre $

Japon

-0,1

-0,6

-0,4

0,7

0,8

 

Zone euro

10,0

10,0

10,0

10,0

10,0

 

Royaume-Uni

10,5

9,5

8,5

7,8

7,4

Taux de change contre euro

Japon

-10,1

-10,5

-10,4

-9,4

-9,3

 

Royaume-Uni

-0,6

-1,5

-2,3

-3,0

-3,3

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Etats-Unis

0,1

0,6

0,6

0,1

0

 

Japon

0

0,1

0

-0,1

-0,1

 

Zone euro

0

0

0

0

0

 

Royaume-Uni

-0,3

-0,8

-1,1

-1,0

-0,6

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Etats-Unis

0,1

0,5

0,7

0,2

0

 

Japon

0

0,2

0,4

0,1

-0,1

 

Zone euro

0

0,2

0,4

0,2

0,1

 

Royaume-Uni

0

0,1

0,3

0,2

0,2

Solde public (2)

Etats-Unis

0

0,1

0

-0,1

0,2

 

Japon

0

0

-0,2

-0,2

0

 

Zone euro

-0,2

-0,4

-0,5

-0,5

-0,5

 

Allemagne

-0,2

-0,4

-0,6

-0,7

-0,6

 

France

-0,3

-0,4

-0,4

-0,4

-0,4

 

Italie

-0,1

-0,3

-0,5

-0,5

-0,5

 

Royaume-Uni

-0,2

-0,4

-0,5

-0,5

-0,5

Balance courante (2)

Etats-Unis

0,1

0,2

0,4

0,4

0,2

 

Japon

0

0,2

0,2

0,2

0,2

 

Zone euro

0,1

0,1

0,1

0

-0,1

 

Allemagne

0,1

-0,1

-0,2

-0,3

-0,4

 

France

0,1

0,1

0

-0,1

-0,2

 

Italie

0,2

0,1

0,1

0,1

0,1

 

Royaume-Uni

-0,1

-0,2

-0,2

-0,1

0

(2) Ecarts en points de PIB

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie.

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Dépréciation du dollar vis-à-vis de l'euro de 10 %
(à taux d'intérêt nominal de court terme variable)

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

PIB

Etats-Unis

0,1

0,3

-0,2

-0,5

0,3

 

Japon

0

-0,1

-0,4

-0,4

-0,1

 

Zone euro

-0,2

-0,2

-0,3

-0,3

-0,1

 

Allemagne

-0,1

-0,2

-0,4

-0,4

-0,1

 

France

-0,1

-0,1

-0,2

-0,1

0,1

 

Italie

-0,2

-0,3

-0,4

-0,4

-0,2

 

Royaume-Uni

-0,2

-0,2

-0,4

-0,5

-0,2

Consommation

Etats-Unis

-0,2

-0,6

-1,0

-0,9

-0,2

 

Japon

-0,1

-0,4

-0,8

-0,7

-0,5

 

Zone euro

0,2

0,4

0,4

0,5

0,7

 

Allemagne

0,3

0,6

0,4

0,5

0,8

 

France

0,2

0,3

0,5

0,7

0,8

 

Italie

0,1

0,3

0,2

0,2

0,3

 

Royaume-Uni

0,3

1,1

1,1

0,6

0,4

Investissement privé non résidentiel (*)

Etats-Unis

0,8

2,1

1,0

-0,8

1,1

 

Japon

-0,1

-0,6

-1,1

-1,3

-0,8

 

Zone euro

-0,1

0

-0,2

-0,3

0

 

Allemagne

-0,1

-0,2

-0,5

-0,7

-0,2

 

France

-0,2

-0,1

-0,4

-0,3

0,2

 

Italie

-0,5

-0,5

-0,9

-0,7

0

 

Royaume-Uni

-0,1

-0,1

-0,1

-0,4

0,3

Exportations

Etats-Unis

0,5

1,2

0,7

0,6

1,4

 

Japon

-0,3

0

-0,2

-0,2

0,7

 

Zone euro

-0,6

-0,7

-1,1

-1,0

-0,3

 

Allemagne

-0,8

-0,9

-1,4

-1,2

-0,3

 

France

-0,6

-0,8

-1,3

-1,3

-0,7

 

Italie

-0,6

-0,8

-1,2

-1,1

-0,3

 

Royaume-Uni

-0,9

-1,5

-1,7

-1,2

-0,1

Importations

Etats-Unis

-1,0

-1,6

-2,9

-2,4

-0,1

 

Japon

-1,0

-1,8

-2,4

-2

-1,3

 

Zone euro

0

0,4

0,1

0,3

1,0

 

Allemagne

0,2

0,7

0,4

0,7

1,5

 

France

-0,2

0

-0,3

0

0,7

 

Italie

0,2

0,6

0,3

0,6

1,1

 

Royaume-Uni

0,2

1,4

1,4

1,1

1,2

Taux de chômage (1)

Etats-Unis

-0,1

-0,3

0

0,2

-0,1

 

Japon

0

0

0

0,1

0

 

Zone euro

0

0,1

0,1

0,2

0,2

 

Allemagne

0,1

0,1

0,3

0,4

0,4

 

France

0

0

0

0

0

 

Italie

0,1

0,2

0,3

0,4

0,4

 

Royaume-Uni

0

0

0

0,1

0

(1) Ecarts en points (*) investissement total pour la zone euro

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

Inflation (1)

Etats-Unis

0,7

0,7

0,1

-0,1

0

 

Japon

0,2

0,5

0,2

-0,1

-0,1

 

Zone euro

-0,5

-0,7

-0,7

-0,8

-0,7

 

Allemagne

-0,5

-0,7

-0,8

-0,9

-0,8

 

France

-0,6

-0,6

-0,6

-0,6

-0,5

 

Italie

-0,6

-0,8

-0,7

-0,7

-0,7

 

Royaume-Uni

-0,6

-0,7

-0,6

-0,9

-0,6

Salaires nominaux

Etats-Unis

0,1

0,9

1,1

1,1

1,5

 

Japon

0

0

0,2

0,2

0,2

 

Allemagne

-0,1

-0,5

-1,2

-2,0

-2,7

 

France

-0,1

-0,5

-0,8

-1,4

-1,8

 

Italie

-0,1

-0,5

-1

-1,6

-2,1

 

Royaume-Uni

-0,3

-0,8

-1,6

-2,5

-3,0

Taux de change contre $

Japon

0

-0,7

-0,5

0,7

0,9

 

Zone euro

10,0

10,0

10,0

10,0

10,0

 

Royaume-Uni

11,4

11,7

10,7

10,0

9,8

Taux de change contre euro

Japon

-10,1

-10,6

-10,4

-9,3

-9,2

 

Royaume-Uni

0,3

0,6

-0,3

-0,9

-1,1

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Etats-Unis

0,1

0,6

0,8

0,2

0,1

 

Japon

0

0,1

0

0

0

 

Zone euro

-0,7

-0,2

-1,1

-1,1

-0,9

 

Royaume-Uni

-0,6

-0,9

-1,1

-1,3

-1,0

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Etats-Unis

0

0,5

0,8

0,2

0

 

Japon

0

0,1

0

0

0

 

Zone euro

-0,4

-0,4

-0,1

-0,4

-0,4

 

Royaume-Uni

-0,6

-0,9

-1,1

-1,3

-1,0

Solde public (2)

Etats-Unis

0

0,1

0

-0,1

0,2

 

Japon

0

0

-0,1

-0,2

0

 

Zone euro

0

0

-0,1

-0,1

-0,1

 

Allemagne

-0,1

-0,1

-0,2

-0,2

-0,1

 

France

-0,2

-0,1

-0,2

-0,2

-0,1

 

Italie

0,1

0,1

0

0

0

 

Royaume-Uni

-0,3

-0,4

-0,5

-0,7

-0,7

Balance courante (2)

Etats-Unis

0,1

0,2

0,5

0,5

0,3

 

Japon

0,1

0,2

0,3

0,3

0,3

 

Zone euro

0,1

0

0,1

-0,1

-0,1

 

Allemagne

0

-0,1

-0,2

-0,3

-0,3

 

France

0

0

-0,1

-0,2

-0,3

 

Italie

0,4

0,3

0,3

0,2

0,2

 

Royaume-Uni

-0,1

-0,5

-0,6

-0,5

-0,3

(2) Ecarts en points de PIB

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie.

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Baisse des cotisations sociales à la charge des employeurs
(1% du PIB ex ante maintenue sur 5 ans)
en France, en Allemagne et en Italie

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

PIB

Etats-Unis

0

0

0,1

0,1

0,1

 

Japon

0

0,1

0,1

0,1

0,1

 

Zone euro

0,2

0,7

0,9

1,1

1,2

 

Allemagne

0,4

1,1

1,5

2,0

2,3

 

France

0,4

0,8

1,2

1,5

1,9

 

Italie

0,4

0,9

1,1

1,1

0,9

 

Royaume-Uni

0

0,5

0,6

0,4

0,2

Consommation

Etats-Unis

0

0,2

0,2

0,3

0,3

 

Japon

0

0,1

0,1

0,2

0,2

 

Zone euro

0,3

0,8

1,0

1,1

1,2

 

Allemagne

0,5

1,2

1,4

1,7

2,0

 

France

0,3

0,6

0,8

0,8

0,7

 

Italie

0,3

0,9

1,1

1,4

1,4

 

Royaume-Uni

0,1

0,8

1,2

1,1

0,8

Investissement privé non résidentiel (*)

Etats-Unis

0

-0,1

-0,2

-0,2

-0,4

 

Japon

0

0,2

0,4

0,5

0,5

 

Zone euro

0,3

1

1,4

1,5

1,6

 

Allemagne

0,2

1,5

2,1

2,3

2,5

 

France

0,7

1,6

1,8

1,7

2,1

 

Italie

0,9

2,1

2,2

1,8

0,9

 

Royaume-Uni

0

0,8

1,7

1,2

0,4

Exportations

Etats-Unis

0

0,1

0,2

0,1

0

 

Japon

0,1

0,4

0,4

0,4

0,3

 

Zone euro

0,4

1,2

1,3

1,3

1,4

 

Allemagne

0,6

1,6

2,1

2,5

2,6

 

France

0,7

1,8

2,7

3,8

5,1

 

Italie

0,5

1,4

1,3

1,0

0,6

 

Royaume-Uni

0,1

0,4

0,3

0,3

0,3

Importations

Etats-Unis

0,1

0,6

0,6

0,8

0,6

 

Japon

0,1

0,5

0,6

0,7

0,7

 

Zone euro

0,5

1,3

1,4

1,4

1,4

 

Allemagne

0,6

1,5

1,2

1,1

1,0

 

France

0,8

1,9

2,3

2,5

2,9

 

Italie

0,4

1,1

1,0

1,3

1,3

 

Royaume-Uni

0,2

1,1

1,6

1,5

1,1

Taux de chômage (1)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

-0,3

-0,7

-0,9

-1,0

-1,1

 

Allemagne

-0,4

-1,0

-1,4

-1,8

-2,1

 

France

-0,4

-0,9

-1,1

-1,2

-1,4

 

Italie

-0,4

-0,9

-1,2

-1,3

-1,3

 

Royaume-Uni

0

-0,1

-0,1

-0,1

0

(1) Ecarts en points (*) investissement total pour la zone euro

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)

Années

1

2

3

4

5

Inflation (1)

Etats-Unis

0

-0,2

-0,1

-0,1

0

 

Japon

0

-0,1

-0,1

0

0

 

Zone euro

-0,5

-1,2

-1,2

-1,3

-1,4

 

Allemagne

-0,6

-1,6

-1,8

-1,6

-1,3

 

France

-0,8

-1,7

-2,3

-2,9

-3,4

 

Italie

-0,6

-1,4

-0,7

-0,5

-0,6

 

Royaume-Uni

-0,1

0,1

0,7

0,7

0,5

Salaires nominaux

Etats-Unis

0

0

-0,1

-0,2

-0,2

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Allemagne

-0,1

-1,3

-3,1

-4,7

-6

 

France

-0,3

-1,7

-4,1

-7,1

-10,5

 

Italie

-0,1

-0,8

-1,5

-2,0

-2,6

 

Royaume-Uni

0

0,4

1,2

1,9

2,3

Taux de change contre $

Japon

0,1

0,1

0,1

0,1

0

 

Zone euro

-0,4

-1,0

0

0,8

2,0

 

Royaume-Uni

-0,5

-1,0

-1,4

-2,5

-3,2

Taux de change contre euro

Japon

0,5

1,1

0,1

-0,8

-2,0

 

Royaume-Uni

-0,1

-0,1

-1,5

-3,3

-5,1

Taux d'intérêt nominal à court terme (1)

Etats-Unis

0

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

 

Japon

0

0

0

0,1

0,1

 

Zone euro

-0,5

-1,5

-1,7

-1,9

-2,0

 

Royaume-Uni

-0,2

-0,1

0,3

0,4

-0,4

Taux d'intérêt nominal à long terme (1)

Etats-Unis

0

-0,1

-0,1

-0,1

-0,1

 

Japon

0

0

-0,1

0

0

 

Zone euro

-0,3

-0,8

-0,9

-1,0

-1,1

 

Royaume-Uni

-0,2

-0,7

-0,7

-0,8

-0,9

Solde public (2)

Etats-Unis

0

0

0

0

0

 

Japon

0

0

0,1

0,1

0,1

 

Zone euro

-0,4

-0,1

-0,1

0,1

0,2

 

Allemagne

-0,6

-0,1

0,2

0,4

0,6

 

France

-0,6

-0,4

-0,3

-0,2

-0,2

 

Italie

-0,5

0

0,1

0,1

0,1

 

Royaume-Uni

0

0,1

0,4

0,4

0,4

Balance courante (2)

Etats-Unis

0

0

0

-0,1

-0,1

 

Japon

0

0

0

0

0

 

Zone euro

0

-0,1

0

0

0

 

Allemagne

0

-0,1

0,1

0,2

0,3

 

France

-0,1

-0,1

0

0,1

0,3

 

Italie

0,1

0,3

0,3

0,3

0,2

 

Royaume-Uni

0

-0,2

-0,3

-0,4

-0,3

(2) Ecarts en points de PIB

Les taux de change sont exprimés au certain de sorte qu'un écart variantiel positif correspond à une appréciation de la monnaie.

Source : COE avec le modèle multinational OEF

Le Sénat sur internet : http://www.senat.fr

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L'Espace Librairie du Sénat : tél. 01-42-34-21-21

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