III. COMMUNICATION DE M. JEAN CHÉRIOUX DU 29 SEPTEMBRE 1999

Réunie le mardi 30 mars 1999 sous la présidence de M. Jacques Bimbenet, vice-président, la commission a entendu une communication de M. Jean Chérioux sur l'actionnariat salarié .

M. Jean Chérioux a tout d'abord rappelé que la commission lui avait confié le 6 avril dernier la mission de préparer une communication sur le développement de l'actionnariat salarié. Il a indiqué qu'au terme d'un travail préparatoire ponctué notamment par 32 auditions, il avait essayé de dresser un bilan aussi objectif et exhaustif que possible de la situation actuelle de l'actionnariat salarié et de ses implications, bilan au regard duquel il allait formuler une série de propositions dont l'ambition était d'accompagner la progression de l'actionnariat salarié dans les meilleures conditions, dans le respect du dialogue social et dans le souci de coller au plus près de la réalité des entreprises.

Il a souligné que l'actionnariat salarié n'était pas une idée neuve en France mais que c'était grâce au Général de Gaulle qu'il s'était durablement inscrit dans notre paysage législatif. Il a indiqué que l'idée d'" association " lancée par le Général de Gaulle recouvrait trois réalités : la participation du salarié aux résultats de l'entreprise, au capital de l'entreprise et à la gestion de l'entreprise. Il a observé que les premières mesures en faveur de l'actionnariat salarié avaient été mises en oeuvre dans le cadre de la participation financière à partir de 1959.

Rappelant que dans les années 1970 plusieurs lois avaient cherché à développer plus spécifiquement l'actionnariat salarié aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé, il a néanmoins constaté que ces lois s'étaient traduites le plus souvent par des échecs. Il a également souligné que plusieurs propositions de loi avaient été également déposées au Parlement, notamment au Sénat, insistant tout particulièrement sur la proposition de loi visant à créer la société d'actionnariat salarié qu'il avait lui-même présentée.

M. Jean Chérioux a estimé que l'actionnariat salarié, au-delà de ces premières tentatives, ne s'était véritablement développé en France qu'à partir de 1986 sous l'effet conjugué des privatisations et de la relance des plans d'épargne d'entreprise (PEE), constatant que ces deux formules restaient aujourd'hui encore le principal vecteur de l'actionnariat salarié.

S'agissant des privatisations, il a observé que la loi offrait des conditions préférentielles aux salariés pour les inciter à devenir actionnaires : 10 % des actions mises sur le marché réservées, décote sur le prix d'acquisition, possibilité d'obtenir des délais de paiement, voire des actions gratuites.

S'agissant des PEE, il a considéré que ceux-ci permettaient d'affecter l'épargne salariale à l'acquisition de titres de l'entreprise dans des conditions attractives (abondement de l'employeur, décote pouvant atteindre 20 %, régime social et fiscal favorable) à la condition que les fonds recueillis soient bloqués pendant au moins cinq ans.

M. Jean Chérioux a néanmoins considéré qu'un véritable actionnariat salarié exigeait également une participation du personnel à la gestion de l'entreprise, celle-ci ayant été progressivement rendue possible par la loi : ordonnance du 21 octobre 1986 définissant les conditions de désignation d'administrateurs salariés dans les conseils d'administration des sociétés, loi du 23 décembre 1988 sur les fonds communs de placement d'entreprise (FCPE) prévoyant que les représentants des salariés actionnaires soient présents en nombre au moins égal aux représentants de l'entreprise dans les conseils de surveillance, loi du 25 juillet 1994 rendant nécessaire, lorsque les salariés détiennent plus de 5 % du capital social de l'entreprise, la convocation d'une assemblée générale extraordinaire devant se prononcer sur une modification des statuts visant à faire siéger les représentants des salariés actionnaires au conseil d'administration de l'entreprise.

Observant une accélération récente de l'actionnariat salarié, il a souligné que celui-ci restait néanmoins difficile à quantifier faute d'indicateurs statistiques complets et précis. Il a estimé qu'il était cependant possible de relever plusieurs signes de son développement. Ainsi il a indiqué que 3 % des ménages, soit 700.000 familles, possédaient des actions de leur entreprise, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), que 7 % des entreprises ayant un accord d'intéressement ou de participation pratiquaient l'actionnariat salarié, selon la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (DARES), que la part du capital des entreprises du CAC 40 détenue par leurs salariés s'élevait à environ 2,6 % en 1998 contre 2,3 % en 1997, que les émissions de titres réservés aux actionnaires salariés étaient passées de 3,9 à 7 milliards de francs entre 1996 et 1998. Il a également observé que l'épargne salariale tendait de plus en plus à être investie en actions de l'entreprise, constatant qu'en 1998, 88 milliards de francs sur les 232 milliards de francs d'encours des FCPE étaient placés en actions de l'entreprise, celles-ci représentant 38 % de l'encours total des FCPE contre 15 % en 1988.

Au-delà de ces indicateurs statistiques, M. Jean Chérioux a également observé que le développement de l'actionnariat salarié était souligné par plusieurs tendances récentes. Ainsi, il a constaté une multiplication et une médiatisation croissantes des opérations réservées aux salariés, évaluant à environ 75 % le taux de souscription moyen des salariés à ces opérations. Il a également observé une volonté croissante des entreprises d'attirer l'épargne salariale vers les actions, précisant que de nombreuses sociétés offraient un abondement plus important dans ce cas. Il a également indiqué que certaines entreprises allaient plus loin en proposant des opérations d'actionnariat avec " effet de levier " ou avec " garantie " comme en témoignait par exemple l'opération Pégase de Vivendi présentée devant la commission. Il a également constaté une première évolution dans la nature des plans d'options sur actions, précisant que ceux-ci, traditionnellement réservés aux cadres dirigeants, étaient de plus en plus distribués à l'ensemble du personnel, une étude de la DARES évaluant à 15 % la proportion des entreprises ayant des plans d'options sur actions qui les distribuent à tous leurs salariés.

M. Jean Chérioux a considéré que le changement de dimension récent de l'actionnariat salarié s'expliquait avant tout par le fait qu'il constituait désormais une réponse aux aspirations convergentes des entreprises et des salariés.

S'agissant des entreprises, il a considéré que l'actionnariat salarié présentait un triple intérêt : il est facteur de cohésion sociale dans l'entreprise, il permet de contribuer à la stabilité du capital de l'entreprise au moment où l'arrivée massive d'investisseurs étrangers rend le capital des entreprises françaises plus volatile, il est enfin un moyen de redistribution de la richesse créée et un complément de la politique salariale.

S'agissant des salariés, il a rappelé qu'un récent sondage montrait que 81 % d'entre eux considéraient le développement de l'actionnariat salarié comme une évolution favorable. Il a d'abord observé qu'il s'agissait d'un placement attractif, le salarié bénéficiant de conditions très favorables (décote ou abondement) pour investir son épargne en actions. Il a aussi considéré que l'actionnariat permettait aux salariés d'être mieux associés à la marche de l'entreprise et de pouvoir se prononcer sur le sort de leur emploi et le destin de leur entreprise. Il a estimé que cette meilleure participation du salarié à la décision pouvait se vérifier à trois niveaux. S'agissant de la gestion de l'épargne et de l'actionnariat, il a rappelé que les salariés étaient représentés par au moins la moitié des membres des conseils de surveillance des FCPE. S'agissant de l'exercice des droits de vote aux assemblées générales, il a précisé que le plus souvent les conseils de surveillance des FCPE détenaient collectivement les droits de vote des salariés, tout en observant que la loi du 24 juillet 1994 pouvait aussi favoriser la désignation de mandataires. Il a estimé que ces systèmes permettaient d'éviter l'éparpillement des votes et d'organiser l'actionnariat salarié pour lui donner un réel poids dans la prise de décision. S'agissant enfin des organismes dirigeants, il a indiqué qu'une enquête de la DARES concluait que plus des deux tiers des sociétés ayant un actionnariat salarié supérieur à 5 % du capital comptaient un administrateur représentant les salariés actionnaires.

Constatant que l'actionnariat salarié était plus développé en France que dans le reste de l'Europe continentale, M. Jean Chérioux a néanmoins estimé que le développement actuel de l'actionnariat salarié pouvait se heurter à certains obstacles susceptibles de ralentir sa progression. Ainsi, il a rappelé que celui-ci restait en retrait par rapport aux Etats-Unis où 18 % des salariés détiennent des actions de leur entreprise. Il a considéré que les privatisations qui ont très largement contribué à l'essor de l'actionnariat salarié auront nécessairement un terme lorsque toutes les entreprises privatisables auront été privatisées. Il a également souligné le risque de dilution progressif de l'actionnariat salarié. De la même manière, il a observé que les PEE, qui sont actuellement le principal support de l'actionnariat salarié, n'étaient que peu mis en place dans les petites et moyennes entreprises (PME), rappelant qu'en 1997, seules 8.700 entreprises dotées d'un accord d'intéressement ou de participation avaient un PEE. Par ailleurs, il a estimé que les dispositions de la loi du 25 juillet 1994 tendant à favoriser la représentation des salariés actionnaires au conseil d'administration des sociétés étaient encore imparfaitement appliquées. Enfin, il a considéré que le droit actuellement applicable restait complexe et parfois inadapté.

C'est pourquoi M. Jean Chérioux a estimé nécessaire de proposer des mesures nouvelles capables d'accompagner le mouvement actuel. Il a jugé que ces mesures devaient reposer sur une idée centrale, celle de l'incitation, considérant que ce n'était pas en instaurant par la loi de nouvelles obligations que l'actionnariat se développera et qu'il était nécessaire que l'actionnariat reste une démarche volontaire et définie par voie contractuelle.

Il a précisé que ces mesures nouvelles devaient en conséquence s'articuler autour de cinq grands principes : le développement de l'actionnariat salarié doit se faire par voie contractuelle ; l'actionnariat salarié doit être aussi stable et durable que possible, il doit donc en conséquence être fidélisé ; l'actionnariat salarié ne peut être efficace que s'il est organisé, l'actionnariat exercé individuellement ne permettant pas aux salariés d'influer directement sur les décisions de l'entreprise ; l'actionnariat salarié doit se traduire par une participation réelle du salarié aux décisions et surtout aux décisions les plus importantes qui engagent le destin de l'entreprise ; l'actionnariat salarié doit enfin être adapté aux spécificités des entreprises car il ne s'agit pas d'imposer un modèle unique d'actionnariat mais d'ouvrir des voies différentes et souples.

Il a alors indiqué qu'il faisait 28 propositions, ces propositions étant de nature et d'importance diverses, une vingtaine d'entre elles nécessitant un ajustement législatif.

Il a d'abord estimé nécessaire d'encourager plus encore les opérations d'actionnariat salarié dans les entreprises. A cet égard, il a proposé de reprendre les dispositions de la proposition de loi présentée par M. Edouard Balladur à l'Assemblée nationale en mai dernier, visant à réserver aux salariés, à des conditions préférentielles, 5 % des actions émises lors d'une augmentation de capital, M. Jean Chérioux jugeant cependant que ces dispositions pouvaient être enrichies d'un certain nombre de mesures allant dans le sens de la souplesse et de la contractualisation, et notamment d'une modulation, par voie contractuelle, des aides des entreprises en fonction de la durée d'immobilisation des actions afin de permettre une plus grande stabilité de l'actionnariat salarié. Il a aussi jugé souhaitable de relancer les plans d'actionnariat prévus par la loi du 27 décembre 1973 en alignant leur régime fiscal et social sur celui des PEE, ces plans d'actionnariat pouvant constituer une solution adaptée à certaines entreprises. Il a également proposé, pour favoriser l'actionnariat dans les PME, de permettre une décote sur l'évaluation de l'action pour les sociétés non cotées. Il a enfin estimé qu'il serait opportun d'assimiler les actions de l'entreprise détenues par les salariés à un " bien professionnel ", cette assimilation entraînant une exonération d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Il a, dans un deuxième temps, jugé nécessaire de favoriser la représentation et la participation aux décisions des salariés actionnaires. Estimant difficile de reconnaître un statut spécifique aux associations d'actionnaires salariés, il a proposé de modifier la loi du 25 juillet 1994, afin que les salariés actionnaires puissent présenter d'eux-mêmes, en cas de non-respect des obligations légales, une motion tendant à modifier les statuts lors de la plus prochaine assemblée ordinaire, afin de permettre la représentation des salariés actionnaires au conseil d'administration. Il a également jugé nécessaire de garantir que les salariés actionnaires soient majoritaires dans les conseils de surveillance des FCPE dès lors que ceux-ci détiennent 5 % du capital de l'entreprise. Il a enfin considéré qu'il fallait assurer une réelle participation des salariés actionnaires aux décisions qui engagent le plus la vie de l'entreprise, en favorisant l'émergence des mandataires, notamment lorsque l'assemblée générale doit se prononcer sur une fusion ou une offre publique d'achat.

Dans un troisième temps, M. Jean Chérioux a estimé qu'il fallait assurer une meilleure protection des salariés actionnaires, même si l'action était par nature un investissement risqué. A cet égard, il a souhaité renforcer la transparence des FCPE et assurer une réelle formation des salariés membres des conseils de surveillance de ces fonds.

Dans un quatrième temps, il a considéré qu'il était nécessaire de moderniser les autres dispositifs de participation financière, ceux-ci constituant en effet le principal vecteur de l'actionnariat salarié. Ainsi, il a jugé prioritaire de mieux impliquer les PME en proposant notamment la création de PEE " inter-entreprises " et une meilleure consultation des salariés des PME sur l'opportunité d'une installation d'un dispositif d'épargne salariale dans l'entreprise. Il a également estimé souhaitable de revoir, afin de tenir compte du mouvement de baisse des taux, la rémunération des comptes courants bloqués fixée depuis 1987 à un niveau élevé. Par ailleurs, M. Jean Chérioux a constaté que les ménages cherchaient de plus en plus à se constituer une épargne longue, en particulier pour servir de complément aux retraites servies par les régimes par répartition. A cet égard, il a observé que de nombreuses entreprises avaient mis en place des plans d'épargne à long terme. Il a jugé souhaitable d'accompagner ce mouvement, par voie contractuelle, en permettant, grâce à une exonération totale ou partielle de contribution sociale généralisée (CSG), de contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et de prélèvement social, le transfert de l'épargne salariale, dès lors qu'elle représente une certaine durée d'immobilisation, vers un organisme de gestion servant une rente viagère aux salariés partant en retraite.

Dans un cinquième temps, il a jugé indispensable de proposer de nouvelles formes d'actionnariat salarié adaptées aux spécificités des entreprises. Ainsi, il a suggéré de revoir le régime fiscal et social des stock-options, en prévoyant un régime plus favorable à la double condition que la distribution d'options soit généralisée à l'ensemble du personnel en fonction des rémunérations et que les actions soient conservées, une fois l'option levée, un certain temps afin que l'actionnariat soit réel et non pas virtuel. Il a également suggéré de relancer les reprises d'entreprises par les salariés (RES) qui peuvent dans certains cas apporter une réponse pertinente aux difficultés de transmission d'entreprise.

Enfin, il a estimé nécessaire d'améliorer l'information statistique disponible sur l'actionnariat salarié jugeant celle-ci disparate, lacunaire et tardive. Il a considéré que le Conseil supérieur de la participation pouvait utilement y contribuer, notamment s'il se rapprochait de l'INSEE ou de la Commission des opérations de bourse (COB).

En conclusion, M. Jean Chérioux a insisté sur l'évolution de nos économies sous l'action de la mondialisation. Il a estimé que l'avenir des entreprises et de leurs salariés ne pouvait dépendre uniquement de préoccupations strictement financières et a jugé indispensable d'associer le personnel non seulement aux résultats de l'entreprise, mais aussi en lui permettant de se prononcer sur le sort de l'emploi et le destin de l'entreprise. Il a considéré que c'était là l'ambition de l'actionnariat salarié.

Il a rappelé que le XIX ème siècle avait été celui de l'affrontement entre le capital et le travail, que le XX ème siècle avait été celui de la normalisation des rapports sociaux avec l'essor des politiques contractuelles et la découverte des solidarités au sein de l'entreprise à travers la participation. Il a jugé que le XXI ème siècle devait être celui de l'association du capital et du travail grâce à la détention d'une partie du capital par les salariés. Il a estimé que c'était la seule voie permettant aux entreprises de notre pays de ne pas sombrer dans l'anonymat des rapports sociaux et de ne pas succomber à la domination de groupes financiers internationaux.

M. Guy Fischer , après s'être dit impressionné par l'exposé de M. Jean Chérioux, a considéré que l'actionnariat salarié, malgré son développement, restait encore un phénomène marginal. Il a néanmoins constaté un changement progressif dans les mentalités, observant, à ce propos, un début d'évolution dans la position des grandes confédérations syndicales. Il a estimé que certaines des propositions de M. Jean Chérioux semblaient intéressantes, mais il a souligné que l'actionnariat salarié restait un placement risqué. Il a enfin rappelé que l'actionnariat n'était pas la seule forme de redistribution des richesses créées dans l'entreprise.

M. Lucien Neuwirth , après avoir félicité M. Jean Chérioux pour la qualité de son intervention, s'est déclaré en accord avec ses analyses et celles de M. Guy Fischer. Il a souligné que le conflit entre une société de plus en plus régie par des rapports marchands et la place de plus en plus restreinte de la dimension humaine tendait à s'exacerber. Il a indiqué que la participation et l'actionnariat salarié pouvaient atténuer ce conflit. Il a estimé que les propositions de M. Jean Chérioux constituaient des hypothèses de travail intéressantes dans lesquelles il fallait s'engager mais qu'il ne fallait néanmoins pas sous-estimer les obstacles.

M. André Jourdain s'est interrogé sur les causes du faible développement des PEE dans les PME.

M. Marcel Lesbros a rappelé que l'idée d'une association entre capital et travail était une idée vieille et généreuse, aux racines chrétiennes, garantissant le respect de la dignité humaine. Il a estimé nécessaire de poursuivre dans ce sens. Il a cependant considéré que la faiblesse principale de l'actionnariat salarié était le risque de perte en capital pour le salarié. Il s'est interrogé sur l'opportunité de constituer un groupe de travail pour prolonger les travaux de M. Jean Chérioux.

M. Francis Giraud s'est déclaré en accord avec les propositions de M. Jean Chérioux. Il s'est interrogé sur la suite que celui-ci comptait leur réserver.

Mme Gisèle Printz s'est déclarée sensible à certaines propositions de M. Jean Chérioux.

En réponse aux différents intervenants, M. Jean Chérioux a précisé qu'il comptait déposer prochainement une proposition de loi reprenant les propositions à valeur législative. Il a indiqué à M. Marcel Lesbros que le rapport d'information, si la commission décidait de sa publication, comporterait le compte rendu des nombreuses auditions auquel il avait procédé, de même que de celles qui s'étaient déroulées devant la commission.

Il a également considéré que le risque de fluctuation de l'action constituait la principale menace pesant sur l'actionnariat salarié. Il a précisé qu'il faisait des propositions pour mieux encadrer ce risque. Ainsi, il a indiqué qu'il souhaitait développer l'actionnariat dans les sociétés non cotées, qui ne connaissent pas, par définition, de fluctuations de la valeur de leurs titres, et qu'il proposait d'entourer la gestion des FCPE de certaines garanties. Il a ajouté que la décote constituait une garantie pour le salarié face au risque de baisse du cours de l'action. En revanche, il a souligné que les plans d'épargne à long terme ne pouvaient pas se fonder, à l'évidence, sur les seules actions de l'entreprise.

Il a estimé que le faible développement des PEE dans les PME s'expliquait à la fois par leur caractère non obligatoire et par la complexité de leur mise en oeuvre. Il a rappelé à ce propos qu'il proposait de créer des PEE " inter-entreprises " afin de favoriser leur diffusion dans les PME.

Rappelant l'évolution de la participation depuis 40 ans, il a souligné que le développement de l'actionnariat salarié n'était pas forcément une utopie. Il a estimé que l'actionnariat salarié ne devait pas être considéré comme une alternative à la négociation collective. Il a insisté sur l'importance de l'organisation de l'actionnariat salarié, estimant que celui-ci pouvait jouer un rôle réel lorsqu'il atteignait 5 à 10 % du capital de l'entreprise. Il a enfin affirmé que l'objectif de ses propositions était essentiellement de faciliter les choses.

La commission a ensuite approuvé les conclusions de M. Jean Chérioux et a décidé de les publier sous la forme d'un rapport d'information .

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