SEANCE DU 24 NOVEMBRE 2000


M. le président. Par amendement n° 30, M. Hyest propose d'insérer, après l'article 15, une division additionnelle ainsi rédigée :
« Titre...
« Dispositions diverses. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Je le reprends au nom de la commission, monsieur le président.
M. le président. Il s'agit donc de l'amendement n° 30 rectifié.
Vous avez la parole pour le défendre, monsieur le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. En fait, monsieur le président, j'en demande la réserve jusqu'après l'examen des amendements tendant à insérer des articles additionnels après l'article 15, puisqu'il vise à insérer une nouvelle division.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Favorable.
M. le président. La réserve est ordonnée.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 27 rectifié, MM. Hérisson, Delevoye, About, Balarello, Bonnet, Bordas, Jean Boyer, Carle, Cléach, Clouet, de Cossé-Brissac, Delaneau, Ambroise Dupont, Falco, Gaudin, Grillot, Mme Heinis, MM. du Luart, Mathieu, Pépin, de Raincourt, Revet, Revol, de Rocca Serra, Bourdin, Pourny et Pelchat proposent d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé.
« Après les mots : "d'une collectivité", la fin du second alinéa de l'article L. 52-1 du code électoral est ainsi rédigée : "intéressée par le scrutin ne peut être organisée ni financée par celle-ci sur son territoire". »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 41 rectifié, présenté par MM. Schosteck, Goulet, Darcos, Dubrul, Joyandet et Murat et tendant à compléter in fine le texte proposé par l'amendement n° 27 rectifié par les mots : « à l'exception de celles organisées et financées par des candidats eux-mêmes ou par leur mandataire financier ».
Par amendement n° 89, MM. Charasse, Mahéas, Domeizel et les membres du groupe socialiste et apparentés proposent d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 52-1 du code électoral est complété par trois alinéas ainsi rédigés :
« Les dispositions de l'alinéa précédent ne s'appliquent pas aux campagnes de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d'une collectivité effectuées par les élus de cette collectivité à la condition :
« - que cette campagne soit exclusivement financée par des participations individuelles des élus sortants et, le cas échéant, de leurs sympatisants ;
« - que les dépenses de cette campagne publicitaire s'imputent sur le compte de campagne du candidat ou de la liste, lorsqu'il en existe un. »
La parole est à Mme Heinis, pour défendre l'amendement n° 27 rectifié.
Mme Anne Heinis. La loi du 15 janvier 1990, relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques et celle du 19 janvier 1995 relative au financement de la vie politique encadrent de manière très stricte la communication des collectivités tout comme celle des candidats aux élections locales, et ce quelle que soit l'importance démographique de la collectivité.
En effet, à compter du 1er mars 2000, les candidats ne peuvent valablement percevoir ni don, ni avantage direct ou indirect en provenance d'une personne morale - collectivité, entreprise, association - dans le cadre de leur campagne électorale. A compter du 1er septembre 2000, la loi prohibe, en outre, l'organisation de toute « campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d'une collectivité » sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin.
Des décisions récentes sur lesquelles l'Association des maires de France s'est penchée montrent que le juge interprète très largement la notion de « campagne de promotion publicitaire » puisqu'il considère que l'interdiction d'organiser une telle campagne s'applique non seulement lorsque le support de communication est financé par la collectivité ou par toute autre personne morale, mais également dans l'hypothèse où le support de communication incriminé est financé par des sympathisants ou par les candidats eux-mêmes.
Force est de reconnaître que cette interprétation restrictive constitue une atteinte à la liberté d'un débat électoral démocratique et à la transparence vis-à-vis des électeurs, et qu'elle institue, en outre, une inégalité de traitement injustifiée entre les candidats.
Il est par conséquent proposé de délimiter clairement le champ d'application de l'article L. 51-2 du code électoral, conformément à l'esprit du législateur de 1990, en précisant que l'interdiction prévue au deuxième alinéa de l'article susmentionné ne vise que les opérations de communication menées dans les six mois avant les élections par les collectivités, et non la communication effectuée par les candidats dans le cadre de leurs dépenses de campagne. Serait seulement autorisée la mise en valeur des réalisations ou de la gestion municipale des candidats financée par les candidats eux-mêmes, leurs sympathisants, à l'exclusion de toute personne morale autre que celles qui sont visées à l'article L. 52-8 du code électoral.
Cet amendement est important, car il vise à corriger une inégalité de traitement dans la mesure en permettant aux maires sortants de défendre leur action. Autant il est normal que la collectivité ne finance pas cette part de la campagne, autant il paraît tout à fait inconcevable que le maire sortant et ses sympathisants ne puissent pas faire état du bilan du travail réalisé.
M. Daniel Goulet. Très bien !
M. le président. La parole est à M. Schosteck, pour présenter le sous-amendement n° 41 rectifié.
M. Jean-Pierre Schosteck. S'inscrivant dans le droit-fil des propos tenus à l'instant par Mme Heinis, le sous-amendement n° 41 rectifié a pour effet de préciser de façon plus stricte, pour éviter tout malentendu, la volonté du législateur, à l'encontre de laquelle une jurisprudence quelque peu aventureuse, ne suivant d'ailleurs pas les conclusions du commissaire du Gouvernement, est allée.
M. le président. La parole est à M. Domeizel, pour défendre l'amendement n° 89.
M. Claude Domeizel. Mon amendement s'inscrit également dans le droit-fil des propos qui viennent d'être tenus.
En effet, alors que le législateur avait demandé que les campagnes publicitaires payées par les collectivités soient impossibles dans un délai de six mois, la jurisprudence du Conseil d'Etat a abouti à mettre les candidats sortants dans l'impossibilité de présenter leur bilan et, pis, de répondre à des arguments de l'opposition qui démoliraient tout leur mandat. Cette interprétation est anormale.
Notre amendement n° 89 vise au même objet que l'amendement n° 27 rectifié, mais nous avons la faiblesse de penser qu'il est beaucoup plus clair ! (Sourires.) En effet, l'article 52-1 du code électoral, tel qu'il est rédigé, traite de la situation générale, et notre amendement tend à prévoir l'exception dans trois alinéas supplémentaires. La lecture en serait donc très simple pour ceux qui auront à appliquer la disposition, alors que la rédaction de l'article L. 52-1 telle qu'elle résulterait de l'adoption de l'amendement n° 27 rectifié et du sous-amendement n° 41 rectifié exigerait au moins dix minutes de réflexion et d'analyse grammaticale pour arriver à tout comprendre !
Mais notre seul objectif est de parvenir à un accord. Nous n'avons pas d'amour-propre d'auteur et notre seul souci est de mettre au point une bonne rédaction.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 27 rectifié, sur le sous-amendement n° 41 rectifié et sur l'amendement n° 89 ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. La commission considère que les amendements n°s 27 rectifié et 89 et le sous-amendement n° 41 rectifié répondent incontestablement à un problème qui se pose avec une certaine acuité.
M. Daniel Goulet. Absolument !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Si le Sénat veut être réaliste, il doit prendre en compte les nécessités d'une préparation équilibrée des élections municipales.
L'amendement n° 27 rectifié, défendu par Mme Heinis, vise à préciser la législation relative à la communication des élus sortants candidats dans la période précédant les élections, lesquels ne doivent pas se trouver en position d'infériorité par rapport à tout autre candidat : il tend à préciser la rédaction de l'article L. 52-1 du code électoral, lequel prohibe actuellement l'organisation de toute « campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d'une collectivité » sur le territoire de la collectivité intéressée par le scrutin dans la période de six mois précédant celui-ci.
Où commence la campagne de promotion, où s'arrête la campagne de publicité ? Où peut commencer la présentation en toute objectivité du bilan du travail réalisé ?
On nous dit, d'un côté, que nous devons entreprendre de plus en plus d'efforts pour informer nos concitoyens des réalisations des collectivités mais, de l'autre, c'est au moment le plus important, celui de la présentation du travail réalisé pendant tout un mandat électoral, que la prohibition intervient ! Il y a là pour le moins un manque de cohérence et de logique.
L'amendement n° 27 rectifié vise donc à prévoir que la communication effectuée par les candidats dans le cadre de leurs dépenses de campagne ni organisée ni financée par la collectivité locale n'est pas visée par cette interdiction.
La commission des lois émet un avis favorable sur l'amendement n° 27 rectifié sous réserve que le sous-amendement n° 41 rectifié présenté par notre collègue Jean-Pierre Schosteck soit rectifié afin que, après le point final de l'amendement n° 27 rectifié, commence une nouvelle phrase qui prendrait la substance du sous-amendement et qui serait ainsi rédigée : « Les candidats ou leur mandataire financier peuvent organiser et financer de telles campagnes. »
Je tiens d'ailleurs à remercier notre collègue M. Domeizel pour ses suggestions extrêmement utiles à notre travail, qui doit être, sur ce plan, collectif. Et je crois que la rectification du sous-amendement permettrait de prendre en compte ses justes préoccupations. C'est ainsi que la volonté convergente qui s'exprime à travers les amendements n°s 27 rectifié et 89 et le sous-amendement n° 41 rectifié bis pourrait et devrait donner lieu à une expression unanime du Sénat car, en l'occurrence, l'enjeu en vaut la peine ! (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR, et des Républicains et Indépendants.)
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 27 rectifié et 89, et sur le sous-amendement n° 41 rectifié ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Je formulerai trois commentaires et une conclusion très brève.
Tout d'abord, comme le disent très justement les auteurs des amendements et du sous-amendement, ainsi que M. le rapporteur, il y a là un problème réel qui a été principalement posé par une interprétation souveraine mais jurisprudentielle très stricte des dispositions de la loi, interprétation qui peut effectivement poser ensuite des difficultés dans la vie concrète.
Mais je ne voudrais pas que ce texte, qui a un objet très précis, devienne le support d'une très grande variété d'amendements et de dispositions dans les domaines très divers - on en connaît la richesse ! - qui concernent la vie des collectivités locales, et je voudrais donc en appeler à votre sagesse pour limiter le plus possible les dispositions nouvelles diverses qui chargeraient ce texte, avec le risque d'en ralentir au bout du comtpe l'adoption, alors que, je vous le rappelle, ce projet de loi doit absolument avoir été adopté avant la fin de l'année pour qu'il n'y ait pas de coupure entre l'application des dispositions du plan Perben et l'application des dispositions de ce que je me permettrai d'appeler le « plan Sapin » - je vous prie d'excuser mon manque de modestie ! -, ce qui serait très préjudiciable à la fois aux autorités élues qui souhaiteraient mettre en oeuvre un certain nombre de titularisations et, bien entendu, aux personnels.
Enfin - et ce sera là le commentaire d'un maire sortant - le fait de préciser un certain nombre de règles du jeu et donc d'apporter des modifications à l'ordre juridique existant alors que nous sommes déjà, si je puis dire, sur le terrain,...
M. Alain Vasselle. En campagne !
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. ... me gêne quelque peu.
En conclusion, je m'en remets à la sagesse de la Haute Assemblée.
M. le président. Monsieur Schosteck, que pensez-vous de la suggestion de M. le rapporteur ? M. Jean-Pierre Schosteck. J'y suis favorable, et je rectifie donc mon sous-amendement en ce sens.
M. le président. Je suis donc saisi d'un sous-amendement n° 41 rectifié bis, présenté par MM. Schosteck, Goulet, Darcos, Dubrule, Joyandet et Murat, et tendant à compléter in fine le texte proposé par l'amendement n° 27 rectifié par une phrase ainsi rédigée : les candidats ou leur mandataire financier peuvent organiser et financer de telles campagnes. »
M. le président. Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 41 rectifié bis.
M. Daniel Goulet. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Goulet.
M. Daniel Goulet. Je voudrais rejoindre les propos pleins de sagesse de M. le rapporteur et surtout manifester mon soutien aux maires sortants, car il faut bien insister sur le fait qu'il s'agit de maires sortants. Ceux-ci ont été bien souvent victimes de déconvenues au cours de leur mandat, et il faut que nous levions absolument l'équivoque. Nous serions bien inspirés, par-delà les clivages politiques de cette assemblée, de nous rallier aux propositions de M. le rapporteur. Je voterai bien entendu le sous-amendement ainsi rectifié.
M. Jean-Pierre Schosteck. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck. Je voudrais répondre à la préoccupation qu'a très justement exprimée M. le ministre : il s'agit non pas de changer la règle à l'approche d'une élection, mais justement de faire en sorte qu'elle ne soit pas changée à l'approche d'une élection, ce qui est tout à fait différent !
M. Claude Domeizel. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Nous allons faire preuve de sagesse, puisqu'on nous le demande, même si la rédaction qui résultera de l'adoption de l'amendement n° 27 rectifié du sous-amendement n° 41 rectifié bis sera d'une lecture difficile. Vous relirez la phrase, mes chers collègues, et vous constaterez qu'elle n'est pas facile à comprendre ! Mais, à la suite des précisions apportées par M. le rapporteur, nous voterons le sous-amendement et l'amendement.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 41 rectifié bis, accepté par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 27 rectifié, accepté par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15, et l'amendement n° 89 n'a plus d'objet.
Je crois que c'est une évolution importante pour la démocratie qui vient de s'opérer en douceur au Sénat.
Par amendement n° 31, M. Hyest propose d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans le quatrième alinéa de l'article 12 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, les mots : "et des présidents de conseil régional", sont remplacés par les mots : ", des présidents de conseil régional et des présidents d'établissements publics de coopération intercommunale".
« II. - Après le deuxième alinéa (1°) de l'article 15 de la loi n° 84-594 du 12 juillet 1984 relative à la formation des agents de la fonction publique territoriale et complétant la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« 1° bis. Deux représentants des établissements publics de coopération intercommunale situés dans le ressort territorial de la délégation ».
« III. - Dans le cinquième aliéna (4°) de l'article 15 de la loi du 12 juillet 1984 précitée, après la référence : "1°,", est inséré la référence : "1° bis, ".
« IV. - Le septième alinéa de l'article 15 de la loi du 12 juillet 1984 précitée est ainsi rédigé :
« Les membres du conseil d'orientation prévus aux 1°, 1° bis, 2°, 3° ci-dessus sont respectivement des maires, des présidents d'établissements publics de coopération intercommunale, des présidents de conseil général, et des présidents de conseil régional ou leurs représentants choisis par eux au sein des assemblées délibérantes des collectivités locales concernées ou des organes délibérants des établissements concernés. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 32, M. Hyest propose d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« L'avant-dernier alinéa de l'article 12 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale est complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Dans ces cas les décisions sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés, le conseil d'administration ne délibérant valablement que lorsque la majorité des représentants des collectivités territoriales est présente. Si ce quorum n'est pas atteint le conseil est à nouveau convoqué à trois jours au moins d'intervalle, il délibère alors valablement sans condition de quorum. »
Cet amendement est-il soutenu ?... Par amendement n° 33, M. Hyest propose d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le deuxième alinéa de l'article 12-3 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale est ainsi rédigé :
« Le président du Centre national de la fonction publique territoriale peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, donner par arrêté, délégation de signature au directeur, ainsi qu'aux responsables des services du Centre national de la fonction publique territoriale et aux délégués régionaux ou interdépartementaux mentionnés à l'article 14 de la loi n° 84-594 du 12 juillet 1984 précitée et, en l'absence ou en cas d'empêchement de ces derniers, aux directeurs de délégation. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 34, M. Hyest propose d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article 12-4 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour application des dispositions du code des marchés publics, le montant annuel des travaux, fournitures ou services pouvant faire l'objet d'une commande du délégué régional ou interdépartemental s'apprécie au niveau de chaque délégation régionale ou interdépartementale. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 109, présenté par M. Vasselle, et tendant à compléter le texte proposé par l'amendement n° 34 de M. Hyest par deux phrases ainsi rédigées :
« Pour cela, le délégué régional a la qualité d'ordonnateur secondaire. Il est créé un comptable secondaire à cet effet. »
L'amendement n° 34 est-il soutenu ?...
Par amendement n° 35, M. Hyest propose d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le quatrième alinéa de l'article 53 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, les mots : « de plus de 5 000 habitants » sont remplacés par les mots : « de plus de 3 500 habitants ».
Cet amendement est-il soutenu ?...
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Je le reprends au nom de la commission.
M. le président. Il s'agit donc de l'amendement n° 35 rectifié.
La parole est à M. le rapporteur, pour le défendre.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Je tiens au préalable à remercier notre collègue M. Domeizel pour la compréhension constructive dont il a fait preuve tout à l'heure à propos de l'amendement et du sous-amendement que nous avons adoptés,...
M. Claude Domeizel. C'était trop important !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. ... et qui contribue ainsi à l'expression unanime du Sénat sur un sujet auquel toutes nos collectivités, nous le savons, sont très sensibles.
J'en viens à l'amendement n° 35 rectifié, initialement présenté par M. Hyest.
Cet amendement tend à abaisser le seuil de fonctionnalité des emplois de directeur général des services et de directeurs généraux adjoints des services des communes de 3 500 à 5 000 habitants.
Cette réforme, qui a reçu l'avis favorable du CSFPT, fait l'objet de l'article 27 du projet de loi de modernisation sociale.
C'est pourquoi la commission des lois a repris cet amendement, et elle remercie M. Hyest d'en avoir pris l'initiative.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Comme vient de le souligner M. le rapporteur, il s'agit d'une disposition que le Gouvernement a intégrée dans le projet de loi sur la modernisation sociale.
Mais je comprends tout à fait que le Sénat souhaite anticiper sur l'adoption à venir de cette disposition et je donne un avis favorable à cet amendement, tout en mettant en garde la Haute Assemblée : ne chargeons pas trop ce navire frêle qui doit arriver au port avant Noël !
M. le président. Je vous remercie, monsieur le ministre. Le message est entendu !
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 35 rectifié.
M. Alain Vasselle. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. Je comprends l'objectif recherché.
J'ai bien noté que le conseil supérieur de la fonction publique territoriale a, semble-t-il, donné un avis favorable à cette disposition. Néanmoins, je crains fort qu'après les échéances municipales du mois de mars prochain la barque des centres de gestion ne s'alourdisse sensiblement. En effet, si la faculté est donnée aux maires de pouvoir se séparer, pour des raisons qui ne vous échapperont pas, de certains secrétaires généraux dans les communes de plus de 3 500 habitants et non plus dans les communes de plus de 5 000 habitants - et Dieu sait s'il y a beaucoup plus de communes de plus de 3 500 habitants que de communes de plus de 5 000 habitants en France ! - c'est aux présidents de centres de gestion que nous sommes ou au CNFPT qu'incombera la charge du reclassement de ces agents, en fonction du cadre d'emploi qu'ils occupent.
Je prends donc acte de cette volonté commune de commission des lois et du Gouvernement, mais je tiens à profiter de l'occasion pour mettre en garde les uns et les autres sur les conséquences qui risquent de résulter de ce dispositif.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 35 rectifié, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Par amendement n° 38, M. Francis Giraud et les membres du groupe du Rassemblement pour la République et apparentés proposent d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« A. - L'article L. 461 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre est complété in fine par un alinéa ainsi rédigé :
« 3° Dont le père, la mère ou le soutien de famille, sapeur-pompier, est mort en service commandé ou de blessures ou de maladies contractées ou aggravées en service commandé.
« B. - La perte de recettes est compensée à due concurrence par le relèvement des droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Goulet.
M. Daniel Goulet. Cet amendement, ainsi que les amendements n°s 39 et 40, reprend les termes de la proposition de loi n° 466 portant diverses mesures relatives à la nature des risques pris par les sapeurs-pompiers dans l'exercice de leurs fonctions, proposition déposée sur l'initiative de M. Francis Giraud et des membres du groupe du RPR en juillet dernier et que j'ai eu l'honneur de cosigner.
Cet amendement a pour objet de donner aux orphelins des sapeurs-pompiers décédés en service commandé le statut de pupille de la nation : 500 enfants sont concernés par cette mesure.
S'il est vrai que le statut de pupille de la nation n'est, jusqu'à présent, réservé qu'aux enfants de militaires morts en temps de guerre ou des suites de blessures ou de maladies contractées en temps de guerre, une réflexion doit s'engager sur l'opportunité d'étendre ce statut de pupille de la nation à l'ensemble des enfants de parents décédés au service de la nation, y compris hors du théâtre d'opérations militaires, et au premier chef aux enfants des sapeurs-pompiers.
Les orphelins de sapeurs-pompiers doivent pouvoir bénéficier de cette qualité, puisque, tout comme les militaires, leurs parents, soldats du feu, ont servi la France au péril de leur vie.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. La commission souhaite connaître l'avis du Gouvernement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Nous serons sans aucun doute unanimes à estimer qu'il est nécessaire de reconnaître le dévouement des sapeurs-pompiers, en particulier lorsqu'ils poussent ce dévouement jusqu'au bout - jusqu'à des blessures graves, voire, parfois, jusqu'à la mort - ce qui entraîne, pour la famille et pour l'ensemble des collègues de l'intéressé, des conséquences dramatiques.
Ce n'est donc pas sur l'objectif général que le Gouvernement pourrait avoir à marquer une différence par rapport à vous, mais sur les moyens d'y parvenir. En effet, sans revenir en détail sur chacun de ces amendements, le Gouvernement considère que ces moyens ne sont pas adaptés à l'objectif - qui nous est commun - de rendre hommage de manière très concrète aux disparitions dramatiques de sapeurs-pompiers qui se sont consacrés à leur tâche.
Le Gouvernement est donc défavorable à ces amendements.
M. le président. Quel est maintenant l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. S'agissant de l'amendement n° 38, qui tend à étendre le statut de pupille de la nation aux orphelins de sapeurs-pompiers morts en service commandé, le nombre réduit de personnes concernées et le drame humain qui conduit à de telles situations de détresse amènent la commission des lois à être favorable à la mesure proposée.
Par ailleurs, j'indique d'ores et déjà que la commission s'en remettra à la sagesse du Sénat sur les amendements n°s 39 et 40.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 38.
Mme Nicole Borvo. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à Mme Borvo.
Mme Nicole Borvo. J'ai bien conscience que cet amendement n'a pas pleinement sa place dans le dispositif dont nous débattons aujourd'hui. Mais j'aurais souhaité, monsieur le ministre, que vous vous engagiez sur le fond. Il nous appartient, en effet, de répondre à la demande des sapeurs-pompiers.
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Compte tenu de la position de la commission et du souhait de Mme Borvo, je tiens à apporter quelques précisions sur cet amendement n° 38.
Il est opportun de rappeler que la qualité de pupille de la nation n'est pas attribuée de plein droit. L'octroi de ce statut demeure lié à la décision du juge des tutelles, qui examine, dans le cadre du respect de la loi, la situation individuelle du mineur considéré.
Ce statut de pupille a marqué la volonté de l'Etat et de la nation d'adoucir les conséquences des guerres - si cela est possible.
Ainsi, il convient de relever qu'aux termes des dispositions en vigueur et dans les conditions que je viens de rappeler un sapeur-pompier qui serait agressé dans l'exercice de ses fonctions serait éligible à ce dispositif.
L'Etat ne pouvait cependant rester sourd à la détresse des familles de sapeurs-pompiers. Ainsi, à la suite des tragiques disparitions de sapeurs-pompiers au début de l'été - et c'est à cette occasion que la proposition de loi de M. Francis Giraud, a été rédigée - la question de la reconnaissance du statut de pupille de la nation aux orphelins de sapeurs-pompiers, mesure à laquelle le ministre de l'intérieur était favorable, s'est très légitimement posée.
Cette demande - je voudrais vous y rendre attentifs - a été examinée par la direction de la défense et de la sécurité civile, en concertation avec le président de l'oeuvre des pupilles, association reconnue d'utilité publique qui assure la protection matérielle et morale des orphelins mineurs des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires décédés des suites d'un accident survenu ou d'une maladie contractée en service, et avec le président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Il a été conclu d'un commun accord, à la suite de cette discussion, que le statut de pupilles de la nation n'apporterait rien par rapport au travail remarquable effectué par l'oeuvre des pupilles.
C'est pourquoi il nous semble que cette disposition n'ajouterait pas, matériellement, d'éléments à la réalité de la situation, c'est-à-dire au dévouement de ceux qui animent aujourd'hui l'oeuvre des pupilles.
M. Claude Domeizel. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Nous allons voter cet amendement, parce qu'il nous paraît tout à fait légitime que les orphelins des sapeurs-pompiers, comme ceux des militaires, soient reconnus comme tels. En effet, leurs parents, soldats du feu, ont servi la France au péril de leur vie.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 38, accepté par la commission et repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Par amendement n° 39, M. Francis Giraud et les membres du groupe du Rassemblement pour la République et apparentés proposent d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« A. - Les services effectifs accomplis en qualité de fonctionnaire territorial exerçant une activité de sapeur-pompier volontaire à temps complet par les agents intégrés dans les cadres d'emplois des sapeurs-pompiers professionnels sont validés à la demande des intéressés, au jour de leur intégration, en tant que services effectifs accomplis en qualité de sapeur-pompier professionnel pour la détermination de leur pension de retraite.
« B. - La perte de recettes est compensée à due concurrence par le relèvement des droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
M. Goulet a déjà exposé cet amendement, et la commission ainsi que le Gouvernement se sont exprimés.
Je vais mettre aux voix cet amendement.
M. Claude Domeizel. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Il s'agit d'un amendement important, qui concerne un millier de personnes.
La mesure proposée a fait l'objet d'un décret, paru en 1988. Mais il faut savoir que cela va avoir un coût ! Or le gage prévu vise une perte de recettes, mais il s'agit surtout d'une dépense supplémentaire, puisque 1 000 agents vont pouvoir partir à la retraite à cinquante-cinq ans dès lors qu'ils auront accompli quinze années de service en catégorie B.
Qui va payer ? Les caisses de retraite, c'est-à-dire les collectivités territoriales. Je tenais à mettre en garde nos collègues sur cet aspect de la question !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 39, repoussé par le Gouvernement et pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Claude Domeizel. Le groupe socialiste s'abstient.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Par amendement n° 40, M. Francis Giraud et les membres du groupe du Rassemblement pour la République et apparentés proposent d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« A. - Le total des rentes de réversion et pensions d'orphelin attribuées aux ayants cause des sapeurs-pompiers décédés en service commandé, cités ou non à titre posthume à l'ordre de la Nation, est porté au montant maximum de la rente d'invalidité à compter du 1er janvier 2000.
« B. - La perte de recettes est compensée à due concurrence par le relèvement des droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
M. Goulet a déjà défendu cet amendement, et la commission ainsi que le Gouvernement se sont exprimés.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 40, repoussé par le Gouvernement et pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 58 rectifié est présenté par M. Garrec et les membres du groupe des Républicains et Indépendants.
L'amendement n° 70 est présenté par M. Michel Mercier.
Tous deux tendent à insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article 7, il est inséré dans la loi n° 84-53 du 16 janvier 1984 précitée un article ainsi rédigé :
« Art. ... - Constitue l'action sociale, culturelle, sportive ou de loisirs, au sens du dernier alinéa de l'article 9 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, la mise en oeuvre d'aides, notamment à la restauration, de prestations et d'activités non obligatoires, individuelles ou collectives, au bénéfice des agents, en vue d'améliorer leurs conditions collectives d'emploi, de travail et de vie. Ces prestations sont distinctes de la rémunération visée à l'article 20 de la loi du 13 juillet 1986 et attribuées indépendamment du grade, de l'emploi ou manière de servir.
« Les collectivités territoriales déterminent, dans les conditions définies à l'article 9 précité, les prestations accordées à leurs agents, le montant des financements accordés et les modes de gestion de celles-ci. Elles peuvent, par voie de convention, confier la gestion de tout ou partie de celles-ci à des associations nationales ou locales régies par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association. »
Par amendement n° 90, MM. Domeizel, Mahéas et les membres du groupe socialiste et apparentés proposent d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le second alinéa de l'article 9 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires est complété par trois phrases ainsi rédigées :
« Les prestations d'action sociale sont individuelles ou collectives et ont un caractère facultatif. Elles sont disctinctes de la rémunération, prévue à l'article 20 de la présente loi, et sont attribuées indépendamment du grade, de l'emploi ou de la manière de servir. L'Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics peuvent confier la gestion de cette action à des organismes à but non lucratif et peuvent participer aux organes d'administration et de surveillance de ces organismes. »
La parole est à Mme Heinis, pour défendre l'amendement n° 58 rectifié.
Mme Anne Heinis. Il s'agit d'assurer une plus grande sécurité juridique aux initiatives prises par les élus en faveur de leur personnel, en particulier en matière de restauration. Ce problème, vous le savez, est important pour un certain nombre de collectivités, et je serais heureuse si vous pouviez, monsieur le ministre, nous donner quelques précisions à ce sujet.
Le protocole d'accord signé par le ministre de la fonction publique et les formations syndicales en février 1998 prévoyait qu'un effort de clarification serait réalisé concernant l'action sociale dans les collectivités car, si les politiques en la matière sont souvent dynamiques et variées, les bases juridiques qui fondent les actions menées sont floues et souffrent d'une absence de base légale claire. Dans ces conditions, il arrive souvent que les chambres régionales des comptes mettent en cause certaines d'entre elles.
Quelques mois plus tard, le rapport de Mme Anne-Marie Escoffier, remis en juin 1998, prônait, lui aussi, une nécessaire clarification des règles juridiques servant de base à l'octroi de divers avantages sociaux au profit du personnel des collectivités.
Or, plus de deux ans après, le dossier n'a malheureusement pas évolué.
Nous pensons que la question de l'insécurité juridique qui entoure l'action des élus territoriaux doit être résolue. C'est pourquoi nous avons déposé le présent amendement, dont le principal objectif est de donner une définition de l'action sociale dans les collectivités locales, permettant ainsi de tracer une ligne de partage suffisamment claire entre ce qui est possible et ce qui ne l'est pas.
M. le président. L'amendement n° 70 est-il soutenu ?...
La parole est à M. Domeizel, pour défendre l'amendement n° 90.
M. Claude Domeizel. Le statut général des fonctionnaires, en son article 9, prévoit la participation des fonctionnaires à la définition et à la gestion de l'action sociale culturelle, sportive et de loisirs dont ils bénéficient ou qu'ils organisent.
Cette situation entraîne des difficultés. En effet, l'absence de définition de la nature juridique des prestations conduit parfois à assimiler celles-ci à un supplément de rémunération.
Il convient également de donner une base légale à la gestion de l'action sociale en consacrant le principe d'une gestion partenariale et la possibilité pour l'Etat ou la collectivité employeur de confier cette gestion à un organisme à but non lucratif.
Tel est l'objet de cet amendement.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 58 rectifié et 90 ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. La commission souhaite connaître l'avis du Gouvernement, mais a priori elle est encline à émettre un avis défavorable sur les deux amendements, qui visent à définir l'action sociale des collectivités.
Le rapport de Mme Escoffier ouvre un certain nombre de pistes concernant l'action sociale des collectivités territoriales au profit de leurs agents.
Il serait urgent, monsieur le ministre, que ces pistes puissent progressivement être empruntées afin que, très vite, après une réflexion d'ensemble sur le problème, on puisse arriver à le régler de manière globale et non pas parcellaire.
M. le président. Quel est donc l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 58 rectifié et 90 ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Le Gouvernement est très sensible aux préoccupations que traduisent les trois amendements.
Si je puis me permettre d'en faire une analyse succincte, la différence principale entre les deux premiers, à savoir l'amendement n° 58 rectifié et l'amendement n° 70, et le troisième, c'est-à-dire l'amendement n° 90, c'est que les deux premiers ne concernent que les collectivités territoriales, alors que le troisième concerne l'ensemble de l'action sociale, qu'elle soit mise en oeuvre au sein de la fonction publique territoriale ou au sein de la fonction publique de l'Etat.
Il me semble important, si nous devons avancer aujourd'hui dans ce domaine, de le faire de manière générale, pour l'ensemble de la fonction publique concernée, plutôt que pour la seule fonction publique territoriale, à laquelle je comprends que les sénateurs s'intéressent plus particulièrement.
C'est la seule raison pour laquelle le Gouvernement préfère l'amendement n° 90, tout en comprenant les préoccupations exprimées par MM. Mercier et Garrec.
L'action sociale au profit des fonctionnaires s'est très largement développée ces dernières années. Elle est désormais indissociable, où qu'elle s'exprime, de la bonne gestion des ressources humaines et elle permet aussi des avancées considérables du dialogue social.
Pour la seule fonction publique de l'Etat, le coût de cette action sociale atteint 3,5 milliards de francs, dont 900 millions de francs au sein de mon propre budget.
L'action sociale permet d'améliorer les conditions de vie et de travail des agents dans des domaines très variés : elle couvre ainsi la garde d'enfants, les aides ménagères apportées aux retraités, les chèques-vacances, les aides à la restauration, domaine auquel vous avez fait allusion, madame Heinis.
Aujourd'hui, il me paraît nécessaire, compte tenu d'un certain nombre de difficultés, de donner une base juridique plus claire à l'action sociale dans la fonction publique. Le Gouvernement s'y était engagé dans un protocole d'accord signé en février 1998, et un rapport a été déposé sur ce sujet qui nous permet d'y voir aujourd'hui un peu plus clair.
Ces clarifications nécessaires, auxquelles visent les trois amendements - mais, je le répète, les uns uniquement pour la fonction publique territoriale et l'autre pour l'ensemble de la fonction publique - doivent d'abord permettre de faire en sorte que les prestations soient bien considérées comme distinctes de la rémunération - la question se pose, en particulier, pour les chèques-restaurant.
Il faut aussi faire en sorte que la gestion de l'action puisse être confiée à des organismes sans but lucratif. C'est également ce que prévoit le texte.
Enfin, il faut faire en sorte que l'administration employeur puisse participer aux organes d'administration et de surveillance de ces organismes sans pour autant, s'agissant des collectivités territoriales, être considérée comme étant en situation de gestion de fait.
Ces mesures doivent permettre, me semble-t-il, de mettre fin aux difficultés d'interprétation sur la nature des prestations et permettre un bon fonctionnement de la gestion participative, qui associe l'administration employeur, quelle que soit cette administration, et les agents.
Telle est la raison pour laquelle, monsieur le rapporteur - puisque vous voulez connaître mon opinion - le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 90, qui satisfait les deux autres amendements dans la mesure où son objet est plus large.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 58 rectifié.
M. Alain Vasselle. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. Je voterai cet amendement défendu par Mme Heinis.
J'ai bien entendu la remarque, tout à fait pertinente, développée par M. le ministre, mais mieux vaut tenir que courir. Nous ne pouvons pas savoir en effet quel sort sera réservé à l'amendement n° 90, qui ne sera qu'éventuellement mis aux voix ensuite.
Permettez-moi cependant, monsieur le ministre, de faire une remarque.
Je viens de vous entendre dire qu'il serait difficilement acceptable que, dans le domaine de l'action sociale, des mesures soient prises en faveur des agents des collectivités territoriales sans l'être également en faveur des agents de l'Etat. Permettez-moi de vous renvoyer la balle au bond.
Voilà maintenant plusieurs années que l'Association des maires de France demande qu'enfin la transparence la plus complète soit faite sur le régime indemnitaire. En effet, l'Etat s'oppose systématiquement aux mesures que prennent les collectivités territoriales en faveur de leurs agents à ce titre, sous prétexte qu'elles doivent « coller » à celles que l'Etat accorde à ses propres agents. Or, nous ne savons pas ce qui est accordé aux agents de l'Etat, et je renvoie, à cet égard, à un rapport de la Cour des comptes de M. Joxe en ce qui concerne un certain nombre de fonctionnaires du ministère des finances.
Alors, on nous dit qu'on y travaille. Votre prédécesseur nous a dit qu'il avait créé un groupe de travail sur le sujet. Mais rien n'en sort.
Autrement dit, quand nous proposons de prendre une mesure spécifique en faveur des agents territoriaux, vous nous dites, en votre qualité de membre du Gouvernement, que ce qui est fait pour eux doit l'être également pour les agents de l'Etat, et quand nous demandons qu'en matière de régime indemnitaire les fonctionnaires territoriaux aient droit au même traitement que les fonctionnaires de l'Etat, c'est le flou le plus complet, voire l'absence de réponse, vous nous dites qu'un groupe de travail planche sur la question. Le groupe de travail travaille depuis des semaines, des mois, des années, et cela ne débouche sur rien.
Je tenais à profiter de l'occasion pour relever cette incohérence. J'espère que bientôt, puisque vous avez pris vos fonctions assez récemment, vous vous attaquerez à ce problème et que le souci que vous manifestez à l'égard de l'action sociale, vous le manifesterez également à l'égard du régime indemnitaire.
M. Daniel Goulet. Très bien !
M. Jean-Pierre Schosteck. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck. Pour appuyer l'argumentation très judicieuse développée par mon ami Alain Vasselle, j'ajouterai que, à mon avis, on ne trouvera pas un seul maire en France qui puisse, parlant de sa commune, dire ce qu'un ministre, dans un aveu sans doute bien inspiré, avait dit de son propre ministère, à savoir qu'il ne connaissait pas la totalité des indemnités qui y étaient versées.
Cela étant, en effet, nous ne réclamons pas, au nom de la parité de traitement, la même opacité que celle qui sert les agents de l'Etat.
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Il vaudrait mieux, dans ce débat, éviter toute confusion : nous ne traitons pas des indemnités.
M. Alain Vasselle. J'entends bien ! J'ai simplement profité de l'occasion pour en parler !
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Si vous voulez débattre des indemnités, je suis prêt à le faire avec vous. Je parlerai, entre autres, du travail qui est actuellement accompli. Jour après jour, je signe des arrêtés ou des décrets qui rendent définitivement transparents, les régimes indemnitaires, de l'Etat, monsieur Vasselle. Il vous faudrait trois nuits entières pour en achever la lecture. Aussi, ne me dites pas que rien n'est fait, que l'on se contente de créer des commissions, de mettre en place des groupes de travail !
Tout ce travail facilitera, effectivement, en contrepartie, la comparaison pour les collectivités territoriales.
Aujourd'hui, nous parlons des régimes d'action sociale, et les problèmes juridiques sont de même nature pour les collectivités territoriales que pour l'Etat ; il n'y a pas un endroit où ce serait clair et un autre où ce ne le serait pas ; ce n'est clair nulle part !
Des propositions sont donc faites par les uns et les autres pour clarifier ce régime juridique, s'appuyant à la fois sur des discussions entre l'Etat et les organisations syndicales, et sur les rapports successifs sur ce sujet.
Il y a des données pour proposer une solution. Vous le faites. Ce que je ne voudrais pas, monsieur le président, c'est qu'au nom d'un souci d'auteur et compte tenu de l'ordre dans lequel seront mis aux voix les amendements, on adopte un système clair et nécessaire pour la fonction publique territoriale, en privant de ce système clair et tout aussi nécessaire la fonction publique de l'Etat.
Car je n'ai pas le sentiment, monsieur Vasselle - je suis sûr que vous ne l'avez pas non plus -, que vous seriez ici les représentants d'un seul intérêt général, celui des collectivités territoriales. Vous êtes, avec moi, les représentants de l'intérêt général de la nation.
Il serait mauvais, à mon sens, de faire ainsi des catégories, avec des bons fonctionnaires d'un côté, pour lesquels il faudrait clarifier les choses, et des moins bons de l'autre, pour lesquels il ne faudrait pas les clarifier.
Je ne sais - je connais moins bien le règlement du Sénat que celui de l'Assemblée nationale - si je peux demander un vote par priorité. Aussi, je veux rendre le Sénat attentif au fait que, s'il adopte les amendements n°s 58 rectifié et 70, qui sont des bons amendements, l'amendement n° 90 n'aura plus d'objet et, de ce seul fait, une partie de la fonction publique française se verra privée de la clarification qu'on souhaite par ailleurs pour la fonction publique territoriale.
Mme Anne Heinis. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme Heinis.
Mme Anne Heinis. J'ai écouté très attentivement l'excellent plaidoyer de M. le ministre.
Il était normal, me semble-t-il, que les sénateurs s'intéressent prioritairement à ceux qui dépendent d'eux, ce qui n'excluait pas, dans leur esprit, que la norme soit étendue aux fonctionnaires de l'Etat, même si, pour eux, c'était plutôt là le problème de l'Etat.
Aussi, afin de n'exclure personne, ce qui semble être un souhait général, je rectifie l'amendement n° 58 rectifié, en ajoutant, au début du deuxième alinéa du texte proposé, les mots : « L'Etat et », avant les mots : « les collectivités territoriales... ».
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° 58 rectifié bis, présenté par M. Garrec et les membres du groupe des Républicains et Indépendants, et tendant à insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article 7, il est inséré dans la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 précitée un article ainsi rédigé :
« Art. ... - Constitue l'action sociale, culturelle, sportive ou de loisirs, au sens du dernier alinéa de l'article 9 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, la mise en oeuvre d'aides, notamment à la restauration, de prestations et d'activités non obligatoires individuelles ou collectives, au bénéfice des agents, en vue d'améliorer leurs conditions collectives d'emploi, de travail et de vie. Ces prestations sont distinctes de la rémunération visée à l'article 20 de la loi du 13 juillet 1986 et attribuées indépendamment du grade, de l'emploi ou manière de servir.
« L'Etat et les collectivités territoriales déterminent, dans les conditions définies à l'article 9 précité, les prestations accordées à leurs agents, le montant des financements accordés et les modes de gestion de celles-ci. Ils peuvent, par voie de convention, confier la gestion de tout ou partie de celles-ci à des associations nationales ou locales régies par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association. »
Quel est l'avis de la commission sur cet amendement n° 58 rectifié bis ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Nous avons, d'une part, le statut général de l'ensemble des trois fonctions publiques et, d'autre part, trois statuts particuliers. Pour que l'amendement n° 58 rectifié bis soit cohérent avec l'amendement n° 90 et la position exprimée par M. le ministre, il conviendrait de faire référence au statut général du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.
M. Michel Sapin ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. L'observation de M. le rapporteur est fort pertinente : l'amendement n° 90 de M. Domeizel porte sur l'article 9 de la loi du 13 juillet 1983, c'est-à-dire le texte qui concerne l'ensemble de la fonction publique. L'amendement n° 58 rectifié bis , et c'est conforme à sa logique, concerne uniquement la fonction publique territoriale. Mon avis serait favorable si était irsée l'ensemble des fonctions publiques.
M. le président. Madame Heinis, acceptez-vous de modifier votre amendement en reprenant comme « chapeau » celui de l'amendement n° 90 ?
Mme Anne Heinis. Oui, monsieur le président.
Tout à l'heure déjà, nous avons pu aboutir à des textes consensuels. La sagesse du Sénat doit primer afin que nous adoptions des textes dont la rédaction soit la meilleure possible.
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° 58 rectifié ter, présenté par M. Garrec et les membres du groupe des Républicains et Indépendants, et tendant, après l'article 15, à ajouter un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article 9 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires est complété par deux alinéas ainsi rédigés :
« Art. ... - Constitue l'action sociale, culturelle, sportive ou de loisirs, au sens de l'alinéa précité, la mise en oeuvre d'aides, notamment à la restauration, de prestations et d'activités non obligatoires, individuelles ou collectives, au bénéfice des agents, en vue d'améliorer leurs conditions collectives d'emploi, de travail et de vie. Ces prestations sont distinctes de la rémunération visée à l'article 20 de la présente loi et attribuées indépendamment du grade, de l'emploi ou manière de servir.
« L'Etat et les collectivités territoriales déterminent, dans les conditions définies au présent article, les prestations accordées à leurs agents, le montant des financements accordés et les modes de gestion de celles-ci. Ils peuvent, par voie de convention, confier la gestion de tout ou partie de celles-ci à des associations nationales ou locales régies par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association. »
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 58 rectifié ter .
M. Claude Domeizel. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Le groupe socialiste fait preuve à nouveau de sagesse : l'amendement proposé par Mme Heinis et les membres du groupe des Républicains et Indépendants se rapprochant du nôtre, nous le voterons.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 58 rectifié ter .

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15 et l'amendement n° 90 n'a plus d'objet.
Je suis maintenant saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 91, MM. Mahéas, Domeizel, Mauroy et les membres du groupe socialiste et apparentés proposent d'ajouter, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le dernier alinéa de l'article 21 de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 relative à la fonction publique territoriale et portant modifications de certains articles du code des communes les mots : "ou de secrétaire général d'une commune ou de directeur d'un établissement public de coopération intercommunale mentionnés à l'article 53 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relative à la fonction publique territoriale", sont remplacés par les mots : "ou de directeur général des services d'une commune ou de directeur d'un établissement public de coopération intercommunale mentionnés à l'article 53 de la loi du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, ainsi que le directeur général adjoint des services d'une commune de plus de 80 000 habitants ou de directeur adjoint d'un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants". »
Par amendement n° 95 rectifié, MM. Valade et Francis Giraud proposent d'ajouter, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le dernier alinéa de l'article 21 de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 relative à la fonction publique territoriale et portant modification de certains articles du code des communes est complété in fine par une phrase ainsi rédigée :
« Ces dispositions sont également applicables aux agents occupant un des emplois fonctionnels d'une commune ou d'un établissement public de coopération intercommunale d'une taille au moins égale à 80 000 habitants. »
Par amendement n° 99, M. Hoeffel, au nom de la commission, propose d'insérer, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après les mots : "l'un des emplois fonctionnels", la fin de la première phrase du dernier alinéa de l'article 21 de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 relative à la fonction publique territoriale et portant modification de certains articles du code des communes est ainsi rédigée : "suivants : directeur général, directeur général adjoint, directeur général des services techniques des départements et des régions, directeur général des communes de plus de 5 000 habitants et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 5 000 habitants, directeur général adjoint et directeur général des services techniques des communes de plus de 80 000 habitants et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants". »
La parole est à M. Domeizel, pour présenter l'amendement n° 91.
M. Claude Domeizel. Cet amendement vise à préciser la liste des emplois fonctionnels bénéfiant des avantages en nature prévus par l'article 79 de la loi du 12 juillet 1999, relative à la simplification et au renforcement de la coopération intercommunale, en étendant le bénéfice des avantages en nature aux directeurs généraux adjoints et en harmonisant le régime des seuils démographiques entre les collectivités et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre.
M. le président. L'amendement n° 95 rectifié est-il soutenu ?...
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 99.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Cet amendement poursuit le même objectif que l'amendement n° 91, mais nous estimons, sans amour-propre d'auteur, qu'il a peut-être été rédigé de manière un peu plus perfectionniste... comme il se doit pour la commission des lois.
L'important est de prendre en compte - et tel est l'objectif des auteurs des amendements n°s 91, 95 rectifié et 99 - le phénomène de l'intercommunalité en précisant la liste des emplois fonctionnels. Il n'est pas possible aujourd'hui de ne pas tenir compte de l'important mouvement de généralisation de l'intercommunalité sans donner à ceux qui, dans ces structures, occupent des postes de responsabilité la place qui leur revient.
Voilà pourquoi l'amendement n° 99 précise la liste des emplois fonctionnels bénéficiant d'avantages en nature, tout en simplifiant le régime des seuils démographiques, dans un souci de réalisme. Nous ne pouvons que vous inciter, mes chers collègues, à le voter.
Monsieur Domeizel, si je demande le vote en priorité de l'amendement n° 99, c'est parce que nous estimons que sa rédaction est meilleure, tout en intégrant les préoccupations que vous avez exprimées.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 91 et 99 ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur la demande de priorité formulée par la commission ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Favorable.
M. le président. La priorité est ordonnée.
Je vais donc mettre aux voix l'amendement n° 99.
M. Claude Domeizel. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. L'amendement de la commission est plus large que le nôtre ; c'est un avantage mais ce peut être aussi un inconvénient.
En effet, il inclut dans les emplois fonctionnels les emplois de directeurs généraux des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre à partir de 5 000 habitants, ainsi que ceux des départements et régions, au lieu de retenir le seuil de 20 000 habitants fixé par la législation en vigueur.
Les postes de directeurs généraux des établissements publics de coopération intercommunale ne sont des emplois fonctionnels qu'à partir de 20 000 habitants. Quant aux postes de directeurs généraux des services techniques, ils ne sont pas des emplois fonctionnels dans les régions et départements.
Notre amendement ne tend à ajouter à la législation en vigueur que les directeurs généraux adjoints des communes et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants.
En conséquence, le groupe socialiste s'abstiendra sur l'amendement n° 99.
M. Alain Vasselle. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. Ce qui m'ennuie dans la rédaction de ces amendements, c'est l'introduction de seuils. Pourquoi fixer un seuil à 5 000 habitants, et non pas à 3 500 habitants, ou à 2 000 habitants et, pourquoi pas ? à 6 000 ?
Tout à l'heure, nous avons modifié un seuil fixé à 5 000 habitants, sur l'initiative de la commission, pour le ramener à 3 500 habitants. Cela signifie que nous aurions, dans la fonction publique territoriale, des municipalités qui pourraient accorder des avantages en nature à leur directeur général des services dans des communes de 5 000 habitants mais pas dans des communes de 3 500 habitants à moins de 5 000 habitants.
J'aurais plutôt été partisan de supprimer purement et simplement les seuils.
De toute façon, il ne faut pas se faire d'illusion : les communes de 500 habitants, 1 000 habitants ou 2 000 habitants n'ont pas les moyens financiers d'accorder de tels avantages. En revanche, il est des communes de 3 500 habitants qui peuvent le faire. Pourquoi les priver de cette possibilité ?
Nous n'allons pas entamer un travail de commission, mais je me permets d'attirer l'attention de M. le rapporteur afin qu'à l'occasion de la commission mixte paritaire il puisse obtenir quelques avancées supplémentaires.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 99, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15, et l'amendement n° 91 n'a plus d'objet.
Je suis saisi de trois amendements présentés par M. Valade.
L'amendement n° 92 rectifié tend à ajouter, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans la deuxième phrase du troisième alinéa de l'article 5211-9 du code général des collectivités territoriales, le mot : "directeur" est remplacé par les mots : "directeur général" et les mots : "directeur adjoint" sont remplacés par les mots : "directeur général adjoint". »
« II. - Au début du cinquième alinéa de l'article 47 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, le mot : "Directeur" est remplacé par les mots : "Directeur général". »
« III. - Dans le sixième alinéa de l'article 53 de la même loi, le mot : "directeur" est remplacé par les mots : "directeur général" et les mots : "directeur adjoint" sont remplacés par les mots : "directeur général adjoint". »
« IV. - Jusqu'à leur modification, les délibérations et les décisions individuelles mentionnant les appellations telles qu'elles étaient fixées par le code général des collectivités territoriales et par la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 précitée sont réputées conformes aux dispositions modifiées par la présente loi. »
L'amendement n° 93 rectifié vise à ajouter, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le troisième alinéa de l'article 47 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale est complété in fine par les mots : "et des établissements publics de coopération intercommunale dont la liste est fixée par décret ". »
« II. - Le cinquième alinéa de l'article 53 de la même loi est complété in fine par les mots : "et des établissements publics de coopération intercommunale dont la liste est fixée par décret". »
L'amendement n° 94 rectifié a également pour objet d'ajouter, après l'article 15, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans la deuxième phrase du troisième alinéa de l'article 5211-9 du code général des collectivités territoriales, après les mots : "au directeur" sont insérés les mots : ", au directeur général des services techniques des établissements publics de coopération intercommunale dont la liste est fixée par décret". »
Ces amendements sont-ils soutenus ?...
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Je les reprends, au nom de la commission.
M. le président. Il s'agit donc des amendement n°s 92 rectifié bis, 93 rectifié bis et 94 rectifié bis.
La parole est à M. le rapporteur pour les défendre.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. En complément de l'amendement n° 99 que nous venons d'adopter, la commission reprend à son compte les amendements présentés par M. Valade qui, pour tenir compte du phénomène de l'intercommunalité, concernent les directeurs généraux des services des EPCI, les emplois fonctionnels des EPCI, ainsi que la délégation de signature aux directeurs généraux des services techniques des EPCI.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat, ayant conscience que deux, au moins, de ces amendements mériteraient quelques améliorations techniques... ce qui est bien normal, puisque, n'ayant pas été élaborés par la commission des lois elle-même, ils n'ont pas pu atteindre la perfection. (Sourires.)
M. le président. La perfection sera peut-être atteinte en commission mixte paritaire !
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 92 rectifié bis, , pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 93 rectifié bis, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 94 rectifié bis pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15.
Nous en revenons à l'amendement n° 30 rectifié, précédemment réservé, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, et visant, après l'article 15, à insérer une division additionnelle aiinsi rédigée :
« Titre...
« Dispositions diverses. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Le titre « Dispositions diverses » a maintenant un contenu incontestablement concret : nous pouvons donc voter cet amendement.
Monsieur le ministre, vous avez souhaité qu'il n'y ait pas trop de « dispositions diverses ». Nous avons le sentiment d'être à mi-chemin entre le souhaitable et ce qui aurait pu être abusif.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Michel Sapin, ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat. Le Gouvernement émet un avis favorable par conséquence, puisque des amendements ont été adoptés.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 30 rectifié, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, une division additionnelle ainsi rédigée est insérée dans le projet de loi, après l'article 15.

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