SEANCE DU 5 DECEMBRE 2000


Sur le titre III, la parole est à M. Maman.
M. André Maman. Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la situation des résidents et des recrutés locaux exige une solution rapide et équitable. Nous connaissons très bien toutes les difficultés qui existent actuellement dans certains établissements français à l'étranger. J'ai été heureux d'apprendre que la situation s'améliorait ; mais de nombreuses inquiétudes subsistent, si j'en crois les rapports envoyés par les représentants de parents d'élèves.
La suppression des postes d'expatriés depuis 1990 a été dénoncée par les parlementaires de tous les groupes politiques. Il est peu admissible que le système de rémunération des expatriés et des résidents, tel qu'il ressort du décret du 31 mai 1990, aboutisse à servir des rémunérations et des indemnités d'expatriation inférieures à celles qui sont versées aux agents du ministère, autres qu'enseignants, de même indice hiérarchique et exerçant dans le même pays.
Le recours systématique à des personnels recrutés depuis la France, mais rémunérés comme résidents, et non comme expatriés, entraîne une mise en disponibilité de trois mois préalable à leur statut de résident, avec blocage, évidemment, de l'ancienneté et des droits à pension.
Enfin, pour terminer, je veux lancer un cri d'alarme, avant qu'il ne soit trop tard, à propos du cumul des retraites des enseignants à l'étranger. De ce point de vue, il serait équitable, messieurs les ministres, d'accorder aux professeurs détachés à l'étranger actuellement en exercice les mêmes avantages que ceux que vous avez déjà généreusement accordés aux professeurs partis à la retraite.
Les professeurs en exercice sont préoccupés. Ils ne savent plus ce qu'ils doivent faire. Je rappelle que les cotisations de retraite à l'étranger sont volontaires et privées.
Messieurs les ministres, les enseignants en poste à l'étranger, cotisant pour une double retraite, attendent avec une impatience grandissante une décision de votre part qui leur accorderait le bénéfice du cumul des retraites.
M. le président. Par amendement n° II-46, M. Charasse propose de réduire les crédits figurant au titre III de 5 750 000 francs.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse. Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, je n'ai toujours pas compris à quoi sert le Haut Conseil de la coopération internationale, ...
MM. Jacques Chaumont, rapporteur spécial, et Xavier de Villepin, président de la commission des affaires étrangères. Ah !
M. Michel Charasse. ... dont je suis membre depuis l'origine et où j'avoue être peu assidu, car j'ai été très vite rebuté par les discussions et par les tonnes de papiers qu'il diffuse régulièrement.
Pendant l'année écoulée, le haut conseil en question s'est fait nourrir ici ou là par tous les services du ministère et, messieurs les ministres, vous avez décidé, cette année, d'ouvrir une ligne spéciale, dotée de 5 750 000 francs, pour l'entretenir.
Je dis par parenthèse à ceux de nos collègues qui s'intéressent à la diffusion de la radio en langue française que c'est l'équivalent de ce qu'il faudrait pour avoir un émetteur à Chypre !
Dans ces conditions, pensant que j'ai un esprit assez étroit et vraisemblablement limité, je souhaiterais que M. le ministre nous dise quelle est exactement l'utilité de ce haut conseil. Quels services rend-il, ou a-t-il rendus à la France depuis qu'il existe ? J'ai vu son utilité touristique, conviviale - organisation de spectacles en province et à Paris, de réunions amicales, de soirées distrayantes...
M. Jacques Chaumont, rapporteur spécial. Intimes ! (Sourires.)
M. Michel Charasse. Mais, pour le reste, est-il utile à la France et à son image dans le monde ? Je n'en suis vraiment pas convaincu.
C'est la raison pour laquelle, estimant qu'il n'est pas indispensable de continuer à gaspiller de l'argent avec ce genre de fantaisie, je propose, à titre personnel - bien que mon amendement ait été écouté avec beaucoup d'attention par la commission des finances, qui n'a toutefois pas voulu s'y rallier - la suppression des crédits en question.
J'ajoute que j'apprécie peu les circulaires quelquefois délirantes qui nous sont envoyées et où l'on baptise les membres de cet organisme en en-tête « Monsieur le très haut conseiller » ! (Rires.) Par conséquent, je pense que, avant que les responsables de ce service ne « pètent les plombs », il est préférable de les supprimer. (Rires et applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président. Quel est l'avis de la commission, monsieur Charasse ? (Sourires.)
M. Michel Charasse, rapporteur spécial. La commission des finances n'a pas émis un avis favorable sur cet amendement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. La mission du haut conseil est de fournir des conseils, comme l'indique son nom. Je crois qu'il faut lui laisser la possibilité de s'organiser et de se perfectionner avant de porter un jugement qui, pour l'heure, me paraît prématuré.
M. le président. L'amendement n° II-46 est-il maintenu, monsieur Charasse ?
M. Michel Charasse. Puisque nous sommes en création permanente, je le retire... jusqu'à l'année prochaine !
M. le président. L'amendement n° II-46 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre III.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. « Titre IV : 947 439 086 francs. »