SEANCE DU 8 DECEMBRE 2000


M. le président. Le Sénat va examiner les dispositions du projet de loi de finances concernant le budget annexe des monnaies et médailles.
La parole est à Mme le rapporteur spécial.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, comme les pièces de monnaie qu'elle frappe, l'administration des monnaies et médailles est à double face : service public par sa première raison d'être, la fourniture au Trésor de notre monnaie métallique courante, elle est aussi une entreprise industrielle et commerciale, dont les recettes couvrent environ le quart de son budget.
Pour 2001, ce budget de 1,2 milliard de francs marque un infléchissement de 14 %, dû notamment à la baisse de 41 % de l'activité de frappe de la monnaie, conséquence de la disparition totale du franc et de la décélération du programme euro.
Je vous livre d'emblée, mes chers collègues, les réflexions que m'inspire ce projet de budget, vous invitant, pour plus de détails, à vous reporter à mon rapport écrit.
Je regrette que l'objectif d'équilibre budgétaire durable affiché dans le plan « Monnaie 2000 » se révèle inacessible et que le recours à une subvention de l'Etat de 19 millions de francs sont nécessaire.
Le programme pluriannuel de frappe de 7,6 milliards de pièces d'euro - je me réjouis de constater qu'il sera réalisé - implique d'importantes opérations complémentaires que je tiens à souligner.
Ce sont 30 000 tonnes de pièces, l'équivalent de la tour Eiffel démontée, qu'il s'agit de stocker en toute sécurité jusqu'à la fin de 2001.
De plus, l'établissement de Pessac fait confectionner des kits de pièces d'euro destinés aux particuliers et aux commerçants. Dans le courant de l'année 2001, il réalisera lui-même des palettes contenant les différentes coupures pour la grande distribution. La vente de tous ces produits, dès la seconde quinzaine de décembre 2001, devrait permettre de réduire la durée de la double circulation monétaire.
Par ailleurs, l'administration des monnaies et médailles sera étroitement associée à la lutte contre la contrefaçon, à l'échelon tant national qu'européen.
Ce service public, soumis à une concurrence de plus en plus âpre, s'inscrit plus que jamais dans une logique de compétition se traduisant par une nouvelle présentation du « bleu » budgétaire et par la volonté d'afficher des prix industriels concurrentiels à l'échelle internationale en reconduisant les prix en vigueur en 2000, année comportant économies d'échelle et gains de productivité.
Il devient en effet impératif de préparer l'entreprise à « l'après-euro », en la faisant figurer parmi les leaders du groupe des monnaies européennes pour la frappe de l'euro.
Les prévisions de recettes purement commerciales sont diminuées de 5,4 % par rapport aux lois de finances de 1999 et de 2000, pour tenir compte des derniers résultats, assez décevants. Même si des efforts ont été réalisés pour redynamiser les ventes, ces prévisions demeurent très optimistes.
Une activité ralentie et une concurrence intensifiée imposent que l'on maîtrise les dépenses. Les dépenses de personnel devront être contenues ; les prochains départs à la retraite y aideront.
On attend surtout beaucoup de l'actuelle mission d'étude sur les achats, qu'il importe d'optimiser, puisqu'ils représentent environ la moitié des dépenses.
La question reste posée de l'installation à Pessac d'un laminoir-fonderie, qui permettrait de disposer d'une production totalement intégrée. Les conclusions de l'étude d'opportunité et de faisabilité, qui se sont fait attendre, seront très prochainement connues. Mais peut-être, monsieur le secrétaire d'Etat, pouvez-vous déjà nous donner quelques éléments de réponse ?
Enfin, dans ce contexte devenu difficile, comme l'an dernier, mais de manière plus pressante encore, j'insisterai sur la légitime inquiétude des personnels quant au devenir administratif de la direction des monnaies et médailles, qui concerne 943 personnes. Monsieur le secrétaire d'Etat, un changement de leur statut est-il en préparation ?
Sous le bénéfice de ces observations, la commission des finances propose l'adoption du budget annexe des monnaies et médailles. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. J'indique au Sénat que la conférence des présidents a fixé à cinq minutes le temps de parole dont chaque groupe dispose pour cette discussion.
Dans la suite de la discussion, la parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, l'examen du budget des monnaies et médailles se déroule à un moment difficile : incertitudes, déficit, fin de mission, fermeture d'installations, arrêt de frappe sont des réalités qui ne se traduisent pas par des progressions de crédits et de recettes !
Ce budget avait progressé au cours des quatre dernières années. Cette année, il chute de 14 %.
L'activité de frappe du franc s'achève. C'est un moment historique pour notre monnaie. On ne battra plus le franc, comme on le faisait depuis 1795, date à laquelle il a été créé par les Conventionnels, avec l'adoption de la loi du 15 août 1795, refondant tout notre système de la monnaie métallique, en même temps, d'ailleurs, que l'instruction publique.
Et le drame, c'est que l'euro a été frappé en grande partie et ne vient que de façon limitée au secours du franc !
L'établissement de Pessac ne rapportera plus que 40 millions de francs, soit un cinquième de moins que l'an dernier. Le déficit de l'établissement parisien augmente de près de 60 millions de francs, soit également de près d'un cinquième. L'équilibre de fait entre les deux activités n'est plus possible.
La caractéristique de ce budget - le rapport de Mme Bergé-Lavigne le met bien en évidence - c'est qu'il exprimera un programme en nette diminution : pour le franc, c'est fini en 2001 ; pour l'euro, la frappe baissera de 35 % ; pour les deux réunis, on enregistrera une baisse de 41,2 % de la frappe.
Cette situation est encore aggravée par une baisse de 25 % des produits de cession de monnaies françaises au Trésor, représentant une chute de 232 millions de francs.
Redressera-t-on la situation en 2001 ? Non. Un milliard de pièces d'euro devaient être frappées ; à en croire la direction des monnaies et médailles, ce sera 1,6 milliard de pièces, mais en prenant en compte les retards des deux années précédentes.
A ce propos, je voudrais faire quatre remarques de fond sur l'euro.
Première remarque : bien des prévisions sont bouleversées. Le lancement de la monnaie unique est intervenu avec un euro qui valait autour de 1,16 ou 1,18 dollar ; on est aujourd'hui à un plancher de 0,85 dollar. Il apparaît, contrairement à ce que certains « fans » de l'Europe affirment, que le potentiel de croissance des pays de l'euro est moins important que celui des Etats-Unis.
Deuxième remarque : l'euro n'a pas encore fait la démonstration de sa grande efficacité en termes d'échanges internationaux.
Troisième remarque : la course aux capitaux prend un tour nouveau, avec le mouvement général de hausse des taux d'intérêt qui contamine les pays européens, notamment des pays comme la France, où des situations budgétaires nouvelles sont apparues.
Quatrième remarque : la politique européenne de réduction des déficits publics aboutit, en fait, à des politiques budgétaires restrictives.
L'euro ne semble pas devoir faire le bonheur de l'économie européenne ou française. Ce qui apparaît comme une certitude, c'est qu'il ne fait pas celui des activités de l'administration des monnaies et médailles.
La frappe des pièces recule ; une des missions régaliennes est mise en cause.
Ce budget subit de plein fouet cette évolution. D'ailleurs, Mme la rapporteur le reconnaît lorsqu'elle écrit dans son rapport : « Les questions que se pose le personnel sur le devenir du service public, voire son inquiétude, sont légitimes. »
Ce même rapport écrit pointe quelques solutions, dont une dynamisation des recettes des « produits parisiens ». Mme la rapporteur note également un renforcement du travail des agents commerciaux des monnaies et médailles pour participer à de nouveaux appels d'offres et à la conquête de nouveaux marchés.
La progression du chiffre d'affaires à l'exportation démontre que, avec une diversification des produits, on peut encore espérer voir les Monnaies et médailles concurrencer sérieusement leurs principaux rivaux. Quelques mesures envisagées, telles que le lancement de la mission d'étude sur l'évolution des achats, peuvent permettre d'aboutir à une meilleure efficacité économique. Mais le renforcement et la modernisation des moyens industriels de l'établissement de Pessac par l'installation d'un laminoir-fonderie avec production intégrée pourraient se révéler plus importants pour l'avenir. Comme cela a été souligné, des études ont été engagées, l'une d'entre elles portant notamment sur la situation du marché des monnaies et des flans à l'horizon 2002-2006. Nous en attendons les résultats et les propositions d'ici à la fin de l'année.
Nous ne pouvons nous satisfaire d'un tel budget, en régression certaine et aux perspectives médiocres. Vos propositions, monsieur le secrétaire d'Etat, sont insuffisantes et trop limitées : elles ne recueillent pas notre accord. Le groupe communiste républicain et citoyen votera donc contre le projet de budget présenté.
M. le président. La parole est à M. Dussaut.
M. Bernard Dussaut. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, j'ai souhaité prendre aujourd'hui la parole pour prolonger les interventions des parlementaires socialistes girondins, au mois d'octobre dernier, sur la situation de la direction des monnaies et médailles, plus particulièrement sur la question de l'avenir de l'établissement de Pessac, situé dans notre département.
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie nous a répondu très rapidement et très complètement sur les différents points que nous avions soulevés. Cependant, les personnels demeurent inquiets ; c'est pourquoi, monsieur le secrétaire d'Etat, je me permets de revenir sur trois sujets. S'agissant tout d'abord de la remise en cause du pouvoir régalien de frapper la monnaie, les monnayeurs de Pessac ont le sentiment que la pérennisation de leur entreprise publique n'est plus à l'ordre du jour. Au moment où la mise en concurrence à l'échelle européenne, notamment avec les Britanniques, les inquiète, ils ne comprennent pas pourquoi la frappe de monnaie ne figure plus au nombre des missions régaliennes de l'Etat. En effet, le lancement d'un appel d'offres européen n'aboutira-t-il pas à retirer cette compétence à l'Etat ?
S'agissant ensuite de l'avenir du statut des personnels, le recul de l'activité de frappe de la monnaie courante française et l'arrêt de la frappe de l'euro après avril 2001 suscitent de légitimes inquiétudes. C'est pourquoi nous souhaiterions savoir, monsieur le secrétaire d'Etat, où en sont les concertations menées avec les organisations syndicales.
S'agissant enfin de la création d'un complexe de fonderie-laminage, il s'agit, dans ce contexte, de la question centrale.
Elle permettrait à l'établissement monétaire de Pessac de reconquérir son autonomie en matière de fabrication des flans et de garantir le plein emploi.
Comme l'a souligné madame le rapporteur, cet équipement nous permettrait de nous placer sur un marché bientôt soumis à la concurrence européenne, en particulier à celle des Britanniques.
Le coût de la réalisation d'un tel projet a été évalué à 160 millions de francs. La direction des monnaies et médailles fait actuellement procéder à deux études, dont les conclusions auraient dû être présentées fin novembre. Ces conclusions sont d'importance, puisque l'on sait que d'elles dépend en grande partie la décision finale qui sera prise à propos de la création du complexe. Ce qui appelle notre attention, c'est que rien dans le collectif budgétaire n'est prévu pour financer cette opération si elle était engagée. Où en sommes-nous aujourd'hui à cet égard ?
Comme l'a dit clairement M. Laurent Fabius, l'enjeu aujourd'hui est de « créer une structure industrielle qui permette d'assurer la pérennité d'un service public aux missions et activités diversifiées ». Il faut dès maintenant que nous nous en donnions les moyens, dans le respect des personnels qui ont fait la réputation de cet établissement.
Vous sachant attentif à tous ces aspects, monsieur le secrétaire d'Etat, le groupe socialiste votera le projet de budget des monnaies et médailles.
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie. Je voudrais tout d'abord remercier très sincèrement Mme Bergé-Lavigne pour la qualité de ses observations, de ses propositions, de ses critiques parfois, qui sont dans l'ensemble très constructives, sur cet important budget annexe.
Comme vous l'avez remarqué, madame le rapporteur, 2001 sera une année charnière pour la direction des monnaies et médailles, puisqu'elle verra l'achèvement de l'exécution d'une commande passée par la direction du Trésor pour la frappe de 7,6 milliards de pièces métalliques en euros. Je suis certain que chacun, ici, aura à coeur de souligner la qualité de ce remarquable travail et celle de l'ensemble des équipes qui réalisent cette prouesse. Le Gouvernement adresse, pour sa part, ses félicitations à tous ceux qui ont concouru à cette oeuvre difficile, longue et soumise à des délais très restreints.
Mais 2001 sera également une année difficile, car, en raison de la baisse attendue des recettes liées à la vente de monnaies nationales, l'équilibre du budget annexe ne pourra être atteint que grâce à une subvention de fonctionnement de 19 millions de francs.
Au cours de mon intervention, j'évoquerai successivement la baisse des recettes des Monnaies et médailles et la nécessaire maîtrise des dépenses, avant de répondre très précisément aux inquiétudes qui viennent d'être exprimées à cette tribune.
Hors subvention, les recettes de la section d'exploitation baissent de plus de 15 %.
Tout d'abord, le programme de frappe des monnaies courantes françaises, ramené à 1,623 milliard de pièces, baisse de 41,5 %, le produit de la cession de ces pièces au Trésor passant de 933 millions de francs en 2000 à 700 millions de francs seulement en 2001.
Pour 2001, les prix de cession de 2000 ont été reconduits, puisqu'il n'y a pas eu d'évolution significative des cours du métal. Les charges liées à la surcapacité relative de Pessac, monsieur Dussaut, n'ont pas été répercutées dans les prix.
Par ailleurs, le produit de la fabrication des monnaies courantes étrangères est porté de 41 millions de francs à 60 millions de francs grâce aux résultats favorables obtenus ces dernières années. En revanche, les prévisions de ventes des monnaies de collection françaises sont ramenées, hélas ! de 150 millions de francs en 2000 à 112 millions de francs, objectif plus réaliste. Les recettes relatives aux monnaies de collection étrangères et celles qui sont afférentes aux médailles, fontes, décorations et jetons sont, quant à elles, respectivement maintenues à 5 millions de francs et à 138 millions de francs.
Enfin, le produit des prestations de services augmente sensiblement pour atteindre 141,5 millions de francs. Il s'agit principalement d'interventions réalisées par le budget annexe pour le compte de la direction du Trésor. Ces prestations consistent à assurer le stockage de l'euro, la confection de sachets à destination du public et des commerçants et enfin la réalisation de palettes pour la grande distribution.
En ce qui concerne la maîtrise des dépenses, qui nous paraît nécessaire, je souligne que les dépenses d'exploitation baisseront, tous postes confondus, de 14 %.
La diminution de 27,6 % du poste des achats, évoquée tant par Mme Beaudeau que par M. Dussaut, résulte de la réduction du programme de frappe des monnaies courantes françaises et de la révision à la baisse du programme de commercialisation des monnaies de collection.
La croissance très sensible, à hauteur de 17 %, des crédits de fonctionnement est notamment due aux frais de confection des sachets de préalimentation, qui sont portés de 40 millions de francs à 75 millions de francs. Il importe toutefois de souligner que, hors prestations de services, les crédits de fonctionnement baissent de près de 5 %.
Enfin, s'agissant des investissements, le total des autorisations de programme inscrites au budget, soit 38 millions de francs, témoigne de la volonté tant de l'établissement monétaire de Pessac que du site parisien d'affronter la concurrence à venir.
Pour 2001, ces investissements concernent, d'une part, la modernisation de l'outil industriel de chacun des sites de Pessac et de Paris et, d'autre part, l'informatisation de l'entreprise, dans l'optique du passage à l'euro et du renouvellement du parc de matériels.
Quel est l'avenir et quelles sont les perspectives ouvertes aux Monnaies et médailles ? Je répondrai maintenant aux questions qui ont été posées avec beaucoup d'à propos par Mmes Bergé-Lavigne et Beaudeau et par M. Dussaut.
L'administration des monnaies et médailles, après avoir fait évaluer à 160 millions de francs le montant de l'investissement nécessaire à la réouverture d'un atelier de fonderie-laminage, a lancé en 2000 deux études complémentaires préalables, qui sont bien évidemment indispensables à la prise d'une décision économique.
L'une de ces études porte sur l'environnement industriel de production des flans monétaires, l'autre sur les enjeux et la faisabilité de l'investissement à Pessac. Leurs résultats définitifs seront connus dans les prochains jours ; ils éclaireront utilement la décision de M. Fabius et de Mme Parly, et il va de soi que les personnels seront étroitement associés à la démarche et à la prise de décision. Quelle que soit cette décision, les syndicats et les organisations représentatives du personnel seront tenus informés et auront l'occasion de faire valoir leur point de vue. J'ajoute qu'il en ira de même s'agissant des élus, en particulier de ceux qui sont directement concernés. En tout état de cause, mesdames, messieurs les sénateurs, la décision, eu égard à sa portée, devra être préalablement discutée avec vous : le Gouvernement en prend l'engagement.
Par ailleurs, je dois préciser ici, madame Beaudeau, que l'évolution du statut de la direction des monnaies et médailles n'est absolument pas à l'ordre du jour. Je tiens à apaiser votre inquiétude à cet égard : la question fondamentale tient non pas au statut, mais à l'équilibre des comptes, comme je viens, par quelques chiffres, de l'indiquer, et au développement de l'ensemble des activités, dans un environnement fortement concurrentiel et qui le deviendra de plus en plus, parce qu'il sera de plus en plus européen.
Les Monnaies et médailles doivent donc faire face au défi industriel et économique que constituent la frappe de l'euro, dont le rythme, on le sait, n'a pu être suivi qu'avec de réelles difficultés, et l'« après-euro », période qui verra s'étendre le champ de la concurrence et s'accroître les difficultés éventuelles. Il est donc nécessaire d'armer la direction des Monnaies et médailles afin qu'elle affronte avec volonté, dynamisme et compétence économique, comme elle a toujours su le faire dans le passé, la nouvelle donne française et européenne de ses activités. Il faudra, en particulier, développer des activités commerciales, s'agissant notamment du site parisien.
Les personnels s'inquiètent de cette situation, spécialement du recul important de la production de l'établissement monétaire, alors que l'activité avait considérablement augmenté pour assurer la constitution du stock de départ de l'euro. C'est pourquoi la direction des monnaies et médailles a été priée par Mme Parly de mettre en oeuvre une réflexion et une concertation globales sur la situation et le devenir de l'entreprise.
Cette réflexion, à laquelle les organisations syndicales ont été étroitement associées, a débuté en 2000 et sera achevée en janvier 2001. Elle s'inscrit dans le cadre d'une série de réunions qui se sont tenues ou se tiendront dans les prochaines semaines sur les thèmes suivants : les missions de la direction et leur évolution, qui fera l'objet de garanties pour les personnels, lesquels n'ont pas à craindre cette évolution ; les changements généraux de l'environnement de la direction et le positionnement de celle-ci à l'égard des autres instituts monétaires en Europe ; le diagnostic de chacune des lignes de produit de la direction ; enfin, l'évolution des effectifs, mais surtout celle des métiers, des formations et des fonctions.
Ce n'est qu'à l'issue de cette concertation avec les syndicats, les élus et l'ensemble des parties prenantes que la direction des monnaies et médailles adressera à Mme Parly un rapport détaillé sur l'ensemble de ces points. Mme le secrétaire d'Etat au budget pourra alors prendre des décisions.
Comme vous le voyez, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous apporte, au nom du Gouvernement, des apaisements et des garanties. Rien ne sera fait à la hâte - à la serpe, si j'ose dire ! - de manière que la concertation et le dialogue soient permanents. Vous serez personnellement avisés et consultés, comme le seront les organisations syndicales.
L'ensemble de ces éléments devraient à mon sens vous permettre, mesdames, messieurs les sénateurs, de voter les crédits de la direction des monnaies et médailles. Cette discussion donne en tout cas au Gouvernement l'occasion de remercier encore une fois l'ensemble de ses agents. (Applaudissements sur les travées socialistes. - Mme le rapporteur spécial applaudit également.) M. le président. Nous allons procéder à l'examen et au vote des crédits concernant le budget annexe des monnaies et médailles et figurant aux articles 35 et 36 du projet de loi de finances.

SERVICES VOTÉS

M. le président. « Crédits : 1 360 440 734 francs. »
Personne ne demande la parole ?
Je mets aux voix les crédits inscrits à l'article 35 au titre des services votés.

(Ces crédits sont adoptés.)

MESURES NOUVELLES

M. le président. « I. - Autorisations de programme : 34 464 000 francs ;
« II. - Crédits : moins 159 411 600 francs. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits inscrits à l'article 36 au titre des mesures nouvelles.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. Nous avons achevé l'examen des dispositions du projet de loi de finances concernant le budget annexe des monnaies et médailles.

Economie, finances et industrie

SERVICES FINANCIERS (ET CONSOMMATION)