SEANCE DU 27 NOVEMBRE 2001


M. le président. « Art. 12. - I. - La contribution des organismes habilités à recueillir la participation des employeurs à l'effort de construction, instituée par l'article 56 de la loi de finances pour 1999 (n° 98-1266 du 30 décembre 1998), est établie, pour 2002, dans les conditions prévues au I de cet article, selon les modalités suivantes :
« 1° La fraction mentionnée au I dudit article est fixée à 11 % ;
« 2° Les associés collecteurs de l'Union d'économie sociale du logement, mentionnée à l'article L. 313-17 du code de la construction et de l'habitation, sont libérés des versements leur incombant pour 2002 au titre du présent article dès que le versement de cette union à l'Etat, tel qu'il résulte de l'engagement de substitution prévu par l'article 9 de la loi n° 96-1237 du 30 décembre 1996 relative à l'Union d'économie sociale du logement, atteint 274,408 millions d'euros. Lorsque l'application de ce plafond conduit à une contribution des associés collecteurs de l'Union d'économie sociale du logement correspondant à une fraction inférieure à 11 %, cette fraction est appliquée pour le calcul de la contribution des organismes non associés de cette union. Sa valeur est établie et publiée au Journal officiel au plus tard le 31 juillet 2002.
« II. - Les associés collecteurs de l'Union d'économie sociale du logement sont autorisés à verser 427 millions d'euros au budget de l'Etat à partir des fonds issus de la participation des employeurs à l'effort de construction avant le 31 décembre 2002. L'union se substitue à ses associés collecteurs pour le versement de cette contribution.
« Les associés collecteurs sont autorisés, dans le cadre de l'article L. 313-1 du code de la construction et de l'habitation, à apporter, par voie de subvention à partir des fonds issus de la participation des employeurs à l'effort de construction, des aides directes au renouvellement urbain et le financement du coût actuariel de bonifications de prêts octroyés en dessous du coût de la ressource sur les fonds d'épargne centralisés par l'établissement visé à l'article L. 518-2 du code monétaire et financier. L'Union d'économie sociale du logement se substitue si nécessaire à ses associés collecteurs pour le versement de ces subventions.
« Les modalités et la répartition entre les associés collecteurs de ces versements seront prévues dans une convention entre l'Etat et l'Union d'économie sociale du logement relevant du 2° de l'article L. 313-19 du code de la construction et de l'habitation. »
Sur l'article, la parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Pour entrer immédiatement dans le vif du sujet, je veux faire part de l'opposition des membres du groupe communiste républicain et citoyen au détournement des fonds de la participation des employeurs à l'effort de construction - qualifiée improprement de « 1 % logement » et, en fait, fixée maintenant à 0,45 % -, que ce soit vers le budget de l'Etat ou vers le financement de la politique dite de « renouvellement urbain ».
L'argent du 1 % logement a des destinations bien précises. Ses missions d'origine sont le soutien à la construction sociale et à la réhabilitation par des financements aux organismes constructeurs et les prêts aux salariés pour l'acquisition, l'agrandissement ou l'amélioration de la résidence principale. Un neuvième des fonds collectés est également consacré aux foyers de travailleurs migrants.
Pour aucune de ces missions, il n'y a d'argent en trop, même si certainement l'utilisation de l'argent du 0,45 % logement par les organismes collecteurs mériterait une étude approfondie.
J'ajoute que je me suis toujours opposée, avec les membres de mon groupe, à la diminution du 1 % et prononcée pour le retour de son taux de 0,45 % à 1 % réellement.
Les fonds pour la construction manquent cruellement dans ce pays. Les employeurs doivent assumer leurs responsabilités dans ce domaine, et ce plus que jamais.
Le premier alinéa du paragraphe II de l'article 12, tel qu'il a été adopté à l'Assemblée nationale, prévoit un versement de 2,8 milliards de francs pour 2002 de l'Union d'économie sociale du logement vers le budget de l'Etat. Avec ces 2,8 milliards de francs supplémentaires de transferts nouveaux, l'ensemble des prélèvements passerait de 11 % à 30 % de la collecte du 1 % logement.
Il est inadmissible que l'argent du 1 % logement soit ainsi détourné de ses missions, l'Etat ayant, depuis plusieurs années, multiplié les mises à contribution de ce 1 % pour appuyer les objectifs prioritaires de sa politique en matière de logement.
Le deuxième alinéa du II de l'article 12 adopté à l'Assemblée nationale fait écho à la nouvelle convention du 11 octobre dernier signée entre l'Etat et les organismes collecteurs du 1 %.
Elle me semble aussi inacceptable et inquiétante que le transfert vers le budget de l'Etat pour 2002. Elle envisage, en effet, une intervention massive du 1 % logement en matière de renouvellement urbain et dispose qu'une somme de 3 milliards de francs sera affectée chaque année à cette politique et, en premier lieu, participera au financement du programme de démolitions de 30 000 logements sociaux annoncé, avec beaucoup de publicité, par le ministère du logement et le ministère de la ville.
La mobilisation des fonds, déjà très insuffisants, du 1 % logement vers des programmes de démolition me paraît, en effet, parfaitement déplacée, sinon indécente, par rapport à la vocation du 1 % logement. Ce n'est pas au 1 % logement de financer la politique de renouvellement urbain.
Si l'on ajoute, pour 2002, ces 3 milliards de francs d'attribution au « renouvellement urbain », autorisée par le II de l'article 12, aux 2,8 milliards de francs de prélèvement vers le budget de l'Etat, ce serait, en fait, plus de 50 % des sommes collectées du 1 % logement qui seraient détournées de leur vocation première.
Je m'interroge d'ailleurs beaucoup sur la priorité accordée, dans le cadre de la politique de « renouvellement urbain », aux démolitions de logements sociaux, au nom de laquelle on justifie ces transferts.
Comme nombre d'élus, en effet, notamment des banlieues concernées, je conteste l'opportunité des programmes de démolition et la publicité que les pouvoirs publics leur font.
Je ne doute pas que certains immeubles vétustes et désertés doivent être démolis, mais je m'inquiète que cette situation ponctuelle serve de prétexte à la démolition, financée par des fonds publics, d'immeubles considérés, à cause de leur population particulièrement défavorisée, comme non rentables par des organismes d'HLM tendant vers une gestion privée.
Je m'inquiète aussi de l'imprécision des programmes de reconstruction.
Quant à l'objectif affiché de favoriser la mixité sociale, plusieurs élus m'ont fait part de constats allant dans un sens opposé : les quartiers où des immeubles ont été démolis sont stigmatisés, se vident encore davantage de leur population la plus solvable, les logements étant occupés par les expulsés des tours détruites, ce qui renforce la tendance à la constitution de ghettos.
Bien entendu, ces questions feront certainement l'objet de débats en deuxième partie de loi de finances, mais elles sont aussi un peu la toile de fond de la discussion sur cet article 12.
M. le président. La parole est à M. Coquelle.
M. Yves Coquelle. Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, l'article 12 du présent projet de loi de finances est l'occasion de parler de nouveau des questions du logement dans notre pays.
C'est ainsi qu'au-delà du financement de certaines opérations d'accession à la propriété figurant dans le paragraphe I du présent article, telles que résultant de la convention de 1998, nous nous trouvons face à un paragraphe II qui mobilise 427 millions d'euros au titre de la politique de renouvellement urbain.
Les sommes prévues dans le projet de loi de finances contribueront au financement des opérations de démoliton et à la reconstruction de logements locatifs sociaux, y compris au travers des coûts afférents à ces opérations et à la politique de renouvellement urbain, notamment par la mise en distribution d'une enveloppe de prêts bonifiés à hauteur de 3,25 %.
Les besoins sont cependant importants et les moyens ainsi mobilisés ne seront pas de trop.
J'en veux pour preuve le cas spécifique de l'important patrimoine locatif social constitué par les logements des Charbonnages de France dans la région du Nord - Pas-de-Calais. En vertu des dispositions des articles 191 et 192 de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, ce patrimoine est en instance d'être transféré à un établissement public foncier régional, constitué autour des collectivités locales de la région.
Ce sont quelque 70 000 logements, répartis sur plusieurs bassins de vie et cent soixante et onze communes qui sont ainsi concernés.
Aujourd'hui, se pose d'ailleurs une question cruciale. Outre le fait que d'importants travaux de rénovation et de réhabilitation de ce patrimoine doivent être envisagés, quand bien même les occupants y ont d'ores et déjà effectué maintes améliorations, le problème de la dévolution de ce patrimoine n'est pas encore parfaitement résolu. La négociation, si l'on peut dire, est d'ores et déjà ouverte entre Charbonnages de France et l'établissement public régional sur le coût de cette dévolution.
Pour notre part, nous estimons que la solution la plus socialement acceptable serait celle de la dévolution gratuite, comme cela se fit, par exemple, lors de la cession d'une partie du patrimoine de l'OPAC de Paris à certains offices d'HLM de la banlieue.
Pour l'essentiel, ces logements, contruits par le travail des mineurs, ont été largement amortis, compte tenu de leur date de construction.
Compte tenu de ces éléments et des faibles revenus dont disposent en général les populations qui habitent ces logements - il faut savoir que, dans ce secteur de la région, 60 à 70 % de la population n'est pas assujettie à l'impôt sur le revenu - nous considérons que l'occasion est donnée à l'Etat de transférer ce patrimoine pour un franc symbolique à la structure de gestion, qui a encore bien du pain sur la planche pour rénover et entretenir ce patrimoine, qui, je le répète, a été bâti voilà quatre-vingts ans à la sueur du front des mineurs.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Très bien ! M. le président. Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° I-209, présenté par MM. Joyandet, Oudin, Besse, Demuynck, Cazalet et Calmejane, Mme Michaux-Chevry, MM. Dufaut, Gournac, Lardeux, Gruillot, Lassourd, César, Doublet, Goulet, Murat, Ostermann, Fournier, Ginésy, Leclerc, Rispat, Braye, Doligé et Karoutchi, est ainsi libellé :
« Supprimer l'article 12. »
L'amendement n° I-29, présenté par M. Marini, au nom de la commission, est ainsi libellé :
« Supprimer le II de l'article 12. »
La parole est à M. Joyandet, pour présenter l'amendement n° I-209.
M. Alain Joyandet. Je serai très bref, car, lors de la discussion générale, nous avions dénoncé les différentes ponctions qui sont opérées sur un certain nombre d'organismes. Nous serons donc amenés à défendre d'autres amendements de suppression de ces ponctions.
Le présent amendement vise à supprimer l'article 12, pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas, mais qui ont été largement évoquées, notamment par Mme Beaudeau et par nous-mêmes, lors de la discussion générale.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l'amendement n° I-29 et pour donner l'avis de la commission sur l'amendement n° I-209.
M. Philippe Marini, rapporteur général. La commission ne peut qu'être extrêmement favorable à l'amendement présenté par M. Joyandet, dont l'objet est similaire à celui qu'elle a elle-même déposé.
Il convient de rappeler qu'une convention conclue le 11 octobre dernier entre les collecteurs du 1 % logement et l'Etat fixe leur participation à la politique en faveur des démolitions-reconstructions à 3 milliards de francs par an.
Or, il nous est proposé, madame le secrétaire d'Etat, un versement au budget général qui vient opportunément garnir la rubrique des recettes non fiscales et qui ne donnera pas un sou de plus aux opérations de démolition-reconstruction. Ce nouveau prélèvement nous semble donc complètement contraire à la lettre et à l'esprit de la convention du 3 août 1998 entre l'Etat et les partenaires sociaux.
Par cette convention, l'Etat s'engageait solennellement à n'effectuer aucun nouveau prélèvement sur le 1 % logement avant le 31 décembre 2003. Deux ans avant, nécessité fait loi !
Par ailleurs, il est proposé d'autoriser les organismes collecteurs du 1 % logement à apporter des aides directes au renouvellement urbain, sans plus de précision, et de financer des prêts bonifiés pris en charge jusqu'ici par les fonds d'épargne.
On peut se demander, madame le secrétaire d'Etat, si de telles précisions ont vraiment toute leur place dans la loi de finances et, surtout, on peut s'interroger sur ce qui a vocation à être traité ici et ce qui doit figurer dans la convention d'application.
La commission, tout en étant familière de ce sujet du 1 % logement, a estimé que les méthodes employées ne sont pas transparentes, que tout cela n'est pas une façon normale de procéder.
On invoque un objectif : le financement de la politique du logement. En réalité, il s'agit, au travers du 1 % logement, de prélever plus pour abonder le total des recettes non fiscales et pour permettre à celles-ci d'augmenter globalement de 5,8 milliards d'euros ; c'est un mouvement parmi d'autres.
Bien entendu, les partenaires sociaux, mis devant une volonté caractérisée de l'Etat, aménagent de manière aussi satisfaisante que possible pour eux cette situation.
Je ne nie pas que la mise en oeuvre de la mesure puisse se traduire par des dispositifs opérationnels que les partenaires sociaux trouveront opportuns et satisfaisants.
Mais, en ce qui concerne le Sénat, madame le secrétaire d'Etat, nous devons absolument relever, premièrement, le manquement à la parole de l'Etat et, deuxièmement, l'aménagement d'opportunités au travers de formules complexes, qui n'est qu'une façon parmi d'autres d'améliorer provisoirement les recettes de l'Etat à un moment où, sans doute, la situation économique n'est pas celle que vous escomptiez.
C'est une variable d'ajustement que vous vous êtes procurée, et la commission ne peut évidemment souscrire à la méthode qui a été utilisée.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les deux amendements ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Je reconnais bien là M. le rapporteur général, qui fait le procès au Gouvernement de vouloir encore se constituer une cagnotte, même si c'est un terme qu'il n'a pas utilisé cette fois-ci.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Une recette de poche !
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. C'est une grosse recette ! Ou une grosse poche !
M. Philippe Marini rapporteur général. C'est effectivement une grosse poche !
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Je dirai simplement que la discussion entre les partenaires sociaux, qui a été menée sur leur initiative, a été productive puisqu'elle a conduit à la conclusion de la convention du 11 octobre dernier. Cette dernière a pour principe de se substituer, en quelque sorte, à la convention du 3 août 1998. Elle ne la remet pas en cause, elle en prolonge les effets et en améliore les principes.
Par conséquent, je souhaite rassurer Mme Beaudeau, qui a fait part de ses craintes quant à un désengagement supplémentaire éventuel qui pourrait résulter de cette nouvelle convention : les investissements du 1 % logement dans les HLM sont maintenus et le 1 % logement participe et continuera de participer pleinement à la relance de la construction sociale.
J'ai bien noté ses interrogations quant à la politique de démolition que cette nouvelle convention permettra d'amplifier et de développer. A l'évidence, la politique de démolition n'est pas une fin en soi. Mme Beaudeau sera sans doute d'accord avec moi pour considérer que, dans un certain nombre de projets de restructuration urbaine lourds, la démolition constitue une forme de contribution à l'amélioration du cadre de vie dans les quartiers.
Par conséquent, cette convention du 11 octobre est un bon instrument pour la mise en oeuvre de la politique de rénovation de l'habitat urbain.
J'ai bien noté aussi, notamment dans le propos de M. Coquelle, qu'il restait encore du travail à faire. Il est prévu qu'une société foncière voie le jour ; elle participera, avec des moyens importants, à la politique de mixité sociale que le Gouvernement a engagée.
Quant au logement minier, que M. Coquelle évoque également, c'est une question importante sur laquelle le Gouvernement souhaite tenir les engagements qu'il a pris.
Le premier d'entre eux vise à la création d'un établissement public régional qui sera chargé de porter les intérêts régionaux pour la reprise du parc immobilier de Charbonnages de France. Cet engagement est tenu dans le cadre de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, dite loi SRU.
Nous nous étions également engagés à préparer un décret précisant les modalités de financement de cet établissement public, l'EPINORPA. Le travail est en cours et doit aboutir maintenant dans des délais très brefs, à l'issue d'une concertation avec les élus qui est en train de s'achever et qui est menée par M. Castagnou.
Reste la question des modalités financières de cette reprise ; elles sont actuellement en discussion avec le président du conseil général. C'est avec ce dernier que les principes fondamentaux de ce transfert ont été définis, lors d'un entretien qui a eu lieu avec Christian Pierret et Laurent Fabius.
Je souhaite, pour ma part, que le travail s'engage désormais avec Charbonnages de France et les futurs acquéreurs du parc immobilier ainsi que les élus et le Gouvernement, pour que tout cela aboutisse rapidement, et dans la sérénité. En tout cas, c'est notre état d'esprit, et je crois qu'il est partagé.
Je me tourne maintenant vers M. Joyandet, dont l'amendement n° I-209 tend, en fait, à supprimer deux dispositions.
Il s'agit, d'abord, de supprimer une contribution qui est prévue au I de cet article et qui représente 1,8 milliard de francs. Cette contribution a été établie conformément aux dispositions de la convention du 3 août 1998, convention dont je rappelle qu'elle a reçu l'accord des partenaires sociaux, accord confirmé dans le cadre de la convention signée le 11 octobre.
Par conséquent, je ne peux pas être favorable à une telle suppression.
Il s'agit, ensuite, de supprimer le II de l'article 12, c'est-à-dire le versement de 2,8 milliards de francs en provenance de l'Union de l'économie sociale du logement, l'UESL, au profit du budget de l'Etat.
Là encore, cette mesure a fait l'objet d'un accord d'ensemble avec les partenaires sociaux de l'UESL et s'inscrit totalement dans le cadre de la réorientation d'une partie des emplois du 1 % logement vers le renouvellement urbain.
Pour mémoire, je rappelle que les crédits du budget du logement consacrés aux démolitions ont triplé en 2002. Par cette convention du 11 octobre 2001, il est prévu que 3 milliards de francs soient consacrés chaque année à ces actions. Cette somme permettra notamment de subventionner la démolition de 30 000 logements sociaux et de faciliter le traitement des copropriétés dégradées.
Par conséquent, je suis défavorable à cet amendement, qui aurait pour conséquence d'anéantir le fruit d'une négociation fructueuse entre les partenaires sociaux, l'UESL et le Gouvernement.
M. Alain Lambert, président de la commission des finances du contrôle bugétaire et des comptes économiques de la nation. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert, président de la commission des finances. Madame la secrétaire d'Etat, je le dis avec un brin de malice, à vous écouter on avait l'impression que les partenaires sociaux s'étaient précipités dans votre bureau pour vous proposer ce versement. Or, de ce que nous en savons, des témoignages que nous avons pu recueillir, nous n'avons pas du tout le sentiment que les choses se soient passées ainsi.
Cela étant dit, parce que j'ai l'honneur de siéger, au nom du Sénat, au sein de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, qui a été mise à contribution au titre des fonds d'épargne, je me dois, madame la secrétaire d'Etat, de vous demander quelques explications.
J'ai compris, mais peut-être me suis-je trompé, que le prélèvement serait de 4,8 milliards de francs et que le versement qui serait effectué à la Caisse des dépôts et consignations au titre des fonds d'épargne s'effectuerait en deux tranches. Je voulais que vous me le confirmiez.
J'aimerais également connaître le montant de la première tranche versée en 2002 et, éventuellement, le montant du complément versé ultérieurement ainsi que la période à laquelle ce versement serait effectué.
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, une première tranche de 2,8 milliards de francs est prévue dans ce projet de loi de finances. Pour la seconde tranche, des discussions ultérieures auront lieu quant à son quantum et à la date de versement.
M. Alain Lambert, président de la commission des finances. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert, président de la commission des finances. Représentant le Sénat au sein de la commission de surveillance, je regrette de constater que les informations qui viennent de m'être données par le Gouvernement ne sont pas celles que j'ai recueillies au sein de cette instance !
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° I-209.
M. Alain Joyandet. Je le retire au profit de l'amendement de la commission.
M. le président. L'amendement n° I-209 est retiré.
Je mets aux voix l'amendement n° I-29, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'article 12, modifié.

(L'article 12 est adopté.)

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