État civil :
Né le 28 juillet 1872
Décédé le 26 novembre 1962
Profession :
Journaliste
Département :
Aude
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 18 juillet 1926
Elu le 14 janvier 1930
Elu le 10 janvier 1939
Fin de mandat le 21 octobre 1945

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

SARRAUT (ALBERT), né le 28 juillet 1872 à Bordeaux (Gironde).

Député de l'Aude de 1902 à 1924.

Sénateur de l'Aude de 1926 à 1945.

Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 14 mars 1906 au 20 juillet 1909.

Sous-secrétaire d'Etat à la Guerre du 24 juillet 1909 au 2 novembre 1910.

Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 8 août 1914 au 29 octobre 1915.

Ministre des Colonies du 20 janvier 1920 au 26 mars 1924.

Ministre de l'Intérieur du 23 juillet 1926 au 6 novembre 1928.

Ministre de la Marine du 21 au 25 février 1930.

Ministre de la Marine militaire du 13 décembre 1930 au 22 janvier 1931.

Ministre des Colonies du 3 juin 1932 au 24 octobre 1933.

Président du Conseil et Ministre de la Marine du 26 octobre au 23 novembre 1933.

Ministre de la Marine du 26 novembre 1933 au 27 janvier 1934.

Ministre de l'Intérieur du 9 février au 8 novembre 1934.

Président du Conseil et Ministre de l'Intérieur du 24 janvier au 4 juin 1936.

Ministre d'Etat du 22 juin 1937 au 14 janvier 1938.

Ministre de l'Intérieur du 18 janvier au 10 mars 1938.

Ministre d'Etat du 13 mars au 8 avril 1938.

Ministre de l'Intérieur du 10 avril 1938 au 20 mars 1940.

Ministre de l'Education nationale du 21 mars au 15 juin 1940.

Albert Sarraut était issu d'une vieille famille de bourgeoisie languedocienne. Son père, Omer Sarraut fut l'un des pionniers du radicalisme auquel il contribua à donner dans le Midi cette physionomie originale qui a pu faire parler d'un radicalisme « méridional » ou « toulousain ». Il mourut maire de Carcassonne où sa mémoire est honorée. Il dirigeait le Radical du Midi.

Très attiré dès sa jeunesse par le journalisme, les arts et les lettres, Albert Sarraut couronne de brillantes études par une thèse de droit : Referendum et plébiscite. Mais la politique l'appelle. En 1902, conseiller général de Lésignan, il est élu député radical-socialiste de l'Aude et sera constamment réélu jusqu'en 1924. En 1926, il devient sénateur et le restera jusqu'en 1945.

La carrière d'Albert Sarraut ne se sépare pas de celle de son frère aîné, Maurice. Ensemble, ils ont fait de la Dépêche de Toulouse un grand journal à la fois d'information et où la doctrine radicale s'exprime avec une autorité reconnue de tous. Mais Maurice s'est surtout voué à sa tâche de journaliste et de directeur de conscience, laissant à Albert les premiers rôles sur la scène parlementaire et gouvernementale. Dans ces deux vies parallèles, les qualités de chacun des frères complètent celles de l'autre. Maurice est la raison et la sagesse, tandis que chez Albert dominent la sensibilité, l'imagination et une fougue toute méridionale.

Il y a du mousquetaire en lui. Il eut plusieurs duels qui défrayèrent la chronique ; celui qui l'opposa en 1906 au député bonapartiste Pugliesi-Conti lui valut une blessure dont il devait se ressentir toute sa vie. Ses mêmes qualités se retrouvent dans ses discours d'une éloquence très latine, à la fois ferme et lyrique et qui ne recule pas devant une certaine pompe.

L'amour des arts, et singulièrement de la peinture, est un autre trait marquant du caractère d'Albert Sarraut. Initié par Paul Guillaume, il sera l'un des premiers amateurs de l'Ecole de Paris et constituera une remarquable collection de ses meilleures oeuvres.

En 1906, Albert Sarraut est sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans le cabinet Sarrien, puis dans le 1er cabinet Clemenceau. En 1909, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre dans le 1er cabinet Briand.

Le 1er juillet 1911, il est nommé gouverneur général de l'Indochine où une grave révolte venait d'éclater. Il y restera trois ans et son succès est rapide et complet. Sans violences inutiles - mais n'échappant lui-même que de justesse à un attentat - il rétablit l'ordre, rallie les populations, transforme la vie économique de la colonie. Conscient du drame qui se jouera fatalement un jour entre la race blanche et la race jaune, il médite sur les moyens de réforme et d'évolution des peuples.

Lorsque éclate la guerre, Albert Sarraut est ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts dans le premier, puis le 2e cabinet Viviani. En octobre 1915, à la chute de celui-ci, il s'engage : il a 43 ans. D'abord détaché dans un état-major, il est envoyé au front sur sa demande, comme sous-lieutenant d'infanterie. Affecté au 367e R.I., il tient, de décembre 1915 à juillet 1916, les tranchées au Bois le prêtre et, du mois d'août au mois d'octobre 1916, prend part aux combats devant Verdun, durant lesquels il est décoré de la Médaille militaire. C'est à titre militaire, comme lieutenant de réserve au 80e R.I. qu'il recevra la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1927.

En décembre 1916, Gaston Doumergue, alors ministre des Colonies, l'envoie une nouvelle fois en Indochine où la situation est très préoccupante. D'une population travaillée par la propagande allemande, Albert Sarraut réussit à faire surgir une armée de 200.000 hommes qui vient combattre pour la France. Il reste gouverneur général de la colonie jusqu'en juin 1919. Un beau livre sera le fruit de ses réflexions et de ses expériences : Grandeur et servitudes coloniales, paru en 1931. De retour en France, il est ministre des Colonies, de 1920 à 1922, dans les gouvernements du bloc national (1er et 2e cabinets Millerand - cabinet Leygues- 7e cabinet Briand - 2e cabinet Poincaré). Il accomplit à ce poste une tâche remarquable.

De mars 1925 à juillet 1926, il est ambassadeur en Turquie, où il reviendra en février 1939 représenter la France aux obsèques d'Atatürk. Le 23 juillet 1926, il entre dans le 4e cabinet d'union nationale de Poincaré en qualité de ministre de l'Intérieur. C'est lui qui prononcera la phrase demeurée célèbre : « Le communisme, voilà l'ennemi ! » Il abandonne son portefeuille à la suite du vote du congrès d'Angers, en novembre 1928.

Il est ministre de la Marine militaire dans le 1er cabinet Chautemps et le cabinet Steeg (1930), puis à nouveau ministre des Colonies dans le 3e cabinet Herriot (3 juin 1932), le cabinet Paul-Boncour (18 décembre 1932), le 1er cabinet Daladier (31 janvier 1933).

A la chute de celui-ci, en pleine crise financière, le 26 octobre 1933, il devient pour la première fois président du Conseil, mais son gouvernement, où il détient également le portefeuille de la Marine est renversé le 24 novembre.

Il est ministre de la Marine dans le 2e cabinet Chautemps formé le 26 novembre. Surviennent les tragiques événements de février 1934. Gaston Doumergue, que Maurice Sarraut a décidé à quitter sa retraite de Tournefeuille, lui offre le ministère de l'Intérieur. Au moment où la France semble au bord de la guerre ci vile, Albert Sarraut accepte la très lourde responsabilité de ce poste. Décision que certains mêmes de ses amis critiquent vivement, mais qu'une fois encore le succès vient justifier. La paix civique est rétablie et le régime sauvé d'un péril certain. Le 13 octobre 1934, après l'assassinat à Marseille du roi Alexandre de Yougoslavie et du ministre des Affaires étrangères Louis Barthou, Albert Sarraut démissionne. Il revient à la présidence du Conseil et au ministère de l'Intérieur le 24 janvier 1936. Il s'agit alors, dans un climat psychologique et social des plus troublés, d'organiser la consultation électorale de mai dans le respect des libertés républicaines. Albert Sarraut y réussit. Puis le pays connaît une poussée de fièvre qui atteint au paroxysme au cours des grèves de juin. En présence des premières occupations d'usines par les grévistes, Albert Sarraut refuse de faire donner la garde nationale. Il s'en explique devant le Sénat inquiet dans un discours d'une grande élévation de pensée et de termes. Sa fierté, proclame-t-il, sera de ne pas avoir de sang sur les mains.

C'est pendant son gouvernement qu'Hitler occupe la Rhénanie. Albert Sarraut veut réagir mais l'attitude de l'Angleterre lui interdit toute action.

Le 4 juin 1936, il transmet ses pouvoirs à Léon Blum pour former le premier cabinet de front populaire.

Albert Sarraut est ensuite ministre d'Etat dans les 3e et 4e cabinets Chautemps (22 juin 1937 et 18 janvier 1938). Celui-ci le charge du contrôle des administrations en Afrique du Nord et de la coordination des directives d'ensemble qui doivent y exprimer la politique de la France. C'est également comme ministre d'Etat chargé des Affaires d'Afrique du Nord que Léon Blum fera appel à lui dans son 2e cabinet à direction radicale, d'ailleurs éphémère (13 mars - 8 avril 1938).

Du 10 avril 1938 au 20 mars 1940, il est ministre de l'Intérieur dans le 3e cabinet Daladier. Il est de ceux qui accueillent avec soulagement la signature des accords de Munich. Mais il sait combien cette paix, chèrement acquise, est illusoire et fragile et il fait appel à la vigilance, à la bonne volonté de tous les Français pour la préserver et la conforter. Prenant la parole devant un Conseil général de l'Aude (où il n'a cessé de siéger en dehors des périodes durant lesquelles ses fonctions 1 ont appelé hors de France), il déclare : « Quelle autre cause mériterait mieux de conduire au maximum d'effort le dévouement et le labeur de tous et de chacun. Il n'y a plus de place dans la vie française, dans la communauté nationale pour les veuleries et la volonté qui se dérobe, les défaillances du muscle qui mollit, pour la désertion de l'égoïsme qui cache ou expatrie son or, pour les bras croisés du paresseux qui marchande les minutes de sa besogne, pour les excitations du troublions, rouge ou blanc, qui fomente la discorde civile... Soyons prêts et forts dès aujourd'hui pour écarter la crainte de demain. »

C'est en même temps définir les principes de son action à son poste pendant les quelques mois de précaire sursis avant la drôle de guerre et la débâcle.

A l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940, Albert Sarraut a voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Bibliographie :

RIZZO (Jean-Louis), Abert Sarrat : au coeur de la République parlementaire et coloniale, L'Harmattan, Paris, 2021, 253p.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958


SARRAUT (Albert)

Né le 28 juillet 1872 à Bordeaux (Gironde)

Décédé le 26 novembre 1962 à Toulouse (Haute-Garonne)

Député de l'Aude de 1902 à 1924

Sénateur de l'Aude de 1926 à 1945

Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 14 mars 1906 au 20 juillet 1909

Sous-secrétaire d'Etat à la Guerre du 24 juillet 1909 au 2 novembre 1910

Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 8 août 1914 au 29 octobre 1915

Ministre des Colonies du 20 janvier 1920 au 26 mars 1924

Ministre de l'Intérieur du 23 juillet 1926 au 6 novembre 1928

Ministre de la Marine du 21 au 25 février 1930

Ministre de la Marine militaire du 13 décembre 1930 au 22 janvier 1931

Ministre des Colonies du 3 juin 1932 au 24 octobre 1933

Président du Conseil et Ministre de la Marine du 26 octobre au 23 novembre 1933

Ministre de la Marine du 26 novembre 1933 au 27 janvier 1934

Ministre de l'Intérieur du 9 février au 8 novembre 1934

Président du Conseil et Ministre de l'Intérieur du 24 janvier au 4 juin 1936

Ministre d'Etat du 22 juin 1937 au 14 janvier 1938

Ministre de l'Intérieur du 18 janvier au 10 mars 1938

Ministre d'Etat du 13 mars au 8 avril 1938

Ministre de l'Intérieur du 10 avril 1938 au 20 mars 1940

Ministre de l'Education nationale du 21 mars au 15 juin 1940

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VIII, p. 2960)

Le 10 juillet 1940, Albert Sarraut vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

En décembre 1943, il remplace à La Dépêche de Toulouse son frère Maurice Sarraut qui vient d'être assassiné.

Il est au nombre des parlementaires réhabilités par les préfets en 1945.

En 1947, il est nommé à l'Assemblée de l'Union française, il en devient président en 1951 et le reste jusqu'à la dissolution de celle-ci en 1958.

Il se retire alors de la vie publique et meurt à Toulouse le 26 novembre 1962 à l'âge de 90 ans.

Bibliographie :

RIZZO (Jean-Louis), Abert Sarrat : au coeur de la République parlementaire et coloniale, L'Harmattan, Paris, 2021, 253p.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Albert SARRAUT

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