Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 12 avril 1900
Décédé le 5 mars 1973
Profession :
Employé
Département :
Charente-Maritime

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

DULIN (André)

Né le 12 avril 1900 à Langoiran (Gironde)

Décédé le 5 mars 1973 à Paris

Conseiller de la République, puis Sénateur de Charente-maritime (1948-1958)

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 2 au 12 juillet 1950

Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 1er février 1956 au 13 juin 1957

Ministre des Anciens combattants et victimes de guerre du 13 juin au 6 novembre 1957

Le père d'André Dulin, juriste et collaborateur du Crédit agricole, s'installe quelques années après la naissance de son fils à Aigrefeuille-d'Aunis, en Charente-inférieure, et accède rapidement au conseil municipal de cette localité.

Après des études secondaires accomplies au lycée de Rochefort, André Dulin s'installe lui-même à Aigrefeuille.

Il entre alors en relation avec le sénateur-maire de Saintes, Fernand Chapsal, qui le prend à son cabinet lorsqu'il est brièvement nommé ministre de l'Agriculture, de janvier à mars 1938. Cette courte expérience exerce cependant une forte influence sur André Dulin, qui ne cessera à compter de ce moment de s'intéresser aux problèmes du monde agricole. Il devient alors secrétaire général de la mutualité et de la coopération agricole.

Après l'armistice de 1940, la situation d'occupation de notre pays devient progressivement intolérable à André Dulin, qui rejoint la France libre en 1942. A Londres, il est nommé par le général de Gaulle directeur de l'agriculture et du ravitaillement auprès du Comité national français.

C'est à ce titre qu'il participe aux émissions de la BBC destinées à la France occupée ; sous le pseudonyme de Jean Délivran, nom de famille de sa mère, il s'adresse plus particulièrement aux paysans de notre pays.

Il collabore également avec le général Catroux, délégué au Proche-Orient du Comité national français, pour le règlement des difficultés de ravitaillement surgies au Liban et en Syrie.

Il rejoint Alger en 1943, puis regagne Paris l'année suivante, avec le Gouvernement provisoire; il est alors chargé de mission auprès du ministre du ravitaillement. L'ensemble de son action durant cette période lui vaut la Croix de guerre 1939-1945, et la médaille de la Résistance.

Lorsque sont organisées les premières élections d'après-guerre, il choisit de quitter l'administration, avec le grade de directeur honoraire au ministère de l'Agriculture, et regagne Aigrefeuille d'Aunis pour participer au combat politique. Il est, depuis 1944, l'un des vice-présidents du Parti radical-socialiste.

Elu conseiller général du canton d'Aigrefeuille en septembre 1945, il accède à la présidence de l'assemblée départementale le 10 octobre suivant.

Ce premier succès le conduit tout naturellement à se présenter, le 8 décembre 1946, au Conseil de la République, sous l'étiquette radical-socialiste; il y est alors élu par 386 voix sur 941 exprimés.

Lors du scrutin du 7 novembre 1948, il prend la tête de la liste de défense des intérêts communaux et municipaux, qui remporte les trois sièges à pourvoir ; lui-même est élu dès le premier tour, par 654 voix sur 1 199 exprimés.

Au Conseil de la République, il rejoint le groupe du RGR, et siège à la Commission de l'agriculture, et à la Commission de la presse.

Il faut rappeler que c'est à son initiative que le Conseil de la République adopte, le 16 décembre 1948, la résolution modifiant le dénomination des membres de la Chambre haute, qui prennent alors le titre de sénateur, membre du Conseil de la République.

Puis après avoir appartenu, comme Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, à l'éphémère deuxième cabinet Queuille, en juillet 1950, il accède, au mois de janvier 1951, à la présidence de la Commission de l'agriculture, fonction qu'il conserve jusqu'à sa nomination dans le Gouvernement Mollet, en février 1956.

Il faut souligner l'autorité considérable qui s'attache alors à cette présidence, tant au sein du Conseil de la République que dans l'ensemble des milieux politiques.

Cette éminente position institutionnelle, jointe à ses fonctions durables de vice-président du Parti radical-socialiste, font d'André Dulin un des acteurs politiques importants de la IVe République.

Parlementaire pugnace, actif et expérimenté, il intervient de façon privilégiée sur les différents aspects des problèmes agricoles, ainsi que sur la gestion des collectivités locales.

Son action en faveur du département qu'il préside tout au long de la IVe République est également décisive, notamment dans l'amélioration du réseau hydraulique, et des moyens de communication ; il est ainsi à l'origine du pont qui relie le continent à l'île d'Oléron, et crée un comité d'action du grand port de la Pallice, visant à en faire un des plus grands ports français de l'Atlantique. Il améliore l'adduction d'eau de La Rochelle et Rochefort, équipe l'île de Ré d'un réseau électrique, stimule la construction d'habitations à bon marché.

Sa forte implantation locale est confortée par son élection à la mairie d'Aigrefeuille, à l'occasion d'une municipale partielle organisée en février 1952.

C'est donc sans difficulté qu'il est réélu, le 19 juin 1955, au Conseil de la République, dès le premier tour, avec 711 voix sur 1 195 exprimés ; sa liste conserve alors les trois sièges à pourvoir.

Lors de la Constitution du cabinet Mollet, issu des législatives du 2 janvier 1956, il est nommé secrétaire d'Etat à l'Agriculture, auprès du Ministre des Affaires économiques et financières Paul Ramadier. Il réorganise alors les marchés des céréales, modifie le régime de la pêche fluviale, et améliore le statut du personnel des eaux et forêts, entre autres.

Après la chute du cabinet Mollet, il poursuit son expérience gouvernementale au sein du gouvernement constitué par Maurice Bourgès-Maunoury, cette fois en tant que ministre des Anciens combattants et victimes de guerre.

Après l'investiture du gouvernement de Félix Gaillard, André Dulin siège à nouveau au sein de la Commission de l'agriculture, et est nommé membre de la Caisse nationale du crédit agricole. Les 2 et 3 juin 1958, il se prononce en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle.

Il poursuit ensuite sa carrière au sein du Sénat de la Ve République.

Ve République

DULIN (André)

Né le 12 avril 1900 à Langoiran (Gironde)

Décédé le 5 mars 1973 à Paris

Sénateur de la Charente-Maritime de 1948 à 1973

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 2 au 12 juillet 1950

Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 1er février 1956 au 13 juin 1957

Ministre des Anciens combattants et victimes de guerre du 13 juin au 6 novembre 1957

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, pp. 416-417)

Elu sans interruption au Palais du Luxembourg depuis 1948, André Dulin sollicite un nouveau mandat de sénateur de la Charente-Maritime lors des élections du 26 avril 1959. A la tête d'une liste républicaine pour l'expansion économique et agricole de la Charente-Maritime, il retrouve aisément son siège dès le premier tour de scrutin : il obtient 631 voix sur 1 253 suffrages exprimés.

Nommé vice-président du parti radical en 1961, il est réélu sénateur le 23 septembre 1962 avec une marge encore plus confortable : les grands électeurs de la Charente-Maritime lui apportent 1 007 voix sur 1 226 suffrages exprimés au premier tour de scrutin.

Le président du conseil général de la Charente-Maritime retrouve ensuite une cinquième et dernière fois son siège au Sénat : candidat sur la liste de la Gauche démocratique conduite par Lucien Grand lors des élections du 26 septembre 1971, il est reconduit de nouveau dès le premier tour avec 785 voix sur 1 329 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, inscrit au groupe de la Gauche démocratique, il occupe des postes importants dans différentes commissions. Après avoir présidé la commission des affaires sociales de janvier à mai 1959, il en exerce la vice-présidence jusqu'en 1965. Il siège ensuite à la commission des finances de 1965 à 1966 et de 1968 à 1973, après un passage de 1966 à 1968 à la commission des affaires économiques. Il occupe la vice-présidence de la commission des finances de 1968 à 1971, puis en devient secrétaire à partir de 1971.

Au cours de son mandat, il exerce très souvent les fonctions de rapporteur à l'occasion de la discussion du projet de loi de finances. Il est d'abord chargé par la commission des affaires sociales de rapporter le budget des prestations sociales agricoles, puis par la commission des finances les budgets de l'agriculture, de l'équipement, de la protection de la nature et de l'environnement. Il siège en outre à la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes.

Parlementaire actif, André Dulin intervient fréquemment en séance publique sur les sujets les plus divers. Il s'exprime ainsi aussi bien à propos de l'équipement hydraulique que du rôle des conseils généraux, des plans de développement économiques et sociaux, que de la retraite des anciens combattants. Il prend également la parole sur des questions qui intéressent sa région d'élection, telles que l'aménagement du port de La Rochelle-la-Pallice ou la restauration des églises de Saintonge.

Cependant, c'est surtout au sujet des problèmes qui concernent le monde agricole qu'André Dulin intervient à la tribune du Sénat. Ancien secrétaire d'Etat à l'agriculture, administrateur de la caisse nationale du crédit agricole à partir de 1948, nommé représentant du Sénat au sein de la commission plénière de crédit agricole, cet inlassable défenseur de l'agriculture française s'intéresse à l'ensemble des questions afférentes à ce domaine. Aussi n'est-il pas étonnant de le voir prendre la parole tant sur les subventions aux matériels agricoles que sur l'enseignement agricole, les assurances sociales des exploitants, les sociétés coopératives ou les mesures d'aide aux agriculteurs victimes de calamités naturelles. Opposant aux gouvernements gaullistes successifs, André Dulin manifeste alors régulièrement sa désapprobation à l'égard de leur politique agricole.

Président de l'association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou de 1955 jusqu'à son décès, il s'exprime plus particulièrement au Palais du Luxembourg sur le prix du lait et l'industrie laitière. S'employant à défendre les intérêts des producteurs de lait français, il demande notamment qu'ils perçoivent une rémunération égale à celle de leurs collègues des pays de la Communauté européenne.

André Dulin connaît du reste très bien les problèmes agricoles européens, à commencer par ceux de la politique agricole commune mise en place à partir de 1962. Dès janvier 1959, il est en effet désigné par le Sénat pour représenter la France à l'Assemblée parlementaire européenne. Il y siège jusqu'en mars 1962 avant d'y revenir de novembre 1965 à mars 1972. Membre actif de la commission de l'agriculture puis de la commission des budgets, il présente devant les parlementaires européens plusieurs rapports sur l'organisation commune du marché du lait et des produits laitiers, ainsi que le rapport général du budget des communautés en 1971.

Au Sénat, André Dulin prend également part aux scrutins sur les projets de loi essentiels : il vote en 1960 pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, et pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967. Il se prononce en revanche en 1972 contre la loi portant création et organisation des régions.

Parallèlement à ses mandats de sénateur et de parlementaire européen, André Dulin, qui préside par ailleurs l'association française du froid depuis 1950 et exerce la vice-présidence du conseil supérieur des alcools, continue d'assumer ses responsabilités locales en Charente-Maritime, où il est très fortement implanté. Elu président du conseil général de la Charente-Maritime depuis 1945, il occupe sans discontinuer ces fonctions jusqu'à son décès, recherchant le plus souvent le consensus au sein de l'assemblée départementale. Maire d'Aigrefeuille-d'Aunis depuis 1950, il le demeure également jusqu'en 1973.

L'activité qu'il n'a cessé de déployer en faveur de ses concitoyens et son dévouement plus particulier envers l'agriculture lui valent d'être élevé à la dignité de commandeur de la Légion d'honneur et de commandeur du Mérite agricole.

Emporté par une embolie, il s'éteint dans sa soixante-treizième année. Membre de la Haute assemblée pendant plus de vingt-quatre ans, André Dulin, qui « semblait faire corps avec elle », selon les mots du président du Sénat, Alain Poher, dans son éloge funèbre du 12 avril 1973, y est remplacé par son suppléant Josy Moinet, conseiller général de la Charente-Maritime.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de André DULIN

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