Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 11 juillet 1895
Décédé le 23 décembre 1974
Profession :
Médécin
Département :
Seine-et-Marne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LEVEQUE (Paul, Joseph, Robert, Antoine)

Né le 11 juillet 1895 à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne)

Décédé le 23 décembre 1974 à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne)

Sénateur de Seine-et-Marne de 1959 à 1968

C'est à Lagny, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Paris que naît, vit et meurt Paul Lévêque. Sa famille y était implantée depuis plusieurs générations. Ses études, effectuées en France et en Belgique, sont interrompues par la Grande guerre. Mobilisé en 1915, il est versé dans le service de santé sur le front de Champagne ce qui lui permet d'obtenir, plus tard, la Croix du combattant et la Médaille interalliée. Rendu à la vie civile en 1919, Paul Lévêque travaille le jour aux chemins de fer et il prépare pendant le reste de son temps libre ses examens. En 1925, la faculté de médecine de Paris lui donne le titre de docteur. Son premier cabinet ouvre à Briouze dans l'Orne puis il regagne son département natal.
Il exerce d'abord à Vaudoy puis à Rozay-en-Brie où il fonde une clinique. En 1938, il revient définitivement à Lagny. Il assumera, en même temps, d'autres responsabilités et ses différents mandats. Son activité professionnelle, qui s'accroît avec le temps, lui confère une notoriété de plus en plus importante. Détaché de tout engagement politique avant la Libération, Paul Lévêque, médecin assermenté, met sa compétence au service de tous. Il fréquente peu à peu, après la guerre surtout, un ample réseau relationnel. Président départemental de l'ordre des médecins, il est aussi docteur conventionné auprès de la SNCF, médecin des CRS et de la gendarmerie nationale. Il dirige plusieurs équipes de la Croix-Rouge, de secouristes et de la protection civile. Sous la IVe République, ses compétences lui valent plusieurs décorations. Chevalier de la santé publique et du mérite social, il accède au grade de commandeur du mérite sportif. S'y ajoutent la médaille d'argent de la Croix-Rouge française et la médaille d'or de l'éducation physique et des sports.

Mobilisé en 1939, fait prisonnier puis libéré, Paul Lévêque forme les secouristes de la Croix-Rouge qui se distinguent lors des bombardements de Lagny. La libération de sa ville, à laquelle il participe activement en août 1944, lui ouvre les portes de la vie politique. Cette dernière reste toutefois locale pendant une quinzaine d'années. Elu au conseil municipal de Lagny le 29 avril 1945 puis en 1947, Paul Lévêque se range parmi les modérés. Le 26 avril 1953, l'étiquette RPF-MRP-modérés le fait réélire sans problème. Le conseil municipal le désigne comme maire le 8 mai suivant. Il est porté, de droit, à la présidence du conseil d'administration de l'hôpital de sa ville. Le 8 mars 1959, sa liste de rassemblement de gestion municipale passe sans encombre et il retrouve son fauteuil de maire. Entre temps, son horizon politique s'élargit à la Seine-et-Marne. Candidat aux élections législatives du 2 janvier 1956 en cinquième position sur la liste de concentration républicaine, il n'est pas élu. Membre du centre républicain, petite formation présidée par le député modéré de la Seine Bernard Lafay et qui a fusionné à l'été 1958 avec le parti de la gauche démocratique et radicale-socialiste, Paul Lévêque entre dans son bureau départemental en 1958. Enfin, la fonction de président de l'amicale des maires du canton de Lagny se double de celle de trésorier de l'association départementale des maires.

Aussi est-ce tout naturellement qu'il est choisi en tant que suppléant par André Boutemy lors de l'élection sénatoriale du 26 avril 1959, celle qui doit constituer le nouveau Sénat. Face à quatre listes concurrentes et à quatre candidats isolés, la liste de l'Union des républicains de Seine-et-Marne l'emporte dès le premier tour avec 660 voix sur 1 319 inscrits et 1 297 suffrages exprimés. Paul Lévêque devient sénateur le 16 juillet suivant à la suite du décès subi d'André Boutemy. Il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants le 20 juillet ce qui le rapproche, en théorie, de la majorité parlementaire formée autour des gaullistes. Lui-même vote en faveur du projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie le 3 février 1960. Le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux reçoit son approbation le 11 mai 1965. Par contre, le médecin s'abstient lors du vote de la proposition de loi relative à la régulation des naissances le 5 décembre 1967. Au terme de la discussion, le 14 février 1963, du projet de loi relatif au fonctionnement de la Cour de sûreté de l'Etat, il explique le vote de son groupe. Ses mots illustrent bien l'attitude des Républicains indépendants face aux gouvernements des années soixante. Paul Lévêque évoque une « question de confiance » : « notre souci de nuance est à l'inverse de l'opposition systématique ; et nous aurions souhaité que le Gouvernement ne nous astreignît pas à nous ranger en bons et mauvais, en membres de la majorité ou en membres de l'opposition... »

Paul Lévêque est un sénateur effacé qui accomplit l'essentiel de son travail législatif au sein de la commission des affaires sociales où il est nommé à partir du 8 octobre 1959. Trois dépôts législatifs seulement, tous en rapport avec sa profession, sont à mettre à son actif. Il rapporte par deux fois, le 17 mai 1962 et le 30 mai 1963 la proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, étendant le bénéfice des dispositions de l'article L 506 du code de la santé publique relatif à l'exercice de la profession d'opticien-lunetier détaillant. Ses amendements qui concernent la différence entre les diplômes délivrés par les écoles d'optique et les diplômes délivrés par les facultés de pharmacie sont repoussés. Le rapporteur demande enfin d'adopter, le 28 mai 1964, le projet de loi relatif à l'exercice illégal de l'art dentaire.

Le 21 mars 1965, avec quatre de ses colistiers, le maire sortant de Lagny n'est pas réélu conseiller municipal. Cette grave défaite sanctionne pourtant un édile actif. Lui qui avait d'abord placé son action sous le signe du service, le bon docteur qui avait « appris à connaître la vie des humbles, la vie des malheureux » en 1953 s'était tourné, à partir de 1959 vers la jeunesse. Ne laisse-t-il pas une ville au visage changé avec des logements nouveaux, un marché couvert, un centre de traitement des résidus ménagers, trois groupes scolaires, plusieurs installations sportives, un éclairage public et un réseau d'eau améliorés, six squares et espaces verts, une extension des services municipaux... ? Ne fait-il pas étudier plusieurs autres projets qui seront ensuite, mais sans lui, menés à bien ? Sans aucun autre mandat et sans autre responsabilité politique, Paul Lévêque commence alors à se retirer lentement de toute activité publique. Au niveau local, il se réfugie dans une grande réserve et au Sénat son activité législative s'arrête. En septembre 1968, âgé de plus de soixante-treize ans, il renonce à se représenter. Il décède quelques années plus tard à son domicile, où était fixé son ancien cabinet.

Un square inauguré en 1979 puis, en 1989, le pavillon du Centre hospitalier de Lagny-sur-Marne, portent son nom.

Sénateur le 16 juillet 1959 (en remplacement de M. André Boutemy, décédé)
Fin de mandat le 1er octobre 1968 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Paul LEVEQUE

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