Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 12 juillet 1912
Décédé le 21 juin 2000
Profession :
Conducteur principal de travaux des Ponts et chaussées (retraité)
Département :
Bouches-du-Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PHILIBERT (Louis)

Né le 12 juillet 1912 à Pertuis (Vaucluse)

Décédé le 21 juin 2000 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Député des Bouches-du-Rhône de 1962 à 1986

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1989 à 1997

Louis Philibert naît le 12 juillet 1912 à Pertuis, dans le Vaucluse, au sein d'une famille très modeste. Après ses études primaires, il devient ouvrier agricole. En 1930, alors que sa famille s'est installée dans les Bouches-du-Rhône, il entre aux Ponts-et-Chaussées où il travaille jusqu'en 1945 comme chauffeur. Durant la guerre, il participe activement à la Résistance en rejoignant le réseau Brutus. C'est dans ce cadre qu'il rencontre pour la première fois Gaston Defferre, qui dirige bientôt ce mouvement clandestin lancé par des socialistes provençaux en 1941. A la Libération, Louis Philibert retourne aux Ponts-et-Chaussées comme simple agent des travaux. Il y finit sa carrière en 1962 comme conducteur des travaux publics. Interrogé plus tard sur son parcours professionnel, une fois devenu député et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, il se présentera avec humour comme « cantonnier ». Louis Philibert doit une grande part de sa carrière politique au parti socialiste et à Gaston Defferre qui l'intègre dès l'après-guerre dans ses puissants réseaux.

En 1947, il obtient son premier mandat électif en entrant, sous l'étiquette SFIO, au conseil municipal du Puy-Sainte-Réparade, petit village viticole de la plaine de la Durance. Il en devient maire dès 1953. C'est le début d'un formidable ancrage local puisque Louis Philibert reste maire de cette commune pendant un demi-siècle et jusqu'à sa mort. Grâce à la protection du maire de Marseille, la carrière du maire du Puy-Sainte-Réparade s'accélère à partir de 1955. Louis Philibert est élu conseiller général du canton de Peyrolles ; il sera reconduit en 1961, 1967, 1973, 1979, 1985 et 1992. Il prend la présidence de l'assemblée départementale en 1967 et la conserve jusqu'en 1989, exemple exceptionnel de longévité politique dans un département connu pourtant pour sa conflictualité. Au-delà de ses appuis politiques, l'homme est attachant. Chaleureux, doté d'un véritable sens du contact, ayant toujours une anecdote savoureuse à rapporter, direct et fidèle, il sait faire le consensus autour de sa personne. Il est très apprécié des petits maires ruraux, des militants socialistes de base et des chasseurs du département qui reconnaissent en lui un remarquable tireur de faisans. Cette passion cynégétique fera du futur député socialiste des Bouches-du-Rhône un invité régulier des chasses royales d'Elizabeth d'Angleterre et du prince Charles.

Ses bonnes relations avec Gaston Defferre lui permettent, aux législatives de 1962, d'être candidat SFIO dans la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il est élu au second tour et entre à l'Assemblée. Il est systématiquement réélu, sous la même étiquette et dans la même circonscription, jusqu'en 1986. Le scrutin de liste lui est alors fatal, Louis Philibert ayant tenu par modestie à ne figurer qu'à la 18e place sur la liste PS dans les Bouches-du-Rhône. En 1974, il entre également au conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur dont il prend la vice-présidence qu'il conserve jusqu'en 1986. Ces nombreux mandats politiques (maire, conseiller général, conseiller régional, député) ne l'empêchent pas de participer à plusieurs organismes et institutions publiques engagés dans le développement économique de la région provençale. En octobre 1967, il devient ainsi membre suppléant du comité de bassin Rhône-Méditerranée-Corse et, à partir d'août 1977, il prend la présidence de l'importante Société du canal de Provence et d'aménagement de la région provençale. Il conserve cette fonction pendant deux ans avant de se contenter d'une simple vice-présidence, à partir de 1979.

En septembre 1989, Louis Philibert est candidat aux sénatoriales. Le PS a demandé à l'ancien député et à l'inamovible président du conseil général des Bouches-du-Rhône de conduire sa liste dans le département. Sans grand enthousiasme, le maire du Puy-Sainte-Réparade s'est plié à la discipline de parti. Il s'agit en fait d'affaiblir le dissident socialiste Robert Vigouroux, maire de Marseille, qui a annoncé son intention de déposer une liste parallèle sous l'étiquette « majorité présidentielle ». Après l'échec des négociations menées au bureau exécutif national par Pierre Mauroy, Louis Mermaz (président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale) et Claude Estier (président du groupe socialiste au Sénat) qui souhaitaient former une liste unique de consensus, le premier secrétaire de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, Yves Vidal, a dû se résoudre à accepter l'existence de deux listes concurrentes. De quoi affaiblir les positions locales du parti socialiste déjà miné par les rivalités intestines entre le maire d'Aix-en-Provence Jean-François Picheral, le maire d'Istres Jacques Siffre et les deux sénateurs sortants Charles Bonifay et Bastien Leccia. Si 400 grands électeurs socialistes réunis dans un grand hôtel marseillais plébiscitent, début septembre, Louis Philibert comme tête de liste PS, ce dernier sait que cette unanimité n'est qu'apparente. Son efficace campagne de terrain pour convaincre les maires et conseillers municipaux des communes rurales du département n'y change rien. L'effet Vigouroux fonctionne et le maire de Marseille parvient non seulement à se faire élire mais à emmener au Sénat un de ses adjoints à la mairie, le centriste Jacques Rocca Serra, et le maire de Salon-de-Provence, André Vallet. Il inflige une sévère défaite au président du conseil général, seul élu de sa liste. Contrôlant 80 des 101 sièges du conseil municipal de Marseille, Robert Vigouroux pouvait compter sur deux élus. Le fait qu'il soit allé au-delà de ce résultat attendu prouve qu'il a mordu sur les grands électeurs socialistes du département. Ces élections sénatoriales sonnent donc comme un désaveu pour Louis Philibert qui voit, pour la première fois, son influence contestée dans les Bouches-du-Rhône.

Il en tire vite les conclusions. Le 16 décembre 1989, Louis Philibert annonce sa démission de la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône pour « raisons personnelles ». Il est remplacé dès le 22 septembre par le premier vice-président fabiusien, Lucien Weygand, que le groupe socialiste a choisi à l'unanimité comme candidat. La désillusion des sénatoriales explique ce retrait, d'autant qu'à cette déconvenue s'est ajoutée la défaite des socialistes aux cantonales partielles de Tarascon et Salon-de-Provence, qui fait perdre au PS la majorité relative au conseil général (en cas d'abstention du parti communiste). Pour finir, Louis Philibert a mal supporté que le Gouvernement s'oppose à la reprise des chantiers navals de La Ciotat (par le groupe américano-suédois Lexmar) alors que ses partenaires communistes exerçaient des pressions en sens contraire. Pensant jouer à plein son rôle de décideur économique dans la logique de la décentralisation, il a vite compris que sa marge de manoeuvre sur ce dossier sensible était inexistante. Avec le départ de Louis Philibert, c'est en fait le dernier baron du defferrisme qui quitte l'avant-scène politique.

Louis Philibert entre donc au Sénat après son élection du 24 septembre 1989. Il s'inscrit au groupe socialiste et siège à la commission des affaires sociales. Il en démissionnera en octobre 1996 pour rejoindre la commission des affaires culturelles. Le sénateur des Bouches-du-Rhône dépose, en 1989, une proposition de loi relative au conseiller du salarié et, en 1993 et 1995, une proposition de loi tendant à soumettre à un vote du Parlement français le passage de la France à la troisième phase de l'Union économique et monétaire. Il approuve la loi constitutionnelle du 25 juin 1992 ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » mais vote contre la loi du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale.

La retraite politique que Louis Philibert avait amorcée en quittant la présidence du conseil général se confirme début 1997. Agé de 84 ans, le sénateur n'entend pas solliciter le renouvèlement de son mandat au Palais du Luxembourg. Pour lui succéder, il suggère le nom de Lucien Weygand, président socialiste de l'assemblée départementale. Mais cette dernière recommandation n'est pas suivie d'effet puisqu'en 1998, ce sont Henri d'Attilio et Jean-Noël Guérini qui sont élus sénateurs socialistes des Bouches-du-Rhône. Constatant le déclin de son influence, Louis Philibert abandonne ses dernières responsabilités. En mai 1998, il quitte la présidence de la Société provençale d'équipement (SPE), fonction qu'il exerçait depuis 1970. Il avait contrôlé pendant trente ans cet outil du conseil général mis à la disposition des communes pour leurs travaux d'aménagement. Sous l'impulsion du maire du Puy Sainte-Réparade, la SPE avait participé à la création d'une cinquantaine de zones industrielles comme à Vitrolles ou aux Milles, ainsi qu'à une trentaine de zones d'activités comme à Aubagne, La Ciotat et Boulbon.

Louis Philibert meurt le 21 juin 2000. Bien des élus socialistes, qui avaient beaucoup appris à ses côtés, affirment se sentir « orphelins », comme Jean-Noël Guérini ou Michel Vauzelle. Tous ses amis rendent hommage à celui qui se définissait comme « analphabète de la langue de bois ».

Louis Philibert était commandeur de la Légion d'honneur, chevalier du Mérite social, titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance et de la Croix du combattant de l'Europe, commandeur de l'ordre du Mérite brabançon (Belgique), commandeur des Vétérans des guerres étrangères (Etats-Unis). Il a publié ses mémoires en 1999, intitulés Souvenirs, souvenirs. La salle des délibérations du conseil général des Bouches-du-Rhône porte son nom.

Elu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 30 septembre 1998 (ne se représente pas)

Député des Bouches-du-Rhône

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Louis PHILIBERT

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