Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 24 septembre 1908
Décédé le 30 janvier 1989
Profession :
Agriculteur
Département :
Eure

Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LEGOUEZ (Modeste)

Né le 24 septembre 1908 à Épreville-près-le-Neubourg (Eure)

Décédé le 30 janvier 1989 à Épreville-près-le-Neubourg (Eure)

Sénateur de l'Eure de 1959 à 1989

Modeste Legouez voit le jour le 24 septembre 1908, en Normandie, à Épreville-près-le-Neubourg. C'est dans ce petit village de l'Eure, situé au nord-ouest d'Évreux, qu'il va passer toute son existence. Après des études secondaires au collège Saint-François-de-Sales, dans la préfecture de l'Eure, il s'engage volontairement en 1928 et effectue son service militaire au 7e Régiment de chasseurs d'Évreux. En 1930, ce fils unique d'agriculteurs prend la succession de ses parents à la tête d'une importante exploitation agricole qu'il ne va cesser de développer et de moderniser. Proche d'Henri Dorgères, fondateur des « Chemises vertes », Modeste Legouez se porte candidat aux élections législatives de 1936, dans l'arrondissement de Louviers, contre le député radical sortant Pierre Mendès-France : avec 6 085 voix sur 13 036 suffrages exprimés lors du second tour, il est battu de peu par le maire de Louviers qui obtient 6 821 voix.

Mobilisé en septembre 1939 lorsque la guerre éclate, Modeste Legouez fait l'école d'officiers de réserve de la cavalerie à Rambouillet avant d'être démobilisé en juillet 1940. De 1942 à 1944, il préside la Corporation paysanne dans l'Eure, ce qui lui coûte quelques mois d'internement à la Libération.

Par la suite, peu à peu réhabilité par les dirigeants des organisations agricoles de l'Eure, il y exerce de nombreuses responsabilités. En 1954, il entre ainsi à la chambre d'agriculture de l'Eure et en est élu vice-président. La même année, il devient secrétaire général de la chambre d'agriculture de Normandie. De 1957 à 1959, il préside la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles. Modeste Legouez occupe également d'importantes fonctions au sein des organisations professionnelles agricoles nationales. Président national des producteurs d'endives de 1954 à 1960, il vice-préside en outre la fédération nationale des producteurs de fruits à cidre, de 1954 à 1959. Ayant contribué à créer le label qualité des produits normands, il siège en outre au comité national interprofessionnel des fruits et légumes et à la commission gouvernementale d'étude des marchés nationaux et européens.

Son engagement au service de l'agriculture, qui lui vaut d'être promu chevalier du Mérite agricole, trouve un prolongement naturel dans la vie politique. Conseiller municipal d'Épreville-près-le-Neubourg de 1953 à 1959, Modeste Legouez se présente aux élections sénatoriales du 26 avril 1959. Candidat sur la liste d'Union républicaine, indépendante, sociale et paysanne, que dirige le sénateur sortant Jean Brajeux, il est élu au second tour avec 677 voix sur 1 136 suffrages exprimés, après avoir obtenu 508 des 1 168 suffrages exprimés au premier tour.

Modeste Legouez conserve ensuite son siège sénatorial de l'Eure à trois reprises. En septembre 1962, conduisant la liste des Républicains indépendants et paysans, il est réélu dès le premier tour avec 719 voix sur 1 137 suffrages exprimés. Puis, en septembre 1971, candidat sur une liste d'Union pour la défense du département, il est de nouveau reconduit dès le premier tour avec 884 voix sur 1 250 suffrages exprimés. Enfin, Modeste Legouez est une dernière fois réélu au Sénat en septembre 1980, mais il doit cette fois attendre le second tour : après n'avoir recueilli que 604 voix sur 1 317 suffrages exprimés au premier tour, il retrouve son siège avec 786 des 1 245 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au sein du groupe des Républicains indépendants, dont il est le secrétaire de 1965 à 1974. Après un bref séjour à la commission des affaires culturelles en 1959, il siège de 1959 à 1967 au sein de la commission des affaires économiques. Au nom de cette dernière, il rapporte notamment des textes sur la création des parcs nationaux en 1960 et sur le tarif des droits de douane d'importation en 1963. Modeste Legouez devient ensuite membre de la commission des finances de 1967 à 1989. Il en est le secrétaire sans interruption à partir de 1974. Rapporteur spécial du budget des anciens combattants de 1967 à 1973, il attire constamment l'attention sur leurs pensions et retraites, ainsi que sur la situation des veuves de guerre et des orphelins. Il plaide également sans relâche pour que la qualité d'ancien combattant soit reconnue aux militaires ayant servi en Afrique du Nord. Puis, de 1974 jusqu'à son décès, il rapporte le budget de la défense. Il s'exprime à cette occasion aussi bien au sujet de la condition des militaires que des effectifs des armées et de la gendarmerie, de l'entretien des matériels militaires ou de l'état des casernements. Il fait en outre régulièrement part de ses regrets devant le recul de plus en plus criant de l'universalité du service national. Cet agriculteur, qui exerce des fonctions éminentes dans le monde agricole départemental et national, ne manque également pas de suivre avec une grande attention les débats concernant la politique agricole et le budget de l'agriculture.

Modeste Legouez vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en 1960, la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967, la loi portant création et organisation des Régions en 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982 et la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988. Il se prononce en revanche contre la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, et s'abstient dans le scrutin sur la loi portant réforme du divorce en 1975.

Parallèlement à sa carrière sénatoriale, Modeste Legouez exerce plusieurs mandats locaux. Elu conseiller général du canton de Saint-Georges-du-Vièvre en 1966, il le demeure jusqu'en 1982. Il vice-préside l'assemblée départementale de l'Eure de 1973 à 1976. Maire d'Épreville-près-le-Neubourg de 1971 à 1983, il est en outre membre du Conseil régional de Haute-Normandie de 1973 à son décès.

C'est dans sa commune natale d'Épreville-près-le-Neubourg que Modeste Legouez, victime d'un oedème pulmonaire, s'éteint le 30 janvier 1989, dans sa quatre-vingt-unième année. Il aura ainsi passé trente ans à représenter l'Eure à la Haute Assemblée.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 23 septembre 1962
Réélu le 26 septembre 1971
Réélu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 30 janvier 1989 (décédé)

Secrétaire de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Modeste LEGOUEZ

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