La mission d’information sur la « viande in vitro », dont Olivier Rietmann (LR – Haute-Saône) et Henri Cabanel (RDSE – Hérault) ont été désignés rapporteurs, a étudié les conséquences des aliments cellulaires pour la société au regard de sept objectifs : nutrition, sécurité sanitaire et traçabilité, revenu des producteurs, préférences des consommateurs, souveraineté alimentaire, empreinte environnementale et bien-être animal.

Lancée mi-janvier 2023, la mission a rendu ses travaux début avril.

Pourquoi ce contrôle ?

Dix ans après la présentation du premier steak haché de bœuf cellulaire au monde et trois ans après la première autorisation de mise sur le marché de poulet cellulaire à Singapour, les initiatives privées se développent rapidement en ce domaine. Deux entreprises américaines ont obtenu une pré-approbation aux États-Unis et, en France, deux entreprises en phase de R&D ont obtenu des financements publics. Plusieurs entreprises ont désormais en vue une production industrielle.
La commission des affaires économiques du Sénat a missionné Olivier Rietmann et Henri Cabanel pour éclairer les autorités réglementaires et les citoyens sur les enjeux liés au développement de ces produits issus de l’industrie cellulaire (perspectives de marché, sécurité sanitaire de l’alimentation, impact environnemental et bien-être animal, concurrence ou complémentarité avec l’élevage).
Tout en rappelant leur opposition anthropologique, éthique, culturelle et, en somme, politique, au développement des « aliments cellulaires », les rapporteurs ont souhaité aborder le sujet de façon dépassionnée, pour analyser sérieusement les allégations des entreprises du secteur.
Leurs travaux s’inscrivent dans une logique résolument comparatiste, entre aliments cellulaires et viande d’élevage au premier chef, sans exclure des comparaisons avec des produits de substitution à base de légumineuses ou une alimentation plus végétalisée. Ce sont toutefois les aliments cellulaires, et eux seuls, qui ont fait l’objet de ces travaux.

Quels constats et recommandations ?

La mission d’information a rappelé clairement son opposition anthropologique, éthique, culturelle et, en somme, politique, au développement des « aliments cellulaires » - généralement appelés par abus de langage « viande in vitro » ou « viande de culture ». Prometteuse sur le papier (environnement, bien-être animal), cette innovation ne sera en aucun cas indispensable dans la transition alimentaire, et ne serait pas sans impact sur l'élevage.
Elle a formulé dix-huit recommandations regroupées en trois axes, pour :
- renforcer la procédure d'autorisation des nouveaux aliments et les règles applicables aux aliments cellulaires ;
- mieux informer le consommateur et protéger les filières de production animale, en s'accordant sur des règles de dénomination et d'étiquetage claires ;
- intensifier la recherche sur les aliments cellulaires, tout en misant en priorité sur l'élevage et les protéines végétales pour relever le défi de l'autonomie protéique.

 

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