2.2. 2.3. ALLOCUTION D'OUVERTURE
PAR M. JACQUES VALADE
Président du groupe d'amitié France-Japon
Président de la commission des Affaires culturelles du Sénat

Messieurs les parlementaires,

Messieurs les Directeurs,

Mesdames,

Messieurs,

Le Sénat est très heureux de vous accueillir aujourd'hui à l'occasion du séminaire que le Sénat de la République française organise avec le Centre japonais des collectivités territoriales.

Le groupe d'amitié France-Japon du Sénat que j'ai l'honneur de présider joue un rôle fondamental dans les relations des institutions japonaises et françaises. Créé en 1960 au sein de notre assemblée, il a pour objectif de resserrer les liens entre la France et le Japon. Il regroupe près de soixante-dix sénateurs, représentant toutes les sensibilités politiques de notre assemblée, et s'intéressant au Japon et au développement des relations amicales de toute nature entre nos deux pays.

Son activité a permis d'établir des contacts réguliers et fructueux avec nos collègues et amis japonais. Tout récemment, j'ai accompagné le Président du Sénat, avec une délégation de sept de mes collègues membres du groupe, dans sa visite officielle au Japon. Au-delà des audiences au palais impérial, cette mission nous a permis de rencontrer le Premier ministre et des ministres du gouvernement de M. Koizumi, de très nombreux parlementaires et des responsables de l'administration et de l'industrie japonaises. Nous avons ainsi approfondi les liens d'amitié entre nos deux pays. Je renouvelle ici le souhait de pouvoir accueillir nos collègues japonais d'ici la fin de l'année 2002.

Notre groupe sénatorial constitue également une structure de réflexion permanente sur tous les sujets intéressant les relations politiques, économiques, sociales et culturelles entre nos deux pays. Nous avons ainsi, le 15 janvier dernier, organisé un dîner débat au cours duquel son Excellence M. Kazuo Ogoura nous a présenté la situation économique du Japon ainsi que les réformes structurelles conduites par le Premier ministre M. Koizumi.

Le groupe France-Japon du Sénat contribue donc incontestablement à l'approfondissement des échanges entre la France et le Japon, voulu par nos gouvernements à travers la signature, en 1996, d'un accord France Japon : 20 actions pour l'an 2000.

Cet accord soulignait notamment l'importance des échanges entre les acteurs locaux. Le Sénat, maison des collectivités locales, se devait donc d'y jouer un rôle important.

C'est ainsi qu'il y a tout juste un an a été organisé un premier séminaire institutionnel franco-japonais sur la décentralisation et les interventions des collectivités locales dans le domaine économique. Il a permis de montrer le très grand intérêt de développer ce type d'échange à destination des élus ou des personnes intéressées par les questions d'autonomie locale et de confronter nos expériences françaises et japonaises dans ce domaine.

Le deuxième séminaire qui nous réunit aujourd'hui s'inscrit dans cette ligne, au lendemain de la création par le Bureau du Sénat d'une Délégation à la coopération décentralisée.

Le dossier des relations entre les collectivités locales et les nouvelles technologies, à la fois sous l'angle de l'importance des technologies de l'information et de la gestion des collectivités locales, mais aussi de l'approfondissement de la démocratie locale, est une préoccupation d'actualité et très largement partagée.

Notre assemblée n'est pas en retard dans ce domaine comme en témoigne la création d'une Direction de la communication et du développement technologique, qui a donné une impulsion décisive dans ce secteur.

Le Sénat a été a été l'une des premières institutions publiques françaises à investir dans le secteur des nouvelles technologies et la qualité de son site Internet est aujourd'hui reconnue.

Déjà, à l'occasion de l'examen de certains projets de loi, les rapporteurs ont lancé des consultations sur Internet et organisé des forums de discussion, afin de recueillir l'avis de nos concitoyens sur tel ou tel sujet : ces initiatives ont été couronnées de succès.

Un pas supplémentaire vient d'être franchi avec la mise en place au Sénat d'un nouvel outil de travail législatif et d'information des citoyens dénommé AMELI (Amendements en ligne). Il s'agit d'une base de données relationnelle destinée à moderniser l'exercice du droit d'amendement des textes législatif en discussion et d'améliorer ainsi les méthodes de travail de notre assemblée.

L'utilisation des nouvelles technologies de l'information permet à travers le cyber-amendement, de faciliter le travail législatif, de permettre au parlementaire, depuis sa circonscription, de déposer des amendements, de suivre le déroulement de la séance publique, enfin de consulter le texte adopté sur Internet.

Pour nos collègues représentants les départements et territoires d'outre-mer, comme pour ceux représentant les Français établis hors de France, ces nouvelles technologies constituent une véritable révolution dans leurs méthodes de travail et permettront de limiter des déplacements longs et coûteux. Elles améliorent pour tous la participation à l'élaboration des lois de la République.

AMELI est donc un moyen pour le Sénat de mieux répondre aux attentes des citoyens et des collectivités locales, des associations et des acteurs de la vie économique et sociale en rendant l'activité législative de notre assemblée plus transparente.

Par ailleurs, la mise en place au printemps 2000 de la chaîne parlementaire Public Sénat va également dans le sens du rapprochement entre les citoyens et le monde politique. Présente sur le câble et dans les deux bouquets de satellites, elle retransmet les temps forts de l'activité parlementaire et diffuse des débats, des journaux d'information, des reportages sur l'actualité française et internationale.

Elle a pour objectif est de mieux faire connaître nos travaux, à l'image de ce qui se passe depuis la fin des années 70 outre-Atlantique ou plus récemment chez nos voisins européens, en faisant des sénateurs des acteurs au quotidien, en filmant non seulement les séances publiques, mais aussi les auditions des commissions. Public Sénat veut montrer que la vie des sénateurs ne s'arrête pas à l'hémicycle et elle les accompagne sur le terrain, mettant le projecteur sur la vie des collectivités locales, quelle que soit leur implantation géographique.

Cette nouvelle chaîne de télévision doit évoluer vers l'interactivité et offrir aux téléspectateurs la possibilité de s'exprimer à l'antenne pour livrer leurs opinions et leurs préoccupations. Elle rejoint les capacités d'information et de relations fournies par Internet.

Notre objectif est de rapprocher les Français de leurs élus et de mettre en place un instrument d'information au service des collectivités locales.

Nous avons tous rêvé d'une interactivité totale qui nous rapprocherait de nos électeurs. Ce rêve est en train de devenir réalité.

Nous progressons chaque jour vers la e-democratie : nous avons tous présent à l'esprit l'exemple d'Issy-les-Moulineaux avec sa Web TV, qui a permis au conseil municipal de devenir interactif. Les habitants d'Issy peuvent non seulement suivre les débats par un réglage adapté de leurs téléviseurs, mais aussi participer aux débats en intervenant par téléphone ou par e-mail. La ville s'est aujourd'hui associée au projet de recherche européen CYBERVOTE mené par les industriels pour étudier la faisabilité du vote par Internet.

De nombreuses expériences de ce type sont en développement sur l'ensemble du territoire. Elles vont nous être présentées aujourd'hui et traduiront nombre de réalisations intéressantes dans ce domaine par les collectivités locales japonaises et françaises. Cet échange d'expériences est fondamental entre nous et je ne doute pas que ce séminaire soit riche d'enseignements pour nous tous. Je vous souhaite un excellent travail et une excellente journée.

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