Extrait des débats relatifs à la loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire obligatoire

Si l'opposition s'indigne de voir instaurer une école sans Dieu, des républicains modérés s'en inquiètent également. C'est le cas de Jules Simon : « Mais s'il faut l'avouer, ce n'est pas seulement comme défense, ce n'est pas seulement comme protestation que je désire voir écrire le nom de Dieu dans la loi de l'enseignement ; je le désire aussi parce qu'il me répugne à moi, vieux professeur, de voir une loi d'enseignement et surtout d'enseignement primaire de laquelle le nom de Dieu a été retiré ; cela me choque, cela m'afflige ; cela, le dirais-je ? a attristé ma vie ; je ne me sens plus dans le monde et dans le pays où j'ai travaillé et combattu pendant tant d'années. »

A ceux qui craignent que Dieu ne disparaisse non seulement de l'école, mais aussi des esprits, Jules Ferry répond : « c'est faire à votre Dieu un  singulier outrage que de lui donner ici pour défenseur et dernier rempart un article de loi : on n'empêchera pas la croissance d'une doctrine par la loi » (séance du 11 mars 1882).