B.- LE POUVOIR EXÉCUTIF ET LES FORCES POLITIQUES EN PRÉSENCE DE 1993 À 1997

1.- La majorité du Premier ministre

Fort des résultats des élections législatives de 1992, le Premier ministre Vaclav Klaus s'appuie sur une solide majorité faite d'une coalition gouvernementale qui n'a pas peur de s'ancrer à droite.


• Le Parti démocratique civique : ODS

Le Parti démocratique civique (ODS) de Vaclav Klaus, fondé en 1991, se réclame du libéralisme économique de l'école de Chicago et il privilégie le marché, les privatisations, la libre entreprise (ce qui ne l'a pas empêché de maintenir les équilibres sociaux, car au fond il a appliqué son programme avec beaucoup de pragmatisme). Ce parti compte environ 22.000 militants et il recrute dans la nouvelle bourgeoisie et chez les bénéficiaires du capitalisme populaire mis en place par les privatisations. Ses membres sont de jeunes diplômés qui ont su profiter de la transition, des cadres et des petits patrons entreprenants, tous convaincus que rien ne résiste au courage personnel ni à l'énergie que l'on met dans une entreprise. Il a également su attirer bon nombre de cadres techniques et de gestion de l'ancien système.


• L'Alliance démocratique civique : ODA

L'Alliance démocratique civique (ODA), deuxième parti de la coalition se veut aussi un parti libéral conservateur, mais le seul nom d'alliance renseigne aussitôt sur la souplesse et l'indépendance de ses membres. C'est un parti à la fois plus intellectuel, plus juriste et plus nationaliste que son allié (chez qui l'économie prime souvent toute autre considération). Ainsi l'ODA fut un partisan plus farouche des restitutions, de la décommunisation de la fonction publique (les célèbres « lustrations ») et de la formation d'un État tchèque. Ce parti, fondé en 1989, est dirigé par le dissident Jan Kalvoda; mais le jeune ministre de l'Industrie et du Commerce, le très populaire Dlouhy devrait lui succéder. L'ODA compte peu de membres (2.500) et il est le bastion des intellectuels, jeunes, diplômés et libéraux qui jugent l'idéologie de l'ODS trop simpliste.


• Le Parti chrétien-démocrate : KDS, l'union démocrate-chrétienne et le Parti populaire tchèque : KDS-CSL

Les chrétiens-démocrates, l'Union démocrate-chrétienne et le Parti populaire tchèque (anciennement Parti du peuple tchécoslovaque) se partagent la mouvance démocrate-chrétienne, sensibilité en perte de vitesse. Ils sont ensemble les héritiers du Parti populaire tchécoslovaque, parti chrétien fondé sous la 1ère République tchécoslovaque et autorisé sous le régime communiste avec lequel il a collaboré. Comme ses dirigeants ont été sévèrement réprimés ensuite par les communistes, le parti a été réhabilité après 1989, mais ses héritiers ne se sont pas entièrement lavés du soupçon d'opportunisme. Ses alliés dans la coalité gouvernementale rappellent volontiers que les chrétiens-démocrates ont été de tous les Gouvernements depuis la 1ère République et ils craignent qu'il ne rejoigne un jour l'opposition social-démocrate. C'est un parti sensible aux problèmes sociaux et défenseur de la famille. Il prône la restitution complète des biens de l'Église confisqués sous le communisme. Il occupe le centre gauche et compte 80.000 membres plutôt âgés habitant de petites villes ou la campagne.

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