- Entretien avec M. Albino Malungo, ministre de l'Assistance et de la Réinsertion sociales

M Malungo a tracé le bilan humanitaire de la guerre civile, qui est particulièrement catastrophique : populations déplacées, enfants orphelins de père et de mère, prostitution de très jeunes filles dans les centres urbains, délabrement de l'état sanitaire général de la population, avec notamment la recrudescence de la maladie du sommeil, et l'émergence du sida.

Les innombrables mines posées dans de vastes zones tout au long du conflit, empêchent le retour des paysans et la reprise des activités agricoles. On estime qu'à l'heure actuelle, près de 60 % de la population angolaise vit dans un état de pauvreté absolue ; la famine n'a pu être enrayée que par un appui massif du Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui a déployé en Angola sa plus grande opération, en terme quantitatif, depuis sa création.

Le ministre a fait part du bilan très positif de la visite que le Secrétaire d'État français à l'action humanitaire d'urgence, M. Xavier Emmanuelli avait effectué en Angola au mois de janvier 1996.

Cependant d'immenses problèmes restent à régler pour obtenir un retour progressif à la paix civile.

- Entretien avec M. Muachicungo, président du groupe Parlement du Parti de la Rénovation Sociale (PRS)

Le PRS a six députés à l'Assemblée nationale : il y préside la commission des droits de l'homme, et dispose, au Bureau, d'un vice-président et d'un secrétaire.

M. Muachicungo a appelé de ses voeux l'organisation de nouvelles élections, qui seules permettront au pays de disposer d'un cadre politique clair et incontestable. Il s'est dit, cependant, conscient que l'état précaire de l'Angola ne permettrait sans doute pas leur organisation à l'échéance normale, c'est-à-dire d'ici à la fin de 1996.

- Entretien avec M. Benjamin Da Silva, Président du groupe du Front national pour la Libération de l'Angola (FNLA)

Ce parti est représenté à l'Assemblée nationale par cinq députés, et dispose d'une vice-présidence.

M. Da Silva a estimé, d'emblée, qu'aucune des conditions matérielles et sociales nécessaires aux futures élections n'était réunie : il a reconnu, par ailleurs, que les députés actuellement en fonction n'étaient guère représentatifs. Pour sortir de cette impasse, le mieux serait de réunir des « États généraux », qui feraient le point de la situation politique, et jouiraient d'une légitimité propre à conduire le pays aux futures échéances électorales.

Il a déploré l'amalgame existant, de facto, entre État, Parti et Gouvernement, et a vivement contesté le projet prêté au Gouvernement en place de se maintenir pour quatre ans encore.

Enfin il a critiqué la création annoncée de deux vice-présidences de la République qui nécessiterait une révision constitutionnelle alors que son utilité reste à démontrer.

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