ANNEXES

• L'activité du groupe d'amitié France-Asie centrale depuis 2007

• La réunion constitutive au Sénat des Amitiés franco-tadjikes
(29 avril 2010)

Annexe 1

L'activité du groupe d'amitié depuis 2007

Ainsi que le prévoit l'Instruction générale du Bureau du Sénat, le groupe interparlementaire d'amitié France-Asie centrale s'efforce d'animer des relations aussi soutenues et concrètes que possibles avec les cinq pays dont il est en charge (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan), avec pour objectif, en particulier, la promotion de la coopération parlementaire et la coopération décentralisée, la diffusion du modèle bicaméral et des bonnes pratiques électorales et parlementaires, le soutien à la coopération économique et commerciale, l'encouragement à un niveau élevé de présence française, ainsi que la défense et la promotion de la langue et de la culture françaises.

Dans ce cadre, le groupe d'amitié accueille régulièrement au Sénat de nombreuses personnalités concernées par ces sujets et participe à différentes rencontres et manifestations ayant pour thématique l'Asie centrale ; périodiquement, le groupe d'amitié organise de brèves missions dans un ou plusieurs des pays du ressort du groupe et, selon le principe de réciprocité, accueille pendant quelques jours au Sénat des délégations des Parlements homologues.

EXERCICE 2007

• Le 28 mars , le président du groupe interparlementaire, M. André Dulait, a reçu en audience au palais du Luxembourg l'ambassadeur du Kazakhstan, S. Exc. M. Amanzhol Zhankuliev.

• Le 4 juillet , le groupe organisé au Sénat un déjeuner de travail à l'occasion de la visite en France d'une délégation de la commission du Développement régional et sectoriel du Sénat du Kazakhstan.

• Du 25 juin au 1er juillet , une délégation de quatre sénateurs du groupe, conduite par M. André Dulait, président et M. Aymeri de Montesquiou, président délégué pour le Kazakhstan, a effectué une mission au Kazakhstan. La délégation, accompagnée par l'ambassadeur de France, S. Exc. M. Alain Couanon, s'est successivement rendue dans la métropole nouvelle d'Astana, capitale administrative du pays située au nord du Kazakhstan, à Atyrau (province occidentale où se concentrent les activités d'exploration et de mise en exploitation des hydrocarbures du nord de la Mer caspienne), dans le bassin minier de Karaganda au centre du pays, puis à Almaty, l'ancienne capitale située au sud du Kazakhstan, et qui demeure un pôle économique et culturel très important.

• Le 12 octobre , à l'invitation de l'Ambassadeur de la République d'Ouzbékistan, S. Exc. M. Ravshanbek Alimov, et à l'initiative conjointe de M. Aymeri de Montesquiou et de Mme Monique Papon, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, le groupe a participé à un briefing organisé par l'ambassade pour préciser la position officielle ouzbèke face aux déclarations de représentants de l'Union européenne sur la situation des droits de l'homme en Ouzbékistan et les perspective de développement des relations entre ce pays et l'Union.

• Le 22 novembre , le groupe a organisé un petit déjeuner de travail avec l'ambassadeur d'Ouzbékistan, S. Exc. M. Ravshanbek Alimov, et le conseiller politique de l'ambassade, M. Serguei Kouznetsov.

• Le 12 décembre , à l'occasion d'un stage au Sénat de quatre hauts fonctionnaires de la seconde chambre du Parlement d'Ouzbékistan, le groupe a offert un déjeuner de travail auquel ont participé, outre plusieurs sénateurs du groupe, S. Exc. M. Ravshanbek Alimov, ambassadeur d'Ouzbékistan, un représentant du Quai d'Orsay et différentes personnalités extérieures.

EXERCICE 2008

• Le 28 mai , une délégation ouzbèke conduite par M. Ilhom Nematov, Premier vice-ministre des Affaires étrangères d'Ouzbékistan, a été reçue au Sénat par M. André Dulait, président du groupe et par Mme Monique Papon, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, avec la participation de S. Exc. M. Ravshanbek Alimov, ambassadeur d'Ouzbékistan en France.

• Le 5 juin 2008 , le Président du groupe, M. André Dulait et la Présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, Mme Monique Papon, ont accueilli au Sénat une cinquantaine de personnalités proches de l'Asie centrale pour leur présenter une exposition de photographies sur la Mer d'Aral organisée du 27 mai au 5 juin, dans la Galerie Sud, en partenariat avec l'Ambassade d'Ouzbékistan.

• Le 10 juin , le groupe d'amitié a reçu au Sénat une délégation kirghize conduite par M. Ednan Karabaev, ministre des Affaires étrangères du Kirghizistan, accompagné par S. Exc. M. Jyrgalbek Azylov, ambassadeur du Kirghizistan à Bruxelles (assurant la représentation diplomatique de ce pays en France).

• Du 10 au 16 septembre , une délégation du groupe conduite par Mme Monique Papon, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, a effectué à l'invitation des autorités ouzbèkes une visite de travail et d'amitié en Ouzbékistan. Dans la capitale, la délégation a été reçue en audience par de nombreuses personnalités (des membres du gouvernement, le maire de Tachkent et des responsables du Conseil des députés de l'assemblée municipale) et a participé à plusieurs réunions de travail avec les autorités du Sénat d'Ouzbékistan. Elle a également eu des entretiens avec deux représentants du culte musulman et de deux cultes minoritaires (catholique et israélite). Les sénateurs ont participé à un déjeuner de travail avec le représentant du Comité international de la Croix-Rouge en Ouzbékistan, des responsables d'organisations internationales (OSCE, BERD, ...) et plusieurs diplomates étrangers en poste à Tachkent. La délégation a, par ailleurs, rendu visite aux équipes des grands établissements de présence culturelle française en Ouzbékistan : l'École française de Tachkent, le Centre culturel Victor Hugo et l'Institut français d'études sur l'Asie centrale. Afin de mesurer plus concrètement l'incidence du bicamérisme en Ouzbékistan -institution récente et inspirée dans une certaine mesure par le modèle français de représentation des collectivités territoriales par la seconde chambre- et les avancées de la décentralisation dans un pays longtemps marqué par un centralisme rigoureux, la délégation s'est également rendue dans trois villes de province (Ourgentch, Boukhara et Samarcande) où elle a eu des entretiens approfondis avec les hokims des différents échelons concernés (gouverneurs de province, maires de grandes villes et responsables des districts) et plusieurs sénateurs et députés de ces circonscriptions.

• Le 15 octobre , le Président du groupe, M. André Dulait, et la présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, Mme Monique Papon, ont organisé une réunion de travail au Sénat avec le nouvel ambassadeur en France de la République d'Ouzbékistan, S. Exc. M. Bakhram Aloev.

• Le 16 octobre ; dans le cadre d'une visite au Sénat d'une délégation ouzbèke conduite par Mme Sayyora Rashidova, Ombudsman d'Ouzbékistan (médiateur), le président du groupe, M. André Dulait et la présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, Mme Monique Papon, ont organisé une rencontre à laquelle ont notamment participé, aux côtés de Mme Rashidova et de plusieurs de ses collaborateurs, le président du groupe d'amitié homologue du Sénat ouzbèke, M Mamazair Khujamberdiev, ainsi que le premier conseiller de l'Ambassade d'Ouzbékistan, M. Alisher Kundousov.

• Le 10 décembre, Mme Monique Papon, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, a reçu en audience l'ambassadeur d'Ouzbékistan, S. Exc. M. Banhromjon Aloev, pour faire le point sur les perspectives des échanges interparlementaires entre le Sénat et les assemblées parlementaires ouzbèkes, marquées récemment par la visite en Ouzbékistan d'une délégation du groupe d'amitié (septembre 2008).

• Le même jour (10 décembre) , le groupe a participé à un briefing organisé à l'ambassade par la délégation permanente d'Ouzbékistan auprès de l'UNESCO, à l'occasion du 16 e anniversaire de la Constitution de ce pays, durant lequel l'ambassadeur a exposé plus précisément ses priorités et a insisté sur l'attachement fort des autorités de son pays au développement des relations avec la France, dont il a salué le rôle diplomatique très important en Asie centrale.

EXERCICE 2009

• Le 21 janvier , le groupe a organisé un petit déjeuner de travail avec M. Zipper de Fabiani, nouvel ambassadeur de France au Tadjikistan.

• Le même jour (21 janvier ), le groupe a tenu au Palais du Luxembourg son assemblée générale reconstitutive, durant laquelle il a procédé au renouvellement de son bureau.

• Le 18 février , le Président André Dulait et le secrétaire exécutif ont participé à l'Hôtel Crillon à une Conférence sur les opérations internationales de remise en eau de la mer d'Aral (organisée conjointement par l'ambassade du Kazakhstan et le Cabinet Marston Nicholson).

• Le 18 mars , Mme Brigitte Bout, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, a reçu au Sénat l'ambassadeur d'Ouzbékistan, M. Bakhrom Aloev, pour faire le point sur l'état des relations interparlementaires franco-ouzbèkes dans le contexte du renforcement des échanges entre les deux pays, au plan économique, notamment.

• Le 24 mars , plusieurs membres du groupe ont participé à une réunion d'information organisée par l'ambassadeur d'Ouzbékistan à l'occasion de la fête de Navrouz.

• Le 1 er avril , le Président André Dulait et le secrétaire exécutif ont participé à une réunion de travail suivie d'un dîner à l'ambassade d'Ouzbékistan.

• Le 2 avril , le groupe a participé à un concert et à une exposition artistique organisés à l'UNESCO par l'ambassade d'Ouzbékistan.

• Le 6 avril , le secrétaire exécutif a organisé une réunion de travail sur les perspectives de la coopération éducative avec les États d'Asie centrale avec le directeur d'un établissement d'enseignement supérieur privé spécialisé dans les relations avec les anciens pays du bloc soviétique.

• Le 30 avril , plusieurs membres du groupe, dont le Président André Dulait, et M. Aymeri de Montesquiou, président délégué pour le Kazakhstan, ont participé et sont intervenus au colloque Sénat-Ubifrance sur la région Caspienne-Asie centrale.

• Le 6 mai , le groupe a participé à la présentation publique de l'ouvrage du Président Karimov sur les répercussions de la crise économique en Ouzbékistan et en Asie centrale.

• Le 8 juin , le secrétaire exécutif a représenté le groupe à une soirée organisée à l'UNESCO par les autorités et les membres de la communauté kirghize en France.

• Le 15 juin, le secrétaire exécutif a reçu l'attachée parlementaire de la Fédération françaises des Assurances (Mlle Annabelle Jacquemin), pour lui apporter son concours à la préparation d'un périple d'étude de six mois sur le thème de la place et du rôle des femmes dans le Caucase et en Asie centrale (juillet-décembre 2009), dont l'intéressée devait présenter au groupe d'amitié les temps forts et les principales conclusions en 2010.

• Le 1 er juillet , Mme Brigitte Bout, président délégué pour l'Ouzbékistan, a reçu au Sénat le directeur de l'Institut français des Études sur l'Asie centrale, pour envisager les perspectives de réorganisation de cet établissement.

• Le 20 octobre , plusieurs membres du groupe ont participé à l'UNESCO et à l'ambassade d'Ouzbékistan aux cérémonies organisées à Paris à l'occasion du 18 ème anniversaire de l'indépendance de ce pays.

• Le 16 novembre , le groupe a participé à une réunion d'information organisée par l'ambassadeur d'Ouzbékistan sur les élections parlementaires devant se dérouler dans ce pays en janvier 2010 (un petit déjeuner de travail au Restaurant du Sénat le 3 février 2010 a permis aux observateurs français ayant suivi le scrutin de présenter au groupe leurs conclusions sur ces élections).

• Le 18 décembre , plusieurs membres du groupe ont participé à la réception annuelle organisée au Pavillon Dauphine par l'ambassadeur du Kazakhstan.

EXERCICE 2010

• Le 22 janvier , le groupe a organisé un petit déjeuner de travail avec M. Zipper de Fabiani, nouvel ambassadeur de France au Tadjikistan.

• Le 3 février , le groupe a organisé un petit déjeuner de travail sur les élections parlementaires de décembre 2009-janvier 2010 en Ouzbékistan.

• Le 18 février , le Président André Dulait, sur la proposition du Quai d'Orsay, a accordé à deux journalistes proches de l'opposition kazakhstanaise en visite de travail en France un long entretien sur le fonctionnement de l'institution parlementaire française, sur les relations entre le Parlement et la presse et sur les moyens dont disposent les parlementaires français pour s'informer de l'état de l'opinion publique.

• Le même jour, le Président du groupe, M. André Dulait, a tenu une réunion de travail avec l'ambassadeur du Kazakhstan, S. Exc. M. Nourlan Danenov, et un des conseillers de l'ambassade.

• Le 25 mars 2010, le groupe a participé au colloque organisé par le Sénat et Ubifrance, « Voir plus loin ensemble en Asie centrale et au Caucase », puis au vernissage de l'exposition photographique sur l'Ouzbékistan organisée à cette occasion par l'Ambassade d'Ouzbékistan dans la Galerie Sud en présence de Mme Lola Karimova Tillyaeva, ambassadeur de l'Ouzbékistan auprès de l'UNESCO.

• Du 23 au 30 mars 2010, le groupe a accueilli en France une délégation des deux chambres du Parlement d'Ouzbékistan (deux sénateurs et quatre députés), conduite par Mme Mavjuda Radjabova, vice-présidente du Sénat. A Paris, la délégation a eu de très nombreux entretiens, dont une brève audience avec le Président du Sénat au Bureau de départ. La délégation a également participé, le 25 mars, au colloque organisé par le Sénat et Ubifrance, « Voir plus loin ensemble en Asie centrale et au Caucase » ainsi qu'au vernissage d'une exposition photographique sur l'Ouzbékistan. La délégation a ensuite passé deux jours dans les Deux-Sèvres et dans la Vienne, où elle a rencontré plusieurs responsables d'entreprises agricoles et agroalimentaires de ces départements.

• Le 6 avril , le groupe a participé à une conférence sur l'Ouzbékistan organisée au Sénat par l'Institut France-Europe-Asie (IFEA).

• Le 29 avril 2010, le groupe a accueilli au Sénat la réunion constitutive de l'Association des Amitiés franco-tadjikes, organisée à l'initiative de S. Exc. M. Henry Zipper de Fabiani, ambassadeur de France à Douchanbé, sous la présidence de M. Yves Pozzo di Borgo (UC - Paris), président délégué pour le Tadjikistan, et en présence d'une soixantaine de personnalités.

• Le 30 juin 2010, le groupe a organisé un petit déjeuner d'information et la projection d'un reportage vidéo sur les événements survenus dans le sud du Kirghizistan en juin 2010 et les atteintes très graves subies dans ces circonstances par la communauté ouzbèke établie au sud du pays, dans les environs des villes d'Och et de Djalal Abad, notamment.

• Le 8 septembre 2010, l e président du groupe, M. André Dulait, et le président délégué pour le Tadjikistan, M. Yves Pozzo di Borgo, ont organisé au Sénat une réunion de travail avec l'ambassadeur de France au Tadjikistan.

• Le 7 octobre 2010, l e groupe a accueilli au Sénat une réunion d'information sur le Turkménistan, organisée conjointement avec l'Association France-Turkménistan, avec la participation de nombreuses personnalités.

• Le 26 octobre 2010, e n marge de la visite officielle en France du président du Kazakhstan, M. Noursoultan Nazarbaïev, le président du groupe d'amitié, M. André Dulait, a accordé une interview télévisée à une équipe de journalistes de l'Agence de presse Khabar Agency. Les questions ont porté, pour l'essentiel, sur la perception dans l'opinion publique française de l'action du président Nazarbaïev durant la présidence kazakhstanaise de l'OSCE, sur les relations entre le Kazakhstan et l'Europe et, plus généralement, sur les possibles évolutions du rôle de ce pays sur la scène internationale.

• Le 9 novembre 2010 , le groupe a organisé, conjointement avec la Cour des Comptes et le service des Relations internationales, la visite au Sénat d'une délégation parlementaire kazakhstanaise venue en France étudier la procédure budgétaire française.

• Le 15 décembre 2010, le président du groupe, M. André Dulait, a reçu au Sénat une délégation ouzbèke conduite par M. Rayshanbek Mansurov, secrétaire d'État au ministère de la Culture.

• Le 22 décembre 2010, l e groupe a participé à la deuxième réunion de l'Association des amitiés franco-tadjikes, organisée à l'Assemblée nationale. Cette rencontre a été introduite par M. Aymeri de Montesquiou, qui a souligné la position clé du Tadjikistan comme trait d'union entre le monde musulman et le monde occidental, et entre la Chine et l'Europe. Il en a également souligné les grands potentiels économiques, notamment dans la production d'électricité et dans l'élevage, deux secteurs où l'expertise française avait de réelles cartes à jouer.

EXERCICE 2011 (premier semestre)

• Le 17 janvier , M. André Dulait, président du groupe, a organisé au Sénat, une réunion de travail avec M. Pierre Lebovics, nouvel ambassadeur de France au Turkménistan. L'ambassadeur a fait le point de la situation politique et économique actuelle de ce pays, dopée par la production d'hydrocarbures (gaz naturel, notamment) et qui, selon tous les spécialistes, offre d'intéressantes opportunités d'affaires dont les entreprises françaises gagneraient à tirer meilleur parti.

• Le 26 janvier , M. André Dulait, président, et Mme Brigitte Bout, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, ont organisé au Sénat une réunion de travail avec S. Exc M. Aloev, ambassadeur d'Ouzbékistan en France, qui leur a présenté à cette occasion le nouveau conseiller politique de l'ambassade, M. Khamid Khoshimov. Cette réunion a permis de faire un premier bilan de la visite officielle le 24 janvier 2011 du président Islam Karimov à Bruxelles à l'invitation du président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso.

• Le 27 janvier , Mme Brigitte Bout, présidente déléguée pour l'Ouzbékistan, a assisté à l'ambassade à la projection d'un documentaire sur ce pays réalisé par les équipes de l'émission télévisée « Des racines et des ailes ».

• Le 2 mars , le Président du groupe, M. André Dulait, le Président délégué pour le Kirghizistan, M. Jean-Marc Pastor, et M. Aymeri de Montesquiou ont assisté à l'audience accordée par le Président du Sénat, M. Gérard Larcher, à la Présidente de la République du Kirghizistan, Mme Rosa Otounbaeva, invitée en visite de travail en France par l'UNESCO à l'occasion d'une Conférence mondiale de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE). Lors de cette audience, le Président du Sénat a demandé au groupe d'amitié d'organiser dès que possible une mission au Kirghizistan afin de préparer un programme de coopération interparlementaire avec l'assemblée de ce pays, fortement engagé dans la voie de la démocratie parlementaire.

• Le même jour (2 mars) , le Président du groupe, M. André Dulait, a tenu une réunion de travail avec l'ambassadeur de France au Kirghizistan (de passage à Paris à l'occasion de la visite en France de la Présidente kirghize) en vue, notamment, d'arrêter les premières grandes lignes de la prochaine mission du groupe d'amitié au Kirghizistan.

• Le 9 mars , le groupe a organisé un petit déjeuner de travail pour faire le point avec l'ambassadeur d'Ouzbékistan, S. Exc. M. Aloev, sur les relations avec ce pays et sur son environnement géopolitique en Asie centrale.

• Du 18 au 24 avril , une délégation du groupe interparlementaire d'amitié France-Asie centrale s'est rendu en avril dernier au Kirghizistan et au Tadjikistan (le compte rendu de cette mission est l'objet du présent rapport d'information).

• Les 6 et 7 mai , le Président du groupe d'amitié, M. André Dulait, a participé à Tachkent comme représentant du Président du Sénat, M. Gérard Larcher, à un colloque franco-ouzbek de droit constitutionnel organisé sous l'égide conjointe du Sénat d'Ouzbékistan et de l'ambassade d'Ouzbékistan en France. Première du genre, cette rencontre a réuni de nombreux spécialistes internationaux du droit constitutionnel, et a permis de faire un bilan des avancées réalisées dans ce domaine par l'Ouzbékistan depuis son accession à l'indépendance en 1991. A son retour, M. André Dulait a publié dans la revue d'information éditée par l'ambassade d'Ouzbékistan un article (« Quelques réflexions personnelles sur les avancées du parlementarisme en Ouzbékistan ») rendant compte de cette manifestation.

• Le 12 mai , le groupe d'amitié a participé au colloque économique sur la région Asie centrale-Caucase « Les dividendes de la persévérance, les promesses de la confiance » , organisé sous l'égide des groupes interparlementaires d'amitié France-Arménie, France-Asie centrale et France-Caucase, en partenariat avec Ubifrance. En ouverture de la rencontre, le Président du groupe, M. André Dulait a lu un message du président du Sénat, M. Gérard Larcher, soulignant l'ancienneté et l'intensité des liens entre le Sénat et les États de cette région, puis a récapitulé l'action du groupe d'amitié au service de cet objectif. Soulignant la position géostratégique clé de cette région, M. Aymeri de Montesquiou, président délégué pour le Kazakhstan, a regretté que la France n'y soit pas mieux positionnée.

• Le 25 mai, s ur la proposition conjointe du Quai d'Orsay et de l'ambassade d'Ouzbékistan, le groupe interparlementaire d'amitié France-Asie centrale a organisé un après-midi de travail au Sénat d'une délégation de l'Institut d'études de la société civile (IESC), principale ONG d'Ouzbékistan oeuvrant dans le domaine de la promotion d'une société civile susceptible de contribuer au débat public et au développement des libertés. Dans ce cadre, la délégation, conduite par le directeur de l'IESC, M. Golibjon Abdukarimov, a d'abord participé à un long entretien de travail avec le président du groupe d'amitié, M. André Dulait, au cours duquel on été abordés de nombreux points concernant le travail parlementaire, les relations entre le Parlement et la société civile, ainsi que sur le contrôle parlementaire de l'action du Gouvernement et des administrations publiques. Puis, deux administrateurs du Sénat ont présenté un exposé sur le rôle et le fonctionnement des groupes politiques au Sénat et leur articulation avec l'action des partis politiques.

• Le 27 mai , sous l'égide du groupe d'amitié France-Asie centrale, a été projeté en avant première, salle Clemenceau, un documentaire sur « Les enfants du Goulag », réalisé par Romain Icard et coproduit par l'entreprise « Les Films en vrac » et différents partenaires dont France Télévisions. Consacré aux enfants internés ou nés dans les goulags sous la période stalinienne -notamment ceux implantés sur le territoire de l'actuel Kazakhstan-, ce film a rassemblé un public nombreux, y compris des diplomates de plusieurs États issus de l'ex-URSS. Dans son allocution, l'ambassadeur du Kazakhstan a souligné qu'au démantèlement des camps de travail, de nombreux internés de nationalités très diverses étaient demeurés sur place, y avaient continué leur vie et que ces épisodes douloureux faisaient ainsi partie intégrante de l'histoire de la jeune nation kazakhstanaise.

Annexe 2

La réunion constitutive au Sénat de l'association
« Les Amitiés franco-tadjikes »

(Jeudi 29 avril 2010, Palais du Luxembourg - Salle Monnerville)

Ordre du jour

18h00 : Ouverture des travaux

- M. Aymeri de MONTESQUIOU, sénateur

- Yves POZZO di BORGO, sénateur

- Henry ZIPPER de FABIANI, ambassadeur de France au Tadjikistan

18h10 : Le cadre politique des relations France-Tadjikistan et Union européenne-Tadjikistan

- Roland GALHARAGUE, directeur d'Europe continentale, MAEE

- Pierre MOREL, ambassadeur, Représentant spécial de l'UE pour l'Asie centrale et la
Géorgie, ancien ambassadeur de France au Tadjikistan

18h20 : Le rôle de la société civile

- Marie-Pierre CALEY, co-fondateur d'ACTED

- Gérard LUTIQUE, président des Cercles Kondratieff

18h40 : Projets culturels

- Laurence LEVASSEUR, mission culture France Asie centrale Lulistan

18h50 : Les enjeux économiques au Tadjikistan pour la France

- Guillaume GISCARD d'ESTAING, P-DG de SOFEMA

- Jérôme BARTHE, Vice-président d'AREVA T&D

19h20 : Le rôle des universitaires et de la recherche dans l'approche d'un pays persanophone, au confluent de l'Asie centrale et de l'Asie du sud

- Stéphane DUDOIGNON (EHESS, CNRS)

- Olivier FERRANDO (IEP Paris & Lille, CERI)

- Amir MOGHANI : une place et des projets pour le tadjiko-persan

19h55 : Perspectives et projets

Le compte rendu de la réunion, ci-après, est une transcription en style directe établie sous la seule responsabilité de l'Association

OUVERTURE DES TRAVAUX

• M. Aymeri de MONTESQUIOU, Sénateur du Gers, représentant spécial du Président de la République pour l'Asie centrale, Président délégué du groupe d'amitié (Kazakhstan)

C'est un plaisir de vous accueillir au Sénat. Le président DULAIT, qui cherche à démentir l'adage selon lequel la démarche d'un sénateur est lente, revient d'Indonésie et est donc un peu victime du décalage horaire et j'essaierai de mon mieux de le remplacer en attendant l'arrivée de M. POZZO di BORGO, président délégué du groupe pour le Tadjikistan.

Nous allons parler du Tadjikistan, pays qui est connu de vous tous, pays très intéressant, pays fascinant, pays qui porte encore la marque d'Alexandre. Lorsque vous traversez la frontière, vous voyez des ruines grecques parce qu'en Afghanistan et sur place le nom d'Alexandre est toujours, aussi bizarre que cela puisse paraître 2.300 ans après, présent dans certains esprits.

C'est un pays lointain qui a subi des chocs politiques très importants au début des années 90. Je me rappelle avoir marché un peu plus vite que de coutume dans les rues de Douchanbe lorsque l'on tirait d'une rue à l'autre. C'est un pays qui est maintenant apaisé, sans doute parce qu'il a à sa tête un président qui doit avoir une poigne un peu ferme, le président RAKHMON. C'est un pays qui n'a pas énormément de ressources, mais a un potentiel d'hydroélectricité considérable. Il y a aussi un potentiel agricole ; il y a des français qui réussissent particulièrement, entre autres dans le domaine de l'élevage. Mais c'est un pays lointain par sa culture, par ses paysages ; un pays vraiment attrayant : monter à cheval dans les montagnes tadjikes c'est un vrai plaisir, on est dépaysé lorsque l'on est au Tadjikistan.

La France a choisi ce pays comme relais dans les opérations en Afghanistan. La France fait un effort particulier d'investissement en faveur de l'aéroport de Douchanbe. C'est un projet important parce qu'il montre l'intérêt de la France pour ce pays ; important, parce que son inauguration devrait pouvoir coïncider avec les 20 ans de l'indépendance de ce pays. Le pays n'est pas encore tout à fait paisible, parce qu'il côtoie l'Afghanistan et que la drogue peut passer par ses frontières comme par celles de l'Ouzbékistan et du Turkménistan. C'est un facteur de désordre potentiel qu'il ne faut pas négliger, mais c'est un pays que nous connaissons de mieux en mieux. Grâce à Monsieur l'Ambassadeur, l'autre jour nous avons eu un certain nombre de rencontres, en particulier avec le président RAKHMON. Les gens nous écoutent, ce qu'on leur dit les intéresse. C'est un point important.

J'étais dans ce pays pour la première fois en 1994. J'y suis retourné à quelques reprises ; aujourd'hui j'y retourne parce que Monsieur le Président de la République m'a fait l'honneur de me nommer son représentant spécial pour l'Asie centrale. Ce pays, il ne faut pas le négliger, pour des raisons de sécurité mais aussi pour des raisons économiques. Je suis convaincu que l'hydroélectricité dont je vous ai parlé tout à l'heure est un des domaines où des entreprises comme Alsthom, comme Bouygues, Vinci, EDF, Lafarge peuvent s'exprimer fortement parce que ce sont de grands contrats qui peuvent être financés par la Banque asiatique de Développement ou par la Banque Mondiale. Il y a un vrai manque d'électricité dans toute la région : l'Iran, l'Afghanistan, le Pakistan, la Chine, le Kazakhstan, la Russie ont besoin d'électricité et, au Tadjikistan, il y a une source très importante d'hydroélectricité.

Cette hydroélectricité est aussi un facteur de tensions avec l'Ouzbékistan dans la mesure où, en aval, se trouve ce pays ; et l'Ouzbékistan a peur que des barrages trop importants tarissent ses ressources en eau. Déjà les deux fleuves principaux le Syr-Daria et l'Amou-Daria, sont ponctionnés fortement pour la culture du coton. Donc c'est un facteur de tensions important. Je ne sais pas si la France peut jouer un rôle d'apaisement entre ces deux pays ; peut être qu'il y a un risque de se brûler les doigts, peut-être qu'il y a d'autres formules. Par exemple j'essaye de trouver une médiation avec l'Aga Khan, qui est, je ne dirai pas puissant, mais qui est influent sur place. Il y a des vallées qui sont peuplées essentiellement d'ismaéliens, et les ismaéliens pèsent dans l'économie tadjike.

J'ai sans doute été un peu long, peut-être que Monsieur l'Ambassadeur pourra habilement prendre le relais et dire des choses beaucoup plus précises que ce vaste tableau un peu flou et pointilliste que j'ai pu tracer.

• M. Yves POZZO di BORGO, Sénateur de Paris, président délégué du groupe d'amitié France Asie centrale pour le Tadjikistan

J'arrive de Strasbourg, du Conseil de l'Europe, il a fallu que je courre. Je suis désolé si j'arrive un peu en retard. Simplement, on est tout un groupe de sénateurs, dont mon ami Aymeri de Montesquiou ici présent, qui, depuis que nous sommes sénateurs, lui bien avant moi, se sont préoccupés de tout ce qui concerne cette zone à l'est de l'Europe qui était très mal connue en France. Nous sommes tous les deux également membres du groupe d'amitié France Russie dont nous sommes tous les deux vice-présidents. Aymeri a lui beaucoup plus de connaissances que moi sur les pays de cette région ; il a beaucoup plus circulé et nous sommes quelques-uns uns à vraiment faire en sorte de développer le maximum de relations avec ces pays là.

Moi-même, je m'occupe essentiellement de la Russie ; j'ai déjà écris il y a trois ans un rapport sur les relations Union européenne - Russie que je suis en train de réactualiser, mais également, à la suite de cela, le Président DULAIT qui est le président du groupe d'amitié avec tous les pays d'Asie centrale, m'a demandé de prendre la présidence du groupe pour le Tadjikistan. Je prends ces fonctions de président délégué du groupe d'amitié. C'est ma première réunion. J'ai déjà connu l'Ambassadeur en d'autres temps, dans des situations qui n'étaient pas simples. Je me souviens, on était ensemble en Bosnie-Herzégovine.

On est là nous pour vous accompagner. C'est l'intérêt des groupes d'amitié ; ils ont la valeur que les présidents et les équipes leur fournissent. Notre idée, c'est de vous accompagner, aussi bien les entreprises, les ONG et tous ceux qui souhaitent que l'on connaisse mieux ce pays. Nous sommes plutôt considérés comme des missi dominici, à votre service ; c'est le rôle des parlementaires. Je sais qu'il y a des entreprises ici qui n'ont pas besoin des parlementaires. Nous sommes ici pour vous accompagner et vous aider si vous le souhaitez.

• M. Henry ZIPPER de FABIANI, Ambassadeur de France au Tadjikistan

Merci Messieurs les Sénateurs. Je souhaite remercier le Président DULAIT et tous les membres du groupe amitié France-Asie Centrale d'avoir réuni ici le plus grand nombre possible d'amis du Tadjikistan en France et je suis heureux de vous retrouver ici sous les auspices du Sénat, mais également de prolonger ainsi notre relation avec le groupe d'amitié France-Tadjikistan à l'Assemblée nationale dont Monsieur le député Claude GATIGNOLE, ici présent, est membre.

Je dois souligner que les parlementaires sont d'une grande aide pour contribuer avec nous tous à entretenir des liens avec les pays dont nous avons la charge. Je ne reviendrais pas sur les missions parlementaires qui sont des moments importants pour explorer les domaines dans lesquels nous voulons aller de l'avant.

Avant de donner la parole aux prochains orateurs, j'aimerais aussi vous dire quelques mots.

Je voudrais remercier tous ceux qui travaillent en France ou avec la France pour renforcer les liens entre notre pays et le Tadjikistan et son environnement immédiat en Asie Centrale et en Afghanistan.

J'ai coutume de dire qu'au Tadjikistan, il y a très peu de Français mais qui sont tous de très grande qualité. Aujourd'hui nous avons un rassemblement de personnalités talentueuses et actives et cela doit être souligné. C'est désormais, dans les relations internationales, quelque chose de fondamental : les administrations, les assemblées jouent leur rôle, mais également les entreprises, les ONG. Nous avons ici notamment ACTED qui va faire une intervention en la personne de Marie-Pierre CALEY ; mais également Mme Danielle MANE qui a fondé une association d'aide aux enfants des rues après le drame que nous connaissons tous quand elle a perdu sa fille lors de la guerre civile ; le Cercle Kondratieff. Handicap international n'est pas présent mais commence à s'implanter au Tadjikistan. Il y a donc des ONG qui font partie du tissu des relations internationales et j'en ai sans doute omis.

Je mentionne aussi le mouvement de solidarité de la Fédération internationale de la Croix Rouge et du Croissant rouge dont le représentant à Douchanbé, Éric MICHEL-SELLIER, est présent ici même. La mission de l'OSCE, qui comporte plusieurs compatriotes, est aussi présente parmi nous grâce à Rodolphe OBERLE, spécialiste des frontières.

Il y a des représentants d'entreprises. Je ne vais pas les citer toutes parce que deux d'entre elles sont mises en valeur, étant à la tête de projets très concrets et actuels au Tadjikistan mais il y en a d'autres présentes ici et elles sont bien sûr les bienvenues.

Il y a parmi nous des artistes : musiciens, danseurs, chorégraphes, metteurs en scène, cinéastes. Il y a également des intellectuels, des universitaires, des chercheurs : archéologues, politologues, enseignants en langues, chercheurs en littérature, en cinéma ... Et puis des personnes qui représentent des mouvements associatifs divers comme l'association des Tadjiks et des persanophones, l'association Rudaki dont je salue le président, le docteur Massoud MIRSAHI. Donc il y a beaucoup de talents que je ne peux pas mentionner de façon exhaustive bien sûr.

Une association pour quoi faire?

Nous avons décidé avec quelques amis, quelques collègues, quelques relations, de rassembler, de surmonter les clivages et les cloisonnements - qui sont assez naturels, chacun travaillant dans son domaine d'action -, d'assurer plus de continuité dans le temps, d'assurer un maximum de transparence, de favoriser l'initiative, d'encourager de nouveaux projets et de faire en sorte de se rencontrer : bien que nous communiquions tous par courriels, connexions internet, il faut de temps en temps se voir, se rencontrer, voir nos visages et essayer ensemble de nouer de nouvelles relations et de préparer de nouveaux projets pour mieux faire connaître la France au Tadjikistan, ce qui est ma mission première mais aussi mieux faire connaître le Tadjikistan en France et en Europe car ce pays mérite d'être connu. Il n'est pas assez connu et il fait parti aussi d'un environnement qui n'est pas suffisamment bien compris. Il est donc important que nous contribuions à une meilleure connaissance mutuelle.

Je m'arrête ici pour cette présentation générale car je donne la parole aux orateurs suivants : Roland GALHARAGUE, directeur d'Europe Continentale, qui veille depuis le Quai d'Orsay sur l'ensemble de nos travaux, puis Pierre MOREL, représentant spécial de l'Union européenne pour l'Asie Centrale et la Géorgie.

LE CADRE POLITIQUE DES RELATIONS FRANCE-TADJIKISTAN / UNION EUROPÉENNE-TADJIKISTAN

• M Roland GALHARAGUE, directeur d'Europe continentale au Ministère des Affaires étrangères et européennes

Merci Henry. Deux fois merci : merci pour cette présentation que tu viens de faire ; et merci pour avoir pris cette initiative de fédérer en France tous ceux qui, à un titre ou à un autre, s'intéressent à ce pays qui reste c'est vrai assez méconnu.

Nous sommes effectivement à un moment où nous avons besoin de davantage de transparence, davantage d'échanges entre les différentes composantes de cette relation franco-tadjike qui est souvent perçue sous un angle dominant, le sénateur de Montesquiou l'a évoqué, qui est essentiellement l'angle afghan. Avec le Tadjikistan, on a l'impression d'avoir affaire à une sorte de pays relatif : pourquoi est-ce que le Tadjikistan serait-il important, pourquoi compterait-il ? A cause de l'Afghanistan ou parce que c'est le seul pays persanophone dans un environnement essentiellement turc ?

Or, je crois et votre présentation ici le montre et la diversité des profils qui sont rassemblés le montre, je crois que la relation franco-tadjike a réussi, est en train de réussir à s'émanciper de ce qui a été le moment le point fondateur de son développement c'est-à-dire cette relation essentiellement de défense, relation liée au théâtre afghan, relation liée à l'installation à Douchanbé d'un détachement aérien, laquelle a ensuite conduit à ce qui est encore aujourd'hui le principal projet économique entre la France et le Tadjikistan, c'est à dire la construction ou l'appui à la construction de l'aéroport de Douchanbé. Ça, c'est clairement le moment de définition de cette relation et je crois que votre présence ici, la diversité des talents qui sont rassemblés montre qu'il y a beaucoup plus de choses à faire au Tadjikistan que ce qui nous y faisons pour l'instant.

J'en prendrai quelques exemples. En premier lieu, il est important de dire que cette relation, d'abord opérationnelle, d'abord presque militaire s'est maintenant prolongée sur le plan politique. C'est important de noter par exemple que, puisque nous pensons qu'il n'y a pas de solution militaire au problème afghan, parce que nous pensons qu'il faut une solution politique à ce problème, il faut que les pays voisins soient associés à la définition de cette solution. Il c'est important de noter que le Tadjikistan a participé à deux reprises à des réunions qui ont été organisées sur l'Afghanistan avec l'ensemble des pays concernés, l'ensemble des pays voisins ; et c'était une chose qui n'allait pas naturellement de soi. Le Tadjikistan n'est pas un pays qui a occupé sur la scène internationale une place prééminente.

Henry a évoqué aussi le rôle de l'Aga Khan. La fondation de l'Aga Khan, AKDN, est effectivement très présente au Tadjikistan et, là aussi, c'est intéressant de voir que c'est un point d'application pour une stratégie plus vaste parce que, et certains d'entre vous le savent, le gouvernement français a conclu, et c'est je crois une première, une convention générale de coopération avec le réseau de l'Aga Khan. Donc là aussi existe une relation qui s'est diversifiée.

Je laisserai à Pierre Morel le soin de nous dire dans quelle mesure aussi le Tadjikistan a été pris en compte sous plusieurs aspects, aussi bien le trafic de drogue, le problème de l'eau, le problème des frontières, par la stratégie de l'Union européenne en Asie Centrale. Mais je crois que le point fondamental qui nous réunit et qui justifie cette initiative, que je tiens de nouveau à saluer, est que le Tadjikistan ne se limite pas à sa dimension purement opérationnelle, mais que nous avons tout intérêt, dans la perspective de l'évolution probable du théâtre afghan, mais aussi pour une tout autre série de raisons - c'est intéressant de noter que c'est un pays persanophone alors que la situation internationale sur l'Iran est celle que l'on connaît-, nous avons intérêt à rassembler toutes ces énergies, toutes ces spécialités, qui, d'une certaine manière, concernent toutes le Tadjikistan. Merci beaucoup.

• M. Pierre MOREL, premier ambassadeur de France au Tadjikistan, Représentant Spécial de l'Union européenne pour l'Asie centrale

Merci Henry, Messieurs les Sénateurs, Mesdames et Messieurs.

Pardon pour mon retard, j'arrive droit de Bruxelles. Donc ma tâche est déjà désignée, qui est de donner la dimension européenne qui est encore une dimension française et qui doit être soulignée dans cette rencontre fondatrice de l'association des amitiés franco-tadjikes tout simplement parce qu'en terme de représentation diplomatique en ce moment, et Henry Zipper en est le témoin aujourd'hui, la France est le tiers de l'Union européenne, maintenant le quart si j'ose dire car l'on vient d'ouvrir une délégation de l'Union européenne après tant d'années. Et donc ça veut dire que nos responsabilités restent fortes au-delà des responsabilités actuelles qu'a évoquées Roland GALHARAGUE.

Je voudrais aussi dire quelques mots, avant d'aborder la dimension européenne, non pas pour trop cultiver les souvenirs, mais pour que cet élément du panorama apparaisse aussi dans notre prise de contact collective, à ce moment fondateur que permet cette réunion ici au Sénat qui nous accueille, c'est de prendre la dimension des circonstances dramatiques qui ont marqué la naissance de ce pays.

J'ai été le premier ambassadeur de France au Tadjikistan et j'en suis très fier et je tiens à le rappeler régulièrement. Mais mon premier séjour à Douchanbé avait été celui d'un tout jeune diplomate en poste à Moscou et, donc, ça remonte à très loin. Mais j'ai été heureux ensuite d'avoir cette tâche depuis l'ambassade à Moscou parce que, dans un premier temps, il fallait assumer l'ouverture des relations diplomatiques sans pouvoir ouvrir immédiatement une ambassade dans chacun des pays nouvellement indépendants. Et, là, il faut dire un mot du drame absolu qu'a été la guerre civile dont on n'a pas tellement l'idée parce que tant de choses bougeaient dans ces années 91-92 qu'on en a eu un écho très amorti.

Ça a été une guerre atroce et il ne faut jamais l'oublier, parce que ça compte dans la vie d'aujourd'hui au Tadjikistan. On compte qu'il y a eu à peu près 100 000 morts en six mois, pour un peuple d'à peu près 6 millions d'habitants. Cela donne une idée du choc terrible que cela a été. Je ne vais pas entrer dans les circonstances qui ont provoqué cette situation, mais s'intéresser au Tadjikistan, c'est quand même aussi essayer de comprendre comment cela a été possible. Je crois que des raisons assez complexes ont mêlé l'autodéfense de groupes issus des centres de pouvoir hérités de l'époque soviétique et la montée de nouvelles élites et de nouveaux centres de pouvoir qui n'ont pas émergé d'un seul coup, qui en fait avaient commencé à prendre forme dès l'époque gorbatchévienne.

Nous avons une vision à nous de l'époque gorbatchévienne, de la Glasnost, avec l'ouverture des échanges et les intellectuels qui s'exprimaient. En Asie Centrale, ça a été la remontée d'une effervescence qui n'avait jamais totalement disparu et qui s'est concrétisée dans les différents pays de façons extrêmement diverses, comme si la chape soviétique avait été enlevée d'un coup et que tout se remettait en place. Ça ne s'est pas produit en 91-92, cela s'est produit en 85 :à ce moment-là un certain nombre de mollahs et différentes tendances relevant de la mouvance islamique, au besoin stimulées du dehors - je pense à Peshawar et autres lieux-, ont commencé à entrer en effervescence, à nouer des réseaux et, au fond, en 92, j'ai envie de dire qu'eux étaient prêts, si le Tadjikistan n'était pas prêt pour son indépendance. Et, donc, d'un seul coup, vous avez eu une sorte de clash dans les rapports de force, avec également des rivalités claniques.

Le pays est très compartimenté, et c'est aussi sa richesse, avec des cultures très différentes. Et, là, s'est déclenchée une violence extraordinaire, terrible, en quelques mois, qui a laissé des traces très profondes et qui laisse encore aujourd'hui, au Tadjikistan, un sentiment qui repose sur un « plus jamais ça ! », et de façon très forte même si maintenant déjà certains disent que la nouvelle génération ne mesure pas ce que ça a été. Quand même, il y a une sorte d'élément de pondération et une retenue qui je crois joue un rôle important dans la vie du Tadjikistan aujourd'hui, sur la vie institutionnelle, ses insuffisances etc. N'oublions jamais ce drame. En même temps, il a au moins conduit à quelque chose qui est remarquable dans l'histoire de ce pays, la « réconciliation » de 97, c'est-à-dire un véritable accord de paix civile entre toutes les parties grâce à l'intelligence des différents responsables des mouvances des deux cotés : du coté islamique tadjik, opposants islamiques qui étaient avant entrés en véritable guérilla, et du côté des autorités en place avec le cas unique du seul parti d'inspiration musulmane, qui est le Parti de la Renaissance Islamique, le PRI, conduit par un brillant chef et animateur politique, M. Mohieddine KABIRI, représentant la jeune génération, extrêmement ouvert, cultivé, habile, qui est un peu polyvalent, comme chef de parti dans la région ; c'est un cas unique dans toute l'Asie Centrale. Partout ailleurs, tout ce qui relève de l'intitulé « islamique » est placé sous surveillance pour un certain nombre de raisons - je n'entre pas dans les détails.

C'est un parti qui se veut démocratique mais, en même temps, avec la franchise qui le caractérise, M. KABIRI dit « je suis un vrai démocrate, je veux être un vrai démocrate et apporter une culture politique dans ce pays après les drames qu'il a connus, mais je reconnais que ma base est une base plus dure, plus fondamentaliste et c'est comme ça que j'essaie de travailler ». Toujours est-il que ce parti se présente aux élections, obtient des voix, des sièges au parlement et songe à une candidature à la présidentielle. Mais, en même temps, vous avez un chef de parti qui est accusé par une partie de sa base d'être un peu une opposition de Sa Majesté parce qu'il se retient de pousser trop fort dans l'attitude d'opposition en disant, avec la mémoire que nous avons, « attention ! ». avec une ambition à long terme d'essayer de faire évoluer dans le sens d'une conception démocratique de la vie publique, toute cette mouvance qui est passée par la guérilla dans les montagnes et avec un passé historique important : souvenons-nous que c'est dans les montagnes du Tadjikistan qu'a perduré la dernière résistance au pouvoir soviétique avec les Basmatchi, jusque tard dans les années 30. Donc, il y a une mémoire tadjike complexe et riche.

Voilà ce que je voulais dire très rapidement, même si, après ce drame, et même pendant ce drame, je me souviens de missions où il était difficile de sortir de Douchanbe. J'ai essayé de le faire quelquefois ; ça n'était pas simple, c'était même risqué, mais il fallait quand même aller vers le reste du pays autant que possible, en tout cas hors de la capitale ; il fallait essayer de réveiller ces réseaux remarquables d'enseignement du français, ces universités qui brusquement étaient un peu lâchées dans le vide, perdant le fil de la relation avec Moscou. Il fallait essayer de garder le contact avec cet élément remarquable qui persiste à Douchanbé : une classe intellectuelle de grande qualité. Parce que vous avez au Tadjikistan l'un des meilleurs foyers d'études orientales et des civilisations orientales qui a formé des générations d'experts à l'époque soviétique. Et tout ceci fait partie de l'originalité du Tadjikistan.

Voilà la toile de fond que je voudrais donner sur les années que j'ai connues et en même temps l'élément original qui se présente encore aujourd'hui : en 2007 nous avons célébré les dix ans de cet accord de paix et les anciens combattants et intellectuels de la grande mobilisation islamique du temps de la guerre civile et ensuite de la négociation de l'accord, Turashonzadé, à la fois intellectuel et ancien mufti tadjik, étant l'un des symboles, avec Nouri, qui était l'un des chefs du parti islamique, mort depuis. Tout ceci pour vous donner une idée : Nouri était installé à Téhéran pendant toutes les années qui ont suivi la phase violente de la guerre civile et on était vraiment dans un rapport de négociations régionales extrêmement tendues. Cette époque est terminée, elle n'est pas oubliée. Voilà, je crois ce qu'il faut en dire.

J'en viens à l'Union européenne aujourd'hui, dans le cadre des responsabilités que j'assume depuis trois ans et demi, de Représentant spécial de l'Union européenne pour l'Asie Centrale, ce qui en inclut les cinq républiques, dont le Tadjikistan.

Alors, évidemment, deux considérations sur ce chapitre, sur la relation de l'Union européenne avec le Tadjikistan :

1. Il convient de considérer que cette relation de l'Union européenne avec les cinq états d'Asie centrale qui ont quand même beaucoup en commun et qui ont beaucoup d'intérêt envers l'Europe, parce que l'Asie Centrale s'appelle, veut s'appeler aussi Eurasie, car elle a le sentiment d'être vraiment entre deux mondes : par la colonisation puis par l'expérience soviétique avec le sentiment que le lien avec la culture européenne s'est établi, ils ne l'ont pas choisi, ça fait parti de leur formation, de leur histoire, l'Asie Centrale dès l'entre-deux-guerres, dans le contexte que j'ai rappelé, qui était tendu, en tous cas depuis la deuxième guerre, a produit, stimulé des générations de jeunes cadres soviétiques venus d'Asie Centrale, des femmes ingénieurs ayant le même statut que les autres dans le contexte d'une Asie Centrale qui dans son environnement n'avait pas du tout le même rapport avec la situation politique et sociale du Moyen-Orient, je pense au reste de la région et aux comparaisons qu'on peut faire.

Le Tadjikistan, pauvre, peu doté en hydrocarbures avec des poches de pauvreté considérables et des défis, 7% seulement des terres du Tadjikistan sont cultivables, donnée fondamentale, et en plus une bonne partie à l'époque soviétique de ce 7% de terres était voué à la grande production du coton comme une des grandes richesses stimulées dans l'Asie Centrale soviétique. On voit bien comment les dépendances et l'exploitation, la colonisation de fait a pu se produire.

En même temps, la logique de l'Union européenne a été d'accorder un égal intérêt à ces cinq pays. Il n'y a pas de grand frère dans notre vision de la relation avec l'Asie Centrale, il n'y a pas de pays importants et de pays secondaires. La démarche que nous avons est la même, avec des accords de partenariat et de coopération avec chacun des pays d'Asie Centrale. Et évidemment des volumes des échanges et des relations économiques de nature très différentes, avec un Kazakhstan qui est en voie d'être 3 ème ou 4 ème producteur mondial de pétrole, évidemment les choses se présentent différemment mais ceci est posé en principe: les cinq pays sont les cinq partenaires de l'Union européenne en Asie Centrale.

2. Nous sommes partis du fait que la présence de l'Union européenne a été là dès le début avec des projets précis dans un cadre qui vous rappelle peut être quelque chose que l'on appelait TACIS, l'assistance technique aux pays de la CEI mais c'était du ponctuel, projet par projet, en essayant d'identifier les besoins les plus évidents de ces États en cours d'émergence dans une société internationale dans laquelle ils ne s'attendaient pas entrer.

Pour eux, le grand modèle soviétique, c'était la meilleure des protections, c'était la garantie de partager le destin d'un très vaste pays qui offrait un certain nombre d'opportunités y compris celle de la modernité, sous un angle bien particulier. Et ce que nous avons entendu comme Européens, que ce soit à titre bilatéral ou dans ces premiers projets, c'est : « enfin, vous les Européens on vous rencontre autrement que par le prisme soviétique », et donc un appétit, une attente très forte qui n'a pas été pleinement saisie parce que l'Union européenne n'avait pas encore une gamme de relations avec cette région suffisamment développée : il y avait les premières priorités, il y a eu l'élargissement, je passe. Et donc c'est vrai que, pendant longtemps, l'Asie Centrale a été lointaine. En puis avec l'élargissement de l'Union européenne, la montée de nouveaux enjeux de l'après guerre froide ; alors là j'ai envie de dire que l'Union européenne s'est rapprochée de l'Asie Centrale et vice-versa.

Si bien qu'en 2007 nous avons mis en place une stratégie de l'Union européenne pour l'Asie Centrale qui s'applique aux cinq pays, qui n'est pas un simple plan d'action pour quelques années, qui est une stratégie pour un partenariat à long terme. Certes l'adhésion n'est pas la perspective, mais l'idée est de reconnaître que nous avons des intérêts communs avec ces pays et qu'il faut se mettre à travailler ensemble méthodiquement. Nous avons défini six priorités qui sont simples et claires :

Ø Premièrement : les droits de l'Homme, l'état de droit et les réformes démocratiques, non pas pour imposer quelque modèle que ce soit, mais pour une raison très simple et très claire: dès leur indépendance, les pays d'Asie Centrale ont voulu adhérer à l'OSCE dont faisait partie l'URSS c'est à dire l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, installée à Vienne, formée à partir des fameux accords d'Helsinki de 75, convertie en organisation après la fin de la guerre froide et donc ces pays ont dit « nous voulons faire partie de l'OSCE parce qu'avant l'URSS y était ». Mais, faire partie de l'OSCE, c'est s'engager sur les principes fondamentaux qui ont été consolidés après la fin de la guerre froide : la démocratie est le fondement de la paix en Europe et donc les droits de l'Homme, l'état de droit et la mise en place des réformes. Non pas d'un seul coup comme une espèce de modèle imposé mais un chemin à suivre avec aussi l'équilibre et la pondération et les étapes que cela suppose. C'est comme ça que nous avons choisi cette première priorité.

Ø 2 ème priorité : l'éducation. C'est le pari sur l'avenir et aujourd'hui cela veut dire que le programme Erasmus et le programme Erasmus Mundus d'échanges des étudiants est étendu à l'ensemble de l'espace de l'Asie Centrale. Ça n'est pas simple à mettre en oeuvre mais le principe est posé. Et donc c'est comme ça qu'on finance des bourses, qu'on met en place des relations avec les universités ; je ne détaille pas.

Ø 3 ème priorité, le développement économique et social et des échanges. Cela peut paraître aller de soi, mais ça consiste à identifier, dans un pays comme le Tadjikistan, et aussi le Kirghizstan, les deux pays pauvres, montagneux de l'Asie Centrale, là où se trouvent les poches de pauvreté, pour contribuer à la stabilisation de ces pays, essayer de mettre en place des formules de revenu minimum ce qui amène un travail approfondi avec les institutions de ces pays, à choisir des filières de transfert de revenu et de soutien aux zones les plus pauvres, en veillant à ce que la corruption ne détourne pas les moyens ; cela amène à travailler en profondeur avec les gouvernements et notamment les ministères des finances et des affaires sociales de ces pays.

Ø 4 ème priorité, l'énergie à cause effectivement des hydrocarbures - et c'est ce à quoi on pense, quand on parle du Kazakhstan, mais on pourrait parler du Turkménistan ou de l'Ouzbékistan -, mais l'énergie, c'est aussi une priorité légitime pour le Tadjikistan, avec l'or blanc, la réserve exceptionnelle et le potentiel hydroélectrique du Tadjikistan, sujet hautement sensible actuellement, je ne vais pas le développer ici mais je l'évoque et donc qui fait partie de notre coopération avec les pays d'Asie centrale et donc le Tadjikistan.

Ø 5 ème élément, l'eau et l'environnement : on retrouve là la contrepartie de ce qui précède, sujet majeur également puisque que le Kirghizstan et le Tadjikistan sont les deux pays d'où proviennent le Syr Daria et l'Amu Daria, Pianj, qui fait frontière avec l'Afghanistan et ces deux pays commandent à peu près 97% de la ressource hydraulique de tout le reste de l'Asie Centrale. Vous mesurez l'importance de l'enjeu, sujet extrêmement sensible, je passe. Voilà pour la cinquième priorité.

Ø La 6 ème priorité c'est ce que nous avons appelé les menaces communes. Alors, ça peut paraître extrêmement ambitieux de dire d'emblée, alors qu'on est si loin, que l'on fait face à des menaces communes. C'est ce qu'on appelle ailleurs les nouvelles menaces : terrorisme, extrémisme et trafics en tout genre, notamment trafic de drogue mais aussi de matériaux sensibles, d'êtres humains qui est aussi un fléau de l'Asie Centrale.

Voilà l'ordre du jour sur lequel nous travaillons depuis trois ans avec des projets extrêmement concrets, un dialogue permanent : hier même, un vice-ministre, en fait un envoyé spécial, est venu de Douchanbe pour participer au dialogue que nous avons au niveau ministériel. Nous aurons d'autres rencontres dans l'année. Je m'y rends environ trois à quatre fois par an.

Voilà une relation euro-tadjike qui s'est mise en place et, encore une fois, c'est parce que quelques pays pionniers avaient ouvert la voie, dont la France, que nous avons pu développer ce cadre qui permet maintenant à tous les pays de l'Union européenne et à toutes les institutions de s'impliquer. Je donne un exemple : c'est tout récemment que la Banque européenne d'investissement de Luxembourg peut financer des projets au Tadjikistan. Cela ouvre des possibilités nouvelles et le Tadjikistan a été le premier des pays d'Asie centrale à signer un accord avec la Banque européenne d'Investissement.

Je termine avec cet exemple concret pour dire qu'il ne s'agit pas simplement d'offrir un cadre politique, mais essayer être aussi opérationnel que possible pour consolider ce lien entre l'Asie Centrale et l'Union européenne, notamment par le biais de la relation avec la France. Merci.

• M. Henry ZIPPER de FABIANI

Merci à Pierre MOREL et Roland GALHARAGUE pour ces présentations très exhaustives du cadre politique. Je souhaiterais donner la parole maintenant à des représentants situés à l'autre bout du spectre des acteurs, c'est à dire les ONG, en soulignant qu'ACTED rappelle à juste titre que le drapeau français en quelque sorte a flotté pour la première fois au Tadjikistan grâce à cette ONG qui est venue dans l'urgence ; je rappelle que d'autres ONG étaient là dans l'urgence, mais ACTED est restée, et donc Marie-Pierre CALEY va évoquer aussi brièvement que possible les perspectives d'ACTED et il y aura un bref commentaire également de Gérard LUTIK, président du Cercle Kondratieff.

LE RÔLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

• Mme Marie-Pierre CALEY, déléguée générale d'« ACTED »

Je vais vous présenter très brièvement, un peu via un témoignage, ce que peut faire la société civile dans un pays comme le Tadjikistan, à travers l'expérience d'ACTED et la création progressive d'un réseau de tout une série d'acteurs dans une variété de domaines, en fonction de l'évolution des besoins du pays, du paysage institutionnel et de la situation.

ACTED, il y a 15 ans, c'est effectivement la création d'une ONG d'urgence après la guerre civile dont on a parlé et c'est une ONG qui est effectivement restée depuis 15 ans et qui représente à peu près 300 salariés nationaux, sur le Tadjikistan, et environ 3 millions de budget annuel soit environ 50 millions de budget sur les 15 ans qui se sont écoulés.

En termes programmatiques, cela veut dire trois ou quatre grands axes d'intervention :

Ø la contribution à l'éradication de la pauvreté : il y des programmes dans les zones les plus pauvres du Tadjikistan, notamment dans le sud du pays à la frontière avec l'Afghanistan ;

Ø le soutien ce que l'on appelle le réseau de la santé, que ce soit des interventions dans le domaine de l'eau, de soutien à des réseaux de santé primaire au niveau local ;

Ø énormément de programmes de gouvernance locale qui sont finalement la base de toutes nos interventions, donc le maillage du territoire et la prévention des risques bien sûr qui est un enjeu également au Tadjikistan ;

Ø enfin, le soutien aux réformes, notamment la réforme foncière dans le cadre de la réforme institutionnelle qui tente de se mettre en place au Tadjikistan depuis quelques années. Ça c'était il y a 15 ans.

Et puis il y a 10 ans, une ONG comme ACTED a aussi créé le Centre Bactria qui est maintenant une institution culturelle et éducative, une initiative à l'origine franco-allemande que nous avons lancée et une plate-forme de soutien à toute sortes d'initiatives locales qui travaillent en réseau à partir de la plate-forme Bactria et notamment l'écotourisme, le commerce équitable, la promotion de l'artisanat etc. C'est une initiative qui perdure depuis 10 ans et qui continue, et qui vit et fait revivre notamment un réseau d'artistes qui était extraordinairement peu soutenu il y a 10 ans au Tadjikistan mais très riche.

Enfin, il y a 5 ans, l'évolution étant ce qu'elle est, le réseau ACTED a créé un autre instrument, OXUS qui est une banque, une banque pour les pauvres sur le type Grameen : actuellement Oxus, au Tadjikistan, qui est une filiale d'ACTED, c'est 10 000 clients, 5 millions d'encours pour les plus pauvres ; c'est la 3 ème institution de micro-finance du pays et une filiale du groupe Oxus au global. Il y a 2 ans, parce que les choses évoluent tout le temps, c'est important de le mentionner, c'est la création de Babyloan, vous en avez peut être entendu parler en France, qui est un système de prêt par internet peer-to-peer et qui a permis notamment de mettre en contact des Français avec des institutions de micro-finance pour faire du prêt en direct, de Français qui prêtent en ligne quelques dizaines ou quelques centaines d'euro à des Tadjiks via des institutions.

Et je crois que ce qui est très intéressant c'est de voir qu'un pays qui est aussi peu connu que le Tadjikistan en France, sur le volume de Babyloan, 500 Français prêtent à 150 Tadjiks aujourd'hui 10% du volume de Babyloan alors que le pays est assez peu connu. C'est intéressant de voir que la visibilité notamment du Tadjikistan peut être favorisée, en tout cas en France via tout un tas de moyens.

Et enfin, pour compléter ce panorama, c'est il y a 6 mois, la reprise par ACTED de Pharmaciens sans Frontières qui a eu quelques petits problèmes et qui va permettre je l'espère de relancer toute la logique d'assistance technique dans le domaine de la santé.

Voilà un petit aperçu d'un acteur de la société civile qui a créé tout un tas d'initiatives, pas seulement au Tadjikistan mais notamment au Tadjikistan, puisque c'est un des premiers pays où on a créé, en 1996-97, qu'on a créé juste après l'Afghanistan qu'on a créé juste avant. Et effectivement, le Tadjikistan, comme l'Afghanistan, comme le Pakistan, comme le Kirghizstan et je dirais comme l'Ouzbékistan font parti des 5 pays coeur d'ACTED qui ont contribué au développement d'ACTED qui s'est étendu par la suite sur une trentaine de pays actuellement.

Voilà, c'est la diversité, le besoin d'être présent dans des domaines divers, en interaction avec la société civile sur divers champs, que ce soit le champ économique, le champ social, le champ culturel, dans une approche très globale, très intégrée, en faisant évoluer nos instruments en fonction des besoins. Je crois que c'est un peu l'approche de l'Aga Khan, on l'a assez copié il faut bien le dire, mais c'est un peu l'idée d'un instrument intégré, multisectoriel, multidimensionnel afin d'avoir une logique de moyen terme, de long terme, mais aussi de court terme quand il le faut, et d'actionner l'instrument le plus pertinent au moment où il le faut. Je vous remercie.

• M. Gérard LUTIK, président du Cercle Kondratieff

Le cercle Kondratieff c'est un think tank qui se préoccupe des enjeux économiques et sociaux de la région.

Nous avons été créés en 1999, surtout dans le cadre de la Russie et nous avons porté notre attention sur le développement agricole de cette région. Nous sommes aujourd'hui une centaine de membres et, parmi nos membres, nous avons un certain nombre d'experts du monde agricole qui sont intervenus et interviennent encore dans un certain nombre de projets.

En termes de projet, nous avons, en particulier sur la Russie, développé des projets qui sont liés au développement agricole. Nous avons par exemple développé la filière viande en Russie. Nous avons, dans le cadre d'un projet TACIS, fait de la formation de bouchers parce que les bouchers ne savent pas couper la viande, du moins pas comme nous le concevons. Parce que l'objectif de ce projet c'était de valoriser la filière viande pour la vente au détail et à la vente dans les restaurants. Nous avons formé une trentaine de bouchers en France et qui sont repartis en Russie pour étendre leur formation.

Nous avons aussi par exemple fait de l'écotourisme dans la région de Kanouga, donc une valorisation de la région par exemple.

Nous avons aussi surtout travaillé sur la génétique. C'est là un très gros problème que je connais personnellement car j'ai été patron des achats du lait pour Danone en Russie pendant 5 ans où il fallait effectivement reconsidérer toutes les filières agricoles dans un concept d'optimisation par rapport à nos standards d'hygiène et de sécurité.

Au Tadjikistan, nous sommes intervenus l'année dernière dans le cadre du développement de la filière colza. Cette mission s'est déroulée en trois phases : une première phase d'audit, une seconde de mise en oeuvre des programmes, de mise en place et de formation avec nos équipes d'experts. Ces deux premières missions ont été financées par la BERD et la FAO et notre 3 ème phase consiste à faire venir en France une quinzaine de Tadjiks pour leur montrer comment, sur le terrain, ici nous concevons l'agriculture, en particulier dans le développement de la filière colza. Et nous venons de signer il y a quelques jours pour cela.

Je précise que pour la 3 ème phase, nous avons le soutien d'ACTED qui a financé des opérations. Je tiens également à préciser que cette mission de l'année dernière a aussi eu le support du président du Conseil Régional de Bourgogne où nous avons quasiment la totalité de nos experts.

Et puis maintenant, comme je vous le disais tout à l'heure, nous venons de signer il y a quelques jours pour le développement de la filière viande qui sera financé aussi par la BERD et la FAO. Ainsi, la BERD et la FAO financent des ONG qui ont les moyens de rémunérer nos experts sur place. Voilà, en quelques mots, résumée notre activité sur place. Et je dois dire que l'assistance que nous avons eue d'ACTED, y compris pour la partie de projet en France, a été pour nous d'un très grand secours. Merci.

PROJETS CULTURELS

• présentation visuelle et sonore de Madame Laurence LEVASSEUR

LES ENJEUX ÉCONOMIQUES POUR LA FRANCE AU TADJIKISTAN

• M. Guillaume GISCARD d'ESTAING, PDG de SOFEMA

Merci beaucoup Henry. Bonsoir Mesdames. Bonsoir Messieurs. Je suis très heureux d'avoir l'occasion de présenter ce projet qui est un projet extrêmement concret. Monsieur l'Ambassadeur vous l'avez dit tout à l'heure, il y a des artistes, il y a des organisations humanitaires, il y a des intellectuels, il y a des chefs d'entreprise. Je n'appartiens à aucune des premières communautés : je représente l'industrie. L'industrie, c'est concret et je vais essayer avec quelques planches de vous montrer ce qu'est ce projet que nous portons loin de chez nous pour construire une réalisation dont je pense qu'elle a une véritable valeur symbolique, non seulement parce qu'elle est cofinancée entre la France et le Tadjikistan, mais également, dans ce pays continental, c'est un « port » que nous construisons, c'est une aérogare c'est-à-dire que vous toutes et vous tous qui allez visiter ce pays, vous allez passer par cette aérogare : ce sera la première vision que vous aurez de ce pays.

Très rapidement, quelques éléments de contexte sur ce projet. Comme je l'ai dit, c'est la construction d'une aérogare complète, dimensionnée pour un débit de 500 passagers en heure de pointe. Alors, pour ceux qui ont des références, ça peut paraître minime, ça reste quand même, à l'échelle du pays, un trafic assez important : 1.200.000 passagers par an. Le projet est réalisé sur 3 niveaux : vous voyez que ce n'est pas quelque chose d'extrêmement complexe. Mais c'est indispensable à ce pays. Et puis c'est un concept modulaire, c'est-à-dire que, si jamais le trafic venait à se développer, bien sûr il y aurait la possibilité d'augmenter la capacité de cet aéroport.

J'ai inclus dans les planches de présentation quelques éléments calendaires, juste pour que vous réalisiez que, même si c'est un projet de dimensions modestes, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est un projet qui s'est inscrit dans la durée, puisqu'il a commencé en décembre 2005. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est un projet qui a été porté au plus haut niveau des deux Etats puisque c'est un engagement de Mme ALLIOT-MARIE, alors Ministre de la Défense, qui a été à l'origine de ce projet.

Il a fallu faire des visites techniques sur le site. C'est un pays sismique, où il est donc compliqué d'ériger des bâtiments. Il a fallu recueillir les besoins des autorités aéroportuaires, les besoins du client. Les choses se sont beaucoup accélérées environ un an après, en octobre 2006, puisque nous avons reçu la visite de très hauts représentants du gouvernement tadjik, accompagnés de la direction de l'aéroport. Nous avons définis les grandes lignes de l'aérogare et avons reçu l'aval ministériel institutionnel français pour lancer les travaux. En 2007, la direction de l'aéroport a validé les termes de références du contrat. En mars 2007, on a présenté le choix de l'implantation, pour ceux qui connaissent l'aérogare actuelle de Douchanbe, nous sommes entre l'aérogare provisoire et le bâtiment en dur, c'est à dire un petit peu à l'ouest du terminal actuel. En juin 2007, on a commencé à valider les esquisses finales, et l'architecture générale du bâtiment, que je vous présenterai tout à l'heure sous forme de maquette, a été arrêtée. En décembre 2007, nous avons fait venir les autorités de la DGAC française, car il y a quand même, pour une aérogare, un aspect réglementaire et institutionnel relativement important. En 2008, excusez-moi, il y a une petite faute de frappe, on a présenté l'avant-projet sommaire, et en 2009, nous avons signé le contrat global sur un concept clé-en-mains.

Concept clé-en-mains, c'est assez important ; ça veut dire que les autorités tadjikes nous font confiance sur la façon dont le projet va être mené. C'est à nous, industriels, qu'il appartient de faire des propositions pour réaliser cette aérogare. Comme tout industriel, on est obligé de parler un petit peu de finances, surtout dans un pays à faible pouvoir d'achat, un pays pauvre. C'est un projet clé en mains qui représente quand même 27 millions d'euros, à l'échelle de certains d'entre nous qui sommes habitués à des références budgétaires beaucoup plus importantes, ça peut paraître modeste, mais, encore une fois, à l'échelle de ce pays, c'est un projet significatif.

C'est un financement mixte, comme je vous l'ai expliqué, c'est-à-dire que, pour partie, il est financé par un prêt concessionnel français, c'est-à-dire que c'est vous tous, vous toutes, vous et moi, qui finançons ce projet par l'intermédiaire d'un financement dit RPE (« réserve pays émergent »). C'est un prêt concessionnel sur une durée extrêmement longue et à taux d'intérêt tout à fait préférentiel. Il est complété par un apport financier supplémentaire que nous avons formalisé en 2009 et, surtout, ce qui est très important pour consolider le côté international et de coopération de ce projet, il est co-financé par la partie tadjike. Le contrat commercial est rentré en vigueur effective au mois de février de cette année. Cette entrée en vigueur correspond au début des paiements ; c'est très important : cela veut dire que le gouvernement tadjik s'est engagé financièrement sur ce projet.

Alors, quels travaux avons-nous déjà effectués ? On a commencé par délimiter l'emprise du chantier ; on a ce « décaissé » le terrain, c'est-à-dire qu'on l'a mis à plat. On a commencé à terrasser. Nous avons commencé à réaliser les fondations. Je le disais tout à l'heure, c'est un pays sismique, les constructions dans un pays sismique sont un peu plus compliquées. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais l'aérogare repose sur des piles en béton qui sont forées, coulées, dans le sol. Nous avons poursuivi les travaux et sommes en train de les poursuivre au printemps 2010 en effectuant des tests sur ces pieux. Sans entrer dans les détails, il faut savoir que la question des normes réglementaires est une question assez difficile à résoudre, parce que le Tadjikistan a plutôt une base de réglementation proche de celle des Russes, alors que nous sommes sur une base de réglementation européenne. Il faut donc que nous nous comprenions bien, pour des questions qui, encore une fois, sont assez techniques, que tout cela prend du temps. On est en train de finir les tests sur les pieux et les fondations. Nous attendons de façon imminente l'autorisation de l'expertise locale qui est importante pour la poursuite des travaux, et nous commencerons la construction effective du bâtiment vers la rentrée scolaire c'est-à-dire vers octobre 2010, avec un objectif de fins des travaux pour mai 2011 d'un bâtiment « TCE ». « TCE » signifie « tous corps d'Etat », c'est-à-dire un bâtiment livré et terminé pour septembre 2011, comme l'a rappelé tout à l'heure le Sénateur de Montesquiou.

Voici une présentation de la maquette qui est actuellement au Tadjikistan et, si vous m'accordez deux minutes supplémentaires, j'ai même un petit film pour vous montrez ce à quoi va ressembler cet aérogare. Pour ceux qui connaissent Douchanbe, l'aérogare de départ est sur la gauche du bâtiment. Nous avons fait un certain nombre d'efforts sur le style du bâtiment. Certains détails peuvent apparaître intéressants. Vous voyez que c'est un concept dans lequel les parkings restent assez près du bâtiment de l'aérogare, comme c'est le cas aujourd'hui. Là, pour ceux qui connaissent l'aérogare actuelle, nous passons à peu près à l'endroit de l'aérogare actuelle, du bâtiment d'arrivée, le bâtiment provisoire. La direction de l'aéroport a souhaité avoir un espace très ouvert sur le public, avec cette galerie d'accueil. Là, nous passons du côté de la piste de décollage avec des installations assez classiques pour nous qui sommes habitués à des standards modernes, si j'ose dire mais qui constituent une très nette amélioration par rapport à ce qui existe aujourd'hui, comme vous le constatez. Il y a quatre passerelles. On va s'élever un petit peu.

Cette création en 3D a été présentée bien sûr aux autorités tadjikes, afin de leur présenter quelque chose de concret et qui permette de pré-visualiser ce que sera cette aérogare.

Je vous remercie et je serai heureux de répondre à vos questions, si vous en avez après cette présentation.

• M. Jérôme BARTHE, vice-président d'AREVA T&D

Je vais vous parler de la génération d'électricité au Tadjikistan, en m'appuyant moi aussi sur une présentation power point.

Comme nous l'avons dit tout à l'heure, les ressources au Tadjikistan, dans le domaine de la génération d'électricité, sont essentiellement d'origine hydroélectrique. Elles proviennent de barrages construits sur les rivières tadjikes et qui aujourd'hui produisent pratiquement 93% de l'électricité du Tadjikistan.

Les 7 % restant proviennent de deux centrales assez anciennes à côté de Douchanbe et d'une autre ville pas très éloignée. Aujourd'hui, le déficit électrique est de 3 milliards de KW/h pour le Tadjikistan, ce qui explique un certain nombre de projets extrêmement importants qui vont voir le jour dans les années qui viennent. Vous voyez ici l'ensemble des prévisions à l'horizon 2015 de l'ensemble des barrages qui devraient être installés à l'échelle du Tadjikistan.

Aujourd'hui, seulement 5% du potentiel hydroélectrique du Tadjikistan est utilisé, ce qui veut dire que c'est un pays vraiment d'avenir dans le domaine de l'énergie hydraulique et pour des sociétés comme les nôtres, c'est extrêmement important.

AREVA T&D a démarré au Tadjikistan il y a une dizaine d'années et nous avons obtenu depuis un certain nombre de contrats, dont aucun n'est très important, mais qui commencent, au fil des années et au travers d'actions de nos experts, permettent, d'avoir une base installée extrêmement forte par rapport à certains de nos concurrents qui ne sont pas trop présents au Tadjikistan.

Voici un rappel de la liste des centrales hydroélectriques qui sont aujourd'hui installées et qui sont, comme vous le voyez, assez anciennes au niveau des mises en service mais qui fonctionnent encore à ce jour. Un des gros sites de production est le barrage de Nurek qui représente aujourd'hui près de 3000 Mégawatt et fait l'objet d'une modernisation à laquelle nous prévoyons de participer : nous prévoyons de signer un contrat important la semaine prochaine justement sur ce pays. Je mentionne aussi le projet de Roghun dont la capacité devrait être de 3600 Mégawatt installés et qui aujourd'hui fait l'objet de discussions entre les différents pays voisins du Tadjikistan. C'est tout ce qui est prévu au niveau des projets hydroélectriques.

Comme vous le voyez, il y a beaucoup de choses qui devraient sortir dans les années qui viennent et que l'ont suit et j'espère aujourd'hui, que l'entreprise française ALSTOM, qui n'est pas présente au Tadjikistan, devrait venir avec nous dans le domaine ; c'est l'idée aussi. On voit une croissance de 18% dans notre domaine, c'est le domaine de la transmission et de la distribution qui est extrêmement important depuis 2008 jusqu'à 2012. Donc c'est vraiment un pays en croissance et on invite l'ensemble des sociétés françaises qui travaillent dans ce domaine-là à venir dans ce pays. Là effectivement, le marché des transmissions et de la distribution ceux sont essentiellement des projets clefs en main, des projets qui sont financés par des organismes internationaux.

Là ce sont nos clients principaux, les types de marchés. L'EDF local c'est Barki Tadjik qui représente aujourd'hui plus de 90% de notre portefeuille au Tadjikistan. Alors, les projets à venir dans les années 2008-2012, c'est extrêmement important pour nous. Ce sont essentiellement, comme nous l'avons dit, des projets administrés par la Banque asiatique de Développement (BAsD). Il y a un don qui a été fait ou va être fait par la BAsD, Monsieur l'Ambassadeur, corrigez-moi si je suis loin de la vérité, de 60 millions de dollars qui concerne un certain nombre de projets de réhabilitation, de projets de postes électriques, parce que les postes électriques sont effectivement très anciens et nous allons participer à ces projets-là dans les années qui viennent. Nos concurrents sont aujourd'hui Siemens essentiellement ; Alsthom, malheureusement, n'a pas d'activité dans le pays, Schneider électrique pourrait en avoir bientôt.

Un rappel rapide de l'historique de notre présence. Nous avons ouvert un bureau en 2005 à Douchanbe. Et vous constatez que, depuis que nous sommes réellement présents, chaque année nous avons pu obtenir des contrats récurrents qui nous permettent, d'une part, de vivre et de participer au développement de l'électricité dans ce pays, ce qui permet d'améliorer le bien-être de la population. Quelques réalisations, dans le domaine toujours de la distribution : amélioration de transformateurs, de disjoncteurs, c'est très technique. Ça, c'est une réhabilitation de réseaux de télécommunication qui s'est faite dans les années 2009. Toujours réhabilitation de transformateurs. Ça très important, c'est la réhabilitation d'une centrale hydroélectrique et le fameux projet, qui est le remplacement du poste électrique de 220 kilovolts du barrage, dont la commande devrait être signée la semaine prochaine.

Donc le conseil qu'on peut donner : le Tadjikistan, c'est un pays dans lequel on peut travailler, où les entreprises françaises sont extrêmement bien vues. Il faut aller voir les clients, il faut être présent localement et on ne peut qu'insister sur le fait qu'il faut aller dans ce pays. Merci.

LE RÔLE DES UNIVERSITAIRES ET DE LA RECHERCHE

• Pr Stéphane DUDOIGNON, CNRS

S'il n'occupe qu'assez rarement la « une » de la presse internationale, le Tadjikistan tient une place tout à fait particulière dans l'imaginaire collectif de la recherche française, en particulier de la recherche en sciences humaines et sociales. En effet, depuis le tournant des années 1980, la vaste aire culturelle du monde iranien s'est trouvée confrontée à un certain nombre d'événements politiques de premier plan - révolution iranienne de 1979, occupation soviétique de l'Afghanistan - qui ont incité un certain nombre de chercheurs et de disciplines à profiter des premières ouvertures politiques en URSS pour s'engouffrer en Asie Centrale.

L'histoire de la coopération scientifique directe entre la France et le Tadjikistan, si elle est relativement brève, n'a donc pas attendu la fin de la période soviétique pour démarrer. Elle n'a pas même attendu l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev puisque, dès 1984, l'archéologie française, emmenée par Roland Besenval, établissait ses premiers contacts directs, sans l'intermédiaire de Moscou, avec l'Institut d'histoire, d'archéologie et d'ethnologie Ahmad-Danish de l'Académie des Sciences du Tadjikistan. Ces contacts débouchaient rapidement sur l'ouverture d'une collaboration durable, notamment sur le site protohistorique de Sarazm dans la vallée de Ferghana, dont le dossier de demande de classement sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO a été élaboré conjointement avec la partie française.

Les sciences humaines et sociales ont suivi de peu à partir de 1989, avec l'établissement de premiers contacts directs entre l'équipe Monde iranien dont l'auteur de cette communication avait l'honneur de faire partie à cette époque et l'Institut des études orientales de la même Académie des Sciences du Tadjikistan. Progressivement enrichies par un nombre sans cesse croissant d'acteurs au cours des années qui ont suivi, ces relations ont été concrétisées en avril 2002 par l'ouverture d'une antenne de l'Institut français d'études sur l'Asie Centrale (IFEAC) dans les locaux de l'Institut Danish d'histoire, d'archéologie et d'ethnologie à Douchanbeh - cette antenne devenant la seule représentation permanente d'un organisme de recherche étranger sur le territoire du Tadjikistan.

Outre l'organisation sporadique de tables rondes, limitée par le blocage de la frontière avec l'Ouzbékistan, cette antenne joue depuis cette date un rôle de facilitateur et d'intermédiaire pour les chercheurs français mais aussi européens ou américains.

Depuis 1984 cependant, beaucoup de choses se sont passées en Asie Centrale, qui dépassent très largement le cadre de l'activité scientifique. Après la guerre civile de 1992-97, les instituts de l'Académie des Sciences du Tadjikistan, institutions naguère fourmillantes de cerveaux, ne jouent plus, parfois plus du tout, le rôle qui était le leur jusqu'au début des années 1990. Il y a quelques semaines, en m'envoyant l'avis de décès de Amri Yazdan Alimardan, grande figure de l'Institut des études orientales et du patrimoine manuscrit de l'Académie des sciences, une collègue de Douchanbeh déplorait : « Il était le dernier à pouvoir lire les manuscrits ! » Quelle déshérence, quand on songe à la tradition scientifique en sciences humaines et sociales développée de 1933 à l'indépendance.

Les moyens de l'Académie des sciences du Tadjikistan et de la recherche en général se sont effondrés par suite de la guerre civile, pendant laquelle certains instituts de recherche ont souffert directement (comme l'Institut de géologie, occupé un temps par les troupes « blanches » et dont tous les chercheurs ou presque sont alors retournés en Russie, tandis que la totalité de ses véhicules tout-terrain disparaissaient). En juin 2006, une mission du Bureau de Moscou du CNRS observait que le départ de nombreux chercheurs d'origine russe ou assimilée, au début des années 1990, avait créé des lacunes abyssales dans nombre de disciplines. Ne pouvant conserver la diversité disciplinaire héritée de la période soviétique, l'Académie est aujourd'hui confrontée à la nécessité de choix. Ce que nos amis tadjiks souhaitent, c'est que ces derniers puissent s'accompagner d'une véritable dynamique, en particulier en intensifiant les collaborations internationales jusqu'ici peu soutenues en dehors de celles avec les autres pays de la CEI.

En effet, le financement de l'Académie des Sciences du Tadjikistan provient aujourd'hui d'une dotation basse du gouvernement (pour 7000 employés dont 780 chercheurs, 1,6 M€ soit 0,4% environ du budget national), ce qui se traduit par des salaires extrêmement bas et par des dotations d'équipement insignifiantes. Cette réalité n'est pas propre à l'Académie et se retrouve dans toutes les institutions du pays liées de près ou de loin à la recherche - comme aux Archives centrales d'État, dont tout l'appareillage de reproduction est à l'arrêt, quand il n'a pas été pillé pendant le conflit.

La paix étant revenue en 1997 (de facto au tournant des années 2000), l'espoir a refait son apparition et les avis concordent sur l'amélioration de la situation globale du Tadjikistan au cours de la décennie écoulée. Il faut également souligner qu'un nombre très important de ressources (centres de recherche, bibliothèques, musées, etc.) ont été préservées malgré la guerre, grâce notamment au dévouement parfois héroïque de leurs responsables. Sortant d'une longue période de demi-sommeil, l'Académie des sciences du Tadjikistan elle-même recommence, peu à peu, à attirer des chercheurs confirmés qui s'en étaient éloignés, pendant quinze ans, pour créer de petits centres de recherche privés aux financements aléatoires (exemple du «Fonds de la culture» - Buniyad-i farhang - de Hamza Kamal, spécialiste de l'étude des lieux saints, aujourd'hui retourné à l'Institut d'histoire). Par ailleurs, il convient de souligner qu'en dehors de l'archéologie, des coopérations scientifiques substantielles ont existé ou existent d'ores et déjà entre la France et le Tadjikistan comme entre l'École nationale des travaux publics d'État et l'Institut Nikitine de chimie de l'Académie des sciences.

Je voudrais cependant insister au passage sur ce trait unique du Tadjikistan en Asie Centrale anciennement soviétique qu'est l'importance, jusqu'à nos jours, du secteur privé incarné par de multiples centres de recherche dotés du statut d'ONG dont la législation tadjique permet - à ce jour - l'existence, centres le plus souvent animés par une ou deux personnes seulement, rarement plus, issus souvent de l'Académie. Ces centres privés ont joué un rôle très important, depuis la fin de la guerre civile, dans le renouvellement des thèmes et des méthodes de la recherche, notamment dans des disciplines comme la sociologie quantitative ou la science politique (le Centre «Sharq» d'études sociologiques de Saodat Olimova et Muzaffar Olimov, le Comité pour le développement du Tadjikistan de Parviz Mullajanov, le Centre «Sipehr» de Sayyid Ahmad Qalandar, spécialisé dans l'histoire culturelle de l'Asie Centrale islamique, etc.). À la faveur du passage des générations, un rapprochement s'opère actuellement entre les chercheurs souvent très âgés de l'Académie des sciences et leurs collègues plus jeunes du secteur privé, parfois invités à regagner l'institution académique.

Un problème étant que ni les uns ni les autres ne forment vraiment de jeunes chercheurs, ce qui ne fait qu'accroître l'impression de vide et de génération perdue. C'est donc vers les universités, qui à l'époque soviétique n'avaient pas en charge la recherche, mais qui accueillent depuis dix ans un nombre progressivement accru de doctorants, qu'il convient dans certains domaines d'aller chercher les jeunes pousses, chose parfois malaisée compte tenu de la très faible visibilité internationale de ces établissements, compte tenu aussi de notre absence d'habitude - au CNRS en particulier... - de traiter avec ce type d'institution, généralement oubliées dans les accords cadres de collaboration internationale.

Un mot encore sur les ONG en général, pour souligner en revanche, côté français, le rôle joué, dans ce domaine aussi de la coopération scientifique, par ACTED et par l'association Bactriane, en relation étroite avec la DAFA dirigée de 2002 à 2009 par Roland Besenval, et avec l'UNESCO, dans l'organisation de la coopération dans le domaine de l'archéologie et de la préservation du patrimoine architectural (Le rôle d'ACTED a été instrumental dans le montage, aux côtés des archéologues français du CNRS, du dossier de classement UNESCO du site archéologique de Sarazm, au débouché de la vallée du Zerafchan.)

Parmi les quelques priorités identifiables dans le domaine général de notre coopération scientifique avec le Tadjikistan, relativement ancienne et substantielle, mais encore embryonnaire dans de nombreux domaines, je vois les suivantes :

Ø La poursuite et l'approfondissement du travail entamé avec les ONG et le soutien au rapprochement de ces dernières avec l'institution académique, dans une perspective de long terme ;

Ø l'identification de jeunes chercheurs dans les instituts de l'Académie des sciences et davantage encore dans les universités du pays, à Douchanbeh et en région, pour faire bénéficier ces derniers de séjours de longue durée en France, pouvant s'étendre sur une ou plusieurs années universitaires, notamment dans le cadre des bourses Diderot (avec un intérêt particulier pour le dynamique Institut des sciences humaines du Pamir et l'Université d'État de Khorog, fort instruit des richesses régionales et très ouvert à la collaboration, dans la région autonome du Badakhchan) ;

Ø l'invitation régulière des chercheurs les plus performants pour des séjours de courte durée en France, leur permettant d'avoir accès à nos ressources et d'échanger avec nos auditoires sur les postulats, méthodes et résultats de leurs travaux : c'est le cas à l'EHESS depuis plusieurs années déjà ; en 2011 l'IISMM accueillera comme professeur invitée la sociologue Saodat Olimova, directrice du centre de recherche Sharq de Douchanbeh ;

Ø inversement, l'envoi régulier d'enseignants et de chercheurs français pour des séries d'interventions, cours et conférences devant divers auditoires tadjiks, en particulier pour le Département de philosophie européenne de l'Institut de philosophie et de droit de l'Académie des sciences, mais aussi dans les secteurs de la recherche portant sur le Tadjikistan ou l'Asie Centrale eux-mêmes ;

Ø l'établissement de coopérations permettant à la partie française de tirer partie d'installations parfois de grande qualité (en astrophysique notamment) ou de missions sur des terrains parfois uniques (comme avec l'Institut de géologie, l'Institut de génie des tremblements de terre mais aussi l'Institut de botanique du Pamir, qui tous sont particulièrement demandeurs), sans parler des ressources documentaires uniques de l'Institut des études orientales et du patrimoine manuscrit, en échange de la formation des jeunes chercheurs, de quelques CDD et d'une modernisation des équipements ;

Ø l'association de la recherche tadjique à l'élaboration de projets financés par les grandes fondations publiques et privées nationales et internationales, comportant éventuellement un volet de développement et de mise en valeur du patrimoine (j'ai évoqué la contribution de la DAFA et d'ACTED au dossier de classement UNESCO du site de Sarazm ; un autre modèle pourrait être constitué par le projet Yagnob du Professeur Antonio Panaino à l'Université de Bologne, auquel une partie française est en train de s'agréger pour l'histoire religieuse, l'ethnomusicologie et la sociologie de la santé) ;

Ø la facilitation pour nos partenaires tadjiks de l'acquisition automatique des données et de l'établissement de liens réguliers avec les principaux bouquets d'information scientifique (les bases de données françaises comme Persée mais aussi des bases de données internationales comme celles incluses dans les bouquets du CNRS).

Certes les finances sont exsangues mais, comme la mission du Bureau de Moscou du CNRS le soulignait en 2006, le pays dispose de remarquables élites locales, d'infrastructures de recherche encore importantes, totalement sous-exploitées, d'un système éducatif hérité de la période soviétique et d'une richesse humaine et naturelle exceptionnelle (géologique, écologique, archéologique, ethnologique, linguistique...).

Je voudrais conclure en revenant brièvement sur les liens très importants de la France avec l'Institut d'histoire de l'Académie des sciences du Tadjikistan et avec le Musée national des antiquités du Tadjikistan, dont nous fêtons cette année rien moins que le vingt-sixième anniversaire. La mission de 2006 concluait : « Notre coopération dans ce domaine est de grande qualité et très fructueuse. Elle devrait rester prioritaire dans l'avenir. »

En même temps, compte tenu de l'histoire récente spécifique du Tadjikistan, nous devons devenir plus attentifs à tout ce qui se passe dans une grande pluralité d'institutions, les universités en particulier, très délaissées jusqu'à ce jour par la coopération bilatérale et internationale. Rien n'indique non plus que le rôle des centres de recherche privés dotés d'un statut d'ONG, totalement absents des documents CNRS, ne doive pas demeurer de première importance pour un certain nombre de domaines dans les années, voire dans les décennies, à venir. J'insiste sur le fait qu'il s'agit aussi d'un domaine où la relative liberté de projet a permis un sensible renouvellement scientifique au cours des dix dernières années dans des disciplines aussi diverses que la sociologie, l'anthropologie ou la science politique.

Dans de nombreux domaines, je voudrais donc inviter mes collègues - les jeunes chercheurs le font déjà - à tenir compte de cette richesse institutionnelle du Tadjikistan et à élargir davantage qu'on ne le fait encore souvent leurs perspectives à cette diversité d'acteurs. Ce rôle pourrait être joué, en partie, par l'antenne dont l'IFEAC dispose depuis 2002 à Douchanbe, sous réserve que cette dernière atteigne la taille critique d'un noyau autosuffisant menant une réflexion autonome. Une antenne qui mériterait - concluait aussi le Bureau du CNRS en 2006 - d'être dirigée par un chercheur confirmé, ayant l'habitude de diriger une équipe scientifique multidisciplinaire. La création d'un tel poste, par le CNRS par exemple, pour deux ou trois années et l'affectation à de poste d'un(e) post-doctorant(e) de qualité, en archéologie, histoire ou sciences sociales, permettrait sans doute un démarrage concerté et substantiel.

• M. Olivier FERRANDO, CERI et IEP Paris et Lille

Je vous remercie Monsieur l'Ambassadeur pour cette invitation. C'est vraiment un honneur que de pouvoir présenter nos travaux nous qui sommes assez méconnus de manière générale du monde économique et politique. Peut-être, pour me présenter, puis-je indiquer que je contribue à ma petite manière à développer l'enseignement sur l'Asie Centrale en France et notamment sur le Tadjikistan puisque ça fait partie de mes enseignements. Il existe à Sciences Po' Paris un séminaire d'une trentaine d'heures sur la sociologie de l'Asie Centrale, que j'anime dans le cadre du master d'Affaires Internationales, donc en 5 ème année. D'autre part, à l'Institut d'Études Politiques de Lille, institut auquel je suis rattaché, j'anime également un séminaire sur la géopolitique du Caucase et de l'Asie Centrale. Ce sont des enseignements assez rares en sciences politiques pour les mentionner.

Je voulais profiter de l'occasion qui m'est donnée pour développer un axe de recherche qui est intéressant. On a beaucoup parlé du rôle Tadjikistan dans la région par rapport à l'Afghanistan et, finalement, je me suis dit que j'allais cibler autre chose, plutôt la société tadjike. On parle beaucoup du Tadjikistan en termes très globaux et on ne sait pas très bien quelle est cette société, quels sont ses habitants. Je pensais notamment aborder un thème qui fera écho avec les débats que l'on a en France, puisqu'on est dans une relation franco tadjike, sur l'identité nationale, sur les minorités ethniques, sur la lutte contre les discriminations puisque le Tadjikistan doit faire face depuis son indépendance à un héritage de l'époque soviétique qui est la gestion d'une diversité multiethnique. C'est quelque chose qu'on méconnaît beaucoup et je pense qu'on pourrait se servir de l'exemple du Tadjikistan pour pas mal de choses en France.

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec l'histoire du Tadjikistan, je voulais juste rappeler que la structure territoriale et ethnique de l'Asie Centrale et donc du Tadjikistan contemporain est un héritage du régime soviétique. C'est en effet au cours des premières années de l'URSS que Moscou va procéder à une double institutionnalisation de la diversité ethnoculturelle de la région.

Ø d'une part, en créant des identités ethno-nationales, les Tadjiks donc qui n'existaient pas en tant que groupe national auparavant mais également les Ouzbeks, les Kirghizes, les Kazakhs et les Turkmènes, et en élevant ces groupes au rang de nations constitutives de l'Union Soviétique.

Ø d'autre part, second niveau d'institutionnalisation, en procédant à un découpage ethno-territorial de l'Asie Centrale en cinq républiques socialistes qui portent le nom de leur groupe titulaire. Vous les connaissez donc: le Tadjikistan bien sûr, mais également l'Ouzbékistan pour les Ouzbek, le Kirghizstan, le Kazakhstan et le Turkménistan.

Le problème est que ces deux processus ne pouvaient pas se superposer, si bien que chaque république abritait et abrite désormais certes, la majorité du groupe national dont elle porte le nom, donc la majorité des Tadjiks sont au Tadjikistan, mais aussi d'importantes minorités. Je vous propose un petit tableau, si l'on regarde juste le Tadjikistan vous pouvez voir qu'au Tadjikistan il y a plus de 3 millions de Tadjiks mais on voit qu'il y a également plus d'un million d'Ouzbeks, ce qui représente un quart de la population, on a également 600 000 Kirghizes, c'est moindre mais ils sont très concentrés, donc ils habitent dans des habitats compacts et dans des districts où ils sont majoritaires.

Et, bien sûr, à coté de ces groupes que l'on peut dire autochtones, ceux d'Asie centrale, il y a une pléthore de groupes originaires d'Europe, les Russes, les Slaves, les Ukrainiens, les Biélorusses qui constituaient en 1989, donc avant la guerre civile, un groupe important mais qui sont arrivés ultérieurement lors de la colonisation et pendant la période soviétique. Donc ce tableau illustre bien et vous pouvez comparer aux autres pays, au Kazakhstan notamment ou au Kirghizstan, la grande diversité ethnique qui s'est constituée au court de l'histoire et pendant la période soviétique.

Sous l'URSS, la diversité nationale était le fondement même du régime puisqu'il se définissait politiquement du moins en une fédération multinationale et chaque habitant résidait dans sa république mais jouissait d'une unique citoyenneté qui était soviétique et pouvait bénéficier de nombreux droits culturels, notamment linguistiques dans l'espace public, l'éducation, les médias. Et je tiens à noter, parce que souvent on tire un trait noir sur l'Union Soviétique, que l'Union Soviétique était quand même un des territoires sur lequel les droits culturel étaient les plus avancés. On comparait souvent l'avancée des droits politiques aux États-Unis et l'avancée des droits culturels en Union Soviétique. Voilà je le mentionne parce que c'est vrai que ces groupes jouissaient d'une large reconnaissance de droits culturels et linguistiques.

A son indépendance, le Tadjikistan va donc devoir gérer une population multiethnique à laquelle va s'appliquer désormais une citoyenneté, la citoyenneté tadjike, dont le terme même est défini en terme ethnique à la différence de la citoyenneté soviétique qui était en terme territorial ou idéologique et, parallèlement, elle va devoir appliquer un processus de construction nationale pour légitimer sa souveraineté qui, il faut le rappeler, est le résultat impromptu de la dissolution de l'Union Soviétique en une nuit de mois de décembre 1991 et pas du tout le résultat d'une lutte pour l'indépendance sur laquelle l'identité s'était affirmée.

Je vais juste vous évoquer les principaux enjeux auxquels les autorités du Tadjikistan sont confrontées dans la gestion de leur diversité ethnoculturelle. Le premier point c'est l'identification, la catégorisation et le recensement de la population puisque à l'époque soviétique on avait une catégorisation ethnique et des recensements de la population qui relevait l'identité ethnique de la population, que va faire le Tadjikistan? Et bien le Tadjikistan va poursuivre, c'est un héritage que la plupart des républiques du bloc soviétique vont continuer simplement si on regarde les résultats, ce que l'on peut voir c'est la part des Tadjiks qui croît depuis 79-89 et en 2000 on peut voir que ça s'accentue. En fait c'est dû notamment au fait que les Tadjiks ont une plus forte natalité que les groupes européens qui étaient présents notamment avec les Russes qui diminuent drastiquement et disparaissent quasiment aujourd'hui puisque après 1989 et la guerre civile, la grande majorité des populations qui étaient arrivées pendant la colonisation et le régime soviétique sont parties dans les conditions tragiques que l'on connaît.

Mais ce qui est intéressant de noter c'est que les Ouzbeks, qui étaient la principale minorité, représentaient un quart de la population et finalement perdent entre 1989 et 2000, 600 000 individus. On perd 10%, on passe de 23.5 à 15.3% sans qu'il y ait d'explication dans les autres données. Si on compare les données migratoires, on n'a pas d'Ouzbeks qui partent du pays, donc simplement, du jour au lendemain, on a 600 000 Ouzbeks qui sont devenus Tadjiks, ce qui explique également l'accroissement soudain au Tadjikistan qui passe à 80% de Tadjiks. Cette observation relève une certaine crispation des autorités du Tadjikistan envers la minorité ouzbek qu'ils perçoivent comme une menace. De la part des autorités, c'est très politique en fait, une menace à l'identité nationale parce que les Ouzbeks sont turcophones alors que les Tadjiks sont persanophones, voire même à l'intégrité nationale territoriale parce qu'ils résident essentiellement dans des districts qui sont frontaliers de l'Ouzbékistan. Cependant, et je tiens à relativiser du coup le risque et les problèmes que cela pose, ces allégations sont peu fondées car les Ouzbeks sont une minorité dite tranquille qui ne dispose aujourd'hui d'aucun lobby politique au Tadjikistan et n'affiche aucune revendication collective ni auprès du gouvernement tadjik où elle réside ni auprès du gouvernement ouzbek voisin.

Donc voilà, cela permet de caler les débats et de faire le lien avec quelques discours que l'on a eu en France et je termine juste en présentant les autres éléments. Je ne rentrerai pas dans le détail. L'éducation et la langue d'instruction: c'est un héritage très lourd également que doit gérer le Tadjikistan puisque, juste avant l'indépendance, l'enseignement primaire, secondaire et universitaire se faisait en cinq langues, c'est à dire que, si vous étiez un Ouzbek, vous pouviez aller dans une école ouzbèke, si vous étiez un russe vous pouviez aller dans une école russe, où l'enseignement était prodigué en russe, si vous étiez un Turkmène vous aviez le droit à une école en turkmène.

Eh bien figurez vous que si vous étiez en France, on a déjà des problèmes avec les budgets de l'éducation nationale avec une seule langue d'éducation et bien qu'est ce que ça veut dire avec cinq langues dans lesquelles il faut des manuels scolaires, des professeurs, des instituteurs qu'il faut former en cinq langues, un héritage difficile à gérer. Les pratiques linguistiques dans l'espace public sont aujourd'hui autorisées dans les administrations des districts où les minorités vivent de manière compacte. Vous pouvez aller et discuter dans la langue maternelle qui est la votre, les Kirghizes qui vivent de manière compacte et surtout les Ouzbeks qui sont la principale minorité. La vie culturelle: il y a des théâtres, cela a été mentionné, il y a un théâtre en langue ouzbèke au Tadjikistan qui a peu de revenus, avec des salaires aussi faibles que ceux que vous avez mentionnés mais il a le droit en tout cas d'exister et d'être reconnu.

Pour finir, l'élément plus sensible, la participation aux activités économiques. Et bien il est clair que, s'il y avait un partage à l'époque des républiques soviétiques, aujourd'hui le Tadjikistan devra gérer effectivement cette question avec sa minorité ouzbèke et la participation à la vie politique. Il faut savoir qu'aujourd'hui, et je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas de lobby politique ouzbek, il n'y a pas de parti politique ouzbek. A titre de comparaison, un pays qui a fait la une de l'actualité récemment, le Kirghizstan, il existe au Kirghizstan des partis politiques ouzbeks, dirigés par des Ouzbeks, avec des revendications nationalistes ouzbèkes et qui sont souvent montrés du doigt. Au Tadjikistan ça n'est pas le cas et on peut s'en féliciter car on a mentionné le sort tragique qui a été celui du Tadjikistan dans les années 90, cela ne doit plus se reproduire. Voilà, je vous remercie.

• M. Amir MORAHNI, INALCO

Mes propos vont être aussi schématiques que brefs. Le problème c'est que je n'ai pas mené de recherches sur le terrain : je ne dispose donc que de cartes, et de vieilles cartes que je laisse sous le contrôle de mes collègues. Je suis enseignant de persan comme cela vient d'être mentionné. Je suis également, en compagnie d'autres collègues enseignants d'autres langues de mon institut, sur un projet de création de master de traduction professionnel, spécialisé, avec une section pour les langues d'Asie Centrale notamment.

Le Tadjikistan a été et continue d'être une extraordinaire mosaïque culturelle et linguistique. Une cohabitation entre le russe bien entendu, la raison en est évidente et les langues turciques de l'autre avec le kirghiz et le turkmène. Alors vous voyez une toute petite partie sur la carte est allouée aux langues turkmènes auxquelles s'ajoutent les langues ouzbeks et kirghizes. Donc ça c'est d'un coté le russe et les langues turciques, de la famille turque et vous avez d'un autre coté les langues de la famille iranienne. Il y a le yaghnobi qui est parlé dans une partie montagneuse du Tadjikistan et présente un intérêt particulier pour le linguiste parce qu'il descend directement du sogdien médiéval. Les langues pamiries sont hélas des langues en voie de disparition, pour certaines langues avec entre 400 et 2000 locuteurs. Et enfin le tadjik ou le tadjiko-persan qui est parlé par les deux tiers de la population et qui a aussi le statut de langue officielle comme en Afghanistan ou en Iran. Donc, ça, c'est la carte générale des langues iraniennes. Bien entendu, ça n'est pas une carte continue, il s'agit d'une carte non continue. Quelques agglomérations urbaines représentent la persanophonie par exemple à Mazar-e-Sharif qui est dans une zone ouzbèke en Afghanistan. La langue persane, vous l'entendez dans le bazar comme dans l'administration et ce qui va suivre est encore une fois extrêmement schématique.

Je prends la population de chaque pays où le tadjik est une langue officielle ; je fais une addition très simple, encore une fois question de langue, question d'identité, question politique, cela devient extrêmement dangereux, moi je ne veux pas du tout créer un poids imaginaire pour la langue persane, mais quand vous le comparez avec la diaspora qu'on peut même ne pas compter parce que les binationaux sont déjà calculés dans la population de chaque pays, on peut arriver autour de 100 millions de locuteurs. Bien entendu, il s'agit toujours d'une langue avec plusieurs variétés, et trois composantes majeures. Quand vous la comparez avec d'autres langues importantes en termes de locuteurs dans le monde, vous voyez qu'on arrive quand même à ce qu'on appelle vulgairement en anglais « the top ten », on arrive donc à représenter autours de 100 millions de personnes.

Qu'est ce que nous pouvons faire, moi enseignant de persan qui est toujours assimilé à l'Iran? Nous pouvons apporter, peut être un accompagnement pour vous qui êtes sur le terrain : le chercheur aurait besoin certainement de compenser par l'apprentissage et la maîtrise du russe qui est la langue bien sure majoritairement comprise par tous les Tadjiks. Mais je pense à un projet pour demain : comment on peut aider un chercheur, un homme d'affaire ou celui qui est dans le domaine de l'humanitaire ou dans un projet artistique ou autre. Vous avez besoin d'accès à la langue. Moi, ce que je peux apporter, encore une fois, c'est un individu et non pas un établissement qui parle, moi j'émets quelques souhaits, c'est de pouvoir porter ces projets, de pouvoir aller à la rencontre de ce peuple en parlant dans sa langue. Ça, c'est une partie de mes souhaits.

L'autre partie c'est de pouvoir apporter une connaissance de la langue française pour que le Tadjik puisse aussi communiquer avec nous. Donc il nous faut des méthodes d'apprentissage du tadjik pour les Français, du français pour les Tadjiks, des ouvrages de conversation, que ce soit pour les touristes ou pour d'autres personnes intéressées, passionnées par la région : lexiques bilingues, je pense notamment aux problèmes de terminologie - Francis Richard parlait tout à l'heure des problèmes de terminologie juridique - ; d'autres terminologie, d'autres sciences, concernant l'énergie par exemple - pourquoi ne pas avoir un lexique sous la main pour pouvoir communiquer ? Monsieur Giscard d'Estaing parlait tout à l'heure de l'absence de dialogue entre le tadjik et le français parce que peut être manque un lexique bilingue de terminologie de votre domaine. On pourrait peut être avoir des passerelles intéressantes. Je pense aux dictionnaires d'expressions, à la grammaire et à des programmes d'enseignement qui bien évidemment doivent border le tout avec un encadrement administratif, des échanges académiques. Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite une bonne soirée.

• Pr Massud MIRSHAHI, président de l'association Rudaki, représentant français de l'Association mondiale des tadjiks et persanophones

Merci Monsieur l'Ambassadeur. Je suis très honoré d'être parmi vous.

Pour être bref, en quelques mots, l'Association Rudaki a été fondée il y a 18 ans et, depuis toutes ces années, chaque année, on a réalisé un programme. Le programme a consisté surtout en des réunions à l'échelle internationale dans les pays européens et quelquefois au Tadjikistan. On a fait cela dans des universités différentes, à l'UNESCO, en Belgique...

On a réuni toutes les élites persanophones avec des Tadjiks d'origines différentes, notamment d'Afghanistan. Ces conférences, qui duraient 4 à 5 jours, étaient destinées créer des liens entre ces intellectuels. L'association Rudaki a été fondée par des exilés qui sont partie de l'Iran et qui sont, en France, francophones, aux États-Unis américains, en Australie australiens ; mais on a toujours gardé contact avec le Tadjikistan.

Parmi les choses très importantes que l'on a fait, c'est de nouer des relations académiques ou universitaires : entre l'Académie des Sciences du Tadjikistan et l'Académie des Sciences en France ; entre l'université Paris VI et l'académie des sciences et la faculté de médecine Avicenne qui est dans le pays.

En tant que médecin, cela m'intéresse, en plus des relations culturelles, de prodiguer des actes dits médicaux. J'ai contribué à orienter « Médecins Sans Frontières », à une époque difficile, vers le Tadjikistan mais aussi, ces derniers temps, j'ai monté un centre de chirurgie cardiaque, pour faire quelque chose de concret et à ce moment là on a envoyé des spécialistes par ci, par là, qui travaillent avec des milieux différents. On a amené des technologies qui sont moins coûteuses dans le domaine de la chirurgie cardiaque. Je suis en cancérologie à l'Hôtel Dieu ; je travaille aussi à l'université Paris VI et je suis chercheur au CNRS. Ça m'a donné un potentiel assez vaste pour faire des choses dans ce domaine. Entre autres, on a installé un centre de cellules souches (préparation de cellules souches et étude de cellules souches) : cela renforce un petit peu le moral des intellectuel tadjiks et, pour la première fois dans leur pays, j'ai amené une technologie très rare, celle du traitement de thérapie cellulaire dans le domaine de la cardiologie et des pathologies des membres périphériques. J'ai pu traiter une quinzaine de malades au mois de mars et, ainsi, j'ai renforcé la fierté des Tadjiks à l'échelle internationale : ils sont parmi la dizaine de pays qui utilise les cellules souches pour les traitements dans différents domaines.

Notre projet de cette année, c'est d'installer un centre d'oncologie parce que là-bas, une des choses que j'ai vues, je suis membre de leur académie, j'ai travaillé longtemps avec eux et aussi professeur en oncologie dans ces pays là, j'ai essayé d'amener tout ce qui a trait aux oncomarqueurs, pour suivre tout ce qui est relatif aux maladies oncologiques. Notre projet, cette année, qui je l'espère, aura votre soutien, est d'installer un centre de cancérologie dans le Badakhchan, dans le Haut Pamir. Je suis en train de travailler avec le Lyons Club et pas mal d'associations françaises parce que, déjà, on a mené ce genre d'expérience. Actuellement, notre projet jusqu'à la fin de l'année, c'est d'installer un centre pour diagnostic et suivi des maladies cancéreuses, parce que, là-bas, le diagnostic et le suivi sont très compliqués : on confond les maladies et les complications des maladies.

Voilà, grosso modo, c'est une association qui s'intéresse à la culture. Moi même j'ai publié une dizaine de livres concernant le Tadjikistan, en langue persane, et aussi on a des travaux en route qui peuvent valoriser la culture tadjike à travers le monde. Merci beaucoup.

CONCLUSION

• M. le Sénateur Yves POZZO di BORGO

Lors de la session de novembre du Parlement, il y a toujours le débat budgétaire. Chaque fois, chaque ministère est passé au crible. Chaque fois qu'arrive le débat sur le ministère des Affaires Étrangères, certains sénateurs demandent si l'on peut encore se payer le 2ème réseau diplomatique du monde. Et quand je vois des réunions comme ça, je considère, Monsieur l'Ambassadeur, qu'il faut continuer à se le payer !

Deuxièmement, vous avez fait allusion tout à l'heure aux vingt ans de l'indépendance de ce pays. Je crois qu'il serait intéressant que nous puissions les accompagner dans cet anniversaire, que nous reprenions éventuellement ce genre de conférence et éventuellement même, que tous les travaux, comptes rendus de voyages soient synthétisés dans un rapport.

Et encore Bravo d'être venus tous et bravo Monsieur l'Ambassadeur !

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