B. LE POSITIONNEMENT HONGROIS SUR LES ENJEUX NUCLÉAIRES ET LA FORTE ADHÉSION POPULAIRE

Le nucléaire est la première source de production d'électricité de la Hongrie, grâce aux 4 réacteurs VVER-440 de la centrale nucléaire de Paks ( MVM Paksi Atomerõmû Zrt. ) mis en service entre 1982 et 1987. Ils produisent 43 % de l'électricité hongroise. Cette centrale, située le long du Danube à 110 km au sud de Budapest, est la seule du pays. La fermeture définitive des réacteurs devrait s'échelonner entre 2032 et 2037, c'est pourquoi une réflexion est, d'ores et déjà, menée pour poursuivre le nucléaire au-delà de cette période.

La Hongrie entend développer ses capacités nucléaires civiles , comme le prévoit le plan « Stratégie énergétique 2030 », publiée en mars 2012. Elle compte sur le doublement de la puissance du site de Paks (de 2 000 MWe à 4 000 MWe) en s'appuyant sur la construction d'une nouvelle centrale nucléaire, avalisée par le Parlement en 2009. L'électricien hongrois MVM ( Magyar Villamos Mûvek ), qui l'exploiterait et en détiendrait 51 % du capital, compte ainsi augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité pour atteindre 50 % en 2030.

Cela s'inscrit aussi dans la stratégie globale de sécurisation énergétique de la Hongrie, avec la diversification des ressources et des voies d'approvisionnement (pour l'acheminement du gaz naturel). Mme Anita Orbán a indiqué à la délégation que son pays compte donner dans l'avenir un rôle important au nucléaire. La technologie nucléaire française intéresse donc les ingénieurs hongrois, en particulier celle développée par Areva.

Les autorités hongroises s'inscrivent dans une démarche de long terme sur la question du nucléaire : Mme Anita Orbán a indiqué à la délégation que la Hongrie souhaite être pionnière dans la recherche sur les réacteurs de 4 ème génération, en commun avec le groupe de Visegrád. Un centre de savoir, d'expertise et de compétences s'est constitué autour du nucléaire en Hongrie ; un accord a ainsi été signé avec le Vietnam pour la formation de 400 ingénieurs par an sur le territoire hongrois.

Les Hongrois sont de véritables promoteurs d'un « savoir-faire » nucléaire, pas seulement au Vietnam, mais également au Qatar et en Arabie saoudite. L'adhésion de la population au nucléaire est l'une des plus élevées au monde ; la catastrophe de Fukushima n'a pas eu d'impact sur l'opinion publique, sachant aussi que MVM, l'électricien hongrois qui exploite la centrale de Paks, déploie d'importantes campagnes de communication auprès de la population. En outre, les tests de résistance réalisés à Paks après Fukushima ont obtenu de très bons résultats. Si de rares inquiétudes sont exprimées, elles viennent de l'opinion publique autrichienne, beaucoup plus frileuse sur la question nucléaire. Mais en Hongrie, elle n'est ainsi pas un réel sujet politique et il n'existe pas de ligne de fracture entre les partis sur ce thème.

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