DEUXIÈME PARTIE - SEPTEMBRE 2013 : 40ÈME SESSION INTERPARLEMENTAIRE SUR LES TERRES DU NOUVEAU BRUNSWICK

Composition des délégations

Canada

Mme Claudette Tardif , sénatrice, présidente du groupe canadien de l'AIFC (Alberta, PLC)

M. Michel Rivard , sénateur (Québec, PCC)

M. Yvon Godin , député (Nouveau-Brunswick, NPD)

M. John Williamson , député (Nouveau-Brunswick, PCC)

M. François Pilon , député (Québec, NPD)

M. Bernard Trottier , député (Ontario, PCC)

M. Geoff Regan , député (Nouvelle Ecosse, PLC)

M. Maxime Ricard , secrétaire exécutif de l'AIFC

Mme Lucie Lecomte , analyste

M. Marc Berthiaume , conseiller politique de l'Ambassade du Canada en France

France

Mme Catherine Coutelle , députée, présidente de la section française de l'AIFC (Vienne, SRC)

M. Louis Duvernois , sénateur, vice-président du groupe sénatorial France-Canada (Français établis hors de France, UMP)

Mme Pascale Got , députée (Gironde, SRC)

Mme Marie-Noëlle Battistel , députée (Isère, SRC)

M. Patrice Martin-Lalande , député (Loir-et-Cher, UMP)

Mme Delphine Bert , secrétaire exécutive de l'AIFC et du groupe d'amitié au Sénat

M. Vincent Houel , secrétaire exécutif de l'AIFC à l'Assemblée Nationale

Mme Ilde Gorguet-Comba , première secrétaire à l'Ambassade de France au Canada

I. LE NOUVEAU-BRUNSWICK, UNE TERRE MARITIME ET ACADIENNE

Situé à l'Est du Canada, le Nouveau-Brunswick est la plus grande des trois provinces maritimes du Canada, devant la Nouvelle-Ecosse et l'Île-du-Prince-Édouard.

Province du Nouveau-Brunswick

Elle est localisée au Sud de la Péninsule gaspésienne, et partage sa frontière Ouest avec l'État du Maine. Mais il s'agit surtout d'une province bordée par l'eau. Aucun point du territoire n'est à plus de 180 kilomètres du littoral. Le Nouveau-Brunswick est entouré au Nord par la baie des Chaleurs , à l'Est par le golfe du Saint-Laurent et le détroit de Northumberland et au Sud par la baie de Fundy , dont les marées sont les plus hautes du monde.

Ce territoire - ouvert sur l'Atlantique - est tourné vers la pêche. Cette industrie représente, au Nouveau-Brunswick, 20 % des ressources halieutiques de la côte atlantique canadienne. La pêche à la morue - qui a fait vivre pendant des siècles les territoires côtiers de la région - a laissé place au début des années 1990 à une pêche plus lucrative, celle des crustacés, en raison de la surpêche et des changements environnementaux. Aujourd'hui, dans un contexte de récession et de baisse des prix, l'industrie de la pêche est confrontée au problème de la surpêche et d'une main d'oeuvre vieillissante et saisonnière. Ces problématiques ont ainsi été évoquées lors des séances de travail de cette 40 ème session.

C'est sur l'Île de Sainte-Croix en 1604 qu'est fondé le premier établissement français d'Amérique du Nord. L'Acadie devient alors un territoire au coeur des préoccupations françaises et anglaises. La France cède ce territoire à l'Angleterre en 1713 aux termes du Traite d'Utrecht. Refusant de faire allégeance à la couronne Britannique, les Acadiens sont déportés loin de leur territoire à partir de 1755, c'est le début du Grand Dérangement. Certains Acadiens reviennent en France (dans le Poitou en particulier), d'autres partent en Louisiane, où ils formeront la communauté « Cajuns » et auprès des populations indiennes au Nord du Nouveau-Brunswick, à l'Île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), à l'Île royale ou en Gaspésie. En, 1763 est signé le Traité de Paris, par lequel la France cède toutes ses colonies d'Amérique du Nord - excepté les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon - à l'Angleterre. Les Acadiens qui ont survécu peuvent revenir, mais ils subissent une pression pour être assimilés. De nombreuses lois restrictives concernant les catholiques sont appliquées empêchant le développement de la société acadienne et privant ainsi les Acadiens de toute participation dans l'administration publique. Ils n'acquièrent le droit de vote qu'en 1789 en Nouvelle-Écosse, et en 1810 au Nouveau-Brunswick et à
l'Île-du-Prince-Édouard.

C'est une oeuvre littéraire, Evangeline , qui marquera le point de départ de la renaissance acadienne. Ce poème - écrit par l'américain Henry Longfellow - redonne confiance à ce peuple qui redécouvre son histoire tragique. L'identité acadienne prend racine et se développe grâce à la religion et l'éducation. En 1864, le Collège Saint-Joseph à Memramcook est fondé et devient le premier établissement d'enseignement supérieur en Acadie. En 1881, est organisé le premier Congrès national acadien et le deuxième en 1884 adopte le drapeau acadien, un drapeau français orné d'une étoile jaune, représentant la Vierge ou l'étoile du Nord guidant le peuple vers un nouveau destin. Il a fallu attendre 1963, pour voir l'ouverture d'une université francophone à Moncton, et 1969 pour l'adoption officielle du bilinguisme (en vertu de l'article 3 de la loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick). Depuis le Congrès mondial acadien en 1994, les Acadiens du Nord et du Sud de l'Amérique du Nord portent un intérêt marqué à la généalogie de leurs familles respectives. Le Nouveau-Brunswick fait partie de l'Association parlementaire de la Francophonie.

La défense de la francophonie et de l'identité acadienne anime encore les Acadiens car la reconnaissance de leur peuple fut un long chemin. L'histoire tragique et mouvementée de cette communauté, encore très présente dans les esprits, rend les Acadiens fiers de leur identité et désireux de préserver les liens forts qui les unissent aux Français et à la langue française. Les visite du village historique acadien, du Pays de la Sagouine et du centre d'interprétation canadien de l'Île-Sainte-Croix furent ainsi des étapes symboliques pour les membres de la délégation, en tant que point de départ de cette histoire commune.

Cette province, bordée par et vivant de l'océan, fut ainsi le lieu idéal pour étudier les thèmes de la pêche et des océans. Aux séances de travail ont succédé des visites sur le terrain au plus près des problématiques étudiées. Berceau de la culture acadienne, le Nouveau-Brunswick permit également à la délégation française de découvrir et de s'imprégner de la véritable histoire de ce peuple à travers plusieurs étapes symboliques. Province ouverte sur le monde, à travers les échanges de mobilité étudiante qui ne cessent de croître, le Nouveau-Brunswick poursuit une tradition d'échanges entre la France et l'Acadie. Une étape à Moncton, lors de ce séjour, fut ainsi l'occasion de rappeler cette histoire, mais surtout de tisser des liens pour l'avenir.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page