Les relations commerciales franco-algériennes
et les outils de la coopération

Jacques DUMASY ,
Chef de la Mission économique et financière française à Alger

I. Les relations commerciales entre la France et l'Algérie
1. Les échanges commerciaux

Depuis 1996, les échanges commerciaux entre la France et l'Algérie ont connu une progression très importante, passant de 21,4 milliards de francs en 1996 à 35,3 milliards de francs en l'an 2000. Durant la même période, nos exportations ont progressé de 50 %, à 19 milliards de francs. Nos importations ont quant à elles progressé de 87 %, à 16 milliards de francs. Il convient néanmoins de préciser que cet accroissement est lié, pour l'essentiel, à la progression des prix des hydrocarbures. Cela dit, nos échanges sont en croissance depuis 1999, et ce au bénéfice des deux parties : nous allons vers un commerce équilibré. Les prévisions pour 2001 font d'ailleurs état d'une nouvelle progression des exportations françaises de 30 % et des importations de produits algériens de 50 %.

Examinons maintenant la part de marché de la France au regard de ses deux principaux concurrents, les Etats-Unis et l'Italie. Elle a évolué, depuis 1996, dans une fourchette de 22 % à 26 %, et est en hausse sensible ces dernières années. La part de marché américaine est au contraire en recul et est en passe d'être dépassée par la part de marché italienne.

Nos exportations sur l'Algérie sont bien proportionnées, puisque harmonieusement réparties en cinq postes principaux : les biens d'équipement, l'industrie automobile, l'agroalimentaire, les biens de consommation, les biens intermédiaires (par ordre d'importance décroissant). Cette répartition constitue un gage de stabilité pour le futur. Ce sont les véhicules automobiles qui constituent les premiers produits exportés (16 %), devant les produits pharmaceutiques (11 %), les produits laitiers, les céréales et les équipements pour automobiles. On trouve ensuite toute une série de produits industriels.

Après une période de stagnation due aux problèmes que rencontrait l'Algérie, elle redevient aujourd'hui une destination prisée pour les grands contrats, avec 566 millions d'euros en 2000 et déjà près de 400 millions d'euros pour les neuf premiers mois de l'année 2001.

2. Les investissements

La situation des investissements est nettement moins bonne, du fait de l'absence de système d'accueil des investissements en Algérie. Ils sont néanmoins promis à un fort développement, notamment dans deux grands secteurs :

• les hydrocarbures (exploitation et exploration), qui représentent déjà 1,5 milliard de dollars (avec des entreprises comme Total FinaElf et Gaz de France) ;

• un ensemble de secteurs comme la pharmacie, la chimie (Henkel France dans les détergents), les transports, l'agroalimentaire ou encore la banque.
II. Les outils de la coopération

Tous les outils de la coopération sont disponibles en Algérie. Le ministère des Affaires étrangères consacre un budget annuel de 100 millions de francs à l'assistance technique et à la coopération culturelle. Les grandes villes françaises et les régions mettent en place des systèmes de coopération décentralisée. J'ajoute que toutes les grandes banques de développement et les programmes européens déversent sur l'Algérie des montants très importants.