CHAPITRE II
UNE SITUATION SANITAIRE ET SOCIALE : UN GÉNOCIDE RAMPANT

I. LE RAPPORT DE L'OMS

Une mission de l'OMS, conduite par le professeur égyptien Abdelaziz SALEH, directeur adjoint du bureau régional de l'OMS pour la méditerranée orientale, s'est rendue en Irak du 27 au 31 août 2001 afin de recueillir les éléments d'un rapport plus complet sur la situation dans ce pays.

Elle avait pour mission de terminer le travail sur les propositions détaillées d'études concernant les maladies non transmissibles et les malformations congénitales, et d'établir un calendrier pour l'exécution des travaux de recherche. Ceux-ci auront pour objectif d'enquêter sur l'augmentation invoquée de ces pathologies en Iraq et d'examiner le lien éventuel avec des facteurs de risque, notamment dans l'environnement.

Cette mission était composée de spécialistes de divers domaines médicaux et notamment des maladies non transmissibles, de l'épidémiologie, d'environnementalistes, de cancérologues de gynécologues etc....

Le rapport publié par l'OMS en octobre 2001 trace un constat inquiétant de la dégradation des conditions de la santé en Irak.

A. BON NIVEAU DU SYSTÈME DE SANTÉ EN IRAQ EN 1990.

Avec un P.I.B. par tête de 2.600 dollars par habitant (en 1984), l'Iraq disposait avant la guerre du Golfe d'une infrastructure sociale performante, d'un accès aux soins de santé et d'un personnel médical entraîné et compétent. Le pays était auto-suffisant en matière d'installation d'unité de purification d'eau potable et disposait d'un système de traitement des eaux usées assez performant.

L'approvisionnement continu du pays en électricité et en eau potable générait des conditions favorables au développement d'un niveau d'hygiène décent pour l'ensemble de la population.

Cette situation, souligne le rapport, s'est rapidement traduite par une nette amélioration des indicateurs en matière de santé publique. En 1990, la situation était la suivante :

o taux de natalité : 43 pour mille ;

o taux brut de mortalité : 8 pour mille ;

o taux de mortalité infantile : 52 pour mille naissances ;

o taux de mortalité en-dessous de 5 ans : 94 pour mille naissances ;

o taux de mortalité maternelle : 160 pour cent mille naissances ;

o espérance de vie : 66 ans.

Les services publics généraux assuraient l'approvisionnement de l'eau potable à 95 pour cent dans les villes et à 75 pour cent dans les campagnes. La protection maternelle et infantile touchait 90 pour cent des femmes enceintes. 86 pour cent d'entre elles bénéficiaient d'un soutien prénatal.

Les représentants de l'O.M.S. concluent qu'en 1990 le système de santé iraquien, qui fournissait une très large gamme de prestations aux usagers dans l'ensemble du pays, avec un corps médical performant, était l'un des meilleurs de la région.

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