DÉLÉGATION DU PARLEMENT SYRIEN

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Une délégation du Parlement syrien a été accueillie en France du 6 au 12 décembre 2002.

Elle était composée de :

- M. RAMADAN ATTYEH, Président de la commission des Finances

- M. BASIL DAHDOUH, Président du groupe Syrie-France

- M. ABOUD AL SALEEM, parlementaire

- M. KAMAL BALLAN, parlementaire

- Mme JOMANA RADWAN, parlementaire

- M. SALEM SHAHIN, directeur des Affaires législatives

PROGRAMME DE LA VISITE DE LA DÉLÉGATION SYRIENNE
(2 - 6 décembre 2002)

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Lundi 2 décembre 2002 :

11h25 : arrivée à Paris

13h00 : déjeuner offert par M. Marini, Président du Groupe sénatorial d'amitié France-Syrie

19h30 : réception offerte par l'Ambassadeur de Syrie

Mardi 3 décembre 2002 :

10h00 - 11h00 : entretien avec M. Charles Gautier, Sénateur socialiste de Loire-Atlantique

11h00 - 11h30 : réunion de travail avec le Groupe sénatorial d'amitié

11h30 : entretien avec M. André Dulait, Président de la commission des Affaires étrangères

12h15 : entretien avec M. Hubert Colin de Verdière, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères

16h00 : entretien avec M. Christian Poncelet, Président du Sénat

17h00-17h30 : entretien avec M. Serge Vinçon, vice-Président du Sénat chargé de la Coopération interparlementaire et des groupes sénatoriaux d'amitié

17h45 : salut en séance publique

20h00 : dîner offert par le Groupe sénatorial d'amitié

Mercredi 4 décembre 2002 :

10h00-11h30 : visite privée du département des peintures du Louvre

12h30 : déjeuner offert par le Groupe d'amitié de l'Assemblée nationale

15h30 entretien avec M. André Parant, Conseiller à la Présidence de la République

Jeudi 5 décembre 2002 :

13h00 : déjeuner offert par le Groupe sénatorial d'amitié France-Syrie

15h00-17h00 : entretien avec M. Denis Bauchard, Président de l'IMA, puis visite des bâtiments et de l'exposition sur le cavalier arabe

Vendredi 6 décembre 2002 :

10h00 : visite de l'exposition Modigliani au Musée du Luxembourg

11h45 : entretien avec M. Bernard Emié, Directeur d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères

Samedi 7 décembre 2002 :

14h00 : départ de Paris

INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

Lorsque le Sénat décidait, en 1997, de créer un Groupe sénatorial d'amitié France-Syrie, il marquait par là sa volonté d'établir de nouvelles relations avec un grand pays, par l'histoire, par la géographie et par la démographie. Un pays, la Syrie, dont les destinées avaient été unies, un temps, à celles de la France. Un pays situé au carrefour de l'Orient et de l'Occident. Un pays-clé pour le Proche et le Moyen-Orient. Un pays aussi qui tente de sortir progressivement de la glaciation consécutive à la guerre froide et aux conflits dans la région.

Car la Syrie, cela est trop souvent méconnu, a choisi de s'engager avec prudence, certes, mais avec ténacité, dans la voie de l'ouverture, de la libéralisation et de la modernisation. La France, par la voix du Président de la République, n'a cessé d'encourager cette bénéfique évolution.

Loin de nous l'idée que tout, désormais, va pour le mieux dans le meilleur des mondes. La Syrie connaît des problèmes et n'a pas encore achevé son évolution.

Néanmoins, notre groupe a souhaité tout à la fois mieux connaître la situation de ce pays mais aussi saluer, par sa présence, une volonté réformatrice prometteuse qu'il convient à présent de concrétiser. Par ailleurs, eu égard à la qualité des liens tissés durant sa mission, il a tenu à accueillir, dès cette année, une délégation syrienne à Paris

Ce rapport, issu de la mission effectuée sur place par une délégation du groupe en mars 2002 ainsi que de la visite en France d'une délégation du Parlement syrien n'a d'autre ambition que de présenter la Syrie d'aujourd'hui telle qu'elle nous est apparue. Il vise aussi à rappeler les grands traits de son histoire sans la connaissance de laquelle il ne saurait y avoir de véritable compréhension de ce pays millénaire.

Votre délégation a été accueillie à Damas avec une chaleur et une amitié qui l'ont beaucoup touchée. Elle doit de profonds remerciements à tous ceux qui ont facilité sa mission. Elle voudrait, en particulier, saluer la compétence, la disponibilité, la qualité de l'accueil de M. Charles d'Aragon, Ambassadeur de France à Damas et de ses collaborateurs, en particulier MM. Christophe Guilhou, Premier Conseiller et Philippe Georgeais, Conseiller culturel.

Le Groupe tient, par ailleurs, à remercier vivement tous ceux qui, en France, ont facilité le bon déroulement de la mission de nos collègues syriens, en particulier Mme Siba Nasser, Ambassadeur de Syrie à Paris.

I. LA SYRIE, UN ÉTAT ANCIEN, VÉRITABLE CLÉ DU MOYEN-ORIENT

A. UN ÉTAT ANCIEN

1. Une riche antiquité

La Syrie est depuis des millénaires une terre de civilisation et de culture.

Dès 5.000 avant Jésus-Christ, les civilisations de Halaf et Obeid, installées sur les bords de l'Euphrate et du littoral méditerranéen, se développent.

A l'époque de la construction des pyramides égyptiennes, deux royaumes importants s'implantent. Le premier est celui de Mari (-3.000) dont le site proche de l'Euphrate, aux confins Est de la Syrie, a été découvert par des archéologues français. Le second royaume est celui d'Ebla, près d'Alep plus au nord (-3.000/-2.000) doté notamment d'un remarquable palais royal.

Après de nombreux troubles, conquête par le roi d'Akkad, puis par les Ammonites, enfin par les fameux peuples de la mer qui se répandirent dans toute la méditerranée orientale au XIIème siècle avant Jésus-Christ, la Syrie est le siège d'un nouveau royaume : celui d'Ougarit, situé sur le littoral méditerranée près de la ville contemporaine de Lattaquié. C'est à Ougarit que fut inventée, au XV ème siècle avant Jésus-Christ, un alphabet cunéiforme.

a) La fondation araméenne

Du XI ème au VII ème siècles avant notre ère, les Araméens, établis initialement en Mésopotamie s'installent progressivement en Syrie. Ils y formeront une large part du socle de la population. Cependant, ils ont pour redoutables voisins, à l'Ouest, les Phéniciens, au Sud-Ouest, les Hébreux et, surtout, au Nord-Est, les Assyriens. Ceux-ci combattent et soumettent Araméens et Hébreux avant d'être eux-mêmes défaits par les Mèdes (612 avant Jésus-Christ). L'Empire néo-babylonien tente alors sa chance. Son roi Nabuchodonosor prend Jérusalem (598). Mais soixante ans plus tard, l'Empereur Perse Cyrus écrase les Babyloniens. Pour deux siècles, la Syrie devient une province de l'Empire Achéménide. Déjà la Syrie joue un rôle de carrefour culturel : sa langue, l'araméen devient celle de l'Empire, des influences égyptiennes, perses ou grecques apparaissent, notamment sur le littoral.

b) La conquête grecque

En 333 avant Jésus-Christ, Alexandre le Grand écrase les Perses à Issos. Cette victoire lui ouvre les portes de la Syrie. De cette conquête, à la mort d'Alexandre, naîtra l'un des trois royaumes grecs : la Séleucie.

Séleucos, général d'Alexandre y fonde une brillante dynastie qui mène une remarquable politique d'hellénisation. Il s'agissait, certes, de conforter le pouvoir de l'élément gréco-macédonien, mais plus encore de donner une homogénéité, une unité culturelle à l'ensemble disparate de peuples installés dans la région.

Antiochos III (223-187) fut le principal concepteur et le maître d'oeuvre de cette politique dont le centre fut la Syrie du Nord et Antioche la capitale. Cet hellénisme syrien ne mourra pas avec la conquête romaine, mais fournira plus tard un socle à la domination byzantine. Il nous a laissé de nombreux témoignages de sa grandeur : Antioche (aujourd'hui en territoire turc), Apamée, Laodicée, Doura-Europos ...

c) La Syrie romaine

Après plus de deux siècles de domination grecque, la Syrie doit s'incliner devant les légions romaines. Cette soumission ne fut cependant jamais complète. Trajan en a la démonstration lorsqu'en 117 avant Jésus-Christ, se dirigeant vers l'Iran pour y détruire l'Empire Parthe, il fut confronté à la révolte des peuples indigènes, juif, araméen et arabe mêlés.

La Syrie jouera néanmoins un rôle essentiel pour l'Empire romain et lui donnera trois empereurs : Héliogabale (218-222 après Jésus-Christ), Alexandre Sévère (222-235), Philippe l'Arabe (244-249).

La Syrie est alors au coeur de l'une des principales voies commerciales de l'antiquité : la route Sud de la Soie qui, venant de Bactres et de la Haute Asie, passe notamment par Apamée et Damas avant de rejoindre Pétra puis l'Egypte, la « Voie royale » qui relie l'Egypte et Byzance, enfin la route qui descendait l'Euphrate jusqu'au Golfe persique en passant par Babylone. Ses marchands essaiment dans le monde entier : en 166 après Jésus-Christ, ils arrivent au Tonkin, en 226, le Syrien nommé Tsin-Loun par les chroniques chinoises, arrive en Chine par l'Indochine...

2. La naissance du christianisme

Après la prédication de Jésus, des communautés chrétiennes importantes apparaissent très vite en Syrie, notamment à Antioche et à Damas. Saint-Paul se convertit au christianisme à Damas, Saint-Luc est probablement né à Antioche. Cette ville sera d'ailleurs un très important foyer de réflexion théologique accueillant par exemple Saint-Jean Chrysostome ou Paul de Samosate

A la suite de la chute de Rome, la Syrie est rattachée à l'Empire d'Orient. C'est une période difficile pour la Syrie : Byzance, essentiellement grecque, se méfie des Syriens, elle exploite économiquement sa province qui, de surcroît, se trouve rapidement au coeur des grandes controverses théologiques de l'époque : le nestorianisme 1 ( * ) et le monophysisme 2 ( * ) . Ces conflits religieux ont des répercussions politiques immédiates dans un Etat byzantin essentiellement théocratique.

D'autre part, la période qui débute au IV ème siècle de notre ère est celle de la pénétration croissante des Arabes en Syrie, qui devance, on le notera, l'apparition de l'Islam. Au point que deux émirats s'organisent sur place. L'un, celui des Lakhmides, dépend des Perses, l'autre, celui des Ghassanides, dépend des Byzantins.

Jusqu'au VIII ème siècle, l'histoire de la Syrie sera marquée par les combats entre Byzantins, Perses et Arabes.

Cependant, les peuples perses défaits par Alexandre, reprenaient vigueur. A l'Empire Parthe succédait bientôt l'Empire Sassanide (224) , bien plus puissant car bâti sur les solides fondations de la centralisation et d'une religion d'Etat, le Mazdéisme. La dynastie sassanide se donna comme ambition de reconstituer le grand empire achéménide. De là des guerres continuelles avec Rome.

Ce furent ces guerres qui permirent l'émergence d'une construction politique originale entre les deux Empires, en Syrie : le royaume de Palmyre. L'oasis de Palmyre, de population essentiellement araméenne, était au carrefour des routes des caravanes. Elle devint l'une des villes les plus riches d'Orient. Clients de Rome 3 ( * ) , araméens, les Palmyriens étaient soumis à une aristocratie arabe, témoignage de la pénétration progressive des Arabes dans la région. Palmyre fut le siège d'une civilisation raffinée mêlant les traits des différentes cultures de la région. Les monuments sont encore une illustration de l'élégante fusion des styles grecs, romains et orientaux. On y parlait l'araméen, le grec et le latin et la fameuse reine Zénobie, épouse d'Odenath II, choisit comme ministre Paul de Samosate, évêque d'Antioche.

Le royaume disparut en 272 lorsque l'empereur Aurélien, irrité des prétentions croissantes de la nouvelle dynastie, décida de l'écraser.

Cette disparition montrait la fragilité d'une implantation arabe dans une région disputée par les deux gigantesques empires. Ce sera cependant cet antagonisme entre Perses et Romains qui permettra, un siècle et demi plus tard, l'expansion arabe en Syrie.

3. La conquête musulmane

La prédication de Mahomet, liant le sort de la nouvelle religion et celui des populations arabes, allait redonner à la conquête arabe toute son énergie.

Peu à peu, les troupes musulmanes, soutenues bien souvent par les peuples indigènes, Juifs, Samaritains, Chrétiens monophysites, en butte à l'orthodoxie byzantine, repoussent les frontières de l'Empire romain d'Orient.

Les musulmans prennent Damas en 635. Surtout, ils battent l'Empereur byzantin Héraclius, un an plus tard à Yarmouk. Dès lors c'en est fini de la domination byzantine en Syrie... pour près de trois siècles. Peu à peu le pouvoir musulman se met en place, d'abord prudent à l'égard d'une population très largement chrétienne, puis beaucoup plus intolérant. Le Calife al-Walid détruit ainsi la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Damas pour édifier à la place la fameuse mosquée des Omeyyades Son successeur Abd El-Malik, transfère à des musulmans les charges administratives jusqu'alors exercées par des chrétiens.

Cependant, une nouvelle dynastie, les Abbassides, implantée en Irak, dispute bientôt le pouvoir aux Syriens Omeyyades qu'elle supplante en 749. Le centre du pouvoir musulman s'en trouve déplacé : jusqu'alors fixé à Damas, il est transféré dans la nouvelle capitale, Bagdad. Il s'ensuit une « orientalisation » des institutions. Plus influencé par Byzance et l'hellénisme, nettement arabe, le Califat de Damas est évincé par un Califat de Bagdad où le ton est donné par les Turcs et les Perses.

Mais Byzance vaincue un temps, reprend vigueur au X ème siècle grâce à l'énergie de la dynastie macédonienne. A partir de 960, ses généraux et ses empereurs prennent l'offensive et reconquièrent la Syrie. Ils bénéficient aussi des troubles du monde musulman où une nouvelle dynastie, des Fatimides, chiite et non sunnite, basée au Caire, s'impose en 969 à la faveur du déclin abbasside. A Damas, un aventurier, Turc et non pas Arabe, Aftékin, crée un émirat indépendant avec le soutien de Byzance.

Cependant, si la reconquête byzantine put être durable en Syrie septentrionale, elle ne tarda pas à perdre ses effets au sud, en Coelé-Syrie et autour de Damas.

Il fallut l'invasion de Turcs seldjouquides et les guerres civiles byzantines, à partir de 1065, pour mettre en péril les avancées des empereurs macédoniens.

4. La Syrie médiévale : un enjeu essentiel

La Syrie est au coeur de l'affrontement entre Croisés et musulmans. C'est de Damas et d'Alep que partent bien souvent les offensives islamiques.

C'est d'abord Zengi (1128-1146) émir d'Alep qui harcèle les Francs, puis son fils Nour-El-Din (1146-1174). S'appuyant sur la Syrie intérieure, ils ôtent en fait aux Etats francs toute possibilité d'être viables. En novembre 1146, Nour-El-Din put conquérir le Comté d'Edesse.

Quelques années plus tard, l'émir d'Alep tente d'unifier le Proche-Orient musulman en reprenant l'Egypte à la dynastie fatimide, alors en pleine décadence. Le meilleur général de l'émir, Chirkouh, y parvient en 1169. Très rapidement, son neveu Saladin lui succède. Il procède en 1171 à une révolution religieuse en supprimant le Califat fatimide, chiite, et en rattachant l'Egypte à l'orthodoxe Califat abbasside de Bagdad. Saladin rétablit ainsi l'unité religieuse de l'Islam dans la région. Lorsque Nour-El-Din meurt, en 1174 , il ne tarde pas à parfaire son oeuvre en prenant le pouvoir. Il lui faudra tout de même neuf ans pour parvenir à maîtriser l'ensemble de la Syrie et de l'Egypte. Mais, en 1183, Saladin a refait l'unité religieuse et politique du Proche-Orient musulman. S'appuyant sur l'Egypte, sur Damas et Alep, bénéficiant avec la Syrie intérieure d'une profondeur stratégique inégalable, il allait peu à peu, et grâce aussi aux erreurs des Etats francs, pratiquement reconquérir l'ensemble des territoires des Croisés. A sa mort, en 1194, seule une partie de la Syrie est encore sous obédience franque. Ce sont surtout le Comté de Tripoli (1102-1288), la principauté d'Antioche (1098-1268) et Saint-Jean d'Acre (1191-1291) qui sont les postes avancés de la Chrétienté.

Un moment cependant, la domination musulmane chancela. En 1260, les Mongols de Perse dirigés par Hulegu, petit-fils de Gengis-Khan, dont certains avaient embrassé le christianisme nestorien, envahissent la Syrie. Enlevant les grandes villes, ils balayent les descendants de la dynastie ayyoubide. Cependant, si le roi (chrétien) d'Arménie et le prince d'Antioche les soutiennent, il n'en va pas de même des autres barons palestiniens qui, effrayés, laissent l'armée mamelouke menée par Baïbars, passer d'Egypte en Syrie et y écraser les Mongols. Dès lors, l'unité syro-égyptienne est à nouveau faite mais au profit d'une nouvelle force politique et militaire, encore plus menaçante, celle des Turcs Mamelouks 4 ( * ) .

Au-delà des péripéties politiques, les Syriens jouent alors souvent le rôle de trait d'union entre l'Asie, l'Europe et les régions arabes. Relevons, par exemple, que le Syrien Mar-Sarjis était ministre du Mongol Koubilaï Khan.

5. Vers l'indépendance

Si, avec Baïbars tombent les restes des Etats francs d'Orient, la Syrie y perd définitivement aussi toute indépendance, sous la domination turque, Mamelouk d'abord, puis Ottomane. Il faudra attendre le XX ème siècle pour que les Arabes s'en libèrent, au cours de l'épopée fameuse de Lawrence d'Arabie.

On sait que le grand royaume arabe pour lequel luttait Lawrence ne vit pas le jour. Les accords entre la France et l'Angleterre confient la Syrie et le Liban à la première, la Palestine et la Jordanie à la seconde. Les nationalistes arabes tentent bien de réagir mais en vain. En Syrie s'ouvre la période du Mandat français. Il est toujours difficile de juger l'oeuvre nationale. Mais en Syrie, si des erreurs furent faites, le Mandat ne fut pas négatif en toutes choses.

Parmi les erreurs figurent la concession à la Turquie de la région d'Antioche, encore aujourd'hui évoquée avec douleur par les Syriens.

Parmi les échecs, on relèvera celui du Traité de 1936 qui engageait la Syrie sur la voie de l'indépendance. L'évolution de la politique intérieure en France, les troubles en Syrie consécutifs à la cession du Sandjak d'Alexandrette conduisent alors à ne pas faire ratifier le Traité.

Mais, au-delà des erreurs, des maladresses, relevons quelques-uns des apports de la coexistence syro-française sous le Mandat : introduction de certains mécanismes démocratiques (élections parlementaires, création de partis ...), équilibre entre les communautés et développement d'une certaine laïcité, développement des infrastructures, de l'enseignement...

* 1 Doctrine prêchée au V ème siècle par Nestorius, moine d'Antioche, puis patriarche de Constantinople, selon laquelle Jésus est avant tout un homme. Condamnée en 431, cette doctrine se répandra en Asie jusqu'en Chine.

* 2 Doctrine opposée au nestorianisme, selon laquelle la nature du Christ est seulement divine. Condamnée en 451.

* 3 Odenath II, roi de 258 à 266, aida les Romains à repousser les Perses et reçut de l'empereur Gallien le titre de « Dux Romanorum ».

* 4 Les Turcs Mamelouks avaient renversé les Ayyoubides d'Egypte en 1250.

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