B. L'ESSENTIEL DES RENCONTRES AVEC LES AUTORITÉS DU PAYS

Comme en 2003, le séjour de la délégation à Libreville, quoique bref, lui a permis de rencontrer de nombreuses personnalités de haut niveau, avec lesquelles elle a eu des entretiens à la fois cordiaux, sincères et d'une grande densité .

On retiendra, par ordre chronologique :

• La séance de travail au Sénat du Gabon

La délégation sénatoriale française a été reçue au Sénat du Gabon le 27 février, lors d'une réunion de travail en présence du nouveau Président de cette assemblée, M. Radembino Coniquet, entouré de nombreux sénateurs et hauts responsables de l'administration sénatoriale gabonaise. Après une rapide visite du nouveau Palais du Sénat et un hommage à la mémoire du Président Georges Rawiri, cette réunion a permis de dresser un nouveau bilan d'étape de la coopération interparlementaire entre les deux Sénats.

Cette coopération remonte à la mise en place du Sénat gabonais en février 1997, et a d'abord consisté en un appui à l'installation de la nouvelle chambre (entre mars 1997 et décembre 1998) puis une assistance technique pour la mise en place de son site Internet (juin 1998 - septembre 1999) incluant, notamment, l'hébergement temporaire de ce site sur le serveur du Sénat français.

Début 1998, les présidents des deux assemblées ont signé un protocole d'accord de coopération, dont la mise en oeuvre a été facilitée par la conclusion d'un avenant spécifique à la convention d'aide budgétaire franco-gabonaise du 5 août 1996. Dans ce cadre, ont été conduites différentes actions de coopération technique bilatérale (visites, stages de formation, etc.) ayant donné, jusqu'à présent, toute satisfaction aux deux parties. En outre, le Sénat français a participé à la mise en place et au déroulement d'un programme multilatéral d'appui aux assemblées gabonaises, financé par le PNUD et l'Union interparlementaire (UIP), et dont la mise en oeuvre s'est échelonnée jusqu'en mai 2003.

Lors de la réunion du 27 février, le Président Coniquet s'est félicité du climat de confiance et de travail instauré entre les deux Sénats, se déclarant très désireux de poursuivre sur cette lancée. Dans cette perspective, il a sollicité l'appui du groupe d'amitié pour obtenir que deux fonctionnaires de son administration parlementaire puissent effectuer un stage au Palais du Luxembourg, afin de renforcer l'expertise de la seconde chambre gabonaise dans deux domaines : le protocole parlementaire 13 ( * ) et la fiscalité locale. En réponse à une question du Président Jean-Pierre Cantegrit, il a également apporté quelques précisions sur les modalités actuelles de fonctionnement du site Internet du Sénat gabonais.

• Les entretiens avec les responsables de l'Association France-Gabon

Les responsables de l'Association France-Gabon -qui a pris une part essentielle à l'organisation et à l'excellent déroulement du séjour sur place de la délégation sénatoriale- ont rencontré les sénateurs à plusieurs reprises ; les discussions ont porté, en particulier, sur les perspectives du développement de la « filière verte » au Gabon (écotourisme, valorisation de la faune et de la forêt tropicale, etc.), secteur qui pourrait représenter une des voies -parmi d'autres- de « l'après-pétrole » dans les prochaines années.

A l'invitation de cette association, la délégation a pu visiter le site protégé d'Iguela, dans le parc naturel de Loango, et a constaté de visu les importantes potentialités dont le Gabon dispose en matière d'écotourisme de haut niveau.

• L'audience avec le Président Bongo

Comme en 2003, l'audience avec le Chef de l'État a été le temps fort du séjour de la délégation sénatoriale à Libreville. Trois grands thèmes ont été abordés par le Président gabonais : ses préoccupations quant à la stabilité régionale, fragile et encore perturbée, notamment, par la persistance des troubles en République centrafricaine ( cf. infra les développements consacrés à la visite de la délégation en Centrafrique) ; la stagnation -pour ne pas dire le blocage- du contentieux territorial entre le Gabon et la Guinée équatoriale à propos de l'Îlot de Mbanié ( cf. infra ), ne laissant, à ce stade, guère d'autre issue crédible qu'une saisine de la Cour internationale de Justice ; sa sérénité sur l'évolution des relations franco-gabonaises, à son sens peu tributaires du résultat des prochaines consultations électorales françaises.

Le Président Bongo a cependant regretté que la France n'ait pas consenti au Gabon une plus large remise de sa dette, d'autant qu'en raison de ses ressources d'exportation (pétrole, bois, manganèse, etc.), le Gabon n'est pas éligible à un certain nombre de facilités internationales consenties à d'autres pays pourtant moins endettés.

Lors de cette audience, le Président Jean-Pierre Cantegrit a appelé l'attention du Président Bongo sur deux sujets tenant particulièrement à coeur à la communauté française installée dans ce pays : les interrogations sur l'évolution statutaire du consulat général de Port-Gentil et le problème -mal résolu dans le cas du Gabon- du non paiement des retraites africaines acquises par des Français (le dossier des arriérés de pensions concernerait environ 350 personnes).

* 13 Concernant le protocole, le Président Jean-Pierre Cantegrit a indiqué au Président Coniquet que le service des Relations internationales du Sénat français venait de publier un « Guide pratique du protocole sénatorial » dont il lui ferait adresser quelques exemplaires, en attendant sa mise en ligne sur le site Internet du Sénat.

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