CONCLUSION

L'objectif du voyage d'étude entrepris par la délégation du groupe sénatorial France-Vanuatu-Iles du Pacifique était de faire le point sur la situation au Vanuatu, un an après la signature de l'accord de coopération bilatérale, signé le 26 juin 2006, ainsi que sur la place actuelle de la France dans la région, avec l'atout que constituent ses collectivités du Pacifique, l'intérêt croissant de l'Union européenne pour cette zone et le nouveau climat des relations franco-australiennes.

Au terme de ce déplacement, la délégation a dressé le constat de l'émergence d'une nouvelle dynamique transpacifique, associant les différents États de la région sur des projets communs et destinés à bénéficier à tous. La France y contribue déjà de manière remarquable et des perspectives considérables s'offrent également pour l'avenir.

Au-delà, la délégation a exprimé plusieurs convictions :

1) Le groupe sénatorial France-Vanuatu-Iles du Pacifique doit encourager le renforcement des liens de coopération et les projets de partenariat au niveau régional , associant notamment la Nouvelle-Calédonie où elle a mesuré la très forte implication des autorités locales. Le groupe considère comme prioritaire le soutien vigoureux de la francophonie dans cette zone , surtout dans le contexte actuel où les autorités de la région font part de leur vif attachement à un environnement multiculturel. Il souhaite aussi appeler l'attention sur les conditions d'accès aux soins des populations locales et c'est la raison pour laquelle le groupe apporte son plein soutien au projet de réhabilitation de l'ancien hôpital français de White Sands à Tanna.

2) La délégation a constaté des avancées importantes dans des secteurs où les partenariats ont pu se construire comme le développement durable, la lutte contre les catastrophes naturelles ou la surveillance maritime. Dans bien des cas, les réalisations résultant de ces partenariats sont des exemples pour la France métropolitaine et l'Europe et pourraient servir de modèles à l'avenir (dans le domaine des énergies renouvelables ou de la protection de l'environnement, en particulier).

3) Pour assurer un meilleur suivi du nouvel élan donné à l' action de la France dans le Pacifique , il serait souhaitable que cette politique soit mieux identifiée, notamment lors du débat budgétaire au Parlement sur les missions du ministère des Affaires étrangères et celles du ministère de l'Outre-mer, et fasse l'objet d'un examen spécifique. Il est aussi suggéré que des parlementaires soient régulièrement associés aux grandes réunions internationales concernant cette zone, telles que les sessions du Forum des Îles du Pacifique.

4) Le groupe est plus que jamais convaincu de la nécessité d'encourager les rencontres entre les populations de la région. Des événements tels que les XIV èmes Jeux du Pacifique en Nouvelle-Calédonie (2011) ou la prochaine coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande (2012), sont très mobilisateurs et porteurs d'espoir en l'avenir.

« Y a-t-il aujourd'hui une conscience « pacifique » (comme on pourrait parler d'une conscience latine ou africaine) ?...

Des liens se tissent entre îles, entre archipels. Bien entendu, il s'agit avant tout d'intérêts économiques, de possibilités de marchés. Pourtant est perceptible un autre type de relations, quelque chose qui est fait de mémoire, de sentiment. C'est peut-être ce qui reste de la vibration ancienne, le bruit des tambours fendus qui résonnait d'île en île, les masques, les tatouages, les ruerue dessinés sur la terre, ou cette voix imprécise et fluctuante des mythes qui jadis unissait ces peuples, d'un bord à l'autre de l'océan infini. »

J.M.G. LE CLÉZIO, RAGA, Approche du continent invisible, 2006.

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