2. Un « spoil system » assumé

Dès l'arrivée aux responsabilités de la nouvelle équipe, les principaux responsables administratifs civils et militaires ont été remplacés. Une réforme du statut de la fonction publique permettrait dorénavant aux administrations publiques de licencier les fonctionnaires moyennant un simple préavis de deux mois sans motivation de la décision.

Le 29 juin, un nouveau Président de la République , M. Pal SCHMITT, issu du FIDESZ et Président du Parlement depuis avril, a été élu par le Parlement. Dans le système parlementaire hongrois, la présidence de la République est honorifique mais le chef de l'État peut ralentir le processus législatif en demandant une seconde lecture ou déférer les lois avant leur promulgation à la Cour constitutionnelle.

Le mode de nomination des juges de celle-ci devrait également changer. Alors que jusqu'à présent chaque parti représenté au Parlement pouvait désigner un délégué au comité de nomination des juges, c'est la majorité parlementaire qui aurait désormais seule le droit de les nommer.

Le nouveau président du Bureau d'audit national (ASZ), équivalent de la Cour des comptes, est un ancien député du FIDSEZ depuis 1998. Par ailleurs, le salaire du président de la Banque nationale a été amputé de 75 % après son refus de procéder à une baisse des taux directeurs, ce qui a conduit la BCE à rappeler le principe de l'indépendance de la banque centrale hongroise.

La réforme des médias publics , en cours, prévoit que leurs dirigeants seraient nommés au sein du personnel politique : le président de l'autorité de régulation est désormais nommé par le Premier ministre, pour 9 ans. Un droit de réponse automatique serait accordé pour les responsables politiques non seulement pour rétablir des faits mais également pour intervenir sur une « opinion ». Issue d'une initiative parlementaire, cette réforme ne fait pas l'objet des procédures de consultation habituelle.

Cette réforme a commencé à s'appliquer dès la nomination, le 11 août, de Mme Annamaria SZALAI, nouvelle directrice de la nouvelle autorité de supervision des médias, qui a garanti que « L'indépendance professionnelle des médias publics sera maintenue. Les directeurs des nouvelles sociétés anonymes publiques, créées à partir de la radio et de la télévision nationale, ainsi que de la télévision hongroise par satellite Duna TV et l'agence de presse hongroise MTI, seront nommés par la nouvelle Fondation des médias publiques, qui sera mise sur pied en automne ». Cependant, cette réforme a suscité une réaction défavorable de la représentante de l'OSCE pour la liberté de la presse, Mme MIJATOVIC, et l'Institut international de la Presse (IPI) a demandé, début juillet, au gouvernement hongrois d'organiser un large débat sur le projet controversé de réforme des médias.

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