Actes colloque Moyen-Orient



Echanges avec la salle

De la salle

Quels sont les intérêts respectifs de travailler seul ou en joint-venture dans les projets ?

Dominique GUEUDET

Travailler avec un Qatari permet d'accéder à un réseau et à un marché. Cela dépend de ce dont vous avez besoin et s'il existe déjà des professionnels locaux dans votre domaine d'activité.

Michel DHE

Un partenaire est nécessaire. Il ne faut pas forcément qu'il soit puissant mais il peut être utile, notamment dans les formalités d'installation. Il permet aussi d'être introduit et d'accéder à un réseau qui permettra d'avoir un retour d'information.

Arnaud DEPIERREFEU

Tout dépend du secteur d'activité. Pour tout ce qui concerne les commandes publiques dans la construction et les réseaux de transport, il est nécessaire d'avoir un partenaire qatari puissant. Mais dans certains secteurs, il est possible de s'en passer.

Michel DHE

La France bénéficie d'une excellente image de marque. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut savoir écouter et décoder. Les Arabes du Golfe sont toujours très polis, le non frontal n'existe pas et il est toujours difficile de savoir de quoi il retourne.

Dominique GUEUDET

Nous ne devons pas essayer d'imiter les Américains et leur monolithisme. Dans le domaine de l'éducation, nous essayons de faire venir HEC au Qatar. Les Qataris attendent des Français autre chose que ce que font les Américains. Il faut montrer du respect et une amitié pour la culture du Qatar et utiliser le fait qu'ils aiment France et certains aspects de la politique française.

Michel DHE

Retenez la formule mnémotechnique « IBM » pour Inch'Allah (si Dieu le veut), Boukra (demain), Maalesh (tant pis, ce n'est pas grave). Elle est très utile pour décoder ses interlocuteurs.

Clôture

Pierre MOURLEVAT,
Ministre-Conseiller, Chef des services économiques pour le Moyen-Orient

Le Moyen-Orient est une région à forte croissance tirée par l'État pour les projets d'infrastructures avec une orientation forte sur la diversification de l'économie. L'Iran est dans l'expectative du dialogue conduit avec la communauté internationale. Enfin, une forte reprise intervient en Irak dans un contexte de sécurité un peu difficile.

La Coface est très ouverte sur les pays du CCEAG. Son retour est annoncé fin 2009 en Irak. Elle n'est pas fermée sur l'Iran mais la tendance est à ne pas prendre de nouvelles affaires.

La diversification des économies du Golfe se fait dans trois directions : l'industrie lourde et les hautes technologies, le pôle logistique et financier et l'économie de la connaissance.

Les fonds souverains ont repris leurs investissements à l'étranger. Il faut les attirer davantage vers la France, notamment avec l'aide de l'AFII.

Il existe des secteurs de développement fondamentaux très porteurs pour nos entreprises : les infrastructures, l'eau et la gestion des services publics, le ferroviaire et les transports en général, le développement des industries nouvelles et l'aménagement urbain.

Pour les modalités de travail, un consensus s'est établi aujourd'hui sur le fait qu'il faut être présent dans le pays, ce qui n'empêche pas d'établir un siège régional dans un des pays.

Un point d'interrogation lié à l'actualité demeure à propos de Dubaï. L'Émirat avait été très critiqué jusqu'à cet été dans les grands journaux financiers internationaux. L'Émirat a lancé une grande campagne de publicité pour redonner confiance. Mais le moratoire sur la dette inquiète et pourrait avoir des effets systémiques sur la région et entraîner une baisse de confiance. Les investissements directs à l'étranger mondiaux vont en priorité vers la Chine, le Brésil et la Russie et ignorent cette région. Sur le fond, il faut néanmoins relativiser les difficultés de Dubaï, dans la mesure où il est difficilement imaginable que les Émirats Arabes Unis n'aient pas la capacité de gérer leur dette.

Synthèse rédigée en temps réel par la société Ubiqus Reporting France
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