Déplacements présidentiels, délégation de chefs d'entreprises, rencontres business to business : approches comparées dans le Caucase

Pascale PEREZ,
Directeur du Développement groupe Derichebourg, Administrateur Medef international

C'est un honneur pour moi d'intervenir aujourd'hui, en tant que femme et en tant que chef d'entreprise.

J'apporterai le témoignage d'un groupe français de taille moyenne, de son expérience, des problèmes rencontrés et de la manière dont il est possible de les résoudre. J'évoquerai également l'intérêt de participer aux voyages présidentiels et les actions menées par le Medef international. L'objectif est de faire évoluer les échanges entre notre pays et les pays de cette zone, éventuellement de les doubler en cinq ans.

Le groupe Derichebourg est une société tournée vers l'international qui doit opérer des choix stratégiques de développement. Pourquoi avoir choisi de s'implanter dans cette zone ?

Tout d'abord, les analyses macroéconomiques sont positives et les perspectives de croissance sont importantes, soutenues et sécurisées par l'exploitation des matières premières. Les liens politiques étroits entre la France et ces pays, ainsi que leur volonté de se tourner vers l'Europe, constituent un deuxième atout.

Nous avons longuement évoqué le climat des affaires. Les huit pays de cette zone ont compris la nécessité de modifier leurs cadres fiscaux et légaux. En Géorgie, par exemple, il existe une véritable facilité d'installation et un contexte de transparence pour les investisseurs étrangers. Ainsi, les pays de la région ont réalisé un effort conséquent pour permettre au climat des affaires d'être plus que favorable.

Il existe dans cette zone des marchés capteurs et bien identifiés avec des besoins en termes de technologies et de savoir-faire, ainsi qu'une véritable volonté d'échanges. Les bailleurs de fonds internationaux y sont présents et actifs, sécurisant nos investissements et facilitant la réalisation des projets. Ils permettent également de faire évoluer la législation autour des contrats. Enfin, la question des couvertures Coface devra être développée.

La présence des grands fleurons français sur place est un élément à prendre en compte. L'implantation de Total, Areva ou encore EADS est importante pour les entreprises de plus petite taille, voire pour les PME. Si nous ne chassons pas encore « en meute », les plus gros aident les plus petits, sont de véritables appuis et de vraies portes d'entrée. Ils offrent en outre à la France une réelle crédibilité. Enfin, l'accueil est toujours chaleureux et bienveillant dans cette partie du monde.

Quel est l'intérêt des voyages officiels dans cette zone ?

J'ai participé aux voyages de Nicolas Sarkozy et de François Fillon au Kazakhstan. Etre dans le sillon des chefs d'État et de gouvernement permet aux entreprises françaises d'acquérir une certaine crédibilité lorsqu'elles sont peu connues et leur offre la possibilité de se positionner auprès des décideurs. Lorsque ces voyages sont bien organisés, ils permettent de nouer des contacts directs au plus haut niveau sur des projets ciblés. Enfin, les entreprises peuvent aussi, à l'occasion de ces visites, conclure avec les grands groupes français des accords de sous-traitance et construire des stratégies locales de développement.

Le Medef international consent des efforts importants pour inciter les entreprises françaises à regarder cette zone de près, en organisant des voyages, en leur offrant un accès à des partenaires locaux potentiels et en leur présentant des projets sur lesquels elles peuvent se positionner. L'idée des technopoles est intéressante. Enfin, je pense qu'il faut aller au-delà des relations économiques formelles et envisager des échanges plus culturels.

Les entreprises françaises ont ainsi tout intérêt à développer leurs activités et leurs relations dans cette partie du monde.

Gisèle HIVERT-MESSECA, Chef du service Événements spéciaux, Ubifrance

Notre gouvernement a compris cela depuis longtemps. En témoigne la création de l'équipe de France de l'export qui travaille avec des institutions comme le Medef et avec les conseillers du commerce extérieur.