Projets financés par l'Agence française de développement

Ludovic COCOGNE
Coordinateur régional du Département Amérique Latine et Caraïbes
Agence française de développement

J'aimerais partager avec vous notre d'expérience d'un partenariat récent, relativement improbable mais porteur de réelles perspectives.

L'Agence française de développement a été créée il y a 70 ans, principalement pour travailler avec les anciennes colonies. Elle a ensuite élargi son activité aux programmes de lutte contre la pauvreté et de soutien à la croissance dans le monde méditerranéen. Puis, elle s'est tournée vers l'Asie et, plus récemment, vers l'Amérique Latine. A priori , son objet n'était toutefois pas d'être en relation avec un pays comme le Mexique, membre de l'OCDE et du G20.

L'Agence française de développement est une institution financière spécialisée, chargée de mettre en oeuvre la politique de coopération de la France. Le gouvernement nous a demandé d'intervenir en Amérique Latine en 2009, en orientant notre action sur la croissance verte et solidaire. Nous apportons nos financements aux Etats fédéraux, aux entreprises publiques ou aux ONG.

Nous disposons d'outils différents selon les zones géographiques. Au Mexique, nous mettons en oeuvre des crédits qui ne sont pas bonifiés. Cette situation pose clairement la question de la compétitivité de notre offre, surtout dans le contexte actuel. Contrairement à la plupart de nos partenaires historiques, le pays a une très bonne signature sur les marchés internationaux et a largement accès aux financements. Nous sommes donc confrontés à une concurrence que nous ne connaissons généralement pas. Par ailleurs, nous accordons quelques accompagnements en subventions, sur les fonds propres de l'AFD ou par la mobilisation de fonds de l'Union européenne.

L'AFD travaille à l'approfondissement des liens entre nos deux pays et au renforcement de la présence française au Mexique.

Nous avons, pour le moment, octroyé deux prêts. Ils sont liés au plan mexicain sur le climat. La politique mise en oeuvre dans ce domaine est exemplaire. Nous avons établi une coopération de long terme, à la fois financière et technique. D'autres projets sont en cours d'instruction, à des niveaux d'avancement variés. Ils concernent notamment la promotion des énergies propres ou la gestion de l'eau ou de l'assainissement.

Outils et aides financières OSEO - Ubifrance

Alain RENCK
Directeur de l'international, OSEO

Aller à l'international n'est pas simple pour une PME. Cela nécessite du courage, de l'obstination et de la patience. Il faut du temps. Or les entreprises n'en ont pas forcément. Nous essayons donc de les soutenir dans cette aventure. Le Mexique, avec une croissance de l'ordre de 4 % par an, recèle de réelles opportunités.

Jamais les dispositifs d'aide aux entreprises n'ont été aussi intéressants en France. Ils restent probablement un peu dispersés mais ils sont néanmoins très complets. Nous offrons une large gamme de produits. Nous proposons des prêts, qui peuvent aller jusqu'à 3 millions d'euros, sur des durées longues. Ils sont construits pour permettre aux sociétés qui s'intéressent à ces marchés de ne pas se focaliser, dès le début de leur expérience, sur les exigences de remboursement. Ils présentent en outre l'énorme avantage d'être sans garantie. Nous savons bien que cela est un peu risqué. Nous considérons toutefois qu'il s'agit d'une condition pour permettre l'ouverture à l'international.

Nous proposons de petits prêts, permettant aux entreprises de découvrir les potentialités existantes. Nous leur offrons également un « chèque cadeau » de 1 000 euros à valoir sur le catalogue de prestations d'Ubifrance, afin qu'elles puissent bénéficier d'un accompagnement. Nous avons, dans ce dispositif, uni nos compétences.

Généralement, les PME commencent par exporter. Puis, si cela fonctionne, elles essayent de s'implanter, en créant une filiale locale. Cette démarche est évidemment risquée. Là encore, nous pouvons intervenir en apportant des garanties sur les fonds propres. Nous assurons ainsi aux entreprises qu'elles pourront poursuivre leur activité.

Depuis trois ans, nous intervenons sur des projets technologiques regroupant des entreprises françaises et mexicaines. De tels modes de fonctionnement sont très intéressants, puisqu'ils permettent de mutualiser les coûts, de réduire les délais et de s'ouvrir des marchés. Ce partenariat doit encore être intensifié.

Nous avons conclu un partenariat avec la banque de développement mexicaine.

Nous participons également à un programme européen incitant des partenariats collaboratifs dans le domaine de la R&D. Il pourrait être très utile pour aider des PME françaises à s'implanter au Mexique.

Nous réfléchissons à l'installation d'un VIE (Volontaire International en Entreprise), dont le rôle serait d'aider les entreprises françaises arrivant au Mexique.

Je ne peux qu'encourager les entreprises françaises à s'intéresser au Mexique et à se tourner vers OSEO. Nous avons des outils simples et performants pour vous accompagner.