D. LES CAPACITÉS PARTICULIÈRES

Les leçons tirées des dernières opérations aériennes ont conduit l'Armée de l'air à améliorer certaines capacités particulières.

1. Pods de désignations laser

Entre 1993 et 1997, l'Armée de l'air avait commandé vingt-deux pods de désignation laser à caméra thermique (PDLCT), qui se sont révélés au Kosovo particulièrement précieux, mais en quantité insuffisante. Neuf pods supplémentaires PDLCT-S (équipés d'une caméra thermique de nouvelle génération) ont été commandés (soit cinq en 1999 et quatre en 2000) et équiperont le Mirage 2000 D. Désirant disposer à terme de vingt-deux PDLCT et de dix-neuf PDLCT-S, l'Armée de l'Air commandera cinq pods supplémentaires en 2001 et cinq autres par la suite.

2. Reconnaissance

La capacité de reconnaissance sera augmentée dans un premier temps par sept pods PRESTO qui équiperont les Mirage F 1CR. Ces pods, en cours de développement, apporteront à son vecteur une capacité de prise de vue stand-off, qui ne permettra pas la transmission en vol et en temps réel des informations recueillies, en raison de l'emploi d'un support encore argentique.

Par la suite, l'Armée de l'Air prévoit de se doter du pod de reconnaissance de nouvelle génération (RECO NG) en quinze exemplaires, ainsi que de quatre stations sol. Capables de travailler par beau temps de nuit, ces pods posséderont une capacité stand off accrue et pourront transmettre des données après numérisation. L'intégration est prévue sur Mirage 2000 N dès 2006, sachant que le retrait des derniers Mirage IV, seuls capables de reconnaissance stratégique, aura lieu en 2005. Par la suite, les Rafale au standard F3 en seront équipés.

E. COMMANDEMENT, CONTRÔLE ET COMMUNICATIONS

Les avions de combat et leurs armements évoluent au sein de systèmes intégrés d'une très haute complexité qui leur confèrent leur flexibilité ainsi que leur réactivité. Ils permettent d'assurer les fonctions de commandement et de contrôle grâce à des moyens de détection et de communication particulièrement évolués. Les trois principaux ensembles concernés sont les suivants :

1. Le Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aériennes (SCCOA)

L'Armée de l'air, pour mener ses opérations, se doit de disposer d'une capacité de gestion globale des systèmes d'armes à partir d'un commandement unique des opérations aériennes. Celui-ci doit bénéficier d'un haut niveau d'automatisation lui permettant de traiter en temps réel un fort flux d'informations, tout en restant largement interopérable avec les systèmes de commandement équivalents des armées françaises et alliées, en particulier l'Air Command and Control System (ACCS) de l'OTAN. Ces systèmes doivent aussi être capables de cohabiter avec les équipements des générations précédentes et ceux de la circulation aérienne civile.

Ce programme a été lancé en 1993 et découpé en trois étapes qui se recouvrent, chacune étant organisée en cinq capacités opérationnelles (détection, télécommunications, surveillance-contrôle, centres, aide au commandement/conduite des opérations). Chacune des étapes comprend des études, des évolutions ou des achats de matériels, des réalisations de logiciels et de la réalisation de centres d'opérations et de commandement.

La première étape de la mise en oeuvre du SCCOA, démarrée en 1994, se terminera en 2004 par la livraison du centre de conduite des opérations aériennes de Lyon. La seconde étape, lancée en 1998, s'achèvera en 2003 avec la livraison du premier module de contrôle tactique de série. La troisième étape sera lancée au début 2001 et devrait se prolonger jusqu'en 2010.

Le coût total de ce programme (développement, fabrications et infrastructures) essentiel est de 15, 991 milliards de francs, répartis en 5,218 milliards de francs pour sa première étape, 2,324 milliards de francs pour la seconde et 8,449 milliards de francs pour la troisième étape, soit un flux annuel de plus de 700 millions de francs pendant près de 20 ans. Au total, pour le budget 2001, ce programme devrait représenter 1,277 milliards de francs d'autorisations de paiement et 771 millions de francs de crédits de paiement.

2. Les Systèmes de détection et de commandement aéroporté (SDCA)

Les quatre SDCA français, en service depuis une décennie, nécessitent une modernisation continuelle, afin de maintenir l'interopérabilité avec les appareils de l'OTAN, de l'US Air Force et de la Royal Air Force. Il a aussi été nécessaire d'acquérir certains équipements imposés par la modifications des règles de circulation aérienne civile. Enfin, certaines améliorations ont été apportées de manière à améliorer la détection et l'identification, ainsi que la capacité de commandement embarquée.

3. Le programme de modernisation du réseau de transmission des bases aériennes (MTBA)

Le MTBA est destiné à fournir aux bases aériennes et aux sites "air" rattachés des moyens de communication fixes. Il comprend un ensemble de stations de conception modulaire se raccordant à un réseau maillé à reconfiguration automatique en cas d'interruption de trafic sur une branche.

Lancé en 1992, ce programme comprendra trente-neuf stations MTBA concernant cent-un sites de l'Armée de l'air et six stations déplaçables (MTBAd). En 2001, l'Armée de l'air recevra six stations fixes ; la fin du programme étant prévue pour 2006. Son coût total est de 3,308 milliards de francs, dont 472 millions en 2001.

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