CHAPITRE IV -

AMÉLIORER LA LISIBILITÉ DE LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET DYNAMISER SON BUDGET

I. UNE POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR QUI DOIT GAGNER EN LISIBILITÉ

L'internationalisation des entreprises françaises a fait, dans les trente dernières années, des progrès considérables. Nos entreprises exportent désormais le tiers de leur production et emploient 5 millions de collaborateurs à des activités liées au commerce extérieur. Afin de consolider les acquis et progresser dans les secteurs et sur les marchés porteurs, la politique menée en matière de commerce extérieur a cherché à accroître son efficacité par trois moyens :

- adaptation permanente du réseau des postes d'expansion économique à l'évolution de la carte économique mondiale et aux nouvelles technologies de l'information ;

- évolution des organismes d'appui au commerce extérieur ;

- efforts d'accompagnement des PME à l'export.

A. L'ADAPTATION DU RÉSEAU DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE

Compte tenu de l'évolution de l'environnement économique international et des impératifs budgétaires, la DREE a engagé dès le début des années 90 un ensemble de mesures permettant d'améliorer son efficience.

La démarche contractuelle 2000-2002

Après deux plans de suppressions d'emplois -baisse de 20 % des emplois en dix ans-, la DREE a adopté une démarche ambitieuse, portant sur l'ensemble de ses missions sur la période 2000-2002 : le contrat d'objectifs et de moyens, dont l'ambition repose sur l'hypothèse que la souplesse donnée par la dotation globale contractuelle permettra de dégager des gains de productivité et de gestion au moins égaux à la dérive. Des détails sur cette innovation budgétaire figurent en fin de rapport, dans les commentaires consacrés strictement aux crédits dédiés au commerce extérieur.

Le renforcement des expertises

Afin d'améliorer sa capacité d'analyse sur les questions économiques ou multilatérales et de suivi des grands secteurs stratégiques, la DREE a mis en place une nouvelle organisation en réseau, associant un certain nombre de postes d'expansion économique (PEE) bénéficiant de moyens renforcés. Ainsi, plusieurs PEE situés dans des zones émergentes, accueillent, en sus de leurs effectifs, des experts (Budapest, Istanbul, Jakarta, Caracas...) dont l'objectif est d'approfondir les analyses de la Direction sur le risque-pays, l'insertion de ces économies dans le système commercial mondial... Certains d'entre eux contribuent également à la réflexion menée sur l'élargissement de l'Union Européenne aux pays d'Europe Centrale et Orientale.

De la même manière, dans la perspective du prochain cycle de négociations multilatérales, la capacité d'analyse de la DREE est accrue. 15 correspondants multilatéraux ont déjà été nommés dans les grands pays qui jouent un rôle actif dans les futures négociations multilatérales (Tokyo, Rabat, Buenos Aires...).

De même, des experts agricoles et vétérinaires (Beyrouth, Londres, Brasilia...) sont venus étoffer les équipes des PEE dont les missions d'alerte et de dialogue avec les autorités locales sont particulièrement importantes.

Par ailleurs, la mise en place de réseaux sectoriels destinés à renforcer les capacités de la DREE en matière d'information économique sur des secteurs stratégiques (aéronautique, automobile, énergie, environnement, infrastructures, NTIC...) se poursuit. Dans ce cadre, les PEE jouant un rôle central au sein de ces réseaux voient leurs ressources humaines renforcées, notamment par l'accueil de spécialistes dont certains recrutés localement. Plus de 120 ingénieurs ont ainsi rejoint les PEE. Votre rapporteur pour avis se félicite du recours croissant des PEE à des actifs issus du secteur privé, estimant que ceci permettra au service offert par les PEE de mieux correspondre aux attentes des entreprises .

Le renforcement de l'expertise a conduit à facturer certaines des prestations spécifiques fournies à des entreprises -telles que des veilles régionales, sectorielles ou concurrentielles-. Si la documentation de base reste gratuite, les recherches plus personnalisées sont facturées aux entreprises, depuis le début des années 1990, sous la forme d'un ticket modérateur. Votre rapporteur pour avis soutient que les entreprises attendent du PEE un suivi et un maintien personnalisé, qu'elles sont prêtes à payer.

La régionalisation des enjeux et des analyses

La coordination du travail des postes au niveau régional est l'un des axes principaux des réformes engagées au sein de la Direction depuis deux ans. Tant la demande des entreprises que l'évolution du contexte des échanges (intégration régionale....) y conduisent. Dans l'ensemble du monde, cette coordination est désormais opérationnelle.

La rationalisation des structures

La prise en compte de l'évolution du contexte local et la volonté de modernisation des méthodes de travail impliquent des aménagements des structures de la DREE à l'étranger, qui répondent, en outre, au souci d'économies budgétaires. Les éventuelles fermetures de PEE ou d'antennes s'inscrivent dans une réflexion du Secrétaire d'Etat au commerce extérieur sur l'allocation la plus efficace possible des moyens et des hommes au service du soutien des entreprises. Dans l'ensemble des cas, la couverture des zones concernées est assurée par des équipes dont la qualité est maintenue, voire renforcée (suivi de Zurich  par Berne, de Poznan par Varsovie par exemple). Votre rapporteur pour avis souligne toutefois que le travail de proximité, constitue, même à l'heure d'Internet, la légitimité première des PEE et que la véritable valeur ajoutée du PEE réside dans son excellente connaissance des réseaux d'influence et des milieux d'affaires locaux . Il invite le Gouvernement à en tenir compte dans les regroupements de postes envisagés.

Le redéploiement d'effectifs visant à adapter à l'évolution de la carte économique mondiale le réseau des Postes d'Expansion Economique -qui compte 156 postes localisés dans 113 pays- a été entrepris en 1996, dans le cadre de la réforme de l'Etat. Une partie des moyens du réseau dans les pays de l'OCDE a été ainsi redéployé vers les économies émergentes afin d'y renforcer la présence des entreprises françaises dont les parts de marché sont souvent très inférieures à celles de nos principaux concurrents.

Au cours des quatre années 96-99, 213 emplois nouveaux ont été créés dans les pays émergents où des implantations supplémentaires ont été installées. Ce mouvement a été rendu possible par la diminution des effectifs dans l'O.C.D.E. (- 195) et en Afrique (- 71), avec la fermeture de 12 sites dans ces deux zones

Ainsi, de 1996 à 1999, les effectifs des postes d'expansion économique d'Amérique du Nord (-22 %), d'Europe occidentale (-25 %) et d'Afrique (-27 %) ont été réduits au profit de ceux situés dans les pays émergents d'Amérique centrale et du sud (+26 %), d'Asie (+39 %), d'Europe centrale et orientale (+20 %) et d'Afrique du Sud (+39 %).

Le rapprochement avec les autres réseaux du Ministère de l'économie et des finances, celui de la direction du Trésor notamment, dans le cadre des « Missions Economiques », décidé par le Ministre en juin 2001, va se mettre en place dès la fin de cette année. De nouveaux progrès, en terme de rationalisation et d'utilisation de la ressource, sont attendus de ces missions regroupant PEE et agence financière -comme des postes communes entre PEE et consulats-.

Votre rapporteur pour avis se félicite de ces synergies qui rationaliseront et clarifieront l'action économique des pouvoirs publics français à l'étranger . Le rapprochement des réseaux DREE et Trésor dotera le Ministère de l'économie et des finances d'un véritable réseau unifié à l'étranger, optimisant ainsi les contacts locaux. Ce réseau a pour vocation :

- de contribuer à l'approfondissement de la coopération économique et financière en Europe ;

- d'évaluer les risques macro-économiques et financiers internationaux ;

- de participer à l'analyse et à la définition de nos positions sur les grandes questions internationales (Europe, développement durable, régulation...) ;

- d'être un réseau d'appui et d'expertise toujours plus professionnel pour accompagner les opérateurs économiques dans leur développement international et améliorer la compétitivité de notre site économique.

A cette fin, l'ensemble des services à l'étranger de la DREE et du Trésor sont regroupés dans une mission économique placée auprès de l'ambassadeur concerné. Les attachés fiscaux (DGI) et les attachés douaniers (DGDDI) seront intégrés dans cet ensemble, qui constituera une sorte de maillage mondial.

La nouvelle Agence Financière pour les Investissements Internationaux (AFII) s'appuiera également sur le réseau des missions économiques dans le cadre d'une convention signée avec la DREE.

La démarche qualité

Afin de progresser encore dans sa modernisation, la DREE s'est engagée dans un processus de démarche qualité, conçue sur la base du référentiel ISO 9001 qui inclut les activités de conception en sus des activités de production. Elle a été mise en oeuvre à partir du 1er septembre 1999 dans trois postes pilotes (PEE de Cologne et de Mexico, et DRCE Bretagne). Ces trois postes, ainsi que le Directeur de la DREE et quelques-uns de ses collaborateurs, ont été audités début janvier 2000 par un auditeur de l'Association française pour l'assurance de la qualité (AFAQ). Le certificat de conformité aux exigences de la norme a été délivré par cet organisme le 19 janvier (certificat n° QUAL/2000/13352) pour les activités « d'appui au développement international des entreprises françaises ».

Il est raisonnable de penser que le déploiement de la démarche qualité au reste du réseau (PEE et DREE) s'effectuera progressivement tout au long de l'année 2001 avec un objectif de certification début 2002. Ce déploiement repose sur la formation à la qualité de l'ensemble des agents (environ 2.000).

Le rapporteur pour avis salue la démarche de certification qui permettra aux PEE d'améliorer le service aux entreprises et, en interne, de renouveler certaines procédures.

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