§ M. ANDRÉ-PAUL BAHUON, PRÉSIDENT NATIONAL, ET MLLE DELPHINE SLANOSKI, DIRECTEUR DES SERVICES, DE L'IFEC

L'IFEC attribue les mérites du retour de l'emploi à la conjoncture. Il constate que des pénuries de main-d'oeuvre importantes subsistent en dépit de la récente hausse du taux de chômage.

L'IFEC estime que la législation sur les 35 heures a modifié les équilibres sociaux : on est passé d'une société de travail à une société de loisirs. Les décisions de recrutement reconnaissent davantage de place aux préoccupations relatives à la gestion du temps libre.

L'IFEC préconise également une politique qui renforcerait la professionnalisation des jeunes dès l'école et une réforme du droit du travail notamment en ce qui concerne la législation relative au droit du licenciement. Il appelle de ses voeux une réforme de l'Inspection du travail qui clarifierait ses missions qui confondent aujourd'hui le contrôle, le jugement et l'exécution. Il estime enfin qu'il conviendrait de simplifier la fiche de paye et de réduire encore le coût du travail.

L'IFEC révèle que, selon une de ses enquêtes, 45 % de chefs d'entreprise n'ont pas encore envisagé de passer aux 35 heures qui apparaissent dès lors comme l'acte manqué de l'économie française -on ne veut pas y penser-. Le caractère transitoire des dispositions prévues par le décret du 15 octobre est « une erreur totale ». Dans certains cas, le prix des heures complémentaires peut atteindre 250 % du salaire de base, ce qui n'est pas viable.

L'IFEC estime qu'il faut traiter différemment les PME car elles n'ont pas de marge de manoeuvre. En 2002, les 35 heures n'auront pas d'effet sur l'emploi, seules 14 % des entreprises envisagent des embauches du fait des 35 heures.

Par ailleurs, les 35 heures ont renforcé les tensions entre cadres et non-cadres. Les cadres n'ont pas connu de véritable réduction du temps de travail du fait des forfaits jours.

L'IFEC considère que la politique menée est systématiquement conjoncturelle et que seuls 22 % des chefs d'entreprises sont intéressés par ces dispositifs qui leur apparaissent trop compliqués et contraignants.

Il faudrait des actions davantage ciblées privilégiant par exemple la recherche et le développement.

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