DEUXIÈME PARTIE -

UN BUDGET DE L'OUTRE-MER EN LÉGÈRE PROGRESSION, QUI NE FAVORISE PAS SUFFISAMMENT
L'INVESTISSEMENT PRODUCTIF

Avec 6,36 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement, le budget de l'outre-mer progresse de 13,5 % par rapport à la loi de finances pour 1999 et les autorisations de programme diminuent légèrement pour être fixées à 1,84 milliard de francs.

Mais il convient de souligner que la forte progression des crédits résulte pour une large part d'un regroupement sur le budget de l'outre-mer, de dépenses antérieurement prises en charge par d'autres ministères. A structure constante, les crédits pour 2000 s'élèvent à 5,70 milliards de francs, soit une augmentation de 1,8 % seulement.

Le regroupement des dépenses témoigne de la volonté gouvernementale d'assurer une meilleure cohérence dans la présentation de l'effort de l'Etat en faveur de l'outre-mer, mais ces transferts ne sont pas présentés de manière très lisible. Même après le redécoupage des crédits, il ne faut pas oublier que les crédits inscrits sur le budget du Secrétariat d'Etat à l'outre-mer ne constituent qu'une partie de l'effort global, estimé à 50 milliards de francs. Dans ce total, et pour les seuls départements d'outre-mer, la part du ministère de l'Éducation nationale représente 34 %, celle du ministère de l'Intérieur 20 % et celle du secrétariat à l'Outre-mer, 11 %.

Par ailleurs, la présentation du budget a été modifiée cette année et se fait désormais à travers cinq agrégats au lieu de trois, pour mieux présenter les orientations du ministère.

Les cinq agrégats sont d'inégale importance avec l'administration générale (17 %), les interventions en faveur des collectivités locales, d'établissements publics et de divers organismes (8 %), les interventions en faveur de l'emploi et de l'insertion sociale (50 %), les interventions en faveur du logement (14 %) et les interventions en faveur de l'investissement (11 %). Le tableau ci-dessous récapitule leurs évolutions budgétaires respectives par rapport à l'an dernier.

BUDGET DE L'OUTRE-MER

COMPARAISON 1999-2000 PAR AGRÉGAT

(en millions de francs)

 

Autorisations de programme

Crédits de paiements

 

1999

PLF 2000

LF 1999

PLF 2000

Administration générale

18,00

21,50

1 068,38

1 072,84

Interventions en faveur des collectivités locales, des établissements publics et divers organismes

18,50

7,00

135,70

525,02

Interventions en faveur de l'emploi et de l'insertion sociale

-

-

2 768,05

3 148,81

Interventions en faveur du logement

1 096,00

1 100,00

897,40

918,00

Interventions en faveur de l'investissement

745,47

713,41

734,47

700,14

Source : secrétariat d'Etat à l'outre-mer

A travers ce budget, le secrétariat d'Etat poursuit trois priorités : l'emploi, l'aide au logement et aux infrastructures à travers les contrats de plan, ainsi que la mise en oeuvre des réformes institutionnelles en Nouvelle-Calédonie.

Mais, au-delà de ces orientations, votre rapporteur pour avis déplore que ce budget ne mette pas assez l'accent sur le soutien au développement de l'activité économique de l'outre-mer.

A. L'ACTION EN FAVEUR DES COLLECTIVITÉS LOCALES ET LA MISE EN oeUVRE DU STATUT DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

Les crédits inscrits sur cet agrégat progressent très fortement pour être fixés à 524,14 millions de francs en moyens de paiement mais ceci résulte de transferts internes et de regroupements de dépenses provenant d'autres départements ministériels pour mettre en oeuvre le statut de la Nouvelle-Calédonie. A structure constante, le montant des actions en faveur des collectivités locales diminue de 20,6 % en raison, notamment, de la fin des versements effectués au profit du fonds intercommunal de péréquation de la Nouvelle-Calédonie .

La loi organique du 19 mars 1999 sur la Nouvelle-Calédonie a organisé le transfert progressif de certaines compétences en matière de commerce extérieur, de droit du travail, d'enseignement scolaire, de jeunesse et sport, de mines et d'énergie.

La loi de finances pour 2000 prévoit les financements nécessaires aux transferts prévus à compter du 1 er janvier 2000 . A cette fin, un nouveau chapitre budgétaire est créé (chap. 41-56) qui comprend une dotation globale de compensation et une dotation globale de fonctionnement.

La dotation globale de compensation accompagnant les compétences transférées par l'Etat à la Nouvelle-Calédonie s'établit pour 2000 à 11,7 millions de francs qui permettront à la Nouvelle-Calédonie d'exercer ses compétences nouvelles.

La dotation globale de fonctionnement, destinée aux provinces, est de 394 millions de francs . Elle donnera aux provinces les moyens de leur action dans le domaine sanitaire et social (aide médicale gratuite, aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux enfants secourus), et dans le domaine de l'enseignement (enseignement primaire, fonctionnement des collèges).

Au total, le chapitre 41-56 est doté de 405,7 millions de francs ; il ne s'agit pas de crédits supplémentaires mais soit de crédits en provenance des ministères qui exerçaient les compétences désormais transférées à la Nouvelle-Calédonie, soit de regroupements internes au budget du secrétariat d'Etat à l'Outre-mer, qui sont identifiés dans les tableaux ci-dessous.

L'origine des crédits de
la dotation globale de compensation

 

L'origine des crédits de
la dotation globale de fonctionnement

1. Crédits en provenance d'autres ministères

10 726 349

 

1. Crédits en provenance d'autres ministères

315 316 066

Education nationale

9 189 877

 

Education nationale

257 137 335

Jeunesse et sport

1 325 217

 

Emploi et solidarité

58 178 731

Industrie

211 255

 
 
 

2. Transferts internes

991 074

 

2. Transferts internes

77 806 417

 
 
 

68-93 " Actions diverses pour le développement de la Nouvelle-Calédonie

64 586 424

 
 
 

46-94 " Action sociale et culturelle "

13 219 993

Total 1 + 2

11 717 423

 

Total 1 + 2

393 122 483

DGC dans le PLF 2000

11 723 037

 

DGF dans le PLF 2000

393 995 816

En dehors de ce nouveau chapitre finançant les deux dotations créées, les lignes budgétaires existantes pour la Nouvelle-Calédonie sont maintenues.

Le chapitre 68-93 " actions diverses en faveur de la Nouvelle-Calédonie " est conservé. L'indemnité compensatrice santé-enseignement et la dotation spécifique collèges, qui faisaient l'objet d'une répartition sur le budget des provinces en cours d'année, sont intégrées à la dotation globale de fonctionnement. Les autres crédits restent sur le chapitre 68-93, doté de 330,4 millions de francs en autorisations de programme et 320,4 millions de francs en crédits de paiement. Ce chapitre supportera notamment l'accompagnement économique de l'Etat dans la poursuite de l'objectif de développement et de rééquilibrage entre les provinces, entrepris depuis 1998, au travers de la nouvelle génération de contrats de plan 2000-2004.

Les autres dotations sont maintenues sur les chapitres d'origine du Secrétariat d'Etat à l'Outre-mer, comme les subventions aux établissements publics (14,7 millions de francs) et les actions en faveur de l'emploi (jeunes stagiaires pour le développement et chantiers de développement local).

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